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[Dossier #30ansClubDo] Retour sur un phénomène générationnel

Le 2 septembre 1987, le Club Dorothée débarque sur TF1 et entre à pas de géant dans l’inconscient collectif de plusieurs générations d’enfants. Nombre d’entre eux…

Le 2 septembre 1987, le Club Dorothée débarque sur TF1 et entre à pas de géant dans l’inconscient collectif de plusieurs générations d’enfants. Nombre d’entre eux attendaient patiemment la fin de l’émission pour apercevoir leur nom parmi ceux défilant dans le générique de fin. Pourtant, seuls les membres du Club Dorothée pouvaient prétendre y apparaître, mais qu’importe !

Pendant 10 ans, l’émission connut un succès fulgurant, marqué par des records d’audience, mais aussi quelques polémiques. Présenté par Dorothée, Jacky, Corbier — transfuges de Récré A2, autre programme pour enfants diffusé sur Antenne 2 – Ariane et Patrick Simpsons-Jones, ce programme produit par AB Productions (Jean-Luc Azoulay et Claude Berda) proposait jusqu’à 30 heures de programme hebdomadaire et des heures de direct accompagnées par le groupe Les Musclés (René, Remy, Framboisier, Éric et Bernard Minet).

Alors animatrice star et directrice de l’unité jeunesse de la première chaîne, Dorothée deviendra une icône de la jeunesse. Lors de l’émission, elle gratifie son public de chansons de son cru : Allô, allô, monsieur l’ordinateur, Hou la menteuse ou Les petits Ewoks. Un show au long cours entrecoupé de séries, dessins animés et sitcoms dont les héros ont marqué la pop culture du XXe siècle.

Retour sur une émission aujourd’hui culte.

[nextpage title=”Des héros populaires et décriés”]


Impossible d’évoquer le Club Dorothée sans parler des nombreux dessins animés qui ont ponctué l’émission, dont les fameux shōnen (« adolescent » en japonais) et shōjo manga (pour jeune fille celui-là). Le Club Do a sans conteste contribué à populariser la culture manga japonaise en France, notamment (si ce n’est surtout) avec Dragon Ball, d’Akira Toriyama – dont le premier épisode a été publié dans le magazine « Shonen Jump » le 3 décembre 1984 – puis Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque ou Sailor Moon (fin 93).

Des figures atypiques, drôles, voire gaffeuses et souvent héroïques. À l’image de Nicky Larson, adaptation télévisuelle du manga City Hunter : un héros culte et flamboyant aussi sérieux dans sa traque des criminels, qu’acharné dans sa chasse de la gente féminine.

Les premiers mangas japonais

Le club Dorothée accuse pourtant des débuts trébuchants, les droits de nombreux dessins animés internationaux sont détenus, au niveau européen, par la Cinq de Berlusconi (Princesse Sarah, Olive et Tom et Jeanne et Serge par exemple). AB va alors commencer par acquérir et distribuer de nombreux programmes : Candy, Capitaine Flam et Goldorak débarquent sur TF1, suivis de près par Bioman, le premier des sentaï proposés en France.
Mais un an plus tard, c’est une vague de mangas japonais qui déferle sur la 1, à commencer par Dragon Ball, puis Les Chevaliers du Zodiaque, et Ken le survivant à la rentrée 88.

Des dessins animés qui porteront l’émission au pinacle, et resteront gravés dans la mémoire des jeunes. Leur générique y sera pour beaucoup : revisités pour l’occasion par Ariane (Dragon Ball Z), Jean-Paul Cesari pour Nicky Larson, mais surtout Bernard Minet (Bioman, Les Chevaliers du Zodiaque, Sailor Moon) qui en interprétera des dizaines, certains deviendront cultes.

Les premières critiques

Les héros d’hier, véritables phénomènes de la culture populaire des dernières décennies, sont toujours ceux d’aujourd’hui pour de nombreux trentenaires nostalgiques. Des héros adulés par les enfants d’alors, mais décriés par leurs parents. La violence contenue dans certains de ces mangas créent la polémique. Ken le Survivant, Lamu, Les Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball Z ou Muscleman sont rapidement montrés du doigt.

