Test : Huawei Mate S et Huawei Watch

Mais derrière cette douche écossaise qu’a été l’annonce du Mate S se cache un excellent smartphone. Un smartphone qui vient titiller les gros du marché mais qui reste tout de même très cher par rapport à ce qu’avait l’habitude de proposer Huawei. Bref, si Huawei s’embourgeoise, ce ne sera peut-être pas le cas de sa clientèle.

Ecran : AMOLED de 5,5 pouces d’une définition de 1920 x 1080 pixels (401 ppi). Pas de Forcetouch sur les versions classiques.
Processeur : HiSilicon Kirin 935. Quad-core cadencé à 2,2 Ghz + quad-core cadencé à 1,5 Ghz.
GPU : Mali T-628
RAM : 3 Go de RAM
Mémoire : 32, 64 ou 128 Go (non dispo) extensible via microSD
APN : 13 mégapixels (4128 x 3096 pixels)
Caméra frontale : 8 mégapixels
Batterie : 2700 mAh non amovible
Dual SIM
4G
NFC
Bluetooth 4.0
Capteur d’empreintes
Dual SIM
OS : Android 5.1.1 Lollipop navec surcouche EMUI 3.1
Dimensions : 149,8 x 75,3 x 7,2 mm
Poids : 156 grammes

Comme vous pouvez le voir, Huawei met du bon dans son smartphone, sans forcément tout écraser sur son passage. Passé le Forcetouch absent des modèles vendus, l’écran n’a rien de bien foufou, mis à part son aspect 2,5 D qui ne change pas grand-chose au niveau de l’utilisation. Sinon, Huawei fait dans le classique avec son processeur maison et sa Dual SIM. Bref, un smartphone solide qui cependant, n’écrase pas la concurrence.

La première chose qui frappe dans ce nouveau Mate S, c’est bien sa finesse. Faisant 7,2 mm d’épaisseur, Huawei a utilisé le truchement connu du « j’t’affine les bords pour te faire croire que c’est encore plus fin ». Et ça marche. Nous retrouvons sur le dos légèrement bombé les gimmicks du Mate 7, avec son capteur d’empreintes, les bandes et l’APN (très joli) placé juste au dessus.

Sur la façade nous retrouvons l’écran 2,5 D de 5,5 pouces. Sans boutons, cette façade donne l’impression d’être légèrement bombée. C’est en effet l’écran 2,5 D qui fait ça. Ce type d’écran cherche à donner une impression de 3D avec des bords légèrement incurvés. Une sorte de surcouche est posée sur le plat de l’écran. Surcouche qui s’incline légèrement sur les bords. En réalité, cela ne change pas grand-chose, nous sommes loin de l’écran du S6 Edge. Néanmoins, à l’usage, la chose se montre très agréable à l’œil. En fait, c’est surtout au toucher (impression qu’il n’y a pas de limites à l’écran) que cela se ressent le plus. Un bel écran, en somme. Pas de Forcetouch, mais un bel écran quand même.

Bref, Huwaei garde ses grandes lignes en innovant par petites touches. Le Mate S est l’un des plus beaux smartphones du marché et il se montre beaucoup plus agréable à l’œil que les derniers Samsung ou HTC, par exemple. C’est dit.

Ce n’est pas dans le software que Huawei a progressé, mais bien dans hardware. Par rapport au Mate 7, le terminal se montre plus léger (156 grammes), plus fin (7,2mm) mais aussi plus agréable en main avec sa forme bombée. Certains regretteront le fait que Huawei a décidé de rétrécir la taille de son écran, l’un des points forts de la gamme Mate.

