Sur le papier, la recette peut paraître étrange. Après 25 heures de jeu, on se dit que ça aurait été dommage de ne pas se faire rencontrer Hershel Layton et Phoenix Wright.
Un livre magique expédie notre Professeur Layton et Luke, son assistant, dans un monde médiéval où l’on brûle les sorcières et où l’avenir semble strictement se dérouler selon les écrits d’un seul homme : le narrateur. Phoenix Wright et son assistante Maya, de passage à Londres pour un colloque d’avocat, sont également aspirés dans ce monde étrange. C’est par ce plot surprenant que Capcom et Level 5 comptent unir les aventures des deux protagonistes issus de deux sagas très différentes.
Mais au fond, en y réfléchissant, les univers des deux jeux ne sont pas inconciliables. Après tout, les deux séries, Professeur Layton et Ace Attoney se passent plus ou moins à la même époque, les deux séries aiment bien flirter avec les explications capilotractées et les deux séries mettent en avant les explications rationnelles plutôt que les explications surnaturelles (à quelques exceptions près pour Ace Attorney).
Ce sont les game designs, pas forcément miscibles des deux sagas, qui allaient poser problème. Comment fait-on pour mêler puzzles et phases de procès sans que ça crée un monstre ?
La réponse est très simple : on ne mélange pas.
J’aime beaucoup les deux séries, mais je pense qu’elles ont chacune le même défaut fondamental. On se lasse, au bout d’un certain temps, de lire du texte, de résoudre des puzzles ou de chercher des contradictions dans des témoignages. Ce qui fait qu’on a souvent besoin de poser la console au bout d’un moment pour reposer son cerveau avant de continuer.
Dans Professeur Layton Vs. Ace Attorney, j’ai trouvé que les phases de puzzle permettaient de se changer les idées après les longues phases de procès. D’habitude, dans un Ace Attorney classique, elles débouchent sur des phases d’enquêtes et d’interrogatoire sympathiques, mais pas passionnantes. Là, les puzzles permettent de laisser rentrer un peu d’air frais dans le cerveau.
Et comme la réalisation est bonne, comme l’histoire – dans la plus pure tradition Laytonienne – nous tient en haleine avec des twists foufous dans tous les sens, comme les musiques sont parfaites, comme le fan service est insistant, mais pas too much et comme la relation entre le professeur et l’avocat est adorable, hé bien nous obtenons une bonne synthèse des deux séries.
Une synthèse. Pas le meilleur des deux séries, mais bien une synthèse. Car pris indépendamment, les puzzles sont moyens et les procès ne sont pas les plus passionnants qu’on ait pu voir. Mais le mélange fonctionne et crée un petit quelque chose en plus qui fait qu’on passe 25 heures délicieuses.
Il arrive même que le jeu propose des petites idées de gameplay qui, selon moi, auraient tout à fait leur place dans un Ace Attorney traditionnel. Typiquement, dans les procès de Professeur Layton Vs. Ace Attorney, les témoins passent par brochettes à la barre, alors qu’ils sont seuls dans un épisode classique. Les témoins réagissent donc à leurs propres déclarations et il est possible de les interpeller pour comprendre ce qui les a fait réagir.
Mieux encore, le jeu propose parfois d’opposer des déclarations à d’autres déclarations pour trouver des contradictions. Habituellement, la série des Ace Attorney, seules les preuves doivent être présentées. Il y a eu un peu de recherche dans le système de jeu, alors que le simple fait de mélanger ces deux univers aurait été un prétexte suffisant pour ne pas chercher à inventer de nouvelles choses.
Je ne saurais trop à qui conseiller ce titre. Les néophytes des deux séries pourront trouver là un aperçu intéressant de ce qui les attendrait dans un vrai épisode de l’une ou l’autre licence. Quant aux fans, ils profiteront d’un fan service qui, je l’avoue moi-même, est assez irrésistible. Cependant, là où les premiers rateront toutes les références, les seconds trouveront qu’il s’agit là de l’union d’un sous Ace Attorney et d’un sous Professeur Layton. Dans les deux cas, le titre est condamné à ne jamais vraiment pouvoir tout livrer à tout le monde ; ce qui est dommage. Parce qu’au moment d’éteindre ma console et après cette formidable aventure que m’ont proposée Level 5 et Capcom, j’étais bien triste que ça se termine déjà. Mais après tout, je ne suis qu’un fan indulgent.
