Encore une édition remastered ? Oui, mais on pardonne facilement à Grim Fandango ce retour un peu opportuniste après 16 ans d’absence. Même s’il a les tempes grisonnantes, l’une des plus séduisantes histoires imaginée pour un jeu d’aventure avait besoin de rappeler à tous qui est le patron.
Grim Fandango fait partie du fleuron des jeux d’aventure de la belle époque Lucas Arts — Tim Schafer, son concepteur, reste à ce jour le maître incontesté du genre. Difficile de ne pas l’admettre, rarement une aventure n’aura aussi bien concocté sa tambouille. Grim Fandango, c’est avant tout un florilège de bonnes idées : le ton absurde, les dialogues piquants, les doublages incroyables de justesse, les thèmes jazzy envoûtants, l’enrobage mêlant cartoon et film noir. Bref, le gendre idéal des jeux d’aventure pointay cliquay. Et les énigmes ? Après des larmes de rage et une grosse remise en question sur ma personne, même ses énigmes infernales, complètement tordues, se digèrent à merveille. Elles sont d’une logique implacable et elles ne reculent devant rien pour nous triturer la cervelle pendant des heures tout en nous laissant désespérément tâter le terrain. L’angoisse de l’absence de cartes ou d’objectifs clairement affichés, bienvenue dans les années 90 les enfants.
Même la Mort est prétexte à sourire dans Grim Fandango. Elle n’est plus cette entité effrayante mais un conglomérat de squelettes commerciaux qui se tirent dans les pattes pour décrocher les contrats les plus juteux (entendez par là les trépassés aux parcours les plus exemplaires possibles). La Mort devient un voyage de luxe que peu de défunts peuvent se permettre d’aborder sereinement. C’est dans cette ambiance complètement décalée que l’on fait connaissance avec Manny Calavera, agent de voyage sur le retour qui désespère depuis un moment de faire signer un bon contrat. C’est tout juste s’il peut offrir un cercueil décent aux fortes têtes qu’il doit gérer. Et si quelque chose ne tournait pas rond dans le fonctionnement de cette agence de voyage de la muerte ? Magouilles pour magouilles, notre squelette en costard ne va pas hésiter à manipuler tout le monde pour comprendre le pourquoi du comment. Et embarquer bien malgré lui dans une aventure qui le dépasse complètement.
Il était tout naturel que le jeu refasse parler de lui à une époque où plus personne ne cache ses intentions de tirer comme un sourd sur la corde nostalgique pour appâter le chaland. Ceci dit, Grim Fandango était bien l’un des rares jeux de cette époque à n’avoir pas connu une réédition moderne, dématérialisée ou non. Double Fine corrige enfin le tir en offrant tout un tas d’options pour justifier le côté remastered de la chose. On y retrouve par exemple le choix d’affichage entre 4/3 ou du 16/9 (pour ceux qui ne connaissent pas le sens du mot #respect). Sur la structure en elle-même, rien qui ne vient chambouler les fondations. Nos oreilles apprécient la réorchestration intégrale et le doublage/sous-titrage dans six langues différentes, nos pupilles se délectent du travail discret sur les jeux d’ombres et de lumières, auquel s’ajoute un filtre anti-aliasing et de nouvelles textures du plus bel effet. Pour les plus nostalgiques, ces ajustements graphiques s’effacent d’une pression sur le joystick droit de la PS4. C’est forcément moins impressionnant que sur Monkey Island, mais l’option est là. Personnellement je n’aurais pas craché sur des polygones un poil retravaillés et, surtout, des cinématiques refaites. On sent le poids des ans, mais hé, what else, c’est une édition remastered, pas un remake.
Notons aussi des contrôles plus souples, assurément le gros point faible de la première édition. Manny n’est plus aussi lourd, il tourne presque normalement. C’est mieux, beaucoup mieux, mais encore loin du contrôle naturel de nos jeux actuels, la faute aussi à des transitions entre les tableaux pas super optimisées. D’ailleurs, mention spéciale pour les passages en voiture dans la forêt : tout simplement infects. Au rang des excellentes nouvelles, Tim Schafer et son équipe s’invitent même au cœur de la partie avec plus de deux heures de commentaires audio pour accompagner les vieux briscards qui ont retourné le jeu dans tous les sens. Il pense même aux amoureux des trophées avec quelques perles méta, des clins d’oeil à des actions absurdes à faire durant l’aventure à l’utilisation du tank mode tout le long du jeu (les commandes très lourdes du jeu d’origine). On adore Tim, on aime qu’il nous raconte des choses, mais ne l’écoutez surtout pas sur ce dernier point.
