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Test du Huawei P10, l’évolution qui change tout

C’est donc en cette fin de mois de février, sous le soleil de Barcelone que Huawei a profité du MWC 2017 pour annoncer son nouveau P10. L’annonce d’un nouveau smartphone de la gamme P arrive un peu en avance cette année. D’habitude, c’est au mois d’avril que la marque chinoise met à jour son smartphone phare. Il est fort probable que Huawei ait finalement décidé de profiter de l’absence d’annonces de smartphones chez Samsung (prévues pour le 29 mars) pour lâcher un peu en avance ses nouveaux P10 et P10 Plus.

Si le P10 Plus arrivera plus tard, on a pu commencer nos tests du P10 le jour de l’annonce du téléphone. Le P10 a la lourde tâche de succéder au P9 qui n’est autre que le smartphone qui a fait passer Huawei dans une tout autre dimension grâce à son partenariat avec Leica et son fameux double capteur photo, le premier couleur et le second monochrome. Avec Apple et Samsung clairement dans sa ligne de mire, le Huawei P10 compte bien se faire une place et aller grappiller quelques parts de marché aux ténors du secteur.

Les Caractéristiques et le Packaging

Voici les caractéristiques du Huawei P10

NomHuawei P10
Taille de l'écran5,1 pouces, IPS
Définition de l'écranFull HD (1920 × 1080 pixels)
Résolution432 ppp
SoCHiSilicon Kirin 960 64 bits Octo-Core
LogicielAndroid 7.0 Nougat
Emotion UI 5.1
Mémoire vive4 Go
Mémoire interne64 Go
Port Micro-SDOui
Batterie3200 mAh
Chargeur SuperCharge 4,5V 5A
Appareil photo dorsalCapteur rétroéclairé couleur de 12 Mégapixels
Capteur monochrome de 20 Mégapixels
Objectif Leica Summarit grand angle de 27mm avec une ouverture de F/2.2
Autofocus Laser
Autofocus Hybride
Stabilisation optiqueOui (sur le capteur couleur)
VidéoEnregistrement de vidéos en 4K/30, 1080p/60 et 720p/240
Stabilisation vidéo
Appareil photo frontalCaméra visio de 8 Mégapixels avec enregistrement vidéo en 1080p
Objectif grand angle avec une ouverture de F/1.9
Certifié Leica
Audio​Support de la HiRes Audio
Dimensions145,3 x 69,3 x 6,98 mm
Poids145 grammes
Carte SIM1 × nano-SIM
Capteur d'empreintes digitalesOui (sur la façade)
Connectique1 × port USB Type-C
NFC
Wifi 802.11ac/a/b/g/n
Bluetooth 4.2
Prise jackOui
Etanchéité à l'eauNon
Connectivité4G de catégorie 12 ( jusqu’à 600 Mbps)
Accessoires fournis– Ecouteurs
– Câbles de recharge USB-C vers USB-A
– Chargeur USB SuperCharge
ColorisNoir Mat, Argent, Or
Prix599 €

Pour ce nouveau P10, Huawei propose un packaging légèrement différent qui s’ouvre comme une livre pour dévoiler le smartphone. Le reste est classique et sans surprise. On y trouve un chargeur USB, un câble USB Type-C vers Type-A (qu’on préfère au câble USB Type-C vers Type-C en attendant que la transition se fasse totalement chez les utilisateurs), des notices pour une première prise en main et de simples écouteurs/kits mains-libres. On notera la présence d’une petite coque de protection, toujours la bienvenue, et d’une protection d’écran déjà installée sur le smartphone.

Concernant son prix, comptez officiellement 599 euros hors abonnement (et non 649 euros comme l’annonce lors de la conférence de presse). On est clairement en présence d’un smartphone haut de gamme et Huawei ne s’en cache pas. Cela fait deux ans qu’on observe une montée en gamme des smartphones du constructeur chinois. Malgré son positionnement, le P10 reste toujours plus accessible que les smartphones de la concurrence, généralement vendus aux alentours de 700 euros. Le P10 dispose également de 64 Go de mémoire interne et un port MicroSD acceptant les cartes jusqu’à 256Go. Pour la même capacité, il faudra payer le prix fort chez d’autres concurrents.

