Mais revenons à nos moutons. Le titre, édité et développé par Level-5, espère donc désormais conquérir nos coeurs français dès ce vendredi 29 avril. Mais est-ce que cela vaut réellement le coup et Yo-Kai Watch est-il le Pokémon-like de qualité qu’il se vante d’être ? On va tenter de répondre à ces questions.
Fureur du chaton !
Dès les premières minutes, on se rend compte que nous sommes face à une réalisation estampillée Level-5. Le charme de Ni No Kuni, la patte d’Inazuma Eleven, on est clairement en terrain connu. Yo-Kai Watch démarre simplement, avec une superbe cinématique animée qui nous lance dans le bain. Dès les premières minutes, le concept se met en place, le gameplay, différent de ce que l’on pouvait connaitre jusqu’à présent, s’imprime sur nos mains moites et les personnages, tous attachants, se présentent face à nous dans une chronologie classique mais plaisante. C’est tout d’abord le fantôme qui vous accompagnera tout au long de votre aventure, un certain Whisper. C’est lui qui vous donnera votre première Yo-Kai Watch et vous expliquera le fonctionnement de cette dernière, répondant aux nombreuses questions qui éclatent dans votre esprit. C’est grâce à Whisper que vous pourrez partir à la chasse aux créatures invisibles que seule votre montre pas comme les autres vous permet de voir.
Ces personnages donc, ceux qui portent le lourd fardeau de nous faire oublier Pikachu et autres Dracofeu et Tortank, sont tous plus ou moins charismatiques. Au total, le casting se compose de plus de 220 petits monstres à attraper, ce qui reste tout de même assez conséquent. Chacun d’entre eux bénéficie de caractéristiques différentes, passant du chat nommé Jibanyan, réputé pour sa rapidité à la cigale appelée Cigaillard, plus connue pour sa force de combat. Bien évidemment, il sera question d’évolution lorsque vos Yo-Kai arriveront à un certain niveau et vous aurez la possibilité de choisir, si oui ou non, vous comptez leur offrir cette chance.
Du point de vue du joueur, les Yo-kai sont des créatures fascinantes et le character design est d’un excellent niveau, oscillant entre créations loufoques et personnages attendrissants. On se prendra d’affection pour de nombreux Yo-Kai au fil de l’aventure et il ne sera pas surprenant de voir certains joueurs préférer un compagnon plutôt qu’un autre, même plus fort, simplement par marque d’amitié. Un fait rare dans un jeu vidéo qui ne peut que nous rappeler un certain Pokémon…
[nextpage title=”Nathan moi !”]
Côté scénario, le jeu vous permettra de contrôler Nathan ou Katie et de suivre une aventure sympathique, qui vous fera naviguer dans la vaste ville de Granval-sur-Mer et ses différents quartiers. Etant âgé de tout juste 10 ans, vous devrez donc combattre une terrible menace qui plane au dessus des habitants de votre commune et réussir à devenir le héros de tout un peuple de Yo-kai. Comme dans Pokémon, vous pourrez marcher, courir ou prendre un vélo pour vous rendre d’un point A à un point B, bien qu’à l’inverse des jeux de la Pokémon Company, il ne sera pas possible de vous “téléporter” et que la carte proposée rendra certains joueurs confus puisqu’il n’est pas possible d’y placer de marqueurs. C’est un problème puisqu’on a parfois l’impression de chercher dans le vide et de se perdre, ne trouvant pas le bon quartier ni les bons Yo-Kai. Techniquement, le jeu est très beau et emprunte beaucoup à ses grands frères et notamment à Ni-No Kuni dans ses animations. Plus abouti graphiquement qu’un Pokémon, Yo-Kai Watch se veut simple, coloré et diversifié pour un rendu final qui plaira aux petits comme aux grands.
Quant à la durée de vie, elle reste conséquente. Comptez au moins vingt heures de jeu, en ligne droite, pour arriver au bout de l’aventure et minimum le double pour finir le titre à 100%. Pour un jeu dont le prix moyen est de 30€ (vu qu’il est sorti il y a 3 ans au japon), on peut dire qu’on en a pour son argent.
Dessine, tourne et tape
On commence rapidement à comprendre quelle est la principale différence de cet opus par rapport à son concurrent Pokémonien : sa prise en main. À la différence du jeu avec Pikachu, Yo-Kai Watch se veut plus ardu et technique dans sa compréhension et dans la façon de procéder pour “capturer” les Yo-Kai. Oui, les guillemets sont de mise car il est certain qu’on ne capture jamais nos futurs amis combattants : on les séduit. Ne pensez pas qu’avec un simple objet, vous pourrez attraper la petite bête que vous avez débusqué en amont. Non. On ne veut ainsi pas les faire passer pour vos trophées mais bien vos amis. Et c’est ici que réside l’un des intérêts du jeu, trouver la technique pour qu’un de vos assaillants devienne votre meilleur copain. Une tâche loin d’être aisée puisqu’on nous propose dès le départ deux solutions : le combattre de la manière la plus classique qui soit et croiser les doigts pour qu’il deigne nous rejoindre OU lui envoyer de la nourriture en espérant que ça lui plaise et qu’il souhaite alors rallier nos rangs.
En ce qui concerne les combats, Yo-Kai Watch est assez étrange. Vous ne pourrez pas vraiment contrôler vos créatures qui attaqueront automatiquement, mais vous aurez la possibilité de les faire tourner (vous avez droit à 6 combattants dont 3 qui se battent) et aussi de lancer, à bon escient, leur attaque spéciale, nommée Amultime. Pour cela, il sera nécessaire d’appuyer sur le bouton au bon moment et de procéder à une sorte de QTE dans lequel vous devrez soit dessiner, soit tourner, soit toucher des sphères, le tout à l’aide de votre stylet. Intriguant au départ, ces actions se veulent quelque peu rébarbatives à la longue et entachent un gameplay qui mise clairement plus sur l’action que la stratégie.
Un autre point à souligner dans Yo-Kai Watch c’est que, comme je le disais un peu plus haut, chaque créature a ses propres caractéristiques. L’un sera plutôt du style Mignon alors que son compère sera Mystérieux et son voisin Vaillant. Des particularités qui peuvent s’accorder en fonction de votre façon de jouer mais qui n’auront malheureusement pas un impact très important.
On remarque enfin que le jeu a la fâcheuse tendance à devenir trop dur dès que les boss pointent le bout de leur nez. Alors qu’on avançait assez tranquillement jusque là, la venue d’un ennemi principal en bloquera plus d’un qui devra finalement retourner à ses entrainements et autres quêtes secondaires afin d’en venir à bout. Un mal pour un bien certes, mais disons que le jeu n’affiche son côté stratégique qu’à certains moments et que les plus petits auront bien du mal à s’en sortir parfois.
Notons enfin qu’il n’est pas possible de s’échanger des Yo-Kaï dans cette version et que vous ne pourrez affronter d’autres joueurs qu’en local. Dommage, même si le cœur du jeu ne se trouve pas ici.
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