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[Critique] On vous a trouvé 7 raisons d’aller voir Le Transporteur : Héritage

Loin des bisbilles entre taxis parisiens et Uber, loin du code de la route et des lois de la physique, la série Le Transporteur s’enrichit aujourd’hui…

Loin des bisbilles entre taxis parisiens et Uber, loin du code de la route et des lois de la physique, la série Le Transporteur s’enrichit aujourd’hui d’un nouvel épisode qui, s’il suscitera peut-être des vocations de chauffeur, décevra surtout les amateurs de cinéma d’action. En qualité de personnes polies, nous avons quand même trouvé 7 raisons qui vous convaincront d’aller le voir dans le cinéma le plus proche.

1 Vous n’avez encore jamais vu un film Le Transporteur et vous êtes des gens curieux

La raison est certes peu précise mais elle a le mérite de me donner l’occasion de contextualiser un peu cet épisode. Le Transporteur Héritage nous est vendu comme un reboot du premier volet, sorti en 2002. Il a pour ambition de nous (re)présenter les débuts de Frank Martin, ancien agent des services spéciaux reconverti en chauffeur polyvalent qui pourra – en cas de besoin – casser la gueule à toute la mafia russe et mettre en déroute toute la Police de la Côte d’Azur. Poissard, comme d’habitude, Frank se fait ici embarquer malgré lui dans une vendetta menée par quatre femmes désireuses de se venger d’un ponte de la mafia russe.

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2) C’est plus fun que d’aller chez le concessionnaire

Vous rêvez d’acheter une Audi S8 mais vous trouvez les concessionnaires pas très accueillants et votre plus beau costume est au pressing (vous n’allez pas y aller en jogging, quand même). Heureusement, Le Transporteur Héritage vous présentera un des modèles de la marque allemande avec le soin qu’il mérite. À chaque course-poursuite, les plans sur l’Audi S8 se multiplient pour permettre à chacun de juger de la qualité du bolide : ses courbes élégantes, sa signature esthétique marquée, son tempérament sportif et ses incroyables performances sur route sauront vous convaincre de la commander sur Internet. Rangez vos Batmobiles et autres DeLorean à la poubelle, elles ne font pas le poids.

3) Le personnage le plus cool du film n’est pas le transporteur

Un des grands enjeux de ce volet résidait dans la capacité du réalisateur à se passer de Jason Statham, qui dégageait dans la première trilogie une puissance sur laquelle je n’aurais pas craché dans la cour de récré. Repris par Ed Skrein, le rôle de Frank Martin a perdu en muscles et a peu gagné en retour. Le garçon est gentillet mais n’a pas le charisme de son aîné duquel il partage néanmoins 1) l’envie permanente de taper tout ce qui bouge 2) la faculté à se mettre dans la panade 3) un gout prononcé pour les belles femmes.

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Le personnage le plus intéressant de cet épisode donc, n’est pas celui d’Ed Skrein mais celui de son père (Ray Stevenson), venu rejoindre son “Junior” au soleil après le décès de son épouse. S’il n’est pas forcément très malin (si vous cherchiez quelqu’un facile à kidnapper, c’est votre homme), on trouve chez lui tout ce qu’on ne trouve pas chez son fils : (un peu) d’humour et un sourire communicatif. Les rares bonnes répliques sont de lui, et son personnage évolue tout au long du film. Il va d’ailleurs rapidement devenir l’élément qui va permettre à l’action de s’arrêter, de reprendre ou de changer de direction, en tant que victime mais aussi en tant que véritable acteur du destin des siens.

[nextpage title=”Les Trois Mousquetaires, l’émotion, la baston”]

4) Vous apprendrez comment soigner rapidement quelqu’un qui s’est fait tirer dessus.