Dans les petits désagréments des annonces, on notera que le P10 n’est pas IP55, contrairement à son grand frère, le P10 Plus. La certification IP55 signifie, en gros, que le P10 Plus est tropicalisé mais qu’il n’est pas submersible comme certains de ses concurrents directs. Dommage.

Et enfin, on tient à préciser que notre test s’est fait sur une version livrée par Huawei qui est supposée être finale mais qui pourra encore être sujet à quelques correctifs.

[nextpage title=”Design”]

Avec sa coque en métal et ses tranches arrondies, le P9 nous avait déjà convaincus en termes de design. Le nouveau Huawei P10 suit la même mouvance. Quelques différences existent : exit le design trop anguleux du P9, les petites bandes intégrées en façade ont disparu, les angles du smartphone sont plus arrondis, tout comme les tranches. S’il y a un indéniable air de famille entre le P9 et le P10, certains, clairement, auront l’impression que le P10 se rapproche toujours plus du design d’un certain concurrent doté d’un logo à la Pomme. Si on retrouve les coloris classiques, le P10 est également disponible en versions vertes et bleues, issues d’un partenariat avec Pantone. Si j’ai été super emballé au départ par ce choix de couleur, je suis finalement content de tester la version noir graphite. Si je ne l’ai qu’entre-aperçu lors du MWC, la version bleue (verte et or) propose un revêtement légèrement différent avec des micros-reliefs, ce qui aura pour conséquence de rendre le P10 insensible aux rayures.

Les premières impressions une fois le téléphone déballé sont excellentes. Le P10 tient parfaitement en main. Les bords d’écran sont fins sur les côtés (l’écran occupe 72 % de la surface de la face avant), la finition est encore meilleure que celle du P9 et dans sa version noir graphite, elle est du même niveau que son concurrent direct, l’iPhone 7. La prise en main est quasi parfaite et vous pourrez tout faire avec un seul pouce, ce qui fera plaisir à bon nombre d’entre vous. Pour faire plus simple, le P10 a le même encombrement qu’un iPhone 7, mais avec un écran plus grand. Les objectifs ne dépassent toujours pas de la coque, ce qui est un vrai plus puisque, sur une table, le P10 ne sera pas bancal lorsqu’il est posé sur le dos comme c’est un peu trop souvent le cas avec les smartphones récents.

Le bouton de mise sous tension et/ou de veille est coloré en rouge et un revêtement qui vous permet de le reconnaître facilement au toucher. La grosse nouveauté de ce P10, c’est que le capteur d’empreintes n’est plus au dos et se retrouve désormais en façade. Certains n’apprécieront clairement pas ce changement. Tout n’est qu’une question d’habitude finalement, mais très honnêtement, j’aimais bien sa place dans le dos du P9. Le capteur d’empreintes se configure assez facilement, mais s’il y a bien une chose qui m’a impressionné, c’est sa rapidité. En effet, on pose à peine le doigt et c’est déverrouillé !

Si Huawei a choisi de replacer son capteur biométrique sur l’avant, c’est aussi parce qu’il peut aussi faire office de bouton d’accueil et surtout, si vous le désirez, vous pourrez vous passer des boutons virtuels d’Android et gagner en surface d’affichage. Huawei a en effet prévu la possibilité de tout faire depuis le bouton d’accueil, qui se transforme alors en mini-trackpad capable de reconnaître des gestures. Ainsi, pour revenir, un simple appui suffira, un appui long vous amènera à l’accueil principal et un swipe de la droite vers la gauche fera apparaître le mode multitâches d’Android. J’ai décidé de l’utiliser comme ça depuis que j’ai le P10 et il faut l’avouer, ce n’est pas super instinctif au départ et il m’a bien fallu quelques jours pour m’y habituer.

Pour finir sur cette partie design, il faut souligner que le P10 commercialisé en France ne sera pas Dual-SIM. C’est un peu dommage quand on sait que le Mate 9 ou les derniers smartphones Honor le sont. On regrette également que le connecteur USB-C du P10 ne soit « que » USB 2.0. Et pour une dernière note positive, on a une prise jack et ce, malgré la finesse du P10 et une batterie de 3200mAh.

