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[Dossier] On a selectionné pour vous et avec amour 14 comics sans super-héros

“Des comics sans super-héros ? Ça existe ?” Durant l’écriture de ce dossier, nous en avons entendu de bien bonnes. Et pour nous aussi, il a…

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“Des comics sans super-héros ? Ça existe ?” Durant l’écriture de ce dossier, nous en avons entendu de bien bonnes. Et pour nous aussi, il a fallu mettre au clair bien des choses. Qu’est-ce qu’un comics ? Comment les classer ? Comment se limiter à quinze titres quand on veut en mettre le double ?

Le terme comics vient de “comic strip”, qui signifie littéralement “bande dessinée” en anglais. Il serait donc aisé de contenir le genre aux publications outre-atlantique. Mais pour définir un comics, on ne peut s’arrêter là. Il faut s’attarder sur les influences, la composition ou encore le format du livre. C’est pourquoi certains de nos choix se sont fait en dehors de cette définition, trop étroite à notre goût.

Par ailleurs, il pourrait sembler bon de faire la différence entre comic book et graphic novel. Mais comme l’idée est ici de vous proposer une liste de lecture, et pas de discourir sur les nombreux formats d’histoires couchées sur papier, nous avons fait le choix de puiser dans tous ces genres confondus.

Ainsi, nous avons défriché la jungle de comics qui ne traitent pas de super héros : une flopée de titres cachée derrière les mastodontes Marvel et DC, publiés chez Vertigo, Image et Dark Horse pour la majorité d’entre eux… La liste d’éditeurs est finalement assez réduite mais elle dispose de nombreux comics que nous avons voulu mettre en lumière, tantôt pour leur histoire, tantôt pour leur style graphique ; souvent pour les deux.

Nous avons opté pour un classement sans classement : ce “top 14” est un concentré de bons comics qui sortent tous du lot pour une ou plusieurs raisons : et pour chacun d’entre eux, nous avons choisi la catégorie qui nous paraissait être la plus importante. Ainsi, si notre classement se veut être le plus objectif possible, il n’en reste pas moins le fruit d’expériences, goûts, préférences et cultures uniques. Il est subjectif et sûrement pas déterministe. Notre but est avant tout de faire découvrir une face peu connue du genre.

Dernier petit détail, nous avons choisi de ne parler que de comics ayant été traduits en français, ce qui explique l’absence de certaines perles ou références, toujours inédites chez nous. N’hésitez pas à en discuter avec nous dans les commentaires, nous serons ravis d’ajouter un complément d’information pour les amateurs de VO.

Voici donc notre top 14 des “meilleurs comics ne traitant pas de super héros”.

Malo et Feel

[nextpage title=”Nos incontournables”]

A l’école, on vous a enseigné Flaubert, Zola et Hugo. A la bibliothèque, on vous a conseillé Sempé, Goscinny et Hergé. Cette fois, il est temps de parfaire votre culture et de découvrir quelques classiques du comics. Les titres de cette catégorie sont les pionniers. Ils ont façonné le genre, duquel beaucoup d’auteurs tentent de s’affranchir aujourd’hui. On a souvent entendu parler de l’un d’entre eux. Plus rarement, on a vu son adaptation au cinéma. Et puis, quelques uns d’entre nous ont lu le comics.

Notez bien que nos choix restent subjectifs. Nous avons également décerné des “mentions honorables” en fin de page pour compléter la liste des incontournables (chose que nous ferons pour chaque catégorie).

V pour Vendetta

V pour vendetta

Était-il possible de passer à côté ? V pour Vendetta est LE classique du genre. Ce comics publié entre 1982 et 1990 par DC Comics se déroule en 1997. Une troisième guerre mondiale a fait sombrer le monde dans une ère post-apocalyptique. Au Royaume-Uni, le parti fasciste Norsefire a pris le pouvoir et a transformé le pays en régime totalitaire. Sous cette oppression, un anarchiste du nom de “V” se révolte et met des bâtons dans les roues de l’Etat policier, dont les pratiques et le fonctionnement font beaucoup penser à celui de “Big Brother” dans le roman 1984 (George Orwell). Le héros encapé conserve son anonymat en portant un masque à l’effigie de Guy Fawkes, symbole qui a notamment été repris par le mouvement des “Anonymous”.

