Dans Zombie Night Terror, chaque niveau proposé, regroupé dans plusieurs chapitres, est une petite énigme à part entière dont l’objectif à atteindre n’est pas uniquement de bouffer tout ce qui se tient sur deux jambes et réfléchit. Si cette boulimie est commune dans une partie des challenges, les choses se compliquent rapidement et la stratégie devient la seule véritable arme utile. Crétins mais très obéissants, les zombies avancent en effet par eux-mêmes et le joueur n’a qu’une seule manière de gérer leur avancée, interagir de manière indirecte. Il suffit pour cela de se servir d’icônes très claires dans le décor, autorisant notamment le fait de changer le sens d’un escalier, de casser une porte ou encore de libérer des compagnons décédés assez contrariés. Au fur et à mesure de la progression, des capacités font leur apparition, permettant de donner de nouvelles action disponibles à la bande de décrépis mais également de les faire muter. La découverte de chacune d’entre elles se fait de manière souple avec une introduction pas forcément limpide mais suffisamment claire pour que le joueur en saisisse dans les grandes lignes le fonctionnement. La subtilité réside dans la façon dont elles sont intégrées dans le cours du jeu.
Plus que des compétences à débloquer au fil d’une montée en expérience, ces actions spéciales sont placées régulièrement dans des fûts ornés d’un picto renseignant sur son contenu. Le but est alors de récupérer les bonus les plus utiles à sa progression, soit dans une optique de réussite sans panache, soit dans la volonté d’effectuer l’objectif « secondaire », bien plus difficile, mais autrement plus flatteur pour l’ego. D’autant que la courbe de difficulté s’élève bien vite et que le simple but principal demande une sacrée préparation. Une montée en gamme qui oblige à profiter de l’une des bonnes idées de Zombie Night Terror, le fait de pouvoir cumuler deux « pouvoirs » afin d’en générer un troisième. Par exemple, une fois le Blocker placé – obligeant le groupe à aller dans une direction – il est possible de lui adjoindre la transformation « vitesse » qui elle autorise les zombies à courir comme des dératés. Chaque mort-vivant touchant le Blocker bénéficiera alors d’un bonus de vitesse, dans une logique d’appliquer à tous une capacité au départ unique. Une trouvaille intelligente qui multiplie les ouvertures tactiques et empêche le jeu de tourner en boucle après seulement quelques heures, principal écueil du genre. Nombreuses les mutations sont en revanche assez classiques pour qui apprécie regarder des films/séries avec de la chair putréfiée, ou les amateurs de Left 4 Dead. Boomer, Tank, Screamer, le cahier des charges est rempli. Cette diversité malgré tout bienvenue donne une véritable densité aux situations rencontrées avec un choix constant d’approche. Et ce, même si la prise en main se révèle parfois erratique.
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Comme dans une vieille VHS, poursuivant par là son trip 80’s, Zombie Night Terror permet d’accélérer le temps, mais également de le stopper afin de prendre un peu de recul sur les événements. Indispensable lors des challenges les plus arides, ce système n’empêche pas de sérieux problèmes de précision lors des sauts notamment. Il est souvent difficile de définir exactement l’endroit où son/ses zombie(s) vont atterrir et ce même lorsque l’action est figée. Les collisions manquent en effet d’une zone clairement définie et il n’est pas rare d’être certain, objectivement, de la réussite d’un bond, avant de se retrouver éclaté au pied d’un immeuble. Rien de très grave en soit, mais un échec oblige à recommencer le niveau en entier, ce qui signifie recommencer la mise en place de sa stratégie et attendre de commencer à vraiment mettre son plan à l’œuvre, ce qui peut prendre de longues minutes. Une préparation un peu longuette qui peut pousser à laisser de côté une partie qui stagnerait sur une zone en particulier. Un arrêt au stand de l’immersion et du plaisir qui peut aussi survenir au détour d ‘un clic malheureux sur une unité spécifique. Dans le flot de zombies, la confusion s’installe souvent, et il devient peu aisé de cibler un mort-vivant en particulier dans un contexte de réaction rapide. La pause active aurait justement pu corriger ce souci avec un principe de surlignage zombie par zombie. Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire mais qui causent une frustration qui nuit à un ensemble carré, bien pensé et malin.
Zombie Night Terror, sur PC, 12,99 euros sur les boutiques en ligne (GOG.com ou Steam)
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