[nextpage title=”Ecran et multimédia”]

Les années passent et ne semblent pas avoir de prise sur Huawei. Nous sommes en 2017 et quand on parle de smartphone haut de gamme, on s’attend souvent à des affichages de définition Quad HD. Sauf chez Apple, toujours, et Huawei. En effet, Huawei a choisi de rester fidèle à la définition Full HD de son P10. À vrai dire, avec son écran de 5,1”, on n’a pas besoin de plus. La densité de pixel est ainsi de 432ppp, ce qui peut paraître faible par rapport à la concurrence directe. Mais dans la réalité, avec une telle densité, similaire à ce que propose par exemple Apple, on ne voit pas les pixels à l’oeil nu et la dalle IPS Neo rend bien justice aux angles de visions et à la colorimétrie. L’écran est équilibré et si cela ne vous suffit pas, Huawei met à disposition un outil pour rectifier le tir. Personnellement, j’y ai rajouté un peu de chaleur au général. On est bien évidemment loin des contrastes d’un écran AMOLED comme celui du P9 Plus et on regrettera une gestion automatique de la luminosité toujours capricieuse.

Dans mes usages, avec du surf sur le navigateur internet et les applications Android, je n’ai jamais eu à me plaindre de la finesse d’écran. En fait, le seul moment où je risque de trouver cette définition Full HD limite, ça sera pour une utilisation en Réalité Virtuelle. Si c’est suffisant pour des petites applications, on sait que c’est déjà limite avec des dalles Quad HD alors la simple Full HD. Maintenant, sur un écran de 5,1”, ça reste moins problématique que l’écran du 5,9” du Mate 9 par exemple.

Côté son, le Huawei P10 propose un haut-parleur sur la tranche basse de l’appareil, ce qui vous donne un son mono des plus classiques. Le volume sonore est plutôt bien contenu si bien qu’avec des vidéos YouTube par exemple, le son ne sature pas à pleine puissance. Un haut-parleur plus que suffisant pour les vidéos YouTube, du Snapchat et autres joyeusetés sur le net dans un milieu calme, mais ne pensez même pas à vous faire une série ou un film sans une enceinte externe ou des écouteurs.

Pour ce qui est de l’applicatif audio, si on retrouve bien évidemment Google Play Music, Huawei propose aussi son application maison qui s’avère assez classique dans l’absolu. Comme chez Samsung, elle permet de naviguer dans vos musiques par dossiers. Pratique. Maintenant, je vous avouerai que je ne l’ai pas tellement utilisé si ce n’est pour tester quelques fichiers FLAC. Du côté de la qualité d’écoute lors des conversations téléphoniques, je n’ai pas eu de problème particulier et j’ai eu droit à des conversations claires et donc une bonne réception. J’aurais tout de même aimé pouvoir retrouver sur le P10 le système de micros directionnels du Mate 9, super pratique dans des environnements bruyants.

[nextpage title=”Utilisation, EMUI 5.1″]

Le Huawei P10 est livré avec Android 7.0 Nougat ainsi que la surcouche Emotion UI 5.1 (ou EMUI 5.1 pour les intimes). L’expérience utilisateur est typique de EMUI. Huawei essaie toujours de proposer une interface proche d’iOS avec quelques limites comme l’affichage de seulement 9 applications par dossiers. Il est maintenant possible d’avoir accès au tiroir d’application, vous proposant une interface plus proche d’Android Stock. Personnellement, c’est ce que je préfère, cela me permet ainsi de ne pas afficher sur le bureau les applications que je n’utilise pas au quotidien. Les icônes et les couleurs continuent d’évoluer et on se dirige lentement mais surement vers quelque chose de plus sobre, pour notre plus grand plaisir. Pour rappel depuis le Mate 9, la plus grosse nouveauté d’EMUI 5.1 reste la possibilité de pouvoir lancer deux instances de certaines applications de communication. Vous avez deux comptes WhatsApp ou Facebook ? Et bien EMUI 5.1 vous gérer plus facilement ces deux comptes.

Coté applications tierces en dehors des applications Huawei (Santé, Sauvegarde, etc.), la marque chinoise a eu la bonne idée de ne pas trop pré-charger le P10 d’applications souvent inutiles et vous laisse ainsi le choix de faire votre marché sur le Google Play Store. Il y a bien quelques applications pré-installées comme quelques réseaux sociaux mais cela ne m’a pas gêné puisque je les utilise au quotidien. On retrouve par contre toujours quelques fonctions relativement insupportables dans EMUI et qui ne servent pas toujours. Je pense notamment, par défaut, à la gestion de l’énergie qui vous signalera tout le temps les applications un peu trop gourmandes, et ce, même si vous êtes en train de les utiliser. Cela pollue la barre de notifications.