V pour Vendetta a été publié dans la collection Vertigo en dix volumes. En France, il est disponible chez Urban Comics.

Bone

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Série indépendante créée par Jeff Smith, Bone se compose de 55 numéros édités entre 1991 et 2004. Ce comic book en noir et blanc, à mi-chemin entre comédie gentillette et aventure épique d’heroic fantasy, nous narre les pérégrinations des cousins Bone, sortes de personnages indéfinissables, entre la guimauve et le chien sans oreilles ni museau. Poursuivis par des sortes de rats monstrueux, les frères vont vivre une épopée qui les mènera aux quatre coins du monde étrange et merveilleux dans lequel ils vivent.

Au fil de leur périple, ils rencontrent tout un tas de personnages, dont certains classiques du genre, tels qu’un dragon, une sorcière ou encore une gentille aventurière. Le tout a souvent été défini comme une sorte de “Seigneur des Anneaux, mais en plus fun”. Difficile d’en dire plus sans spoiler, tant cet univers se doit d’être découvert vierge de toute information.

Et pour vous faciliter la tâche, sachez qu’il existe bien évidemment aujourd’hui une intégrale, disponible chez Delcourt. Par contre, vu la taille du machin, ne comptez pas l’emporter aux toilettes pour une lecture posée sur vos genoux.

Mentions honorables : Preacher et Sandman ont eux aussi leur place haut la main dans la catégorie des incontournables. Ces titres publiés dans la collection Vertigo de DC Comics ont tout deux marqué leur temps. On vous les recommande chaudement.

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[nextpage title=”Les adaptés”]

A l’image des romans, les comics sont une source d’inspiration presque intarissable pour le cinéma, la télévision et le jeu vidéo. Le grand public a souvent connaissance des films et séries dérivées mais les œuvres originales sont souvent oubliées. Dans cette catégorie nous vous présentons quatre comics, adaptés au cinéma ou en série et qui ont tous été encensés sous leur format papier.

Kingsman : Services secrets

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Vous avez sans doute vu le film de Matthew Vaughn avant de savoir qu’il existait au départ un comic book. Et pourtant, quel comic book ! Créé par Dave Gibbons et Mark Millar, Kingsman le comic est relativement proche de son adaptation au niveau du postulat de départ : un jeune délinquant se retrouve enrôlé par la meilleure agence d’espions d’Angleterre. Ceci dit, les différences entre l’original et l’adaptation sont assez nombreuses pour vous permettre de redécouvrir l’histoire, que vous ayez découvert l’un ou l’autre en premier.

C’est drôle, violent, gore, et ça se moque bien comme il faut de la société de consommation actuelle et du statut de quasi déité qu’on donne aux “stars”. Je dirais bien que vous pouvez le lire les yeux fermés, mais pour profiter de l’histoire c’est un peu compliqué… En France, Kingsman : services secrets a été publié par Panini Comics, en six tomes.

Scott Pilgrim

Scott Pilgrim

Jeune canadien, Scott Pilgrim joue de la basse dans un groupe de rock, ne fait pas grand chose d’autre de sa vie, tombe amoureux d’une fille incroyable et aime les jeux vidéo. Dans le désordre. Scott Pilgrim, c’est un peu le type de vingt ans lambda. C’est un peu vous, pour peu que vous soyez un mec d’une vingtaine d’années. À ceci près que vous n’avez sans doute jamais eu à affronter les sept ex maléfiques de l’élue de votre cœur pour pouvoir sortir avec elle.