Professeur Layton Vs. Ace Attorney sort le 28 mars sur 3DS, le prix conseillé est de 45 euros.
Un livre magique expédie notre Professeur Layton et Luke, son assistant, dans un monde médiéval où l’on brûle les sorcières et où l’avenir semble strictement se dérouler selon les écrits d’un seul homme : le narrateur. Phoenix Wright et son assistante Maya, de passage à Londres pour un colloque d’avocat, sont également aspirés dans ce monde étrange. C’est par ce plot surprenant que Capcom et Level 5 comptent unir les aventures des deux protagonistes issus de deux sagas très différentes.
Mais au fond, en y réfléchissant, les univers des deux jeux ne sont pas inconciliables. Après tout, les deux séries, Professeur Layton et Ace Attoney se passent plus ou moins à la même époque, les deux séries aiment bien flirter avec les explications capilotractées et les deux séries mettent en avant les explications rationnelles plutôt que les explications surnaturelles (à quelques exceptions près pour Ace Attorney).
Ce sont les game designs, pas forcément miscibles des deux sagas, qui allaient poser problème. Comment fait-on pour mêler puzzles et phases de procès sans que ça crée un monstre ?
La réponse est très simple : on ne mélange pas.
J’aime beaucoup les deux séries, mais je pense qu’elles ont chacune le même défaut fondamental. On se lasse, au bout d’un certain temps, de lire du texte, de résoudre des puzzles ou de chercher des contradictions dans des témoignages. Ce qui fait qu’on a souvent besoin de poser la console au bout d’un moment pour reposer son cerveau avant de continuer.
Dans Professeur Layton Vs. Ace Attorney, j’ai trouvé que les phases de puzzle permettaient de se changer les idées après les longues phases de procès. D’habitude, dans un Ace Attorney classique, elles débouchent sur des phases d’enquêtes et d’interrogatoire sympathiques, mais pas passionnantes. Là, les puzzles permettent de laisser rentrer un peu d’air frais dans le cerveau.
Et comme la réalisation est bonne, comme l’histoire – dans la plus pure tradition Laytonienne – nous tient en haleine avec des twists foufous dans tous les sens, comme les musiques sont parfaites, comme le fan service est insistant, mais pas too much et comme la relation entre le professeur et l’avocat est adorable, hé bien nous obtenons une bonne synthèse des deux séries.
Une synthèse. Pas le meilleur des deux séries, mais bien une synthèse. Car pris indépendamment, les puzzles sont moyens et les procès ne sont pas les plus passionnants qu’on ait pu voir. Mais le mélange fonctionne et crée un petit quelque chose en plus qui fait qu’on passe 25 heures délicieuses.
Il arrive même que le jeu propose des petites idées de gameplay qui, selon moi, auraient tout à fait leur place dans un Ace Attorney traditionnel. Typiquement, dans les procès de Professeur Layton Vs. Ace Attorney, les témoins passent par brochettes à la barre, alors qu’ils sont seuls dans un épisode classique. Les témoins réagissent donc à leurs propres déclarations et il est possible de les interpeller pour comprendre ce qui les a fait réagir.
Mieux encore, le jeu propose parfois d’opposer des déclarations à d’autres déclarations pour trouver des contradictions. Habituellement, la série des Ace Attorney, seules les preuves doivent être présentées. Il y a eu un peu de recherche dans le système de jeu, alors que le simple fait de mélanger ces deux univers aurait été un prétexte suffisant pour ne pas chercher à inventer de nouvelles choses.
Je ne saurais trop à qui conseiller ce titre. Les néophytes des deux séries pourront trouver là un aperçu intéressant de ce qui les attendrait dans un vrai épisode de l’une ou l’autre licence. Quant aux fans, ils profiteront d’un fan service qui, je l’avoue moi-même, est assez irrésistible. Cependant, là où les premiers rateront toutes les références, les seconds trouveront qu’il s’agit là de l’union d’un sous Ace Attorney et d’un sous Professeur Layton. Dans les deux cas, le titre est condamné à ne jamais vraiment pouvoir tout livrer à tout le monde ; ce qui est dommage. Parce qu’au moment d’éteindre ma console et après cette formidable aventure que m’ont proposée Level 5 et Capcom, j’étais bien triste que ça se termine déjà. Mais après tout, je ne suis qu’un fan indulgent.
Professeur Layton Vs. Ace Attorney sort le 28 mars sur 3DS, le prix conseillé est de 45 euros.
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