Je vois déjà vos yeux se lever au ciel : The Escapists… Un énième jeu en pixel et en vue du dessus. Plus qu’un caprice nostalgique, le jeu de Chris Davis est une ode à la routine du mitard qui joue la carte de la monotonie et de la sanction injuste. Nan nan mais revenez, je vous jure que c’est amusant…
J’ai rarement vu un tutoriel aussi expéditif que celui de The Escapists : dans notre cellule, on assomme un garde, on creuse trois trous pour s’échapper, fin. Ce qui est inintéressant à première vue présente avec légèreté les dernières minutes d’une partie parfaite. Dans la foulée, on nous montre comment fabriquer des objets illégaux et interagir avec le décor. Pas plus. Un objectif que l’on entend reproduire les doigts dans le nez dans l’une des six arènes à disposition (de la prison paradisiaque aux règles très souples à un simili Guantanamo), mais c’est là que les choses se corsent. On commence à l’aube du premier jour, fraîchement débarqué et dépourvu de toute aide, guide ou objectifs précis. Un endroit hostile, froid, réglé comme une horloge. Juste nous et le milieu carcéral.
La prison a ses routines, et la première chose que vous apprendrez, c’est qu’il faut s’y tenir pour attirer le moins possible l’attention. La liste est rapide : appels du matin, du soir, heures de repas à la cantine, salle de gym, douche, travail (si vous en dégotez un et parvenez à le conserver) et quartier libre. Entre ces activités, on circule plus ou moins comme on l’entend. Ou plutôt, on tourne beaucoup en rond. Les premières minutes peuvent s’avérer assez décourageantes tant on passe son temps à tâtonner, à faire pleins de petites erreurs, à ramasser divers objets dont on ne comprend ni l’utilité, ni la portée. Les promesses d’une évasion simple s’éloigne de plus en plus et la solution de facilité pointe le bout de son nez : allons casser la bouche des codétenus et des gardes. Mauvaise pioche, le joueur est un gringalet corvéable dont chaque tentative de rébellion se solde par un séjour en cellule d’isolement. Le message est clair : on est en prison, pas dans un jeu vidéo.
Puis on commence à piger deux, trois trucs. L’univers possède ses règles (trop) précises et ses failles qui tournent majoritairement autour des envies de nos codétenus qu’il faut exploiter un maximum. On accepte les basses besognes (créer une diversion, trouver tel objet pour tel gus) en échange d’une poignée de dollars, tout en chapardant régulièrement le contenu de leurs cellules dans leur dos. La survie basée sur une exploitation sans pitié de l’autre. On en vient tout naturellement à profiter d’altercations surprises entre eux pour fouiller les corps de ceux qui sont restés à terre.
Plus qu’une simulation de prisonnier, The Escapists se situe pile poil à mi-chemin entre la logique créative et enfantine de Minecraft et les interactions factices des Sims. On distribue des pouces en l’air à tout le monde, on monte tranquillement ses stats à la salle de gym et à la bibliothèque jusqu’à l’étape supérieure : mettre la main sur des objets illégaux (en rouge dans l’inventaire), les planquer intelligemment, et en confectionner soi-même. On troque rapidement les couverts de la cantine contre une pince maison fabriquée à l’aide de deux limes et de rubans adhésifs. Pour se défendre, rien de mieux que deux morceaux de bois et un peu de fil pour se créer un nunchaku. Sans oublier le faux mannequin fait de draps et de couettes à laisser en évidence les soirs où l’on prévoit de se faufiler en dehors de sa cellule. Cette partie du jeu est sans conteste la plus réussie. Le joueur n’a qu’une poignée de minutes pour prendre des décisions capitales. Revenir avant 6h du matin est d’ailleurs une obligation si vous souhaitez grappiller quelques minutes de sommeil avant l’appel du matin (et accessoirement, sauvegarder votre progression).
Saisir le rythme de The Escapists demande énormément de patience et de pragmatisme. Les journées ne sont pas longues, volontairement répétitives, obligeant le joueur à constamment planifier ses prochaines minutes de battements. Coincé dans ce quotidien laborieux, chaque petite trouvaille de gameplay ou d’objet un tant soi peu rare prend des allures de formidables coups d’éclats. On se permet alors des trucs plus foufous, comme par exemple créer une fausse ventilation en papier mâché, teindre une tenue d’infirmier pour en faire une tenue de garde ou assommer un garde pour faire une empreinte de sa clé en vitesse dans une mie de pain. On prend de plus en plus de risques, on amasse des objets de plus en plus compromettants, et à ce moment précis, s’échapper devient alors envisageable.