Brillamment adapté au cinéma par Edgar Wright, Scott Pilgrim est une ode à la pop-culture et un véritable vent de fraîcheur. On dévore les volumes les uns après les autres, tant on est rapidement pris dans l’histoire.

La série tient sur six volumes, disponibles en noir et blanc et, depuis peu, en couleur chez Milady.

Sin City

sin city

Impossible de parler des comics qui ne font pas référence aux super-héros sans citer l’œuvre majeure de Frank Miller, la saga Sin City. Et vu qu’elle a été adaptée (d’abord brillamment, puis très très mal) au cinéma, il était logique d’en parler ici. Avec Sin City, Miller a créé un univers noir, sombre, sans espoir, très proche de sa vision des grandes villes américaines. Jamais remis de l’agression qu’il a subie lors de ses premières années chez Marvel, Miller a développé une haine dont il s’est servi pour nourrir son trait, et ses histoires. Sin City, c’est pas Mon Petit Poney, mais bien une véritable œuvre qui aura marqué le comic book et, n’ayons pas peur de le dire, le graphisme en général. N’utilisant que du noir et blanc, avec un rare ajout de couleurs (du rouge, du jaune, toujours vif) pour marquer certains personnages, éléments ou situations, Miller est parvenu à créer une sorte d’étouffement lorsque l’on lit ses histoires. On se sent sous pression, confiné, et on se dit que tout peut surgir d’un coin de ruelle sombre.

Plutôt que de ne suivre qu’un seul héros, les nombreux volumes de Sin City se centrent quasiment chaque fois sur un personnage différent. Personnage que l’on a pu apercevoir au second plan dans une histoire précédente.
Par ailleurs, le fait que la chronologie de ses histoires soit chaotique vient ajouter une forme de confusion qui maintient cet effet d’impuissance par rapport à ce qui se déroule page après page. On ne sait jamais ce qui va se produire, ni quand, ni pourquoi.

Les volumes de Sin City ont été édités par plusieurs éditeurs en France, mais vous trouverez principalement votre bonheur chez Rackham.

The Walkind Dead

walking dead

Avant de fixer définitivement notre dossier en quatre catégories, nous avions pensé à un critère “hype” : quel comic book peut être considéré en vogue ? Le titre auquel nous avions pensé pour porter cette rubrique était bien sûr The Walking Dead. Finalement, c’est bien grâce à la série télévisée diffusée par AMC que le comics est dans notre top. Créé par Robert Kirkman et Tony Moore en 2003, le comics publié par Image n’avait pas de grandes ambitions. Une apocalypse de zombies sans vrai contexte, des survivants aux personnalités multiples, une violence et des dialogues très crus : le mélange aurait pu ne pas prendre. Pourtant The Walking Dead a conquis le monde entier.

Le scénario du comics est tiré vers l’avant en continu grâce à la puissance émotionnelle de l’aventure. Rarement, le lecteur s’attache si facilement aux héros, seul contre tous (zombies et survivants y compris). Pour terminer cette rubrique, on a plus qu’une chose à dire : fans de la série, jetez-vous sur le comics !

The Walking Dead est sorti en 2007 aux éditions Delcourt en France. La série est encore en cours d’écriture alors que 26 tomes sont déjà sortis. A noter que le dessinateur Tony Moore a arrêté à partir du tome 2 pour laisser sa place à Charlie Adlard… ce qui est bien dommage.

Mentions honorables : The Losers. Adapté au cinéma par Sylvain White en 2010, The Losers reprend les grandes lignes du comic book. Ce dernier raconte les (mes)aventures d’un groupe de mercenaires d’élite à la solde de la CIA, qui se retrouvent en difficulté après avoir été trahis par leur boss. C’est drôle, c’est violent, ça bouge dans tous les sens. Si le film s’éloigne du scénario de base, il n’en reste pas moins tout aussi divertissant. The Losers est édité en France par Urban Comics. Jetez également un coup d’œil au très bon Hellblazer, superbement adapté en série (et on oubliera Constantine, l’adaptation au cinéma avec Keanu Reeves).

