Sur le papier, le LG G6 a tout de l’excellent smartphone haut de gamme. Il répond point par point à tout ce que l’on attend d’un flagship en 2017. Il possède un très grand écran de 5,7 pouces qui prend la majeure surface de la façade, inséré dans le « petit » châssis d’un appareil de 5,2 ou 5,3 pouces. Il dispose également d’un double capteur photo de 2 × 13 MP dont l’un des deux capteurs est un grand-angle. Seuls ses composants internes le placent un peu retrait de ses concurrents : n’ayant pu accéder aux puces de dernières générations de Qualcomm, les Snapdragon 835, le LG G6 embarque un Snapdragon 821 associé à 4 Go de RAM. Voici sa fiche technique complète.
Nom | LG G6 |
---|---|
Taille de l'écran | 5,7 pouces, IPS |
Définition de l'écran | Quad HD (2880 × 1440 pixels) |
Résolution | 564 ppp |
SoC | Snapdragon 821 |
Logiciel | Android 7.1 Nougat Interface LG |
Mémoire vive | 4 Go |
Mémoire interne | 32 Go |
Port Micro-SD | Oui |
Batterie | 3300 mAh Charge rapide |
Appareil photo dorsal | Double capteur photo Capteur principal de 13 MP Capteur secondaire de 13 MP grand angle |
Stabilisation optique | Oui |
Appareil photo frontal | 5 MP |
Dimensions | 148,9 × 71,9 × 7,9 mm |
Poids | 163 grammes |
Carte SIM | 1 × nano-SIM |
Capteur d'empreintes digitales | Oui (au dos) |
Connectique | 1 × port USB Type-C NFC Wifi 802.11ac/a/b/g/n Bluetooth 4.2 |
Prise jack | Oui |
Etanchéité à l'eau | Oui (IP 68) |
Connectivité | 4G de catégorie 11 |
Coloris | Noir, Blanc, Gris |
Prix | 749 € |
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un grand écran qui change tout
Le LG G6 fait partie de cette nouvelle génération de smartphones dont l’écran s’étale sur une très grande partie de la façade. Et je ne vais pas y aller par quatre chemins, lorsque l’écran s’allume pour la première fois, il y a un véritable effet « wahoo ! ». L’écran occupe bien près de 80 % de l’espace en façade et les bordures d’écrans, verticales comme horizontales, sont minuscules. L’impression de tenir un smartphone provenant tout droit d’un film de science-fiction est réelle, bluffante. Le seul petit défaut de cet écran provient du petit liseré noir d’un demi-millimètre présent autour de l’écran. Mais on l’oublie vraiment très vite.
Et la prise en main dans tout ça ? Elle est très bonne. Pour le LG G6, LG a opté pour un écran très long, au ratio 18:9. Conséquence : en tenant le smartphone a une main, s’il n’est pas possible de toucher la partie supérieure de l’écran, la grande majorité de l’écran est accessible relativement facilement. Un grand écran accessible à une main la plupart du temps, donc, et plutôt pratique au final, même si, on le verra un peu plus tard, il aurait mérité d’être un peu mieux exploité par LG.
Au-delà de sa forme atypique, cet écran est d’excellente qualité. LG n’a pas (toujours) opté pour de l’AMOLED, ce qui est vraiment dommage, mais pour une dalle LCD IPS. Les défauts de ce type d’écran sont habituels. Par rapport à un bon écran AMOLED, celui du LG G6 est légèrement bleuté et les noirs manquent un peu de profondeur. Pour autant la luminosité maximale est excellente — je n’ai jamais eu le moindre mal à lire ce qui y était affiché malgré le soleil printanier de ce début du mois d’avril — et le rendu des couleurs est quasiment irréprochable. Du grand art de la part de LG.
Un appareil qui reprend les codes de design de la gamme G
Je suis en revanche un peu plus circonspect envers le design général de l’appareil. Que l’on se comprenne bien, le LG G6 est un très bel appareil, qui bénéficie de finitions dignes d’un appareil haut de gamme. Contrairement aux apparences, son dos n’est pas en métal, mais bien en verre, recouvert de verre de protection Gorilla Glass 5. Une coque très agréable au toucher et légèrement bombée de façon à bien tenir dans la main. Elle n’est pas amovible et je la trouve personnellement un peu fine (elle sonne creux) et ressemble un peu à du plastique. On est loin par exemple de l’impression de solidité que pouvait conférer la coque en verre du Galaxy S7.
Le reste du design rappelle toutefois tous les codes de design des anciens smartphones de la gamme G. L’appareil photo ne dépasse pas et se situe au-dessus du bouton Home/capteur d’empreinte digitale, très pratique d’accès. Seuls les deux boutons de réglage du volume, en métal, se trouvent sur la tranche gauche du téléphone. Sur la tranche droite se trouve le tiroir permettant d’introduire la carte SIM et la carte micro-SD. À noter pour finir que le LG G6 est un smartphone étanche (IP 68) et qu’il dispose d’un port USB Type-C. Il embarque également un unique haut-parleur mono, d’honnête qualité, mais qui manque un peu de puissance.
