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Test Xiaomi Electric Scooter 4 Pro Max : beaucoup de mots pour pas grand-chose

La gamme de trottinettes électriques Xiaomi est pertinente et cohérente. Mais entre la Pro et l’Ultra, le constructeur a cru bon d’y placer une Max. Un nom de smartphone pour un modèle certes joli, mais totalement dispensable.

La Xiaomi 4 Pro seconde génération nous a laissé un bon souvenir. Son rapport qualité-prix, son autonomie et son encombrement en font une excellente proposition sur le marché, sous réserve de supporter les vibrations liées à l’absence de suspension. Xiaomi avait sorti également un modèle nommé Ultra, une trottinette au design futuriste et très bien suspendue. Mais le constructeur chinois a estimé qu’il y avait de la place pour une variante de la Pro Gen 2 à laquelle serait greffée une fourche suspendue à l’avant. Il ne fallait pas se donner cette peine, d’autant que le rapport qualité-équipement-autonomie-prix n’est pas du tout à son avantage.

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La ligne de la bonne vieille trottinette a été bonifiée, notamment grâce à ce coloris réussis et ces garde-boues qui entourent les énormes roues 10 pouces. © Jérémy FDIDA

Caractéristiques : l’utopie de la fiche technique

  • Moteur de 400 W de puissance nominale et 960 W en crête logé dans la roue arrière
  • Un seul frein à tambour logé à l’avant
  • Frein magnétique à l’arrière
  • Pneus 10 pouces tubeless (sans chambre à air)
  • Fourche suspendue à l’avant
  • Batterie de 477 Wh (en 48,6 V)
  • Charge totale en 6 heures
  • Poids 21,9 kg
  • Étanche IPX4
  • Autonomie réelle de 16 km (contre 60 km annoncés)

Design : c’est joli, mais un peu léger côté équipement

La finition de cette Xiaomi Electric Scooter 4 Pro Max est dans la lignée des autres modèles de cette génération. L’attache est robuste. Le grip du deck adhère parfaitement.

À cela s’ajoute un coloris ocre du plus bel effet. Les énormes roues de 10 pouces tubeless sont caressées par des garde-boue ajustés au millimètre. Le design donne un aspect sportif et robuste. La fourche suspendue à l’avant achève l’ensemble. Cette Xiaomi Scooter 4 Pro Max est esthétiquement désirable, ce qui est rare dans l’univers de la trottinette où règne l’abondance de superflu et de tuning.

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La béquille est un peu petite. ©Jérémy FDIDA
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La suspension ajoute un peu de confort et surtout de sécurité. © Jérémy FDIDA

Pour le reste, nous retrouvons les éléments de la 4 Pro standard, notamment ses défauts. À commencer par cet écran peu lisible et avare en informations. Pas d’affichage du pourcentage de batterie restant. Idem pour l’heure, non indiquée.

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Petit, peu lumineux, peu lisible, sans information autre que la vitesse, cet écran est définitivement daté. © Jérémy FDIDA

Les contrôleurs de clignotants tombent bien sous les doigts. Ils sont maniables même avec des gants. Ces clignotants sont peu visibles en journée. La nuit, en revanche, la lumière est parfaitement visible. Il n’y a pas de mode warning. Ce n’est pas rédhibitoire, mais ce serait bienvenu dans la circulation.

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Les clignotants se démocratisent afin d’anticiper les prochaines lois européennes. © Jérémy FDIDA

À propos de l’éclairage, il est identique à celui de toutes les autres versions. Il manque de puissance et son spectre de diffusion n’est pas assez large.

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© Jérémy FDIDA

Le deck est étroit par rapport à la concurrence désormais. Cela ne change rien à la stabilité. Cela joue à peine sur le confort et pas du tout sur l’encombrement lorsqu’il s’agit de la porter.

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Le Deck est étroit et court. © Jérémy FDIDA

Le pliage est simple, avec une accroche à double sécurité. Là encore, rien ne change. Pliée, la colonne de direction est toujours en diagonale et le système d’attache toujours aussi difficile à retirer. La porter nécessite d’être positionné à l’inverse des poignées proéminentes. Car non, les poignées ne se plient pas. Et contrairement à Navee et sa N65i (qui arrivera prochainement à l’essai sur le site), le guidon ne pivote pas non plus (ce qui permettrait un alignement avec le deck). Dommage, d’autant que Navee est le fabricant de Xiaomi.