The Losers-HellBlazer

[nextpage title=”Nos coups de coeur”]

Dans cette catégorie, plus rien n’est sous contrôle. Nous vous présentons les trois comics qui nous ont le plus marqué. Ils sont dans notre top pour bien des raisons : notre culture, nos opinions, notre vécu et nos sensibilités artistiques. Cette catégorie a beau être subjective, elle sera peut être la plus convaincante à lire. En effet, s’il y a trois titres pour lesquels nous avons tous les arguments nécessaires, ce sont bien ceux-là.

Certains comics étaient nos coups de cœur depuis un bon moment déjà. Ce sont eux qui nous ont donné la motivation d’écrire ce dossier. Puis, pour peaufiner notre top, nous avons écumé les rayons des librairies, à la recherche de la perle ou du classique que nous aurions raté. Et nous avons découvert des trésors.

– Top 3 de Feel –

3e place : Tales From The Crypt

Tales From The Crypt

Vous connaissez tous la série Les contes de la crypte, mais saviez-vous qu’elle est au départ adaptée d’un comic book ? Conçu sur le même format, chaque volume de Tales From The Crypt reprend plusieurs histoires courtes et horribles, et qui finissent généralement assez mal pour leur protagoniste. Ici, ce n’est pas le célèbre Crypt Keeper qui vous les narre, mais tour à tour un inquiétant gardien de cimetière, une vieille sorcière et un gardien de tombeau. Mais hormis ça et les cameo de bons gros acteurs, c’est la même chose. Du coup, c’est forcément jouissif.

Bien entendu, la qualité des épisodes est inégale, mais reste tout de même au dessus de celle de la série télé. Et puis il s’en dégage une odeur un peu âpre, propre aux productions indépendantes des années 50. Car oui, Tales From The Crypt n’est pas tout jeune, et ses 43 volumes sont parus entre 1950 et 1955. Vous le verrez en les lisant, certaines histoires n’ont pas pris une ride et la morale est toujours valable aujourd’hui.

Que vous soyez amateur d’horreur, d’ambiance bien vintage ou juste que vous aimez posséder des trucs un peu historiques et kitchissimes, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

La série a été traduite et édité chez nous par Akileos.

2e place : Strangers In Paradise

Strangers In Paradise

Attention, chef d’œuvre absolu qui laisse des marques. Créée par Terry Moore en 1993, cette série nous raconte la vie de trois personnages plus ou moins impliqués dans un triangle amoureux. Francine, une jeune femme brune aux formes généreuse, considère Katchoo, une jolie blonde au caractère bien trempé et au passé sombre comme sa meilleure amie. Mais Katchoo est amoureuse de Francine. De son côté, David, est ami avec Francine, mais très amoureux de Katchoo.

Très loin de la série qui explose de partout, Strangers in Paradise est avant tout une magnifique histoire dans laquelle tout le monde peut s’identifier. Nous sommes tous un peu comme Francine, comme Katchoo ou comme David. Des vies faites de bonheurs simples, de moments de tristesse intense, de surprises, de ruptures… Puis, au fil de la série, apparaît un nouveau personnage, qui amène son lot de rebondissements surprenants, qui changeront les trois protagonistes et leur relation à tout jamais.

Quand on commence Strangers in Paradise, il est difficile de s’arrêter. Heureusement pour vous, la totalité de la série est désormais disponible chez Kymera. Alors que pour celles et ceux qui l’ont découverte et suivie à l’époque, il fallait parfois attendre la suite d’un épisode pendant plus d’un an ! L’enfer.

Vous n’avez aucune excuse, du coup, pour passer à côté de cette série qui va vous marquer et vous montrer qu’on peut s’attacher réellement à des personnages fictifs.