The Escapists, disponible en téléchargement sur Xbox One pour 17,99 € sur le Xbox Games Store et sur PC pour 14,99 € sur Steam.
J’ai rarement vu un tutoriel aussi expéditif que celui de The Escapists : dans notre cellule, on assomme un garde, on creuse trois trous pour s’échapper, fin. Ce qui est inintéressant à première vue présente avec légèreté les dernières minutes d’une partie parfaite. Dans la foulée, on nous montre comment fabriquer des objets illégaux et interagir avec le décor. Pas plus. Un objectif que l’on entend reproduire les doigts dans le nez dans l’une des six arènes à disposition (de la prison paradisiaque aux règles très souples à un simili Guantanamo), mais c’est là que les choses se corsent. On commence à l’aube du premier jour, fraîchement débarqué et dépourvu de toute aide, guide ou objectifs précis. Un endroit hostile, froid, réglé comme une horloge. Juste nous et le milieu carcéral.
La prison a ses routines, et la première chose que vous apprendrez, c’est qu’il faut s’y tenir pour attirer le moins possible l’attention. La liste est rapide : appels du matin, du soir, heures de repas à la cantine, salle de gym, douche, travail (si vous en dégotez un et parvenez à le conserver) et quartier libre. Entre ces activités, on circule plus ou moins comme on l’entend. Ou plutôt, on tourne beaucoup en rond. Les premières minutes peuvent s’avérer assez décourageantes tant on passe son temps à tâtonner, à faire pleins de petites erreurs, à ramasser divers objets dont on ne comprend ni l’utilité, ni la portée. Les promesses d’une évasion simple s’éloigne de plus en plus et la solution de facilité pointe le bout de son nez : allons casser la bouche des codétenus et des gardes. Mauvaise pioche, le joueur est un gringalet corvéable dont chaque tentative de rébellion se solde par un séjour en cellule d’isolement. Le message est clair : on est en prison, pas dans un jeu vidéo.
Puis on commence à piger deux, trois trucs. L’univers possède ses règles (trop) précises et ses failles qui tournent majoritairement autour des envies de nos codétenus qu’il faut exploiter un maximum. On accepte les basses besognes (créer une diversion, trouver tel objet pour tel gus) en échange d’une poignée de dollars, tout en chapardant régulièrement le contenu de leurs cellules dans leur dos. La survie basée sur une exploitation sans pitié de l’autre. On en vient tout naturellement à profiter d’altercations surprises entre eux pour fouiller les corps de ceux qui sont restés à terre.
Plus qu’une simulation de prisonnier, The Escapists se situe pile poil à mi-chemin entre la logique créative et enfantine de Minecraft et les interactions factices des Sims. On distribue des pouces en l’air à tout le monde, on monte tranquillement ses stats à la salle de gym et à la bibliothèque jusqu’à l’étape supérieure : mettre la main sur des objets illégaux (en rouge dans l’inventaire), les planquer intelligemment, et en confectionner soi-même. On troque rapidement les couverts de la cantine contre une pince maison fabriquée à l’aide de deux limes et de rubans adhésifs. Pour se défendre, rien de mieux que deux morceaux de bois et un peu de fil pour se créer un nunchaku. Sans oublier le faux mannequin fait de draps et de couettes à laisser en évidence les soirs où l’on prévoit de se faufiler en dehors de sa cellule. Cette partie du jeu est sans conteste la plus réussie. Le joueur n’a qu’une poignée de minutes pour prendre des décisions capitales. Revenir avant 6h du matin est d’ailleurs une obligation si vous souhaitez grappiller quelques minutes de sommeil avant l’appel du matin (et accessoirement, sauvegarder votre progression).
Saisir le rythme de The Escapists demande énormément de patience et de pragmatisme. Les journées ne sont pas longues, volontairement répétitives, obligeant le joueur à constamment planifier ses prochaines minutes de battements. Coincé dans ce quotidien laborieux, chaque petite trouvaille de gameplay ou d’objet un tant soi peu rare prend des allures de formidables coups d’éclats. On se permet alors des trucs plus foufous, comme par exemple créer une fausse ventilation en papier mâché, teindre une tenue d’infirmier pour en faire une tenue de garde ou assommer un garde pour faire une empreinte de sa clé en vitesse dans une mie de pain. On prend de plus en plus de risques, on amasse des objets de plus en plus compromettants, et à ce moment précis, s’échapper devient alors envisageable.
The Escapists, disponible en téléchargement sur Xbox One pour 17,99 € sur le Xbox Games Store et sur PC pour 14,99 € sur Steam.
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