Les hostilités commencent dès 1989 avec la série Ken le Survivant. Les scènes sanglantes qui ponctuent ses épisodes déchaînent les associations familiales et le CSA. Si bien qu’un groupe de psychologues est embauché par AB Productions pour caviarder la série de « coupes psy ». Certains épisodes voient leurs scénarios modifiés ou être purement et simplement amputés de plusieurs secondes. Suivront un an plus tard Muscleman, puis Dragon Ball Z. Le CSA sanctionnera TF1 pour des scènes de « sévices et de violences sadiques » dans deux épisodes diffusés en 1988 et 1994. Pour beaucoup, l’arrêt de la série, le 23 novembre 1996, est dû à l’apparition de la signalétique jeunesse lancée cinq jours auparavant par l’institution, condamnant de fait la série, car inadaptée à un jeune public. Mais Glénat ne s’y trompe pas en 1993 en éditant le manga. La folie DBZ ne s’arrêtera plus.

Les excuses au 20h

L’émission, elle, continue d’être décriée, Dorothée devra même s’excuser sur le plateau du 20h de PPDA pour avoir programmé la série Très cher frère… où il était question de suicide, de violence psychologique (les sororités, déjà) et d’ambiguïté sexuelle.

Plus généralement, les « japoneries », comme certains médias les nomment alors à l’époque, irritent et l’émission est accusée d’abrutir les enfants. Les politiques s’en emparent, à l’instar de Ségolène Royal. Alors députée des Deux Sèvres, elle dénonce avec virulence les programmes diffusés par le Club Dorothée dans son brûlot Ras le bol des bébés zappeurs (1989).

La politique s’en mêle

Il y avait dans la télévision d’« avant » des règles simples. Il y avait les gentils et les méchants. Et, en général, le gentil, le héros, tuait moins que les autres. Il gagnait aussi parce qu’il était le plus malin. Et puis il s’occupait de la veuve et de l’orphelin, ou de l’animal blessé. Dans les dessins animés et les séries japonaises (du moins ceux que l’on voit sur les chaînes commerciales françaises), ou dans certaines séries américaines, tout le monde se tape dessus. Les bons, les méchants et même ceux qui ne sont rien, les figurants de la mort. Le raffinement et la diversité dans les façons de tuer (explosions, lasers, commandes à distance, électrocutions, animaux télécommandés, gadgets divers…) se sont accompagnés d’un appauvrissement des caractères, d’une uniformisation des héros, dont la seule personnalité se réduit à la quantité de cadavres alignés, ou à la couleur de la panoplie du parfait petit combattant de l’espace.

On ne saurait faire plus réducteur. Cette charge expliquerait en partie son échec à l’élection présidentielle de 2007. Dans son autobiographie, Ma vie de folie (Mareuil, 2015), Bernard Minet estime que les bébés zappeurs d’alors, électeurs en 2007, lui auraient fait payer cet affront :

Pas de pitié pour les croissants

« Si Madame Royal a perdu les présidentielles de 2007, c’est en partie à cause de ce qu’elle a fait à Dorothée. J’en suis persuadé. C’est peut-être naïf, mais l’explication m’amuse. Pendant les élections, j’ai vu défiler des centaines de messages sur internet. Les témoignages concordaient. Beaucoup de gens disaient qu’ils ne voteraient jamais pour elle à cause de ‘tout ce qu’elle avait fait’. »

A l’époque, Guy Bedos baptisera même Goldorak, « Gueule de Rat » dans l’un de ses sketches.

La déferlante manga sur le petit écran s’estompera progressivement dès 1990, avec la loi sur les quotas de diffusion d’œuvres européennes et françaises, réduisant de fait la part des animés japonais sur la première chaîne. AB Productions sent le vent tourner et commence à produire des séries animées françaises, mais surtout des sitcoms maison, déclinables à l’infini et qui connaîtront un énorme succès.

[nextpage title=”Les dessins animés et personnages préférés de la rédaction”]

Ils font partie des dessins animés et personnages les plus populaires et marquants du Club Dorothée (selon nous). Ceux qu’on aimait bien voir le matin et retrouver l’aprem.

Dragon Ball


S’il y a bien une chose que le Club Dorothée a permis, c’est de faire découvrir aux français l’animé Dragon Ball & Dragon Ball Z. Combien d’adultes sont aujourd’hui encore fans de l’oeuvre d’Akira Toriyama et des aventures de Son Goku grâce à cette émission ? De l’arrivée sur Terre du petit Saiyan jusqu’à l’affrontement final contre Super Bou, les enfants choisissaient tous le Club Dorothée pour suivre amoureusement l’animé japonais le plus populaire des années 90.

Sailor Moon


Pouvoir du prisme lunaaaaaire, transforme-moi !“, Qu’est-ce que j’ai pu répéter cette phrase dans ma chambre en espérant que quelque chose se produise, mais… rien. Jamais ! Les aventures de cette jeune fille maladroite qui se transforme en héroïne aux supers pouvoirs m’ont longtemps fasciné. Enfin surtout l’aspect baguette magique, manucure express et apparition de diadème, le tout en musique !