1e place : Y, le dernier homme

Y le dernier homme

Imaginez. Vous êtes un homme (je dis ça pour nos lectrices). Vous vous réveillez un matin et vous et votre petit singe Esperluette êtes les deux derniers mâles vivants sur Terre. Au delà de ça, il n’y a plus d’électricité, plus d’Internet, plus de moyen de contacter votre petite amie qui se trouve en ce moment même à l’autre bout de la planète. C’est exactement ce qui arrive à Yorick, le protagoniste de Y, le dernier homme. Les désastres sont alors nombreux, les pertes même chez les femmes sont innombrables (parce que forcément, quand un pilote d’avion meurt subitement, il emporte tous ses passagers avec lui). Très vite, le monde sombre dans le chaos et les survivantes luttent pour… bah leur survie, justement. La sauvegarde de l’espèce ne pouvant se faire que par la procréation, Yorick devient une cible de choix lorsque la nouvelle de sa survie commence à se répandre. S’ensuit une cavale incessante pour sa survie, durant laquelle il va rencontrer plusieurs femmes, aux motivations bien différentes.

Véritable chef d’œuvre psychologique, Y, le dernier homme amène à se poser de nombreuses questions sur l’évolution de l’espèce, sur la place des femmes dans notre société actuelle et sur la folie engendrée par l’urgence… Si vous aimez le post-apocalyptique, les histoires qui vous mettent en haleine et vous tiennent sur le bord de votre siège, avoir du mal à reprendre votre souffle en tournant les pages… vous devez ajouter Y à votre collection.

Ce n’est clairement pas un comic book qu’on lit pour remplacer une heure de Cyril Hanouna. Y, le dernier homme est disponible en intégrale (5 volumes) chez Urban Comics.

– Top 3 de Malo –

3e place : Big Man Plans

Big Man Plans

Big Man Plans est l’histoire d’un nain assoiffé de sang qui cherche à se venger après avoir reçu une mystérieuse lettre de sa meilleure amie. Vétéran de la guerre du Vietnam, l’homme retourne dans son village natal, muni d’un marteau et de quelques grenades. Eric Powell et Tim Wiesch frappent très fort (c’est le cas de le dire) avec ce récit court mais puissant. Sous fond de brutalité crue et totalement assumée, on suit le périple très bien ficelé d’un vengeur qui a toutes les raisons d’être énervé.

Le trait marqué du dessin donne encore plus de résonance aux atrocités commises par les personnages, sans jamais essayer de les justifier ni de les cacher. Ainsi, l’ambiance glauque est soutenue par les tons rougeoyants et grisonnants dépeignant la nuit et le sang. Big Man Plans est une vraie baffe qui va vous dégoûter, vous enthousiasmer puis vous révolter. Pour faire simple, impossible de rester muet devant ce comics que je vous conseille de vous procurer au plus vite.

Big Man Plans est sorti en avril 2016 aux éditions Delcourt. C’est un “one-shot” (1 tome et puis basta).

2e place : Fables

Fables

La saga de Bill Willingham et Mark Buckingham est l’une de mes premières découvertes dans le genre comics. Et elle m’a marquée. Sorti en 2003 chez Vertigo, Fables est un classique qui aurait eu sa place dans nos “incontournables” s’il n’était pas dans mon top 3.

Dans le New-York contemporain, les personnages de contes de fées, fables et autres récits magiques vivent en compagnie des humains, dans un quartier nommé Fableville. Chassés de leur royaume magique par “l’Adversaire” et ses hordes de monstruosités, les Fables se retrouvent d’abord confrontées aux vices de notre monde. Notre héros est ni plus ni moins le Grand Méchant Loup, surnommé Bigby (pour Big Bad Wolf), qui est le shérif de Fableville. L’histoire commence avec une simple enquête, puis vire à l’épopée pour reconquérir le royaume magique. Aidé de Blanche Neige, du Prince Charmant ou encore de Pinocchio, le héros affronte les épreuves tirées des plus grands récits fantastiques de la littérature.

