Vous avez l’embarras du choix parmi une quinzaine de nos titres préférés dispersés en trois catégories : les jeux payants, les jeux plus ou moins gratuits (ou qui restent très complets et suffisamment divertissants sans débourser le moindre brouzouf) et les fameux indémodables, à jamais dans nos petits cœurs de gamers. On vous promet de balayer un large éventail de styles qui devrait normalement contenter la plupart d’entre vous. Oui, même les râleurs au fond de la classe.
La rédaction s’engage : tout devrait bien se passer si vous décidez de suivre ce régime.
[nextpage title=”Les jeux payants”]
Je vous promets quinze jeux et d’emblée je vous balance le plus chronophage de la sélection, celui-là même qui vous tiendra éveillé jusqu’à la sélec de l’année prochaine. Hoplite se situe à mi-chemin entre le rogue-like et le jeu de stratégie au tour par tour. Vous y incarnez un soldat qui a pour mission de récupérer un calice dans un donjon, seize étages plus bas. Jusque là rien de fou. Les déplacements se font sur un damier fait de plaques hexagonales et la seule arme du soldat (au début) est une lance dont il peut se servir au corps à corps ou bien lancer sur ses ennemis en prenant le risque d’être vulnérable tant qu’il ne la récupère pas. Hoplite est un jeu épuré qui va droit au but : aucune aide aléatoire, tout se joue sur la réflexion, le bon chemin à tracer mentalement en fonction des attaques ennemies pour atteindre le calice. Sinon c’est la mort, et on recommence tout. À chaque étage, un autel vous permet d’acquérir une nouvelle compétence ou d’en améliorer une. Hoplite est très exigeant. Hoplite ne veut pas que vous passiez des vacances reposantes.
À savoir que le jeu développé par Douglas Cowley bénéficie d’un mode challenge tout beau tout neuf qui propose des défis nettement plus corsés, à réserver à ceux qui sont déjà parvenus à bout de la liste de succès de la première version.
80 days
Le jeu parfait si vous avez des envies de tout plaquer. 80 Days reprend la trame scénaristique de l’histoire imaginée par Jules Verne. Le joueur incarne Jean Passepartout (je vous laisse cinq secondes pour vous remettre de vos blagues bidons sur Fort Boyard), embauché par le célèbre Phileas Fogg pour gérer tout ce qui est itinéraire et coûts du voyage. Un jeu de ressource enrobé dans une fiction interactive (essentiellement textuelle donc) dans laquelle chaque décision prise a un effet immédiat sur le plan de voyage. 80 Days brille par la sobriété de sa réalisation, ses embranchements et dialogues à choix multiples particulièrement bien conçus. Les plus attentifs noteront même un soupçon de steampunk dans le chara design. Que vous finissiez votre voyage en moins de 80 jours ou non, l’intérêt réside de toute façon dans sa rejouabilité, dans l’exploration de chemins alternatifs avec à la clé de nouveaux rebondissements et secrets. Seul point noir au tableau : le jeu du studio Inkle ne bénéficie à ce jour d’aucune traduction dans notre langue. À réserver donc aux anglophones avec un peu de bouteille qui aiment lire des romans.
Dans la même veine interactive, on vous recommande aussi très chaudement Sorcery dont le troisième épisode vient tout juste de débarquer
Rymdkapsel
Comme Hoplite, Rymdkapsel fait à nouveau parler de lui grâce à l’ajout de nouveaux modes à la version de base — l’excuse parfaite pour glisser de ce très bon jeu du studio Grapefrukt dans la sélec. Pour ceux qui auraient eu la malchance de passer à côté, Rymdkapsel se présente comme un jeu de gestion minimaliste dont le but du jeu est de créer une forteresse spatiale à l’aide de tétrominos de couleurs. On collecte des ressources, on crée des tourelles de défense, on étend son influence tout en gardant à l’esprit qu’il faut englober les quatre monolithes aux recoins du niveau pour gagner la partie. Pour vous stresser un peu plus, des vagues d’ennemis vous mettent régulièrement des bâtons dans les roues et vous n’avez que 45 minutes pour accomplir votre mission.
La récente mise à jour change quelque peu la donne avec deux nouveaux modes de jeux : Zen et Plus. Le premier mode vous permet de profiter #oklm de l’absence d’ennemis pour construire votre base. Le second corse les choses en ajoutant quatre monolithes de plus sur le terrain et des ennemis nettement plus agressifs. Après c’est vous qui voyez quel genre de vacances vous voulez passer.