Nicky Larson


L’un des personnages les plus populaires du Club Dorothée. Il faut dire qu’il met du cœur à l’ouvrage et sa passion dévorante pour la gente féminine est aussi drôle qu’exaspérante. Surtout pour sa collègue et amoureuse en secret, Laura. Celle-ci n’hésite généralement pas à lui remettre les idées en place à coup de massue.

Les Chevaliers du Zodiaque

Saint Seiya, le manga de Masami Kurumada datant de 86 et diffusé dans le club Dorothée entre 1988 et 1997, fut l’un des animés phare de l’émission. Les 114 épisodes relatent l’histoire épique de Seiya de Pégase, Shiryû du Dragon, Hyôga du Cygne, Shun d’Andromède et Ikki du Phénix, entraînés dès leur plus jeune âge pour protéger Saori Kido, la réincarnation de la déesse Athéna. Une bataille homérique, un graphisme de toute beauté, et un doublage… comment dire… grandiose lui aussi !

Goldorak

Goldorak fait sa toute première apparition sur Antenne 2 dans l’émission pour enfants Récré A2, déjà présentée par Dorothée. La série compte 74 épisodes de 26 minutes et se fera étriller pour la violence de certaines scènes de combat, mais également les nombreux suicides (pour l’honneur) représentés. Cependant, les enfants feront de ce mécha (à prononcer méka pour ne pas avoir l’air c**), l’un de leurs premiers super-héros.

Ken le Survivant

Dessiné par Tetsuo Hara, le dessin animé ne serait certainement pas diffusé à un jeune public aujourd’hui. Ken le survivant reste néanmoins une référence dans l’univers des mangas. Il s’est attiré les foudres du CSA et des associations familiales, poussant AB productions à embaucher des psychologues pour caviarder la série. Ken, successeur d’un légendaire art assassin, le Hokuto Shinken, reconnaissable à ses 7 cicatrices qu’il porte sur le torse, a pourtant conquis de nombreux enfants. L’histoire ne dit pas s’ils ont mal tourné. Faites nous signe, si vous êtes encore sain de corps et d’esprit.

Olive et Tom

Une épopée footballistique à elle seule. Avant tout, pour aller d’un bout à l’autre du terrain. Il fallait du courage, et engloutir les centaines de kilomètres d’un terrain bombé. Ensuite, être capable de contrer des frappes de l’espace qui voyaient un ballon -devenu ovale- tournoyer sur lui même tout en prenant une courbe “que même Roberto Carlos il n’a jamais su le faire”.

D’abord diffusé sur La Cinq en septembre 1988, la série arrive dans le Club Dorothée en avril 1991 et devient une série référence pour de nombreux amoureux du foot. Le rêve numéro 1 d’Olivier Atton ? Devenir le meilleur joueur de football au monde. Depuis 2015, l’intégralité des épisodes sont disponibles sur YouTube et Dailymotion.

Bioman

C’est le premier des sentai (escouade en VF) diffusé en France. Une bande de robots en combinaison coloré qui adorent l’aérobic et le voguing.

Candy

Diffusé sur Récré A2 puis au Club Dorothée, Candy incruste l’image d’Épinal de la jeune fille en fleur, blonde angélique, qui court dans les champs l’air rêveuse. “Au pays de Candy, comme dans tous les pays. On s’amuse, on pleurs, on rit. Il y a des méchants et des gentils.” Pendant 115 épisodes, elle attendra son “prince de la colline“.

[nextpage title=”L’âge d’or AB Productions”]

Le Club Dorothée, c’est aussi l’âge d’or des sitcoms made in AB Productions. Des personnages fouillés à l’extrême, à l’interprétation impeccable et confondante de réalisme et faisant la part belle aux dialogues ciselés… Naaaan, on déconne !

Ces sitcoms nous auront tout de même offert des moments de grâce, de rires, de gêne aussi (surtout) et nos premiers émois adolescents (avouez-le, personne ne vous regarde). Un « univers étendu » qui débutera dès 1989 avec Salut Les Musclés, suivi de Premiers Baisers (1991), Hélène et les Garçons (1992), Le Miel et les Abeilles (1992), Les Filles d’à côté (1993) et La Philo selon Philippe (1995).

