Avec le parisien Unity, sensé ouvrir le bal d’une renaissance next-gen, la déception fut telle qu’on n’attendait pas grand-chose de cette itération londonienne. Tant mieux, dans un sens. Car, au lieu de prétexter une révolution éternellement avortée, ce Syndicate assume une dimension plus récréative et moins pompeuse qu’à l’habitude. Le choix de deux protagonistes au lieu d’un, un couple de frère et sœur assassins aux idées et méthodes différentes, en est un premier exemple. S’il n’apporte rien de transcendant au gameplay (malgré des spécialités propres, les deux se jouent de la même façon), ce dédoublement apporte au moins un ton plus léger à la trame, grâce au charisme (enfin !) de deux personnages et le flegme de leur culture.
En pillant çà et là aux mythologies de la fiction britannique, Ubisoft cherche moins à faire de la capitale une démonstration de reconstitution maniaque qu’une centrifugeuse à fantasmes. Une centrifugeuse où se mêlent, sans hiérarchie ni échelle de valeur, les romans de Dickens, la littérature gothique, les penny dreadfuls ou encore la fiction mafieuse, où l’on se doit de conquérir la ville à coup de guerre des gangs, tel un parrain de l’ombre.
[nextpage title=”…mais qui traîne toujours ses vieux défauts”]
Les nouveaux moyens de locomotion, comme les calèches ou les trains, mais surtout le grappin/tyrolienne, apportent une horizontalité essentielle à l’exploration, puisqu’ils épargnent ces interminables séances de grimpette à rallonge dont la série s’est gargarisé trop longtemps. Malheureusement, le jeu n’évite pas son premier démon : sa (trop) grande générosité de contenu. Une générosité qui fait toujours bien sur le papier, mais qui, dans la pratique, a le malheur, à force de multiplier les séquences d’infiltration pseudo-tactiques, de révéler une vérité douloureuse. Celle d’un gameplay toujours aussi rigide et approximatif, aux possibilités rarement finaudes (en pleine année Kojima, ça fait encore plus mal) et aux bugs innombrables.
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