On retrouve aussi la technologie Knuckle qui permet et double cliquer sur l’écran avec une phalange pour faire une capture photo ou deux phalanges pour une capture vidéo. Même si je préfère toujours la méthode classique, il faut avouer, c’est pratique par moment. Comme vous vous en doutez avec un écran plus petit, pas de multi-fenêtrage. Et parce que le capteur d’empreintes est maintenant en façade, il n’y a plus de possibilité de prendre des photos avec, c’était pratique pour les selfies ou pour faire apparaître la barre de notifications via un swipe vers le bas sur le capteur.

[nextpage title=”Performances et Autonomie”]

Parce que le Mate 9 est sorti seulement en novembre dernier, le P10 est équipé du même processeur octo-core, le Kirin 960. Sans surprise, le Kirin 960 est une évolution du Kirin 955, qui était lui-même une évolution du Kirin 950. Comme ce fut déjà le cas avec le Mate 9, les scores dans les benchmarks ne sont pas décevants dans l’absolu, et comme on s’y attendait, certaines applications (souvent les jeux) ne sont pas forcément optimisées. Cela, à notre avis, est plus lié aux développeurs, qui ne cherchent pas encore à optimiser leurs applications pour les processeurs de Huawei, préférant plutôt se concentrer éventuellement sur les processeurs de Qualcomm ou Samsung. Mais à part quelques jeux, le Kirin 960 en a sous le capot, si bien que ce n’est pas gênant au quotidien et que les jeux très gourmands sont plus sujets à des bugs graphiques que des performances en retrait.

J’ai utilisé le Huawei P10 avec un nombre conséquent d’applications et jamais je n’ai senti de gêne. Parfois, le P10 chauffe un peu au dos, juste en dessous de la barre d’appareils photo, mais c’était surtout les premiers jours quand j’essayais 36 000 choses en même temps. Dans l’ensemble, la chaleur reste contenue. Les applications se lancent avec fluidité et si on se fie aux benchmarks, c’est au niveau de la partie graphique que le Kirin 960 pêche par rapport à ses concurrents.

Tout ça pour vous dire que dans un usage quotidien, vous n’aurez clairement pas à vous plaindre. Aussi, je vous laisse voir les résultats dans les différentes applications telles que GeekBench, 3D Mark ou encore PC Mark. Mais très honnêtement, je ne fais plus vraiment attention aux benchmarks maintenant puisque la puissance que l’on a dans les smartphones haut de gamme dépassent les besoins dans un usage quotidien et régulier. On notera enfin que les constructeurs sont au courant du fait que les smartphones Android ralentissent avec le temps (à cause des fichiers, etc.). Aussi, Huawei propose ce qu’on avait avec le Mate 9, à savoir une meilleure gestion des fichiers et de la fragmentation de la mémoire sur le temps, on parle de la technologie Huawei Ultra Memory. Depuis 3 mois, j’utilise le Mate 9 et pour l’instant, pas de ralentissement ou autres, ce qui n’est pas le cas de mon S7 Edge par exemple qui, par moment, saccade sans véritable raison.

Comme pour le P9, il vous faudra quelques jours d’utilisation avant d’obtenir votre autonomie de croisière. En effet, le P10 apprend de vos usages et si les premiers jours, vous aurez l’impression d’avoir une autonomie décevante, le Huawei P10 se rattrape après et vous le verrez avec mes captures d’écrans, cela s’améliore avec le temps. Évidemment, ce n’est pas du niveau d’un Mate 9, loin de là, mais la journée est assurée et c’est déjà ça, surtout dans un petit smartphone comme le P10.

Dans le cas d’une journée soutenue :

Une journée plus soutenue :

Une journée plus calme :

Et d’autres journées où le P10 commence à se faire une idée de mon utilisation:

Je tiens àsouligner que je n’ai jamais utilisé le mode économie d’énergie. On remerciera non seulement la batterie et Android 7.0 avec sa meilleure gestion de l’énergie, mais on n’oublie pas l’écran qui n’est “que” Full HD et non Quad HD, ce qui lui permet de moins consommer. Et on n’oublie pas la recharge rapide, super pratique en cas de grosse journée.

