Je ne sais pas si c’est vraiment une avancée pour la société, mais il est vrai que la Switch ne facilite vraiment pas la tâche quand il s’agit de trouver la volonté d’arrêter de jouer. Avant – en tout cas pour ma part – il y avait toujours ces petites fenêtres qui interrompaient nos parties et qui représentaient une véritable opportunité d’arrêter pour cette fois-ci. Aller se coucher ou aller au petit coin sont de parfaits exemples d’interruption salutaires qui pouvaient aboutir à l’extinction de la console.
Avec la Switch, c’est fini.
Le simple fait qu’on puisse l’emmener partout rend caduque l’idée même de saisir ces petites occasions : la partie continue, encore et encore. Un besoin pressant, pas de problème ! Clic, clac, on remet les Joy-Con de part et d’autre de l’écran, ça prend deux secondes, le changement d’écran est instantané et on part poursuivre sa session tranquillement aux toilettes – et on les bloque pendant une heure tant qu’on y est. Notez que si le changement d’écran est instantané dans ce sens-là, il prend deux à trois secondes dans le sens Switch vers télé, mais vraisemblablement, c’est la télé qui est à l’origine de cette petite latence.
Et puis, on se dit qu’il est peut-être l’heure d’aller se coucher ? C’est vrai qu’il est tard. Clic, clac, on emmène la console dans le lit histoire de faire encore deux-trois trucs avant de dormir. Après tout, on sera déjà un peu couché comme ça, pas vrai ? Le temps de faire ces « deux-trois trucs », on regarde l’heure, on regrette et on éteint la console en pleurant.
Pour être tout à fait franc, on avait déjà un peu ça avec la Wii U, mais le concept était à moitié finalisé. Pour peu qu’il y ait un mur ou que la console soit un peu loin et l’expérience de jeu était considérablement dégradée. De plus, la Switch a quand même des formes bien plus agréables que le Wii U gamepad qui paraît boursouflé à côté. Sans parler de la batterie ridiculement faible de ce dernier.
On pourrait tout à fait opposer qu’il s’agit là d’une expérience « normale » pour une console portable classique, il n’en reste pas moins que le petit déclic dans le cerveau au moment de se dire « tiens, je joue sur ma télévision, mais maintenant je vais prendre ma console pour aller ailleurs » est une dimension assez inédite et rafraîchissante. Et à l’instar d’une PS Vita, le fonctionnement de la Switch fait qu’on sera plus enclin à mettre sa console en veille plutôt que de l’éteindre réellement. Réactiver sa console est ainsi très rapide et l’expérience de jeu semble être continue, sans temps d’arrêt, comme peut l’être une console de salon classique. Grand ouf de soulagement, les vidéos qui avaient fuité la semaine dernière montraient bien la réalité des choses : l’interface utilisateur est très sobre et elle ne souffre d’aucun ralentissement comme c’était le cas sur Wii U. Le choix des profils est enfantin et il se fait au lancement de chaque application (option désactivable s’il n’y a qu’un seul profil par exemple).
L’accès aux paramètres de la PS Vita était rapide, mais quelque peu fastidieux. On appuyait sur le bouton d’accueil, il fallait trouver l’application paramétrée (qui heureusement peut tourner en même temps qu’un jeu) et trouver le paramètre désiré dans la multitude de choix proposés. Quand il s’agit simplement de vouloir régler la luminosité de l’écran, c’est un peu dommage. [Erratum : Alors, il se trouve que non. Des lecteurs attentifs nous ont justement signalé que la PS Vita a aussi ce type de menu !] La Switch a à peu près le même système à la différence qu’il existe un menu d’accès rapide à quelques paramètres fréquemment utilisés, à savoir la luminosité de l’écran et l’activation du mode avion. On le fait apparaître en maintenant enfoncé le bouton « home » pendant un instant. Force est de reconnaître que c’est bien pratique.
[nextpage title=”Les petits boutons… restent un peu trop petits”]
Une autre petite confusion survient parfois quand on cherche avec les pouces un bouton parmi les quatre qui ont remplacé la croix directionnelle. Il n’est pas rare de faire « haut » au lieu de « gauche », par exemple. Ce choix ergonomique a évidemment été fait pour que les Joy-Con puissent servir de manettes de fortune pour deux joueurs une fois débranchées, mais l’absence d’une croix directionnelle en bas à gauche est à mon sens dommageable.
Ces défauts sont néanmoins corrigés par le controller pro qui est étonnamment confortable et qui bénéficie d’une belle croix bien grande, de bons boutons de façade larges et espacés, de sticks dont la course est suffisamment longue pour être précise et de gâchettes dont il est impossible de faire un amalgame avec des boutons de tranche. La durée de vie de la manette après une charge semble longue – je n’ai en tout cas jamais eu à la recharger depuis le déballage – pour rappel, Nintendo a annoncé une durée de vie de 40 heures après une seule charge. Elle possède également un gyroscope et le même système de vibration que le Joy-Con (le fameux HD rumble). À vous de voir si vous souhaitez y mettre le prix, 70 euros tout de même.
Parlons enfin du jeu en « mode semi-nomade » comme le constructeur aime à l’appeler. Pour rappel, il s’agit d’une petite béquille que l’on déploie (béquille qui dissimule astucieusement le port micro-SD, d’ailleurs) et qui permet à l’écran de tenir debout sur une surface plane. Alors, il ne s’agira pas de la stabilité la plus incroyable, mais ce n’est pas non plus bringuebalant. L’idée, c’est que de pouvoir faire une configuration « comme pour une console de salon, mais sans la télé ». On décroche les manettes, et, seul ou à plusieurs, on peut tous jouer, rivés sur ce petit écran posé devant soi.
Sur le papier : ça marche bien. En pratique : ça va vraiment dépendre des jeux. Il y a fort à parier que pour des jeux comme Puyo Puyo Tetris ou Bomberman R, qui affichent des éléments simples à identifier, cette façon de jouer soit très adaptée. À l’inverse, pour des jeux comme Mario Kart 8 Deluxe ou Zelda : Breath of the Wild où de petits éléments (comme une peau de banane au loin) ou de petits textes sont légions, c’est plus problématique. L’écran reste cependant tout à fait adapté à une configuration mobile. Quand on tient la Switch comme une console portable et que la distance entre les yeux et la machine est réduite, l’écran est largement assez large pour permettre une bonne expérience de jeu. Y compris sur un Zelda.
Si vous voulez en savoir plus, ou voir vivre la console sous nos petites mains, n’hésitez pas à suivre le compte Facebook du Journal du Geek. Nous présenterons la console lors d’un Facebook Live à 17h30, aujourd’hui.
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