Une chose a été grandement améliorée : le capteur d’empreinte. Il prend la même forme que celui du Mate 7 mais se montre plus précis. Alors que sur les précédents modèles il fallait parfois s’y reprendre à deux fois pour déverrouiller son écran, ce n’est plus vraiment le cas ici, le capteur remplissant parfaitement son contrat.

 part ça… eh bien, pas grand-chose, en fait. Nous sommes en terrain connu. Huawei ne change pas un software qui gagne. Mais notons tout de même que la surcouche adopte une nouvelle petite fonctionnalité. En effet, le Mate S vous propose des coques afin de protéger votre terminal. Une coque de protection qui recouvre votre écran et qui, comme LG, laisse apparaître un cercle lorsqu’elle est fermée. Ainsi, l’écran de verrouillage est totalement adapté à cette nouvelle donnée et nous pouvons maintenant voir l’heure ou les notifications sur la petite fenêtre de la coque.

Mais la véritable innovation de ce Mate S, c’est bien son écran…

Huawei a fièrement présenté son écran ForceTouch lors de l’IFA. Et Huawei nous a quand même bien pris pour des jambons en le mettant seulement sur les modèles premium… indisponibles chez nous. Mais BREF, tout cela n’enlève pas le fait que le Mate S normal est doté d’un magnifique écran.

Car oui, Huawei nous sert ici un écran 2,5D assez impressionnant mais diablement discret. Loin du blabla marketing, cet écran a plusieurs avantages. Déjà, il est beau. Oui, c’est peut-être rien, mais voilà, l’écran, même éteint, est beau. Une sorte de couche recouvre l’écran, ce qui lui permet de s’incurver légèrement sur les bords. Nous sommes loin du S6 Edge, puisque la chose est quasiment imperceptible, mais il faut dire que celle-ci se montre agréable sous nos gros doigts boudinés.

Il est cependant dommage que l’aspect 2,5D ne soit pas exploité plus que ça. En effet, malgré les inclinaisons de l’écran, de vilains bords noirs pointent le bout de leur nez. Aïe.

Sinon, l’écran se montre agréable à l’utilisation avec sa définition de 1920 x 1080 pixels. Une définition classique et loin des innovations des autres constructeurs, certes, mais moins énergivore et tout aussi agréable. De même, l’écran, recouvre 73% de la façade, ce qui est loin d’être honteux.

Si le Mate S n’atteint pas l’excellence du Mate S dans ce domaine, il arrive tout de même à nous surprendre. Doté d’une batterie de 2700 mAh (soit moins que le Mate 7), il arrive tout de même à tenir deux jours pleins en utilisation intensive (jeux, vidéos, internet). En utilisation plus modérée, le Mate S arrive à tenir trois jours. Inutile de vous dire qu’avec une batterie externe, c’est l’orgie.

Une autonomie due notamment à la batterie solide, à l’écran qui consomme peu, mais aussi à la surcouche de Huawei. En effet, EMUI vous envoie des notifications si une application énergivore non utilisée est ouverte. Malin.

Il est cependant intéressant de noter que Huawei a corrigé les problèmes inhérents aux graphismes qu’il se traînait depuis plusieurs années. En effet, de nombreux soucis subsistaient il y a encore 6 mois. Des problèmes pas forcément liés à de gros jeux.

Tenez, par exemple, cet été, lorsqu’Angry Birds 2 est sorti, le Mate 7S que j’utilisais alors avait de sérieux ennuis graphiques :

Bonjour @huaweidevicefr une Maj de prévue pour le Mate 7 pour rendre Angry Birds 2 moins moche ? pic.twitter.com/J1hCAzpTOm

— Pierre Le Goupil (@P_Le_Goupil) 31 Juillet 2015

Et aujourd’hui, problème réglé. Pour le moment, nous n’avons pas constaté de soucis similaires sur le nouveau Mate S. Il faut dire que les développeurs qui ont longtemps ignoré le hardware maison du constructeur chinois, se sont mis à la page. Et c’est tant mieux !

