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Pourquoi cette maison imprimée en 3D constitue une première mondiale

En Belgique, à Westerlo, le Centre Provincial pour le Développement Durable et l’Innovation dans la Construction (plus connu sous le nom de Kamp C) vient d’achever une première mondiale en imprimant en 3D une maison avec étage, en un seul bloc et en un temps record. Une méthode qui présente assez d’avantages théoriques pour redéfinir cette industrie, une fois arrivée à maturité.

© Kamp C

Lorsqu’on pense innovation, on pense souvent à des pays qui en ont fait une véritable doctrine, comme le Japon ou les États-Unis… mais pas forcément à la Belgique. Et c’est un vrai tort puisque nos voisins ont des idées à revendre dans des tas de domaines. Et autant le préciser tout de suite pour les mauvaises langues, il ne s’agit pas uniquement de frites. Nous en avons encore eu un bel exemple récemment avec municipalité de Westerlo, qui a été le théâtre d’un petit exploit. C’est dans cette ville d’environ 25.000 âmes qu’une maison entière a été imprimée en 3D en une seule pièce ! L’impression 3D grande échelle dans l’ingénierie et l’architecture n’est pas un concept nouveau, mais en revanche, le fait de produire sur place un habitat fonctionnel constitué d’un seul bloc de deux étages avec une seule imprimante 3D fixe à grand volume – la plus grande d’Europe – constitue une première mondiale. Certes, avec une surface de 90m², il ne s’agit pas d’un gigantesque palace mais c’est une taille tout à fait réaliste et viable pour une résidence familiale.

Un seul bloc, de nombreux avantages

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette structure réalisée grâce à 755.000 dollars fournis par le Fonds Européen de Développement Régional n’a absolument rien de la démonstration technologique sans utilité concrète. Le premier avantage, c’est que d’après les tests structuraux de ses concepteurs, cette structure monobloc serait environ trois fois plus résistante qu’une structure équivalente, mais construite en briques. Le second avantage, c’est le temps de construction. Pour une maison standard, les délais peuvent aller de quelques mois à environ un an, selon le prestataire, la localisation géographique, la taille, et le mode de fabrication (préfabriqué ou non). Avec ce procédé, les ingénieurs belges sont parvenus à couler les fondations et toute la structure en à peine trois semaines.

Et si ce temps vous paraît déjà impressionnant, il reste encore une grande marge de progression puisque les auteurs estiment qu’il serait possible de boucler une impression complète en à peine 48 heures. Un délai qui semble carrément surréaliste lorsqu’on parle d’ouvrages de cette envergure. Et en plus de cette économie de temps faramineuse, cette méthode permet aussi d’économiser jusqu’à 60 % de matériaux de construction.

Le futur de l’industrie du bâtiment ?

La plupart du temps, les maisons à base de composants imprimées en 3D ne possédaient le plus souvent qu’un rez-de-chaussée. Et dans les rares cas où un étage existait, les différentes parties étaient toujours imprimées séparément avant d’être acheminées sur place, puis assemblées. En imprimant tout sur place, les architectes ont donc pu se permettre le luxe d’économiser la production délocalisée, le transport, l’assemblage, et tous les risques inhérents à ces étapes. À terme, une fois que cette technologie sera mature, elle pourrait permettre de répondre à de nombreux défis auxquels l’industrie du bâtiment est aujourd’hui confrontée, comme l’explique Kathleen Helsen, présidente de Kamp C :

“L’industrie du bâtiment a exprimé un grand intérêt. L’impression 3D connaît un vrai essor à travers le monde, et de nombreuses possibilités, y compris l’impression de maisons et d’appartements complets, sont déjà en train d’être implantés. En même temps, l’industrie du bâtiment est confrontée à de nouveaux défis : nous devons réduire notre consommation de matériaux, penser à nos nos émissions de CO2 et de déchets en général, prendre en compte la demande croissante de logements de qualité, etc… nous pensons que l’impression 3D peut apporter une réponse à ces défis.”

Que les dernières pièces du puzzle proviennent de l’entreprise flamande ou pas, il faudra cependant rendre à César ce qui appartient à César et se souvenir que c’est ici qu’est né ce qui pourrait bien devenir le standard architectural du futur. Si cette méthode se démocratise comme elle est bien partie pour le faire, il s’agit de la promesse de bâtiments moins chers, moins gourmands en ressources et plus respectueux de l’environnement.  Il s’agit de trois points cruciaux, dans un contexte où l’immobilier reste soit inaccessible soit très cher selon les régions, et cause d’importants dégâts à l’environnement depuis des années. Nous suivrons donc l’évolution de ces projets avec une attention toute particulière, dans l’espoir d’assister à la révolution de toute une branche de l’industrie et de l’économie.

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4 commentaires
  1. Il ne s’agit ici que du gros oeuvre, donc il reste a faire toute la plomberie et l’électricité, l’isolation, la pause de sol et de cloison… etc

    Il y a des test pour imprimer des canalisations dans la structure même des murs, mais pour l’instant l’augmentation de complexité que ca implique l’emporte sur les avantages.

  2. Il faut savoir que pour une maison de 90 m2 l’Electricité et la plomberie ne prennent part plus d’une semaine à poser il reste que le placo le carrelage et les porte et fenêtres.

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