Monument Valley
On ne sait jamais, peut-être que vous êtes passés à côté du jeu qui a fait un carton en atteignant les deux millions de ventes sur l’Appstore en à peine neuf mois ? On pense à tout le monde dans cette sélection, même aux possesseurs de Windows Phone qui connaissent depuis quelques jours à peine la joie de parcourir les dédales de cette petite perle de game design signée Ustwo. Alors puisqu’on est sympas, on en reparle pour eux. Voilà.
Monument Valley est un puzzle game épuré qui mise tout sur une architecture alambiquée et une illusion d’optique constante. C’est beau, c’est poétique, et on vous rassure, c’est toujours un régal de parcourir à nouveau ses dédales, même un an après. À noter que l’extension Forgotten Shores sortie en fin d’année dernière compte huit niveaux supplémentaires pour repousser un peu plus les limites de cette aventure décidément trop courte. En attendant les prochaines extensions, voire une suite ? Typiquement le jeu pour pécho votre amour de vacances qui n’est pas très jeu vidéo mais qui ne demande qu’à vous connaître un peu plus…
iOS / Android / Windows Phone
Astro Duels
Allez, un jeu multijoueur, parce qu’on se doute bien que vous serez entourés de gens agrippés à leurs smartphones et qu’il est possible qu’il faille compter sur eux pour passer des vacances à peu près correctes. Si l’un d’entre eux possède une tablette c’est encore mieux puisque Astro Duels pourra vous permettre de jouer tous ensemble sur le même écran en utilisant le téléphone comme manette (grâce à l’appli Joypad qui permet de simuler les contrôles sur votre petit écran tactile).
Parfait pour ceux qui veulent entrer directement dans le vif du sujet sans se prendre la tête, Astro Duels vous met aux commandes d’un petite vaisseau triangulaire qui tire des piou piou en pixels. Jusqu’à quatre joueurs dans l’arène, le but est simple : l’extermination de l’autre. Contrôles intuitifs, power-ups offensifs, défensifs, éléments du décor à utiliser à son avantage, le jeu de Rusty Moyher ne prétend jamais inventer la poudre. Il reste toutefois un excellent défouloir, suffisamment tactique et fun pour enchaîner les parties. Idéal pour profiter rire un bon coup entre amis, surtout si vous découvrez le jeu tous ensemble.
[Mise à jour] Out There : Ω Edition
Un lecteur nous a fait remarquer très justement qu’on avait oublié Out There : Ω Edition et en effet, on avait oublié l’excellent Out There : Ω Edition. Alors, voilà, il est là et il le mérite amplement (même si notre liste n’a pas prétention à être exhaustive).
[nextpage title=”Les jeux gratuits”]
Dans Wrassling, tout est une question de corps qui décollent et que l’on projette lentement vers l’extérieur du ring. On incarne un catcheur qui doit repousser ses opposants à la seule force de ses bras qu’il ne cesse de mouliner. Aucun respect pour le catch et ses règles dans Wrassling puisque les vagues d’ennemis s’enchaînent et que vous restez désespérément seul. Leurs gabarits varient du maigrichon au gros plein de pixels, sans compter sur l’absence de physique qui rend chaque contact complètement dingues. Et pourtant, le jeu requiert une certaine technique pour tenir sur le ring le plus longtemps possible. Vous l’aurez compris Wrassling ne se prend pas du tout au sérieux et c’est ce qui fait son charme. Il ne manque qu’un mode multijoeur (dans une future mise à jour ?) pour que l’on tienne enfin notre Smash Bros portable. Rien que ça.
Terra Battle
Tout nouveau tout beau sur le terrain du RPG free-to-play, Terra Battle s’avère être un franc succès pour Mistwalker depuis son lancement. Après de jolis tentatives couronnées d’un succès assez confidentiel (Lost Odyssey, The Last Story), le studio indépendant d’Hironobu Sakaguchi revient sur le devant de la scène avec quelque chose de plus classique, à mi-chemin entre Fire Emblem et Final Fantasy — saga dont il est le géniteur comme chacun le sait ici.
Tout se déroule sur un damier sur lequel le joueur déplace ses unités et tente d’encercler ses ennemis pour créer des combos dévastateurs selon leur positionnement. Terra Battle est un RPG surprenant qui modernise agréablement des mécaniques vues et revues. Argument déterminant dans l’acquisition d’un free-to-play, le jeu ne souffre pas du poids de son économie interne et parvient à varier suffisamment ses défis. Et pour couronner le tout, il gagne régulièrement en contenu en fonction des paliers de téléchargement franchis. À réserver aux amateurs de J-RPG, surtout à ceux qui en ont un peu marre de se coltiner des portages copier/coller de Final Fantasy et Dragon Quest à 15 boules le jeu.