Fables nous prend aux tripes grâce à ses multiples rebondissements et ses personnages attachants. Contre toute attente, l’histoire tantôt ultra-réaliste (enquêtes, enjeux politiques à Fableville), tantôt fantastique (le royaume, les pouvoirs…) nous plonge la tête la première au cœur de l’action et ne lâche son emprise qu’à de rares moments.

Retrouvez les 22 tomes de Fables (la série s’est terminée en 2015) chez Urban Comics. Et si vous avez adoré, je vous conseille le très bon jeu Telltale Games “The Wolf Among Us” basé sur l’univers de Fables.

1e place : Low

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Si je pouvais vous convaincre de donner sa chance à Low en deux mots, je ne dirais rien de plus que : “ce comics est un chef d’oeuvre !” Mais il va me falloir développer mon propos sur quelques lignes de plus pour vous expliquer à quel point Low m’a mis une claque magistrale.

Plusieurs milliers d’années ont passé. L’humanité, ou ce qu’il en reste, s’est enfuie au fond des océans, où les rayons du Soleil ne sont pas encore meurtriers. Les civilisations ont laissé s’envoler tout espoir d’un avenir meilleur et se complaisent dans la décadence. Stel, une femme qui a pourtant tout perdu, est habitée par un optimisme sans faille et ne désespère pas de voir les hommes quitter la Terre pour une planète plus “vivable”. Lorsqu’une sonde possédant les données d’une exoplanète potentiellement habitable est repérée à la surface de la Terre, l’intrépide Stel s’élance dans un périple pour la retrouver.

Low parvient à exceller dans tous les domaines. En plus d’être original, son scénario s’appuie sur un univers riche et développé, qui laisse également place à l’imagination du lecteur. L’histoire est poignante dès les premières pages. On plonge dedans la tête la première ou on en ressort immédiatement, mais avec Low, il n’y a pas de demie-mesure. Les mondes sous-marins regorgent d’étonnantes civilisations et de décors époustouflants, magistralement rendus par le pinceau de Greg Tocchini. Fait du minimum de traits et d’aplats de couleurs sur aplats de couleurs, son style si particulier en trouble plus d’un. Attendez-vous à être surpris car chaque page apporte son lot de détails et de merveilles.

Low, c’est l’alchimie réussie entre l’optimisme incertain de Rick Remender et la beauté énigmatique de Greg Tocchini. A découvrir de toute urgence ! (Les deux premiers tomes sont sortis dans la collection Indies d’Urban Comics, publication américaine chez Image.)

[nextpage title=”Les perles trop peu connues”]

Nous voilà arrivés à la dernière partie de notre dossier. Nous finissons donc en douceur, avec deux perles assez peu connues, que nous vous recommandons pour les avoir découvertes avec plaisir. Au risque de faire un jeu de mots foireux : nous sommes presque sûrs qu’il s’agit du genre de perles que vous ne pourrez pas lâcher…

Bon, OK, on passe aux deux derniers titres.

Southern Bastards

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Parfois dans la vie, on observe un besoin de se défouler. Un grand besoin de taper sur tout ce qui bouge. Et, comme moi, vous êtes peut-être dans ce cas en ce moment.

Mais s’il y en a bien un qui ne voulait pas s’attirer d’ennuis, c’est Earl Tubb. Lui, il n’avait qu’une seule idée en tête en retournant à Craw County, la petite ville paumée d’Alabama qu’il avait quitté il y a 40 ans : vider la maison de son vieil oncle Buhl et repartir au plus vite. Pourtant la situation dégénère rapidement avec les locaux. En effet, le vieux coach Euless Boss, qui manigance ces altercations, était l’ennemi juré du shérif Tubb, le père de Earl. Southern Bastards vous emmène au cœur de l’Alabama pour une histoire de vengeance sanguinolente sur fond de ranchs et de terrains de football américain.