Grim Fandango fait partie du fleuron des jeux d’aventure de la belle époque Lucas Arts — Tim Schafer, son concepteur, reste à ce jour le maître incontesté du genre. Difficile de ne pas l’admettre, rarement une aventure n’aura aussi bien concocté sa tambouille. Grim Fandango, c’est avant tout un florilège de bonnes idées : le ton absurde, les dialogues piquants, les doublages incroyables de justesse, les thèmes jazzy envoûtants, l’enrobage mêlant cartoon et film noir. Bref, le gendre idéal des jeux d’aventure pointay cliquay. Et les énigmes ? Après des larmes de rage et une grosse remise en question sur ma personne, même ses énigmes infernales, complètement tordues, se digèrent à merveille. Elles sont d’une logique implacable et elles ne reculent devant rien pour nous triturer la cervelle pendant des heures tout en nous laissant désespérément tâter le terrain. L’angoisse de l’absence de cartes ou d’objectifs clairement affichés, bienvenue dans les années 90 les enfants.
Même la Mort est prétexte à sourire dans Grim Fandango. Elle n’est plus cette entité effrayante mais un conglomérat de squelettes commerciaux qui se tirent dans les pattes pour décrocher les contrats les plus juteux (entendez par là les trépassés aux parcours les plus exemplaires possibles). La Mort devient un voyage de luxe que peu de défunts peuvent se permettre d’aborder sereinement. C’est dans cette ambiance complètement décalée que l’on fait connaissance avec Manny Calavera, agent de voyage sur le retour qui désespère depuis un moment de faire signer un bon contrat. C’est tout juste s’il peut offrir un cercueil décent aux fortes têtes qu’il doit gérer. Et si quelque chose ne tournait pas rond dans le fonctionnement de cette agence de voyage de la muerte ? Magouilles pour magouilles, notre squelette en costard ne va pas hésiter à manipuler tout le monde pour comprendre le pourquoi du comment. Et embarquer bien malgré lui dans une aventure qui le dépasse complètement.
Il était tout naturel que le jeu refasse parler de lui à une époque où plus personne ne cache ses intentions de tirer comme un sourd sur la corde nostalgique pour appâter le chaland. Ceci dit, Grim Fandango était bien l’un des rares jeux de cette époque à n’avoir pas connu une réédition moderne, dématérialisée ou non. Double Fine corrige enfin le tir en offrant tout un tas d’options pour justifier le côté remastered de la chose. On y retrouve par exemple le choix d’affichage entre 4/3 ou du 16/9 (pour ceux qui ne connaissent pas le sens du mot #respect). Sur la structure en elle-même, rien qui ne vient chambouler les fondations. Nos oreilles apprécient la réorchestration intégrale et le doublage/sous-titrage dans six langues différentes, nos pupilles se délectent du travail discret sur les jeux d’ombres et de lumières, auquel s’ajoute un filtre anti-aliasing et de nouvelles textures du plus bel effet. Pour les plus nostalgiques, ces ajustements graphiques s’effacent d’une pression sur le joystick droit de la PS4. C’est forcément moins impressionnant que sur Monkey Island, mais l’option est là. Personnellement je n’aurais pas craché sur des polygones un poil retravaillés et, surtout, des cinématiques refaites. On sent le poids des ans, mais hé, what else, c’est une édition remastered, pas un remake.
Notons aussi des contrôles plus souples, assurément le gros point faible de la première édition. Manny n’est plus aussi lourd, il tourne presque normalement. C’est mieux, beaucoup mieux, mais encore loin du contrôle naturel de nos jeux actuels, la faute aussi à des transitions entre les tableaux pas super optimisées. D’ailleurs, mention spéciale pour les passages en voiture dans la forêt : tout simplement infects. Au rang des excellentes nouvelles, Tim Schafer et son équipe s’invitent même au cœur de la partie avec plus de deux heures de commentaires audio pour accompagner les vieux briscards qui ont retourné le jeu dans tous les sens. Il pense même aux amoureux des trophées avec quelques perles méta, des clins d’oeil à des actions absurdes à faire durant l’aventure à l’utilisation du tank mode tout le long du jeu (les commandes très lourdes du jeu d’origine). On adore Tim, on aime qu’il nous raconte des choses, mais ne l’écoutez surtout pas sur ce dernier point.
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