Le mélange ne semble ainsi pas contre nature. Au contraire, le principal enjeu de game design de ce Paper Jam était bel et bien de faire ressortir l’incursion du papier dans les combats. Et c’est justement sur ce point que ce cross over s’en tire avec les honneurs.
On est toujours dans du tour par tour dynamique. Entendez qu’en appuyant sur le bon bouton au bon moment, il est théoriquement possible d’esquiver toutes les attaques qu’on tente de vous porter. Les boutons A, B et Y sont respectivement attribués à Mario, Luigi et Mario de Papier, et il faudra appuyer dessus au bon moment pour sauter par-dessus un projectile qu’on vous envoie, punir un assaillant d’un bon coup de marteau, accentuer vos attaques pour les rendre plus puissantes.
L’enjeu des combats reste ainsi le même : trouver les mimiques des adversaires pour savoir qui ils vont attaquer et comment ils vont le faire. Pour ceux qui ne s’y font pas, il sera toujours possible d’appuyer sur X, bouton de la garde d’urgence qui permettra de réduire les dégâts. Cependant, la puissance de certaines ripostes vaut toujours la chandelle.
Si Mario est porté sur l’attaque et Luigi sur la défense, Mario de papier n’a strictement aucun avantage statistique, si ce n’est la vitesse. Sa force, il la tirera de ses copies de papiers qu’il peut régénérer au sacrifice d’un tour de jeu. Mario de papier se verra ainsi accompagné de 5 autres reproductions de lui-même avec lesquelles il sera possible d’attaquer en liasse entière (plus il y a des copies, plus il pourra porter d’attaques à la suite) et qui prendront les coups à sa place.
Cette nouvelle profondeur du système de combat est également enrichie par le système des cartes de combats, qui apparaissent sur l’écran inférieur, à raison d’une carte par tour. Pour chaque attaque portée avec succès, une jauge étoile se remplit. Il sera possible d’utiliser les points étoiles obtenus pour utiliser une carte, contre son coût d’invocation. Les actions peuvent être extrêmement diverses, du buff d’attaque à la récupération de point de vie, en passant par la résurrection de tous les membres du groupe à terre et la multiplication par 1,5 des pièces glanées à la fin du combat.
Mention spéciale aux cartes qui demandent de parier sur la prochaine action. « Doublez vos points d’expérience et l’or récupéré si vous parvenez à tuer les ennemis restants durant ce tour » ou bien « Multipliez par 1,5 vos points étoiles si vous esquivez avec succès la prochaine attaque ennemie » pourront être des cartes particulièrement efficaces si elles sont bien utilisées, surtout contre les boss.
[nextpage title=”Un scénario aussi épais qu’une feuille de papier”]
L’histoire du jeu implique l’arrivée soudaine de tous les protagonistes de Paper Mario dans le monde de Mario & Luigi par un livre magique que Luigi a ouvert par inadvertance. On était donc en droit de s’attendre à aller visiter ce monde fait de papier, mais il n’en sera rien dans toute l’aventure. Ce qui est bien dommage, car cela aurait amené de la variété dans ce monde qu’on a déjà trop vu.
L’intrigue n’est pas non plus aussi barrée qu’on aurait pu l’espérer. L’intrigue est plate et, bien que les dialogues soient toujours aussi bien écrits et que l’humour soit toujours aussi omniprésent, on ne se sent pas aussi impliqué que dans les épisodes précédents par les aventures des deux plombiers.
Le jeu nous invite régulièrement à aller sauver des Toad de papier. Organisées en quêtes qu’il sera possible d’aller déclencher dans des établissements prévus à cet effet, ces séquences consisteront pour la plupart à une grande partie de cache-cache avec les Toad. D’autres demanderont de vaincre les ennemis qui les ont kidnappés dans un temps déterminé. D’autres seront un simple mini-jeu. Ces missions peuvent ainsi varier de l’amusant au carrément rébarbatif, ce qui est dommage puisqu’un grand nombre sera nécessaires pour finir le jeu.
D’autres phases dites des « Titancartons » verront des affrontements épiques entre des géants… De carton. Le joueur devra alors contrôler un de ces titans dans des séquences d’action pas désagréables, mais résolument molles. Pas indispensables, elles restent cependant ponctuelles et apportent un peu de variété au jeu.
Pour ce qui est de la réalisation, elle est, encore une fois, irréprochable. Les sprites des personnages sont fins (ce sont les mêmes que dans Dream Team) et permettent de bien servir les palettes d’expressions des différents protagonistes sur jeu. Les décors en 3D sont doux et servis par une DA intelligente qui sait s’accommoder de la faible puissance de la 3DS. Quant aux musiques signées Yoko Shimomura, si elles sont dans l’ensemble agréables, elles n’en resteront pas pour autant dans les mémoires. Pas comme certains thèmes de Dream Team qui me restent encore aujourd’hui collées dans un coin de mon cerveau.
Abordons enfin la question de la durée de vie : 30 heures environ. C’est plus long que la plupart des Mario & Luigi, même si plus court que Dream Team qui était une exception du haut de ses 40 heures. Toutefois, Paper Jam aura le bon goût de ne pas nous assommer de tutoriels et d’explications dispensables. Il est par ailleurs possible d’accélérer tous les dialogues, ce qui est une riche idée.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.