Annoncé en novembre 2015, au moment de la Paris Games Week, Gran Turismo Sport est d’entrée présenté comme un épisode un peu à part de la fameuse franchise signée Polyphony Digital. Le studio japonais avait dans l’idée de concevoir un titre un peu plus arcade que les précédents opus et surtout avec une optique radicalement différente : exit le jeu solo, on se focalise sur les affrontements avec d’autres joueurs, les mano a mano entre humains. Alors forcément, au lancement du jeu, ça pique un peu les yeux de ne plus voir de mode Carrière comme on pouvait en avoir l’habitude. Forcément, ce n’est pas simple de retrouver ses petits et de se dire que l’on va passer la majeure partie de notre temps en ligne.
Exit le mode Carrière, les amateurs de plaisirs solitaires en seront pour leurs frais et Gran Turismo Sport ne propose que des options d’entraînement en solo. De l’entraînement au travers d’un mode Arcade afin de s’exercer sur les véhicules et les circuits débloqués ou de l’entraînement via le mode Campagne qui enchaîne des missions aux objectifs variés dans le but de maîtriser tel ou tel style de conduite, telle ou telle technique de dépassement. Inutile d’insister plus longtemps, vous aurez compris que Gran Turismo Sport n’est pas taillé pour remplacer Gran Turismo 6 dans le cœur des joueurs solo. Notons au passage que si l’IA se comporte honorablement, elle a encore tendance à vous rentrer dedans, juste pour le plaisir.
Autre point qui risque de fâcher les amateurs des précédents opus, le manque de contenu. La franchise Gran Turismo a pourtant été l’instigatrice de ce contenu à outrance, presque jusqu’à l’excès avec des voitures et des tracés par centaines. Nous avons toujours préféré la qualité à la quantité, mais Polyphony Digital est toutefois allé un peu loin dans sa volte-face. En effet, Gran Turismo Sport se limite à 162 véhicules et 17 circuits… et encore, dans un cas comme dans l’autre, il faut faire avec de nombreuses variantes réduisant encore le nombre réel d’individualités. Enfonçons le clou en faisant remarquer que le studio a jugé bon de nous infliger les ridicules modes rallyes et karting plutôt que d’enrichir le reste du jeu. Triste.
[nextpage title=”Un solo qui ne fera pas carrière”]
Heureusement, à côté de ces nouvelles orientations « stratégiques », Polyphony Digital reste fidèle à ce qui a fait le succès de la franchise depuis des années, ce savant mélange d’exigence et d’accessibilité. Cela permet au jeu d’aller un cran au-dessus de Forza Motorsport 7 en termes d’authenticité dans la conduite tout en restant plus abordable que Project Cars 2 ou, plus encore, que rFactor 2. Comme chez la concurrence, un système d’aides est en place pour apprendre à maîtriser les bolides, petit à petit. Enfin, les contrôles sont redoutables de précision, d’efficacité. Que vous optiez pour une manette ou un volant, il n’y aura aucun problème : les sensations sont au rendez-vous et votre caisse répond au doigt et à l’œil.
Le moteur physique du jeu n’est pas en reste et la modélisation des véhicules est exemplaire. Hélas, cela ne compense que partiellement une réalisation en demi-teinte. Gran Turismo Sport accuse un peu le coup face à la concurrence et si les voitures sont superbes, le reste manque un peu d’éclat. Les collisions sont plus qu’approximatives et la gestion des dégâts est globalement absente. On regrette aussi une bande-son en retrait, même si Polyphony Digital a fait des progrès, et surtout l’impasse réalisée sur la gestion dynamique de la météo. En 2017, ces errements techniques commencent sérieusement à se voir, même si nous en conviendrons, le plus important reste les sensations en course.
Gran Turismo Sport, disponible sur PS4
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