[nextpage title=”Photo et Vidéo”]

Pour rappel, le P10 continue son partenariat avec Leica. Aussi, on retrouve un bloc photo dit Leica 2.0 avec un double capteur, un couleur et l’autre monochrome, le tout accompagné de deux objectifs de 27mm Summarit-H de Leica avec une ouverture de F/2.2. Les deux capteurs sont signés Sony, le capteur couleur avec une résolution de 12 Mégapixels et le capteur monochrome avec une résolution de 20 Mégapixels. La combinaison entre le capteur monochrome de 20 Mégapixels et celui couleur de 12 Mégapixels permet d’obtenir un zoom hybride allant jusqu’à 2,4x, avec des résultats à mi-chemin entre le zoom optique et le zoom numérique. A notre grande surprise, les résultats sont assez probant alors que cela reste avant tout un zoom numérique. Pour l’AutoFocus, le Huawei P10 combine non seulement la détection de contraste mais aussi la détection de phase, le tout couplé à un autofocus laser. La mise au point est ainsi relativement rapide. Par contre, là où le bât blesse, c’est au niveau du déclenchement qui n’est pas toujours instantané mais c’est bien mieux que sur le P9. La caméra frontale du P10 ne propose pas d’autofocus, contrairement au P10 Plus qui apporte un autofocus par détection de contraste.

Du côté du capteur monochrome parce que c’est bien lui qui est intéressant quelque part, le traitement « à la Leica » donne des photos avec une profondeur sans précédent dans le monde des smartphones. En effet, dans le monde de la photo, il y a une très grosse différence entre une photo couleur convertie en noir & blanc et une photo directement capturée en noir & blanc. Les photos capturées ainsi en noir et blanc ont un rendu flatteur avec des contrastes importants, si bien que pour certaines photos, on a limite l’impression d’avoir des photos sous-exposées mais au rendu tellement flatteur.

Mais pour le P10 et comparativement aux P9 et Mate 9, c’est sur la couleur que le P10 m’a le plus impressionné. Pour être honnête, lors de l’annonce, je m’attendais à des résultats similaires à un Mate 9 avec peut-être quelques améliorations, mais là, on se retrouve avec des photos très détaillées et contrastées qui concurrencent clairement les Samsung Galaxy S7 et Apple iPhone 7. Je n’ai pas de Google Pixel sous la main mais j’aurais aimé pouvoir le comparer tout. Dans tous les cas, j’ai été vraiment bluffé ! Huawei a re-travaillé totalement son traitement RAW en JPEG avec de nouveaux algorithmes pour un meilleur rendu et ça se voit tout de suite. Et parce que c’est logiciel, le Mate 9 aura droit à ces changements dans une prochaine mise à jour !

Du coup, si on compare vraiment les photos prises entre un P10, un S7 Edge et un iPhone 7, le P10 se positionne au même niveau dans les conditions de bonne luminosité. Cependant, c’est dans les conditions de faible luminosité que le S7 Edge reprend son avantage, le P10 aura tendance à proposer souvent autant de détails que l’iPhone 7 mais aura plus de mal avec le traitement de couleurs et la balance des blancs, ce qui donnera parfois des photos plutôt fades. Si les objectifs Leica qui ouvrent à F/2.2 s’en sortent bien, j’attends de voir vraiment le P10 Plus avec le bloc photo Leica 2.0 Pro Edition et ses objectifs Summilux qui ouvrent à F/1.8 qui devrait permettre à Huawei de faire peut-être mieux que les meilleurs photophones du marché.

On retrouve, grâce à la présence de deux capteurs, la gestion de la profondeur de champ pouvant aller jusqu’à l’équivalent d’un F/0.95. Vous pourrez jouer avec le profondeur de champ en noir et blanc également. Si les résultats étaient encore assez mixtes sur les P9 et Mate 9, les nouveaux algorithmes de Huawei permettent des résultats plus convaincants mais toujours aussi gadget. On notera l’arrivée également d’un mode portrait, accompagné d’un AF avec reconnaissance des visages, ce qui vous permettra de faire, des photos de portraits plutôt réussis avec un bokeh flou en arrière plan.Comme sur l’iPhone 7 Plus, le bokeh de l’arrière-plan est géré en post-traitement et de nos tests, le résultat est bien plus flatteur sur le smartphone d’Apple. Huawei applique un bokeh, à notre avis, trop aléatoire et surtout, irrégulier.