Southern Bastards raconte l’histoire d’un homme jeté dans un tourbillon de violence brute, un récit à l’atmosphère glaciale et brûlante à la fois : les regards et silences aigres contrastent avec la palette de couleurs chaudes comme le rouge et le jaune. Le tout est admirablement porté par le coup de crayon très original de Jason Latour.

Les trois premiers tomes de Southern Bastards sont à retrouver chez Urban Comics.

Légendes de la Garde

Légendes de la Garde

Loin des décors hyper urbains, futuristes ou SF de certains des titres que nous vous avons présenté dans ce dossier, Légendes de la Garde est une histoire d’heroic fantasy mettant en scène des animaux, dans un monde non sans rappeler certains contes et légendes. Dans cet univers, la Garde existe depuis toujours. Constituée de souris chargées d’escorter les voyageurs et les marchands pour les protéger des dangers de la route, elle est connue dans tout le royaume. Nous suivons les aventures de Lieam, Saxon et Kenzie, trois des membres les plus forts de la Garde. Ils vont affronter une horde de prédateurs, braver les tempêtes de neige et tout un tas d’autres dangers, le tout dans un univers esthétiquement magnifique.

Tout pourrait paraître simple, mais un drame plus grand se noue autour d’eux, avec son lot de trahisons et de morts.

Légendes de la Garde est une aventure superbement illustrée que vous pourrez retrouver chez Gallimard Jeunesse. Mais ne vous laissez pas tromper par la section enfance de l’éditeur, nous sommes face à une très jolie série, et ce peu importe votre âge.

Contrairement à Malo, qui a besoin que ça pète dans tous les sens avec Southern Bastards (et Big Man Plans!), j’ai envie de calme, de poésie, de beauté. Du coup, nos deux perles sont totalement différentes, et c’est pas plus mal ! Cela ne fait que diversifier cette liste de lecture.

Mentions honorables : On n’oublie pas The Wake et Saga, deux comics que l’on nous a fortement recommandé, bien que nous n’avons pas encore eu le temps de les lire. Le premier narre l’histoire d’une mission secrète gouvernementale qui confond révélations scientifiques et horreur sous-marine. Un vrai thriller comme on les aime. Saga, pour sa part, est un récit de science-fiction sur fond de guerre entre races. Dans ce chaos naît Hazel d’une union que tout oppose. L’espoir renaît.

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Conclusion

Et voilà, cette liste non exhaustive touche à sa fin, parce qu’à un moment il faut quand même savoir s’arrêter. Comme toujours, nous vous invitons à venir échanger avec nous dans les commentaires, en nous faisant part des titres que vous auriez aimé voir figurer dans ce top ou en partageant votre avis sur ceux que nous avons présenté.

Et n’oubliez pas, lire des comics c’est vachement bien, mais sortir profiter du soleil, c’est pas mal aussi… Et s’il était possible de faire d’une pierre deux coups ?

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17 commentaires
    1. Pour chaque titre, nous avons pris soin de détailler notre choix, ce qui rend 14 comics durs à faire tenir sur une page en effet. On espère quand même que vous irez jeter un coup d’œil !

  1. Tranmetropolitain, DMZ ou 100 Bullets je pense que vous êtes quand même passé à côté de deux trois trucs.

    Sans oublié Fear Agent, Queen & Country.

    1. Et si on les avait mis et qu’on en avait enlevé d’autres, on aurait eu la même remarque sur d’autres titres 🙂
      Impossible de faire exhaustif quand tu ne prends qu’une quinzaine de titres.
      Mais les comics que tu cites étaient dans notre liste de départ.

