Qu’est-ce qu’on attend d’une suite ? Qu’elle bouleverse ses acquis ? Qu’elle reprenne une formule identique, mais améliorée ? Pour beaucoup de jeux, cette seconde solution, jugée fainéante, n’apporte que déception. Dans le cas de XCOM 2, c’est miraculeusement le contraire. Cette réussite tient première à une inversion : retourner la thématique et concept du jeu comme un gant. Après la guerre globale, donc, place à la résistance. Grande perdante d’une guerre d’invasion alien, la Terre a été colonisée par l’envahisseur, lequel lui impose un régime totalitaire au jour le jour, qui réprime et moissonne à tout va ses contestataires pour en faire les cobayes d’un programme expérimental secret, le projet Avatar. Autrefois messianique, la XCOM n’est plus que l’ombre d’elle-même. Traquée par les autorités, elle ne compte plus désormais que sur le système B et les opérations de guerilla locale et le travail de sape.
Malgré son revirement de situation, XCOM reste XCOM, et ses conditions de victoires (et de défaites nombreuses) sont les mêmes. A partir d’une mappemonde, il faut alterner entre les diverses régions mondiales pour y développer un réseau local de résistance, mener des opérations d’attaque ou défense contre les infrastructures ennemis, ou partir en quête de ressources, renseignements ou nouvelles recrues à entrainer. Chaque opération consomme du temps et celui-ci joue contre nous, puisque le Projet Avatar progresse individuellement de son côté. Pour empêcher son terme (synonyme de game over), des missions spéciales permettent, en cas de réussite, de reculer sa date d’échéance, créant ainsi un ping pong permanent entre soulagement et tension tout le long de la campagne.
[nextpage title=”Un potentiel vertigineux”]
Mais, une fois ce facteur mieux dompté, XCOM 2 s’avère une franche réussite, au potentiel vertigineux. La générosité d’un tel contenu n’a rien d’un remplissage ici, tant Firaxis s’est donné comme point d’horizon la rejouabilité, possiblement infinie, de ses mécaniques de jeu, dans l’espoir de rassurer ses anciens détracteurs. Désormais, les maps sont générées en procédural, les événements de la mappemonde également, et les arbres technologiques s’avèrent suffisamment touffus pour garantir de nouvelles découvertes sur plusieurs runs. Pérennité d’autant plus sensible que Firaxis supporte cette fois-ci officiellement le modding, en livrant les outils de son jeux sans restriction, ou en adoubant certaines stars du genre, comme les créateurs de l’excellent mod « Long War » sur le précédent volet.
XCOM 2, disponible le 5 février sur PC
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.