Le mode Portrait de l’iPhone 7 Plus :

Le mode Portrait du Huawei P10 :

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Le mode Portrait du Huawei P10 depuis le même point de prise de vue que l’iPhone 7 Plus :

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Du coté des selfies, on retrouve un capteur de 8 Mégapixels avec un objectif dont l’ouverture est de F/1.9. Mais la nouveauté, c’est que le bloc photo frontal a été également développé et certifié avec Leica, ce qui permet un meilleur traitement. Grâce à la reconnaissance des visages, le Huawei P10 est capable de basculer d’un mode classique (déjà plutôt grand-angle) à un mode grand-angle pour prendre tout le monde dans la photo. Bon, le grand-angle est plutôt pratique et la photo reste équilibré dans l’absolu. Par contre, le zoom/dézoom fonctionne un peu aléatoirement et on ne sait pas trop à quoi se fier si ce n’est à ce qui est affiché et puis basta. De même pour le mode portrait, on n’a pas été spécialement convaincu.

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En revanche, n’oubliez pas de désactiver ce satané mode Beauté, je le répète, les photos avec du fond de teint automatique, c’est ignoble. Du côté de l’application en elle-même, je l’ai trouvé assez bien faite et accessible, surtout avec le “Mode Professionnel” qui est accessible directement depuis l’interface de prise de vue automatique. Il n’y a plus à passer par un mode à part, c’est un gain de temps appréciable. Évidemment, vous pourrez tout régler, la gestion de fichiers RAW, de la balance des blancs à l’ouverture, etc. On retrouve bien évidemment tous les modes qu’on a vu apparaître avec les précédents smartphones comme le Light Painting, le TimeLapse, un mode dédié aux photos de plats, etc.

Voici quelques exemples de photos pour vous faire une meilleure idée :

Huawei P10 Photos de Test

Les photos prises avec le P10, puis le S7 Edge et enfin l’iPhone 7 Plus, on fera un article plus détaillé sur le sujet dans la semaine :

P10 x S7Edge x iPhone 7 Plus Photos de Test

Côté vidéo, comme pour le Mate 9, le Huawei P10 vous propose enfin une stabilisation optique et l’enregistrement de vidéos en 4K. Dans la pratique, je ne filme toujours pas en 4K, mais il faut saluer l’effort et si Huawei ne l’avait pas proposé, on lui aurait reproché, surtout en 2017. La stabilisation fonctionne plutôt bien mais ce n’est pas du niveau, à mon humble avis, de l’iPhone 7 Plus d’Apple ou du Galaxy S7 Edge de Samsung. De même, si vous filmez en 4K ou en Full HD à 60fps, la stabilisation ne fonctionnera pas ! Autant, je peux comprendre pour la 4K, autant je trouve cela dommage pour le Full HD 60fps alors que les concurrents le proposent. L’explication est toute simple. En gros, pour la 4K et le Full HD 60fps, le P10 va utiliser aussi le capteur monochrome pour récupérer quelques infos, du coup, impossible de tout faire en même temps.

[nextpage title=”Galerie et Conclusion”]





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Notre avis

Alors que je m’attendais à voir le Huawei P10 comme une petite évolution du P9 avec toutes les nouveautés apparues sur le Mate 9 en novembre dernier, je me suis retrouvé avec un P10 au-dessus de mes espérances. Huawei l’a bien compris, son travail sur la photo a porté ses fruits et c’était un plaisir d’utiliser le P10 au quotidien. Le P10 est un smartphone équilibré dans sa prise en main pour plaire au plus grand nombre. Il est performant avec une bonne autonomie pour un tel format.

Original dans le monde de la photo, son nouveau bloc Leica 2.0 fait des merveilles. Si vous aimez la photo, vous ne pourrez pas passer à côté, clairement. En plus de cela, malgré son tarif haut de gamme, il reste plus accessible que ses concurrents les plus directs. Dans tous les cas, le P10 répondra très bien à toutes les attentes. Une franche réussite.
Note : 9  /  10
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