L’univers AB

Des séries liées entre elles grâce à leurs personnages. Ainsi, Framboisier, de Salut Les musclés, est l’oncle de Justine de Premiers Baisers, elle-même petite sœur d’Hélène, star de la série Hélène et les garçons, qui retrouvera sa petite sœur Chloé, des années plus tard dans Les Mystères de l’amour. Vous suivez ? Accrochez-vous puisque ce n’est pas tout : Lola Garnier, la pétulante jeune fille du Miel et les Abeilles, est la fille d’Antoine, le frère de Marie Girard, la mère de Justine et d’Hélène donc. De même, Virginie, que l’on voit dans Hélène et les Garçons et Les Vacances de l’amour, est la cousine d’Hélène et Justine. Bref, c’est la famiiiiillle !!!!

En coulisses, “ça flirtait pour de vrai”

C’était « une petite pastille colorée de détente, quelque chose qui était rose bonbon, cool, sans prétention », dira même Christophe Ripert, l’interprète de Luc dans Premiers Baisers. A l’écran peut-être, une chose est certaine, c’était un joyeux bordel dans les coulisses, comme l’a lâché de façon très fleurie le chroniqueur Jean-Luc Geneste (bouchez les oreilles des enfants) : « Évidemment, ça baisait énormément et pas qu’au sein d’une même série ! Ça ne pouvait que baiser de toute façon. Parfois, c’était même aux toilettes, entre deux prises ».

Ce que confirme le producteur Jean-Luc Azoulay (le A de AB productions) : « Il m’est arrivé de faire flirter des acteurs dans des épisodes puis de constater qu’ensuite ils flirtaient pour de vrai […] Une bonne douzaine de bébés sont nés de mes sitcoms et on a eu quelques mariages aussi ».

Le Club Dorothée servira également de vitrine médiatique et de tremplin à ses acteurs, recyclés chanteurs. Si Hélène Rollès deviendra une idole des jeunes, enchaînant les concerts à guichet fermé, d’autres auront un succès plus contrasté, comme Christophe Rippert, Manuela Lopez, Sébastien Roch, Julie Caignault, Babsi, Anthony Dupray, Les Jumelles Christine Ever et Stéphanie Ever, Bradley Cole ou Mallaury Nataf. Cette dernière entrera dans les annales du Club Dorothée, une émission pour enfants donc, grâce à son interprétation, sans culotte, de son titre d’alors, Fleur sauvage.

Avec les heures de direct et la liberté de ton qui était celle de l’émission et de ses animateurs, les dérapages n’ont pas manqué. Aujourd’hui, il semble peu probable qu’une telle émission puisse être diffusée à l’antenne et surtout à un si jeune public. Le Club Dorothée proposait pléthore de pastilles : Le Jeu de l’ABC, Le Bon Numéro, Allô à l’huile, Le Jeu des génies, Tu chantes tu gagnes, Le Zigouigoui, Le Splitch splatch splotch vlan, Le Jacky Seau, Le Face-à-face, Le Trésor dans la ville, Chacun sa chance, Le Jeu des parents, Pas de pitié pour les croissants, etc.

Dérapages incontrôlés

Cette dernière, et ses animateurs (Jacky et Corbier), se sont notamment vus reprocher des sketches à l’humour douteux, voire raciste. Notamment lorsque Corbier était déguisé en noir pour les besoins de l’émission. Une attaque à laquelle il avait décidé de répondre en 2012, regrettant « l’amalgame » qui était fait aujourd’hui entre l’auteur du sketch, la production, et l’animateur :
« Ce n’est pas l’auteur du sketch qui est jugé, mais son interprète. Ce n’est pas sur la production qu’on tape, mais sur le clown. Le comédien et le rôle sont confondus et une fois de plus c’est l’histrion qu’on désigne à la vindicte. »


Des critiques également adressées à Dorothée et ses clips tendancieux, à l’instar de la chanson Attention danger ou La Machine avalé dans lesquels les clichés fleurant bon le « temps de l’empire colonial français » se distinguent, note France Info. L’article pointe notamment ces acteurs noirs criant des « ouah ouah, ouah », adeptes du cannibalisme ou vêtus avec « tous les attributs du cliché du sauvage », pagne et os dans les cheveux.

Humour franchouillard en chanson

Les Musclés ne sont pas épargnés non plus. Il faut dire que leurs chansons font la part belle à humour franchouillard et à leur manière toute particulière d’évoquer la gente féminine. Comme avec le titre La Musclada qui voit des jeunes filles, de dos, attendant qu’on vienne claquer leur fessier au rythme de : “Ma que bella la vita, la gonzessa superba, bougea son p’tit derriera, et la temperatura Monta di vingt degreah, Ma mia que calora !