Commençons avec les specs de la machine :

Ecran : AMOLED rond de 1,4 pouces d’une définition de 400 x 400 pixels (286 ppi)
Processeur : Snapdragon 400 cadencé à 1,2 Ghz
RAM : 512 Mo de RAM
Mémoire : 4 Go
Batterie : 300 mAh
Bluetooth 4.1
Capteur cardiaque
Compatible avec Android 4.3 ou + et iOS 8.3 ou +

Concernant son design, Huawei a voulu donner un aspect montre réelle à son produit. Vous avez le choix entre plusieurs couleurs : acier, noir et or. De même, vous pouvez choisir entre plusieurs bracelets : sport, cuir, milanais ou plastique.

Pour notre part, nous avons reçu le modèle de base, c’est-à-dire noir avec un bracelet imitation cuir. Sur cette version, il faut dire que la magie de la Huawei Watch retombe un peu. Certes, elle reste correcte au niveau du design, mais nous n’avons pas l’impression d’avoir une vraie montre et c’est un peu dommage. Si vous souhaitez réellement profiter de l’atout de la Huawei Watch, nous vous dirigeons plutôt vers le modèle acier, quitte à payer un peu plus cher.

Pour le reste, nous avons une Android Watch pur jus avec un écran rond plus qu’agréable. Huawei a également doté sa montre d’un bouton qui vous permet d’accéder directement aux paramètres, d’allumer le terminal ou de désactiver le mode cinéma (sommeil) de la montre. Après cela… eh bien, il n’y a pas grand-chose à redire sur l’utilisation de la montre. Le tout tourne parfaitement et nous avons là une pure expérience Android Wear. Si vous êtes un habitué des montres Android Wear, c’est bien le visuel et le design global qui change totalement sur ce produit.

Cependant, il faut tout de même signaler que la batterie (300 mAh) n’est pas l’une des meilleures du marché. En effet, il faudra la recharger tous les soirs afin de ne pas tomber en rade. La recharge se fait via un chargeur à induction propriétaire.

Dans l’ensemble, cette Huawei Watch est donc plutôt réussie. Sans révolutionner quoi que ce soit, Huawei offre un produit très correct dont le principal atout n’est autre que son design des plus réussi, à condition de choisir le bon modèle.

En gros plan ou en plan large, les photos se montrent correctes. Elles ne sont pas exceptionnelles, certes, mais se montre largement suffisantes pour un usage smartphone. Cependant, si Huawei ne bouscule pas le marché sur son appareil photo, c’est bien son logiciel qui se montre intéressant.

En effet, comme à son habitude, Huawei nous sert son logiciel de retouche photo qui se montre ultra complet. Recadrage, filtres, ajustement des couleurs… le logiciel fait le travail et bien plus encore.

Mais le véritable point fort de ce logiciel concerne les portraits. En effet, un mode vous permet d’embellir vos amis pris en photo, ou vous-même. Pas que vous soyez moches, nous ne disons pas cela, mais c’est une manière de vous rendre encore plus beaux.

Par exemple, voici une photo de notre chère Elodie retouchée.

Pour prendre la mesure de l’intérêt du logiciel, voici la même photo au naturel :

Comment ça, ce n’est pas Elodie ? Bon, en vrai, voici la photo :

Vous pouvez modifier l’aspect du visage, la forme, éliminer les cernes et les boutons, agrandir les yeux. Ça marche comme un éditeur de personnage dans un RPG. Et comme dans un éditeur de personnage dans un RPG, si vous mettez tout au maximum, ça part en sucette, comme sur la première photo. Heureusement, Huawei a également une option qui sélectionne les meilleurs paramètres pour améliorer votre aspect.

Enfin, Huawei réintègre ses différentes options comme le miroir, les groufies et autres joyeusetés. Bref, pas une révolution dans ce domaine, mais une valeur sûre.

De belles performances pour un smartphone qui ne fait que titiller les bolides du marché. Néanmoins, nous avons là un smartphone performant qui n’a absolument pas à rougir.