Passer au contenu

[Test] Call of Duty : Infinite Warfare

0

Même s’il continue à dominer les ventes hivernales, Call of Duty n’est pas au beau fixe. Précommandes en baisse, démarrage en berne, dérapages (le multi PC…

Même s’il continue à dominer les ventes hivernales, Call of Duty n’est pas au beau fixe. Précommandes en baisse, démarrage en berne, dérapages (le multi PC qui sépare les joueurs Windows Store des joueurs Steam), la licence phare d’Activision serait-elle en crise ?

Call of Duty®: Infinite Warfare_20161103220747

Si la remasterisation d’un Modern Warfare (considéré par beaucoup comme le meilleur de la série) atteste d’un opportunisme à capitaliser sur la nostalgie d’un Age d’or retrouvé, Infinite Warfare vise l’inverse : regarder vers le futur, planter les germes d’une évolution possible. Alors que les précédents Advanced Warfare et Black Ops III cherchaient, avec plus ou moins de réussite, à mâtiner le gameplay FPS traditionnel d’une nouvelle versatilité tactique, Infinity Ward s’envole pour conquérir les cieux du dogfight spatial. Sous couvert d’une guerre futuriste entre l’ONU de notre système solaire et une faction terroriste menée par un leader impassible (Keith « Jon Snow » Harrington, la plus grosse erreur de casting de tous les Call of), le jeu nous catapulte au commandement d’un cuirassé spatial, chargé de repousser l’ennemi à divers endroits stratégiques de la galaxie.

Call of Duty®: Infinite Warfare_20161103221315

En découle une structure plus ouverte, où il reste possible de remplir, entre deux chapitres de la campagne, des missions optionnelles. Plutôt efficaces, celles-ci se partagent entre phases d’infiltration de vaisseaux ou plateformes ennemis pour les saboter, ou baston aérienne contre des légions de chasseurs et croiseurs adverses. Simplifiés au maximum, ces dogfights n’en restent pas moins agréables par leur souplesse, et surtout, fidèles au principe originel : saturer l’écran d’effets spectaculaires et de sensations chocs pour masquer la linéarité de la progression. Si bien qu’il faut l’avouer : pendant les premières heures, on y croit.

Les cinématiques pyrotechniques s’intercalent idéalement entre deux phases de shoot, la variété des décors (on passe en quelques secondes d’une ville terrienne à un champ d’astéroïde, de la frénésie à l’apesanteur) donne une musicalité impeccable à l’ensemble. Et… ça ne dure pas longtemps. Rattrapée par ses vieux démons, la saga sombre vite au recyclage de ses premières idées, et multiplie les moments de patriotisme pesant, campé par une brochette d’endives en guise de héros et un final aberrant de ringardise. Alors qu’il tenait son sujet, Infinity Ward le transforme tragiquement en panouille de nanar, qui nous fait vite oublier son prestige premier.

Call of Duty®: Infinite Warfare_20161103223324

[nextpage title=”2016, l’odyssée du surplace”]

Faut-il en attendre un peu plus du multi ? Lui qui reste la manne principale d’Activision, et donc, son vrai cheval de bataille ? Même pas. Immuable, le mode Zombie joue cette fois la carte du nanar 80’s au cœur d’une fête foraine, guidée par l’impayable David Hasselhoff, parfait dans son rôle de DJ ringardisé. Malgré l’habillage, le mode n’en demeure pas moins éculé, voire usé jusqu’à la corde par tant de redites d’une année à l’autre. Si le système de progression joue la carte du contenu massif à débloquer, on aurait aimé que le gameplay coop évolue avec, ôtant ainsi la désagréable impression de jouer au même mode de jeu depuis sa création.

Call of Duty®: Infinite Warfare_20161103224842

Mais la vraie déconvenue vient du compétitif. Rarement a-t-on un multi aussi fainéant et décati que celui d’Infinite Warfare. Non seulement celui-ci reprend le principe de Black Ops III (les Spécialistes deviennent les Armures), mais ses maps s’avèrent, en majorité, conçues sans génie ni passion, comme de vulgaires copies des succès précédents. À l’heure où la concurrence devient rude (coucou Battlefield 1), Activision se voit prendre en flagrant délit de surplace. Si l’effondrement n’est évidemment pas d’actualité (on parle tout de même d’un des AAA les plus rentables de l’année), cet Infinite Warfare peut se voir comme symptôme alarmant d’une décadence inévitable, si la saga ne se réveille pas pour bousculer ses habitudes, au lieu de gaver son public de restes faisandés. La ruée vers l’espace aurait pu être un bon point de départ. Elle est, au contraire, un sacré cul de sac.

Call of Duty®: Infinite Warfare_20161104200554

Call of Duty : Infinite Warfare, disponible sur PC, PS4, Xbox One
Testé sur PS4

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

La déception de cet Infinite Warfare est à la hauteur des espérances qu’il fait naître en début de campagne solo. Malgré quelques bonnes idées, le jeu tourne vite à vide. Plus préoccupant, son multi ne fait pas évoluer sa formule. Pire : il l’a fait régresser. Boudé par ses fans avant même sa sortie, cet épisode ne méritait décidément pas de faire date.
Note : 5  /  10

Mode