Microsoft, en manque cruel de productions exclusives ces derniers mois, a tenté de rassurer sur son futur à court terme en présentant des licences fortes comme Tomb Raider – bien qu’exclu temporaire – Forza Motorsport 6 ou encore Halo 5 calés à la fin de l’année, même au mois d’août pour l’assez anecdotique Gears of War : Ultimate Edition. De quoi donner au joueur tous les représentants indispensables de l’écosystème Xbox en attendant le prochain Gears of War à l’automne 2016 et le ReCore de Keiji Inafune, également prévu pour l’année à venir. Peu de projets inédits dévoilés, mais sans doute dans un souci de ne pas afficher de prétentions fantasques. Plutôt que de chercher à draguer le joueur avec des promesses sur 3 ans, Microsoft a préféré jouer sur du concret et proposer au public des titres terminés, disponibles rapidement, quitte à rogner sur l’originalité. En attendant peut-être l’année prochaine. Les chiffres de vente de la machine sont décevants et même si Microsoft n’est pas dans une situation de crise, il est impératif de pousser à l’achat de consoles, à un passage de la marche next-gen. D’où leur stratégie de rétrocompatibilité, logique mais symptomatique d’un problème profond d’attrait. A la différence de Sony qui, droit dans ses bottes face à la question de l’utilisation des jeux PS3 sur PS4, opte pour une stratégie « réseau social ».
Davantage à la recherche de ce qui pourrait faire parler que d’un planning précis de sortie bien défini, Sony a choisi le coup de com°, une manœuvre qui a d’ailleurs pleinement atteint son but, envahir l’espace jeux vidéo du net. Sony a eu la grande intelligence de s’adresser à celui qui désormais monopolise le flux de l’information, à savoir le joueur actif sur Facebook, Twitter, Neogaf, Reddit, etc. Annoncer trois projets, pas forcément les plus attendus, mais quasiment des légendes urbaines 2.0, ne pouvait que créer une onde de choc faisant oublier les dates et exclusivités. The Last Guardian, porté disparu depuis 2009, Shenmue 3, fantasmé depuis 2001, et surtout le remake de Final Fantasy VII, présent dans les rêves humides des fans depuis 10 ans. Shenmue sortira également sur PC, FF7 aussi, mais peu importe, le trauma est là. Dans l’esprit du joueur, tout cela est lié à Sony, grâce à Sony, l’évangile n’est pas loin.
La force de l’éditeur/constructeur est néanmoins d’avoir en parallèle assuré ses arrières avec des nouvelles IP à l’image d’Horizon Zero Dawn, liées à une forte composante indé, habituelle depuis quelques années, ainsi qu’à des valeurs sûres à domicile comme Uncharted 4 ou Ratchet and Clank. Mais finalement tout le travail était déjà terminé avec le trio prophétique et le public acquis. Avec cette image plaquée or, Sony peut s’autoriser des dates de sortie vaporeuses entre fin 2016 et 2017 et faire glisser sous la scène le fait que sa fin d’année sera quasi vierge d’exclus. Et pourtant, toujours roublard, Sony a su se donner un coup d’avance avec des privilèges octroyés par Activision ou Ubisoft. Missions spéciales dédiées dans Assassin’s Creed Syndicate, DLC uniques, même le giron Call of Duty, jusqu’ici réservé à Microsoft est passé dans les draps en satin de la PS4. Tout en brassant une production qui n’existe pour le moment pas, Sony a su captiver. Sur du vent, mais en marquant les esprits de son logo. Nintendo de son côté semblait sortir d’une cuite.
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Habitué à un second degré bon enfant dans ses Nintendo Direct, Nintendo a continué sur sa lancée en adoptant un ton badin et enfantin, à l’aide d’une présentation style Muppet Show. Pas de spectacle, de présentateurs en chemisettes, Nintendo désire parler directement au joueur, faire son petit PowerPoint mignon d’entreprise. Dans cette atmosphère sereine qui s’accroche à la ligne bien définie de la com° « sympa » habituelle et efficace, Nintendo n’est jamais parvenu à simplement structurer son message. Sujets de game-design, historique de Mario, croisement Amiibo/Skylanders, le dialogue de Nintendo partait dans tous les sens, intercalant des bafouillages, revenant en plein milieu de l’événement sur des éléments déjà présentés au début sans aucune cohérence. Malgré sa relative paresse dans la réutilisation de ses licences, Nintendo parvient souvent à convaincre par ses talents internes et une science de la conception précise. Revoir un énième Mario, un Donkey Kong Country bis n’est plus une surprise mais peut suffire à nourrir un possesseur de Wii U ou de 3DS. Seulement cette fois-ci, le programme présenté par Nintendo était exclusivement basé sur des concepts éculés, à l’image de The Legend of Zelda : Tri-Force Heroes, des adaptations destinées à vendre des Amiibos, des jeux déjà connus et en résumé une grosse actualisation des dates de sortie occidentales.
Le résumé de la conférence Microsoft
Le résumé de la conférence Sony
Le résumé de la conférence Nintendo
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