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© Jérémy FDIDA
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© Jérémy FDIDA

Il n’y a qu’un seul frein mécanique à tambour (et nous verrons plus loin que pour 1000 W de puissance, c’est léger) qui agit uniquement sur la roue avant. La commande est située du côté gauche du guidon.

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Le frein à tambour est progressif et évite les risque de partir en soleil, mais seul, il n’est pas suffisant pour stopper rapidement la Pro Max. © Jérémy FDIDA

La hauteur de deck n’est pas énorme, mais suffit pour franchir les trottoirs de faible hauteur.

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La béquille est trop courte et mal placée. © Jérémy FDIDA

La 4 Pro Max n’est pas gigantesque et a trouvé sa place dans le métro, pliée. Ainsi, elle mesure 52 cm de large, 56 cm de haut et 118 cm de long. Encore faut-il pouvoir la porter dans les escaliers du métro. C’est que la bête pèse 21,3 kg. En revanche, son volume oblige à baisser les sièges dans un SUV de type Tesla Model Y.

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Les 22 kg à bout de bras et sans bonne prise rende la Pro Max difficile à porter. © Jérémy FDIDAJérémy FDIDA

Déplié, le guidon culmine à 1,24 m, de quoi convenir à toute personne de 1,50 m à 1,95 m.

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Le guidon est large, ce qui rend la conduite plus précise. Mais il ne pivote pas. © Jérémy FDIDA

On notera l’absence de crochet (pour supporter un sac).

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Le feu arrière est un peu bas, malheureusement. © Jérémy FDIDA

Conduite : agréable, mais il manque un frein supplémentaire

De prime abord, cette Scooter 4 Pro Max semble agile et pour cause : le deck est fin et bas, le guidon offre une bonne préhension et l’empattement est plutôt court. Mais c’est oublier les presque 22 kg de la bête. Le poids se ressent donc un peu, notamment lorsqu’il faut lever légèrement le nez pour franchir un petit obstacle.

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Les petits trottoirs de ce type ne posent plus aucun problème. © Jérémy FDIDA

 

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Les habitués avaient déjà effectué cette modification sur les anciens modèles de la marque, dont la bonne vieille Pro 2. ©Jérémy FDIDA

L’absence de repose-pied arrière n’est pas pénalisante (ça aurait été mieux tout de même), mais la surface du deck est un peu petite pour loger des pieds chaussant du 45.

Les pneus assurent leur rôle, même sur sol gras. Le contrôleur injecte la puissance avec parcimonie, ce qui évite de déraper. D’ailleurs, la gestion de la puissance et notamment de l’accélération est excellente. Cette Pro Max n’a rien de brutal, ce qui la destine aux débutants.

Ajoutons à cela cette fourche suspendue à l’avant qui, à défaut de filtrer réellement les aspérités de la route, absorbe les petits obstacles et les petits trottoirs, et vous obtenez une trottinette adaptée à tous, y compris aux novices qui n’en ont jamais fait, ou presque.

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La Scooter 4 Pro Max se conduit à une main sans problème, même si ce n’est absolument pas recommandé pour autre chose qu’un test. © Jérémy FDIDA

Car la Pro max n’embarque qu’un seul frein à tambour, logé dans la roue avant. Le second frein magnétique est lié au moteur qui, lui est implanté dans le moyeu de la roue arrière. Son intensité est modifiable depuis l’application Xiaomi, mais c’est juste. Car le tambour manque de mordant. Le bon côté, c’est qu’il est impossible de faire de stoppie ou un soleil en serrant la poignée des freins à fond. Mais le mauvais côté, c’est que la distance de freinage est un peu longue. Pour les 699 euros demandés (avant remise pré-Noël), la concurrence propose bien mieux, avec deux freins et même parfois un ABS.

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La sensation de vitesse est usurpée. © Jérémy FDIDA

Concernant la puissance, la puissance nominale de 400 W n’est pas usurpée, et les 960 W en crête tiennent allègrement les 100 kg d’un rider sur une montée allant jusqu’à 18 %, en maintenant une vitesse de 18 km/h, un score honorable, sans atteindre celui d’une ZT3 Pro par exemple. En revanche, le passage à un dénivelé supérieur castre totalement le moteur dont la “patate” devient purée : la vitesse passe ainsi à 12 km/h et même moins si vous avez le malheur de vous arrêter. Un phénomène que nous avons retrouvé sur la Navee N65i. Avec une personne plus légère, cela passerait peut-être mieux. Cependant, l’inclinaison maximum de 22 % annoncée dans la fiche technique n’est pas tenue.