La scène dont je parle a du mérite, celui de montrer à nous, simples mortels, comment sauver quelqu’un à l’article de la mort, touché par une balle, en cinq étapes toutes simples.
Etape 1 : Retirez le corps étranger de la blessure de votre ami(e)
Etape 2 : Trouvez une barre à mine, un bâton ou arrachez un pied de bureau ou de chaise.
Etape 3 : Frottez le bout de votre objet contre des toiles d’araignée.
Etape 4 : Saupoudrez le tout de sucre.
Etape 5 : Appliquez le bout de l’objet sur la blessure. Si on en croit Le Transporteur, la personne se remet sur pied instantanément, et peut même aller se venger le lendemain à coups de kalash.

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5) Les courses-poursuites et les bastons, ça détend.

Je sais que les moniteurs d’auto-école ne partagent pas cet avis mais j’ai toujours bien aimé Le Transporteur pour ces cascades grand-guignolesques. Ça détend, que voulez-vous !

S’il y a quelques courses-poursuites conduites à haute vitesse (on dépasse plusieurs fois les 200 km/h, en centre-ville) et si quelques combats sont joliment chorégraphiés, il manque dans Le Transporteur Héritage de ces moments épiques inoubliables où le transporteur défie les lois de la physique. Tout juste devra-t-on se contenter d’une balade à voiture dans l’aéroport de Nice et d’un bond depuis un jet-ski pour aller mettre un coup de pied sauté (ou bondi, du coup) dans les côtes d’un mafieux à travers la vitre de sa voiture (à ne pas reproduire chez soi).

6) Les âmes sensibles ne seront pas émues

Vous sortez d’un chagrin d’amour et le moindre baiser ou la moindre parole gentille entre deux personnes vous prend aux tripes. Ça va aller, courage. Avec Le Transporteur Héritage en tout cas, vous ne risquez pas la crise de larmes. Même la scène où cette ex-prostitué raconte à Frank (pour l’occasion aussi expressif qu’une bûche) qu’elle a été vendue par sa mère à un proxénète pour 500 euros, ne vous tirera qu’une indifférence polie.

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7) Les Trois Mousquetaires de Dumas est plusieurs fois cité

Ne me demandez pas comment c’est possible, ni ce que ça vient faire là. Tout d’un coup, Frank et Anna (Loan Chabanol) se mettent à décliner des dialogues tirés du livre de Dumas. Je n’ai pas trop vu le rapport entre la situation des personnages dans le livre et celle des personnages du film, mais ça mérite un bon point parce que c’est un merveilleux classique que je ne saurais trop vous conseiller de lire.

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Notre avis

Si on ne peut pas dire que l’épisode réalisé par Camille Delamarre est une purge, on regrettera amèrement l’absence de Jason Statham, qui collait à l’écran malgré le peu de place laissé à la psychologie des personnages dans le scénario. Plus encore, ce qui manque à Héritage, c'est ce souffle nouveau censé accompagner la naissance d’un nouvelle trilogie.
Note : Tatane  /  10
2 commentaires
  1. Geek ne veut pas dire avoir des goûts de merde. Sinon geek ne se réfère plus qu’a l’ancienne définition qui est “crétin”.
    Il semblerait qu’il y est une confusion dans l’esprit du grand publique, qui pense qu’être geek c’est juste avoir un compte facebook, et par extension apprécier sans réserve tout ce que peut sortir l’industrie de masse. Y compris les blockbusters qui ratissent le plus large et le plus bas.
    Etre geek n’est pas qu’un prétexte pour se décomplexer d’apprécier la malbouffe culturelle.
    La substance du geek est d’être fanatique d’une contre culture, au point de faire l’impasse sur des pans valorisants de la vie réelle.
    Je n’ai pas l’impression que “le transporteur 3 (ou 4)” soit issu d’une contre-culture, ou même que son schéma soit suffisamment original et marquant pour être un jalon de la culture populaire.
    C’est même plutôt l’archétype de la pensée ambiante, la suite de la suite d’un produit marketing basé sur un système passéiste. Tout l’inverse de ce que pourrait rechercher le geek qui aime la nouveauté.
    Ne soyez pas des impostures sociologiques, le geek est bien plus une “grosse tête” qu’un crétin.

    Le transporteur, sérieux…

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