Planet Quest
Dans la catégorie jeux foufous qui nous hypnotisent par leur concept et leur bande-son, vous devez absolument essayer Planet Quest. La création du studio Outofthebit propose un jeu de rythme farfelu, frénétique, dont les huit pistes musicales méritent franchement le détour (mention spéciale pour la piste reggae). On incarne un vaisseau dont la mission consiste à aspirer toutes les formes de vie présentes sur une planète à l’aide de son rayon tracteur. À noter que la planète tourne toute seule et le vaisseau fait du sur place, ce qui vous permet de vous concentrer uniquement sur la partie rythmique. On pense forcément à la série Rhythm Heaven de Nintendo auquel on aurait greffé un système de bonus et de multiplicateurs, et une barre de vie de trois coeurs pour tenir le plus longtemps possible. Typiquement le jeu que vous sortirez entre deux baignades à la mer, à la terrasse d’un café, à la caisse du supermarché, dans les toilettes du camping, etc.
Skiing Yeti Mountain
Il est difficile d’échapper à l’éternel « runner du moment » lorsque l’on se lance dans la confection d’un dossier mobile, qui plus est dans la catégorie des jeux gratuits. Soit, mais on s’est dit que vous valiez un peu mieux que ça. Du coup, on invoque le studio Feather Weight Games et son très réussi Skiing Yeti Mountain pour tordre un peu les règles du jeu.
Vous voici lâché dès le début en plein hors-piste, dans des descentes périlleuses. Il ne s’agit pas d’aller le plus vite possible mais de finir le tracé en un seul morceau, avant la fin du chrono, tout en respectant le slalom entre les portes. Et tout ça, à la seule force de son pouce que l’on maintient sur la partie basse de l’écran et que l’on incline tout doucement pour effectuer des virages sans perdre trop de vitesse. Skiing Yeti Mountain demande un certain doigté et se révèle très agréable sur la longueur — chose qui est loin d’être l’apanage de ce type de jeu au propos relativement succinct.
Fallout Shelter
Hop, un jeu très récent dans la sélection avec cette petite surprise présentée par Bethesda lors de leur première conférence tenue cette année à l’E3. Là aussi, une liste de jeux mobiles sans son jeu de gestion stakhanoviste relève de l’hérésie. Pourtant Fallout Shelter parvient à se défaire de son côté exagérément redondant pour proposer quelque chose de comestible, avec ces petits airs de Terraria pas du tout dégueus.
Qui dit hiver nucléaire, dit forcément construction d’un abri avec tout le confort moderne — une arrivée d’eau, une cafèt’ et une source d’énergie pour maintenir le tout en état. De votre survie exemplaire découle un sursaut de popularité et l’accumulation de survivants à recueillir à l’entrée de votre abri, puis à héberger, exploiter, faire se reproduire ensemble, etc. Comme tout jeu de gestion de ce type, vous serez amené à étendre votre influence et prendre de l’ampleur. Quelle différence alors avec un autre jeu de gestion lambda ? Fallout Shelter joue de ses graphismes cartoon et de ses petits clins d’oeil obligatoires à la licence pour nous faire fondre. Autre bon point pour le jeu : la possibilité de jouer hors ligne, chose qui se fait plutôt rare dans cette mafia de jeux qui misent tout sur les missions quotidiennes et l’accumulation abrutissante de ressources.
Magic Duels
Devant le succès d’Hearthstone, il fallait bien que le plus populaire des jeux de cartes “en physique” se mette au diapason. Cette année, Wizards of the Coast a revu sa copie pour proposer une expérience tactile digne de ce nom. Si Magic Duels reste plus austère mais aussi plus complexe que son concurrent, il n’en reste pas moins une alternative intéressante. On notera tout particulièrement la présence du mode Troll à deux têtes (à 2 contre 2), que ne propose pas le jeu de Blizzard.
Siegefall
On conclue cette sélection avec le dernier “gros” projet de Gameloft, intitulé Siegefall. Constructions, gestion, bastons, le tout dans un univers med-fan et articulé autour d’un modèle freemium, vous connaissez déjà la recette mais c’est l’écrin qui impressionne, avec un des jeux mobiles actuellement les plus impressionnants graphiquement.