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© Jérémy FDIDA

Enfin, le choix du moteur logé dans la roue arrière est une bonne idée. La propulsion offre une sensation plus agréable. La roue avant sert ainsi uniquement à la direction. Mieux, lorsqu’on lève légèrement le nez, encore une fois, pour franchir un obstacle ou monter un trottoir, il est possible d’accélérer en même temps, ce qui rend la manœuvre plus simple et efficace. Chose impossible à réaliser pour un modèle à traction qui implique de prendre de l’élan et de s’en servir (en plus de faire patiner la roue en accélérant).

Autonomie : une charge interminable pour un temps de roulage trop court

Annoncée comme étant endurante, cette Scooter 4 Pro Max ne nous a pas convaincus du tout. Chargée à 100 %, elle a permis de parcourir une moyenne de 15,86 km sur 4 trajets tests. Cela avec un rider de 100 kg et 7 kg d’accessoires, par une température de 18 °C en moyenne et sur des trajets sans grand dénivelé. Nous sommes loin des 60 km annoncés par la fiche technique.

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Comptez 6 heures pour une charge complète, rendant indispensable l’achat du chargeur rapide en option à 50 euros. © Jérémy FDIDA

Sur notre parcours test avec un gros dénivelé allant de 4 % à 19 % sur 4 km, l’autonomie a légèrement chuté à 13,59 km.

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Le voyant rouge indique qu’il reste environ 1km d’autonomie et la puissance est réduite. © Jérémy FDIDA

Autre fait important : une fois l’autonomie sous les 15 %, la puissance diminue. Et sous les 10 %, la trottinette se bride à 22 km/h.

Pour la charge, nous sommes à moins que les 9 heures annoncés :

  • 0 % — 50 % : 2 h 34
  • 50 % — 70 % : 1 h 37
  • 70 % — 100 % : 1 h 48

Soit un total de presque 6 heures pour une charge complète. Mais, les 70 % s’atteignent en 4 heures.

Notez que Xiaomi propose un chargeur rapide en option (à 50 euros), qui réduit la charge à 3 heures. Compte tenu du prix de vente, l’intégrer n’aurait pas été de trop.

Un modèle à l’intérêt limité

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© Jérémy FDIDA

Trop lourde et encombrante pour les transports en commun (ou simplement pour la monter dans un appartement sans ascenseur). Trop peu endurante pour réellement servir de véhicule à part entière. Pas assez suspendue pour revendiquer un réel confort. La Xiaomi Electric Scooter 4 Pro Max ne brille jamais nulle part, sans pour autant être mauvaise non plus. Son prix la place face à des concurrentes bien plus armées. Il lui reste un design très réussi (merci le coloris), un encombrement déplié tolérable et une facilité de conduite qui la rend accessible au plus grand nombre.

Où l’acheter ?

La Xiaomi Electric Scooter 4 Pro Max est disponible au prix de 549,99 euros.

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Notre avis

Jolie, la Xiaomi Electric Scooter 4 Pro Max n'a de max que le nom. Son autonomie est en dessous des attentes. Le confort promis par la suspension ne compense pas le manque à l'arrière. Le freinage mériterait un second frein. Nous avons l'impression d'un modèle daté qui sert à remplir un catalogue. D'autant qu'à ce tarif, la concurrence propose bien mieux. Enfin, le temps de charge interminable achève le tout. Sans être mauvaise, elle n'est tout simplement pas à la hauteur en cette fin de 2024. Elle se rattrape par la douceur de son moteur et sa capacité à vous tracter en pente.
Note : 5  /  10

Les plus

  • Design réussi
  • Pneus tubeless 10 pouces efficaces
  • Facile à conduire donc idéale pour les débutants
  • Fourche suspendue efficace qui apporte un vrai plus

Les moins

  • Temps de charge interminable (et chargeur rapide en option)
  • Autonomie décevante
  • Deck petit
  • Un seul frein
  • Poids pénalisant
  • Écran ridicule

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