      1. Honnêtement 100 Bullets dépasse tout ce que vous avez sélectionné.
        Par contre pas de Snoopy et Peanuts, ni de Picsou – comment ignorer ça ?
        Et en mention honorable pas de “A History of Violence” ?
        Et en moins connu mais carrément extra c’est “Je tue des Géants”
        Et sinon “American Vampire” ou “Rocketeer” ou “La league des gentleman extraordinaire” ou “Fight club 2” ou “From Hell” ou “MAUS” ou “Saga” ou “Sweet Tooth” sont même pas cité.

        1. Alors…
          Pour 100 Bullets, c’est ton point de vue. Pour ce qui est de Snoopy, Mickey ou Picsou, nous avons choisi de les considérer plus comme de la BD traditionnelle ou du comic strip, que comme du comic book. Je pourrai te citer tout un tas d’autres titres en demandant “comment ignorer ça ?” et je te ferai la même réponse qu’à d’autres : Nous avons fait des choix.
          Et très sincèrement, je ne pense pas que Snoopy (par exemple) soit une découverte pour beaucoup de monde en 2016, ni un titre révolutionnaire dans son approche du strip.

          Rocketeer, bien que j’aime l’univers et que j’adore le trait, j’ai été super déçu par l’histoire. Ça manque de consistance.
          La League des Gentlemen, j’en avais parlé à Malo au départ, mais on a considéré qu’au même titre que Hellboy, ils étaient trop proches de super-héros pour rester dans ce top.

          Maus était prévu dans les incontournables jusqu’à ce qu’on le relise et qu’on décide de le retirer.
          Quand à SAGA, il est cité à la fin 🙂

          Voilà voila ^^

          Pour “je tue des géants”, je ne connaissais pas, donc je vais m’y intéresser, merci pour le conseil.

    1. Prévu aussi, mais l’avais à peine commencé et ne l’avais pas sous la main. L’idée c’était quand même de proposer le moins possible de titres qu’on n’avait pas lu intégralement avant. Au final on en a deux, mais recommandés par des personnes de confiance. C’est le max qu’on s’est autorisés, et ils sont en mentions honorables.

  2. Moi je le trouve assez bien fait ce dossier, ce qui n’est pas toujours le cas sur le JDG il faut bien l’avouer. Je cherchais de nouveaux trucs à lire, j’en ai trouvé, que demander de plus.

    J’aurais mis Black Hole, les bédés de Seth en général (et le Commis Voyageur notamment), de Chester Brown ou d’Adrian Tomine. Mais c’est vrai qu’elles sont plus à ranger dans la catégorie Graphic novel et votre dossier fait plus la part belle aux comics “on-s’en-fout-un-max-dans-la-gueule”.

    1. Merci 🙂

      De mémoire, Black Hole figurait sur notre liste de départ (qui contenait plus de trente titres !).
      Après si tu veux parler d’auteurs, il y a des trucs faits par Gaiman qui auraient pu se trouver dans la liste, mais l’idée c’était de proposer des œuvres accessibles au plus grand nombre.
      Le Journal du Geek reste un site relativement grand public 🙂

  3. et bien on est très loin du contenu proposé à l’accoutumé sur ce site, pas sûr que ce soit fait pour le public de celui ci …
    j’espère que Malo et Feel sont payés le double d’un kocobe ou d’un mathieu

    sinon les sélection est sympa, j’y ajouterais Promethea et Calvin & Hobbes.

    1. Merci pour ton message 🙂
      Calvin & Hobbes faisait partie des titres dont je voulais parler, au départ, tant c’est culte. C’est tellement bien.

  4. Personnellement je conseille à ceux qui aiment les histoires de mythologie et les légendes nordiques le comic-book Ragnarok. Il est édité chez Glénat et ne contient qu’un seul tome, mais j’adore son univers et son histoire.
    Sinon je trouve ça cool comme dossier, c’est surtout très intéressant et grâce à vous je vais acheter quelques une de vos recommandation, alors merci à vous!

Les commentaires sont fermés.

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