[nextpage title=”Les indémodables”]
Si vous ne connaissez pas encore Drop7, je m’en excuse par avance, car Drop7 est une drogue dure. Prenez le concept Puyo Puyo ou Dr.Mario puis remplacez les formes bizarroïdes par de simples bulles avec un chiffre allant de 1 à 7. Tout doit disparaître ici aussi mais Drop7 joue la carte de la finesse. Une bulle éclate uniquement si elle est placée dans un espace qui correspond au nombre de bulles voisines. Par exemple, une bulle avec un 4 ne disparaît que si elle est accolée à trois autres bulles verticalement et/ou horizontalement. Le jeu demande une certaine logique, et il rebutera pas mal de nouveaux venus dès son tutorial. Pour les autres, c’est le début de la fin. Avec un peu de pratique le puzzle game prend une toute autre dimension. On se surprend même à enchaîner les combos et anticiper les bons placements au bout d’un moment. On perd dans la foulée son travail, ses amis, sa famille. Chaque jour, Drop7 fait de nouvelles victimes. C’est triste mais c’est comme ça.
Tiny Wings
J’ai été surpris en relançant Tiny Wings de constater que mon amour envers la création d’Andreas Illiger était resté intact, pur comme au premier jour. Le but du jeu est simpliste : traverser des îles constituées de vallées plus ou moins prononcées aux commandes d’un oiseau qui ne sait pas voler — le bougre ne peut que tomber. Tout se joue d’une simple pression du doigt au moment de la descente, sur l’impulsion prise au creux de la colline pour décoller un peu plus et ainsi partir dans une spirale infernale qu’il ne faudra surtout pas rompre. Malgré sa prise en main exigeante (limite rebutante) Tiny Wings est une ode à la douceur. On se délecte de ses collines pastels, de sa douce mélodie, des piaillements de joie de son oiseau handicapé. Point noir au tableau : iPhone et iPad possèdent chacune leur propre version — une pratique honteuse datant d’une époque où quelques éditeurs usaient du suffixe « HD » pour justifier la création d’une appli supplémentaire. La différence se joue surtout sur le mode multijoueur, disponible uniquement sur la version tablette.
Ridiculous Fishing
Que seraient des vacances sans une activité saine pour relâcher la pression, comme la pêche au shotgun par exemple ? Ça tombe plutôt bien puisque Ridiculous Fishing tape exactement dans cette catégorie assez mésestimée. Le jeu de Vlambeer (les esprits perturbés derrière Luftrausers et Nuclear Throne) regroupe en fait trois mini-jeux en un : après avoir lancé son appât à l’eau, on esquive les poissons en remuant son smartphone pour atteindre le fond, puis on mouline pour ramener l’appât à soi en prenant soin d’attraper un maximum de poissons en chemin, enfin on expulse la ligne hors de l’eau pour achever nos captures dans les airs à l’aide de notre arme à feu. On ne vous cache pas qu’on est loin d’un jeu de pêche traditionnel, ce qui n’empêche à aucun moment à Ridiculous Fishing d’être merveilleux tout plein, et drôle qui plus est (une sale histoire de rédemption à l’origine de ces accès de violence). Parfait pour convaincre vos amis que les jeux vidéo sont violents, débiles et qu’on en redemande encore et toujours.
Hero Academy
Si votre truc à vous c’est la réflexion, Hero Academy devrait pourrir une bonne partie de votre été sans forcer. Il vous faudra une connexion internet toutefois car le jeu de Robot Entertainment (la série Orcs Must Die!) est un jeu de stratégie au tour par tour qui se joue en multijoueur asynchrone. On choisit une classe parmi les six proposés (humains et orcs sont offerts, il faudra passer à la caisse pour les quatre autres), puis on dispose de cinq coups pour placer ses combattants sur la carte, puis on valide son tour. Puis on attend. Si on est chanceux, l’adversaire répond du tac-o-tac, sinon on lance une autre partie en parallèle. Et on attend. Le but du jeu est l’élimination de l’adversaire ou alors des cristaux qu’il doit protéger et englober dans ses placements défensifs et sa stratégie d’attaque. Bien évidemment chaque classe dispose d’unités aux déplacements, armes et coups spéciaux uniques. Parfait si vous avez de longues heures à perdre.
Super Hexagon
Si vous ne respectez rien ou que vous avez épuisé vos camarades de vacances en étant scotché sur tous les jeux de cette liste, il reste toujours Super Hexagon. On vous rappelle brièvement le pourquoi du comment du jeu maboule de Terry Cavanagh (créateur du tout aussi génial VVVVVV) : tenter de sortir d’un labyrinthe hexagonal jusqu’à ce que mort s’en suive ou que vos rétines explosent. Ce jeu requiert toute votre attention et aucune gêne de la part de votre entourage sous risque qu’ils subissent vos élans de mauvaise foi à répétition. Le jeu idéal si vous décidez de passer vos vacances dans une cave en Allemagne à écouter de l’éléctro très forte et en boucle.
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