Objectivement, il n’y a pas grand-chose à reprocher au LG G6 : le smartphone est très beau, bien fini et ergonomique. L’essentiel est là. Mais après l’annonce du Galaxy S8 — son principal concurrent —, je ne peux m’empêcher de le trouver finalement assez conservateur au niveau du design. Malgré son très grand écran, malgré ses finitions, il ressemble encore beaucoup à un smartphone haut de gamme un peu banal. C’est un bon téléphone, mais ce n’est pas un téléphone de rupture comme s’annonce le Galaxy S8. Si j’étais un potentiel client, j’attendrais très sérieusement d’avoir les deux téléphones en main pour faire mon choix. Et ce, d’autant plus que le prix du LG G6 est très proche de celui du Galaxy S8 : 749 euros contre 809 euros pour le S8. Une question qui se posera probablement moins lorsque le prix de l’appareil aura baissé.
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Interface : un grand écran et de grands problèmes ? Pas tellement
Le LG G6 est installé sous la dernière version d’Android, Android 7.0 Nougat, et dispose d’une interface propriétaire de LG. On passe rapidement sur cette interface. Elle est très complète et pratique. Elle permet d’afficher ou non le tiroir d’application, comprend un mode Always on Display pour afficher en permanence les notifications lorsque le téléphone est en veille, quelques raccourcis bien pratiques (une double tape sur l’écran pour allumer ou éteindre l’écran, par exemple) et permet même de personnaliser les boutons de navigations d’Android. Une fois le menu des paramètres bien exploré, il est d’ailleurs possible d’afficher les icônes des applications comme sous la version de base d’Android.
Si vous êtes un habitué des smartphones Android, vous ne devriez pas trop perdre vos repères avec cette interface. Seul petit reproche : les applications préinstallées sont nombreuses et parfois assez peu utiles : à quoi peuvent bien servir les applications agenda et email de LG ou autre Evernote qui font souvent doublon avec les applications Google préinstallées ? C’est d’autant plus dommage que LG n’a intégré cette année que 32 Go de mémoire interne là où ses concurrents en proposent désormais généralement 64 Go.
Mon principal problème avec l’interface du LG G6, finalement, c’est que si elle exploite à peu près correctement ce grand écran, bien peu d’applications se prêtent, justement, à un ratio d’écran aussi bâtard. Rendons d’abord hommage à LG, qui a plutôt bien exploité ce qu’offrait Android et a pensé à ses utilisateurs. Depuis Android Nougat, le partage d’écran entre deux applications est désormais supporté nativement. Et il faut bien admettre qu’il est assez pratique de disposer de Google Maps sur la partie supérieure de ce grand écran et sa messagerie dans la partie inférieure. Mieux, LG a pensé à intégrer un bouton « notification » (en forme de flèche descendante) dans les boutons de navigation Android pour faire descendre la barre de navigation sans avoir à utiliser sa deuxième main pour toucher le sommet de l’écran. Bien vu.
D’un autre côté il y a beaucoup d’applications qui tirent peu parti d’un écran aussi grand. Alors, certes, avoir un affichage aussi étendu est bien pratique quand on utilise Chrome, Twitter ou Facebook. Il y a plus de place pour lire sa timeline et l’on scrolle un peu moins sur les pages web. Au point que je trouve désormais l’écran de mon Galaxy S7 vraiment étriqué. Sur ces usages courants, qui prennent près des deux tiers de mon temps sur mon smartphone, je dois bien admettre que c’est très pratique.
Mais pour tout ce qui concerne la vidéo ou les jeux vidéo, ce nouveau genre d’écran pose question. Sur YouTube ou sur Netflix, par exemple, les vidéos ne prennent pas toutes la longueur et sont barrées de deux bandes noires présentes sur les côtés. Des jeux comme Hearthstone ou Super Mario Run s’affichent en revanche bien sur la longueur. Mais il ne s’agit pas ici d’une adaptation de la définition du jeu à l’écran, mais d’une simple adaptation de l’application à la longueur uniquement de l’écran. Autrement dit, ce qui est affiché sur la largeur de l’écran est légèrement rogné. Peu dérangeant dans le cas de Hearthstone, un peu plus dans le cas de Super Mario Run puisque l’on voit un peu moins ce qui se passe devant Mario.
LG a toutefois pensé à ce genre de désagrément. Et lorsqu’on lance un jeu, une pop-up permet de choisir le type de définition que l’on désire pour son application avec une « mise à l’échelle des apps ». Il est possible de jouer en version standard, plein écran ou compatibilité (16:9).