Des Musclés à l’image de leur personnage dans la série : obsédés par les femmes et pas forcément très adroits et subtils avec elles. Le clip qui fera le plus parler d’eux est celui dédié à l’actrice Mathilda May, dans lequel le groupe se propose d’inviter la jeune femme « à la maison » en brandissant un saucisson à la main devant un lit recouvert de draps et de coussins rose… Des chansons à double lecture que les enfants ne comprenaient généralement pas.

En 2015, Bernard Minet expliquera sur la chaîne YouTube du Club Do que ce qu’il « regrette le plus » dans sa carrière, « c’est ce clip » qu’il juge « vulgaire ». Mais à l’instar de Corbier, il se justifiera en expliquant qu’ils suivaient les directives de la chaîne en « bon soldat », même si ça les faisait rire : « Framboisier [autre membre des Musclés] a souvent demandé à Jean-Luc [Azoulay] d’arrêter avec le saucisson. Mais de toute manière, plus il lui en parlait, plus Jean-Luc mettait du saucisson ! »

Malgré les critiques, l’émission continuera de truster les audiences jusqu’à sa fin programmée le 30 août 1997. Depuis, l’émission est entrée dans les annales de la télévision.

[nextpage title=”Une nostalgie qui fait recette”]

Le Club Dorothée est devenu une véritable madeleine de Proust pour toute une génération. Les bébés Club Do font d’ailleurs marcher la machine à nostalgie, notamment grâce à Internet. Pour les trente ans du Club Dorothée, le 2 septembre dernier, ils ont été nombreux à faire part de leurs souvenirs sur la toile.

L’engouement pour les dessins animés de l’époque ne se dément pas, leur programmation sur différentes chaines de la TNT, dont la bien nommée chaîne Mangas (Nicky Larson, Olive et Tom, DBZ, Goldorak, etc.) le prouve.

Le retour des Mystères de l’amour le 12 février 2011, 15 ans après la fin du Miracle de l’amour, dérivé de la série Hélène et les Garçons, joue également sur cette nostalgie-là. La série qui achève sa 15e saison remet en scène les anciens personnages dont Hélène, Nicolas, José, Laly et Cricri d’amour. Elle a également accueilli plusieurs personnages d’autres sitcoms AB Productions, comme Annette et Monsieur Girard (père d’Hélène) de Premiers Baisers. AB Productions a d’ailleurs été racheté 270 millions d’euros par Mediawan, le fonds créé par Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton.

Depuis 2014, le Club Dorothée a sa chaîne YouTube sur laquelle les fans peuvent retrouver les meilleurs moments de l’émission, les programmes d’alors, des interviews des acteurs AB Productions, les chansons de Dorothée et les génériques officiels des dessins animés. Bref, de quoi replonger en enfance à peu de frais !

À l’occasion des 30 ans du Club Dorothée, la chaine Club Do diffuse un web documentaire en 6 épisodes. le premier épisode a été diffusé le 2 septembre, date anniversaire, puis un épisode tous les mercredi et samedi à 18h.


Bernard Minet, qui nous a offert parmi les génériques les plus cultes de l’émission, a également sorti une chanson hommage à ces années-là.

C’était toute une époque ! Depuis, l’émission est devenue culte.

[nextpage title=”Ils ont débuté dans les sitcoms AB Productions”]

Moqués pour leur scénario limité à l’interprétation hasardeuse, ces sitcoms AB n’en ont pas moins offert leurs premiers rôles à de nombreux acteurs français.

Guillaume Canet (Premiers Baisers)

Alexandra Lamy (Le miracle de l’amour, La croisière Foll’amour et Les garçons de la plage)

Julie Gayet (Premiers Baisers)

Mathilde Seigner (Salut Les Musclés)

Ophélie Winter (Salut les musclés)

Alice Taglioni(Hélène et les garçons)

Laurent Laffite a bien été « découvert » dans Classe Mannequin, sitcom de la petite chaîne d’alors M6, mais il a aussi joué au James Bond pour les beaux yeux d’Annette dans Premiers Baisers.

Mais aussi Ingrid Chauvin (Salut les musclés, Le miel et les abeilles, Le miracle de l’amour, L’école des passions, La croisière Foll’amour, Les années fac et Premiers Baisers), Michel Muller (Le Miel et les abeilles), Rebecca Hampton de Plus belle la vie (Les années fac) et Tomer Sisley (Studio Sud).

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