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Project CARS : Attention, ceci n’est pas un jeu !

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La simulation que les fans de caisses vont détester. Puis aimer. Puis détester. Puis adorer. Il est arrivé, tel un raid aérien en pleine guerre ou…

La simulation que les fans de caisses vont détester. Puis aimer. Puis détester. Puis adorer.

Il est arrivé, tel un raid aérien en pleine guerre ou plutôt, telle une gourde d’eau fraîche en plein désert, car si la nouvelle génération de consoles est gâtée question jeux de caisses, côté simulation, c’est plutôt le désert.

Notre test a été effectué sur Xbox One, car tant qu’à faire, autant pouvoir comparer ce fameux Project CARS à la référence sur console : Forza 5.

Project Cars Screen 06

[nextpage title=”Plus complet que Forza 5″]

La série des Forza a apporté des subtilités de gameplay directement tirées de la réalité : gestion de l’accélération et du freinage (fin du « tout ou rien »), notion de transfert de masse plus poussée, pression des pneus influant sur la conduite et sensations liées au relief de la piste. Une recette qui a fait fureur sur l’ancienne génération, mettant une fessée à Gran Turismo et définissant de nouvelles normes. Malheureusement, Forza 5 n’y a rien apporté. Certes le jeu est sublime et offre d’excellentes sensations de vitesse en 60 images par seconde, mais une simulation automobile demande plus de subtilités et plus de paramètres pour proposer des sensations vraiment réalistes. On pense en vrac à la gestion des consommables, à l’usure du véhicule, à l’intelligence artificielle et aux conditions météo. Et c’est tout ça que nous promettait Slighty Mad Studios avec Project Cars.

Laguna Seca-Project Cars

[nextpage title=”Auto-approuvé par Evelyne Dhéliat”]

La première bonne surprise vient de la météo. On peut enfin jouer avec le temps, mais on peut également le faire varier dans une course. Ainsi, il est possible de commencer à cramer de la gomme sous un beau ciel dégagé, qui se changera en bonne grosse tempête bretonne des familles, avant de finir en brouillard anglais. Le tout, en faisant évoluer la journée. Conduire en pleine tempête et en pleine nuit est enfin possible – une première sur console. Forcément, ces conditions climatiques influent sur la conduite. Sous la pluie, on doit freiner plus délicatement, et plus long, avant d’accélérer en douceur.

Le jeu regorge de ces petits détails qui ont une influence directe sur le gameplay. Cela va des catégories représentées (et des vraies règles appliquées) à la gestion des dégâts, des consommables (essence et pneus) ou encore de l’I.A . (en mode PRO) qui réagit de façon réaliste. La physique des voitures est assez proche de la réalité même si l’inertie est un peu légère, ce qui impacte sur les transferts de masse. On découvre alors sur console les blocages de roues, les vrais, ceux qui sont parfois utiles pour placer la voiture. On apprécie l’impact des irrégularités de la route sur la conduite ou encore les plaisirs du freinage non linéaire. Mais les détails sont également caractéristiques des véhicules donnant à chacun une identité et un gameplay uniques : KERS, Launch Control, et même… néant pour les plus anciens bolides (Lotus 72D Cosworth). Ainsi, chaque catégorie de véhicule nécessitera un apprentissage qui lui est propre. On en arriverait presque à aimer la boîte manuelle si l’ergonomie de la manette de la Xbox One le permettait : il est impossible de rétrograder tout en contrôlant son freinage, même pour les doigts les plus souples.

Project Cars Screen 07

[nextpage title=”Pour grand public très averti”]

D’entrée de jeu, Project Cars propose 3 modes de conduite : novice, amateur et pro. Mais sachez que tout est ensuite paramétrable dans les options, de la gestion des dégâts aux aides en passant par l’I.A., permettant à tous les joueurs de trouver gameplay à leurs mains. Mais cette accessibilité grand public est trompeuse car Project Cars est difficile. Claquer un chrono dans des conditions un minimum réalistes demandera beaucoup, beaucoup d’entraînement. Une ténacité et une volonté qui réservent le jeu à une niche de fans de simulations automobiles. Finir premier d’une saison en mode carrière vous donnera envie de l’afficher dans les compétences de votre profil Linkedin.

Une orientation que l’on retrouve dans tous les aspects du jeu. D’ailleurs vous décidez de tout dans le jeu. C’est à vous d’activer les essuie-glaces, d’allumer les phares, de choisir les stratégies de stand, de gérer votre consommation d’essence et l’usure des pneus. Idem pour le HUD : vous pouvez afficher une tonne d’infos (plan du circuit, temps au tour, etc.) comme ne rien afficher du tout, créant une sensation d’immersion totale (surtout en vue intérieure). Un vrai régal.

Evidemment, vous pouvez vous affranchir de toute cette difficulté, mais dans ce cas, autant se tourner vers Forza 5 qui offre une plus belle réalisation et une animation sans faille.

Project Cars Screen 05

[nextpage title=”Moi, un peu moche et bruyant”]

Oubliez les permis, les classes verrouillées et les véhicules à débloquer ou à acheter. Les seuls challenges de Project Cars sont la victoire, les chronos et la gloire. Ainsi, lorsque vous démarrez une carrière en mode solo, tout est accessible : du kart aux LMP1, en passant par le grand tourisme. D’ailleurs, ce mode solo permettant d’affronter des bots aura vite raison des joueurs. Si cette idée de tout proposer dès le début du jeu est bonne, l’idée de se tuer fasse à une I.A., aussi bonne soit-elle n’a rien de glorifiant. Le mode Solo (nommé Carrière) est donc rapidement occulté, pour un mode Online très bien pensé, permettant de créer ses propres sessions ou d’en rejoindre d’autres.

C’est le plus gros point faible du jeu : sa réalisation, ou plutôt le portage qui en a été fait. Si les voitures sont parfaitement modélisées, le décor est parfois limite et on a même droit à du clipping sur les circuits riches en détails (comme celui de la Côte d’Azur). L’animation a aussi quelques ralentissements. Dans l’absolu, tout cela n’a rien de gênant, mais agace un peu quand on voit ce que Turn 10 a réussi à faire avec Forza 5. Heureusement, le son est à la hauteur. Le bruit des moteurs, bon à s’en péter les tympans s’accompagne des vibrations du pad, accentuant encore plus l’immersion.

Project CARS à gauche, Forza 5 à droite.

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Notre avis

Project Cars met une bonne longueur à Forza 5 et GT, et montre que la simulation a sa place sur console. Exigeant, difficile mais pas frustrant, il offre une immersion encore jamais atteinte sur machines de salon. Malheureusement, le portage moyen, les ralentissements et surtout les limites du pad l’empêchent de réaliser un carton plein. À choisir, le joueur console s’orientera plutôt sur la version PS4 et l’excellent kit T500 RS (non compatible Xbox One pour réellement se sentir l’âme d’un pilote.
Note : 8  /  10

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