Des performances encore très solides
Pour son G6, LG n’a pas opté pour le SoC de dernière génération de Qualcomm, le Snapdragon 835, mais plutôt pour la puce haut de gamme de l’année dernière, le Snapdragon 821, associé à 4 Go de RAM. Est-ce grave ? Voyons voir ce que disent le benchmarks.
LG G6 | Huawei P10 | One Plus 3T | Samsung Galaxy S7 | |
---|---|---|---|---|
SoC | Snapdragon 821 | Kirin 960 | Snapdragon 821 | Exynos 8890 |
Antutu | 146 239 | 127 758 | 150 116 | 129 008 |
PC Mark | 5 121 | 6 039 | 5570 | 4 859 |
3D Mark Ice Storm Unlimited | 29 620 | - | 30369 | 26 807 |
GFX Bench Manhattan (On screen/Off screen, en FPS) | 29 / 42 | - | 49 / 48 | 40 / 39 |
GFX Bench T-Rex (On screen/Off screen, en FPS) | 55 / 96 | - | 59 / 92 | 58 /83 |
La réponse courte est : non. En fait, en l’absence du Galaxy S8, qui bénéficiera d’un Exynos 8895 qui s’annonce comme l’une des puces les plus puissantes de l’année, le LG G6 se classe dans les smartphones les plus puissants du moment, faisant mieux que le Galaxy S7 de 2016 et aussi bien qu’un OnePlus 3T, également équipé d’un Snapdragon 821. En termes de puissance brute, il y a donc de quoi voir venir et probablement de tenir quelques années sans voir le téléphone ramer.
Au quotidien, je n’ai pas eu à me plaindre de lenteurs ou de ralentissements quelconques. Seules quelques parties de Hearthstone se sont mises à ralentir très légèrement lorsque des effets spéciaux entraient en jeu. À noter enfin que le téléphone chauffe assez peu lorsque l’on fait tourner des jeux. En revanche, il a tendance à chauffer assez vite lorsque l’on prend beaucoup de photos ou que l’on commence à faire de la vidéo.
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Un photophone qui frôle l’excellence
LG faisait partie des premiers constructeurs à doter ses smartphones d’un double capteur photo. Le LG G5 était ainsi équipé d’un double capteur de 16 MP, pour le module principal, et de 8 MP pour le module secondaire. L’un était dédié aux photos classiques et l’autre aux photos grand-angle. Pour le G6, c’est exactement la même chose à un détail près : il s’agit cette année de deux capteurs, identiques (des Sony IMX258) de 13 MP. Le premier dispose d’une ouverture de f/1,8 et le second de f/2,4. Deuxième petite différence supplémentaire, le capteur principal dispose d’un angle de 71 degrés contre 125 degrés sur le second.
L’intérêt ? Il est immense et incroyablement pratique. Le capteur principal s’occupe de prendre des photos classiques et plutôt bonnes lorsque la luminosité est basse. Le second est quant à lui un grand-angle. Vous trouvez qu’il n’y a pas assez de choses qui rentrent dans le cadre ? Il suffit de passer sur le capteur grand-angle pour avoir la scène dans son intégralité. Idéal pour les lieux confinés ou les paysages sublimes auxquels les appareils photo classiques des smartphones ne rendent jamais assez bien hommage.
D’une manière générale, j’ai beaucoup de mal à voir la différence de qualité entre le capteur standard et le grand-angle. La différence se voit essentiellement en basse luminosité, l’ouverture du capteur grand-angle étant plus réduite. Mais lorsque la lumière est bonne, les deux capteurs se valent globalement.
Surtout, il faut souligner à l’excellente qualité de cet appareil photo. S’il n’est peut-être pas le plus rapide du moment, la qualité des clichés est bluffante. Le rendu des couleurs est irréprochable et le niveau de détail est incroyable. Les photos prises lorsque le soleil se lève ou se couche en sont encore les meilleurs témoignages. Le LG G6 est très clairement le smartphone des amateurs de photo.
Une autonomie hélas dans la moyenne
Il est bien loin le temps des batteries amovibles et ce n’est toujours plus le cas sur le LG G6. On se contentera donc d’une batterie de 3300 mAh à l’autonomie disons… moyenne. Le téléphone est capable dans l’ensemble de tenir aisément une journée sans broncher. Mais ne comptez pas aller beaucoup plus loin si vous êtes un gros consommateur de réseaux sociaux ou de jeux vidéo. Après une journée de travail classique durant laquelle j’écoute en moyenne une heure et demie de podcast et joue une bonne heure pas jour à Hearthstone, en plus des notifications de mes réseaux sociaux, le G6 a toujours fini à moins de 15 % de batterie en rentrant chez moi. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas très bon pour autant.
À noter que le G6 dispose d’une technologie de recharge rapide. Là encore, je suis assez moyennement convaincu. Comptez entre une grosse heure et une heure et demie avant que le téléphone soit entièrement rechargé. Le OnePlus 3 ou le Galaxy S7 font bien mieux dans ce domaine, par exemple.
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