J’ai pas mal bourlingué dans ma vie d’aventurier. Demandez donc à Garrosh, Deathwing ou même à Arthas. Ces sagouins sont maintenant six pieds sous terre, à manger tranquillement les pissenlits par la racine après avoir tâté de mes boules de feu. Je ne rechigne jamais à partir à l’aventure, à rosser des ennemis de la Horde. Alors quand moi, Akshel, mage elfe de sang de mon état (ouais, personne n’est parfait), j’ai su que la légion ramenait le bout de son museau pour venir nous chercher des noises, j’ai pris mes clics et mes clacs pour embarquer sur les Îles Brisées, vous pensez bien…
Les sous-doués partent à l’assaut
L’assaut ne s’est pas vraiment passé comme prévu sur le Rivage Brisé. Pourtant, tout avait bien commencé. Nous étions alignés comme une brochette de murlocs, prêts à faire pleuvoir les enfers sur l’armée de la légion ardente. Nous avions même décidé de collaborer avec l’Alliance, c’est dire ! Acculé sur une crête, notre chef Vol’jin s’est salement fait tailler la panse, nous obligeant à signer la retraite. Les gars de l’Alliance, eux, ont également perdu leur tête couronnée dans la bataille. Et ils nous accusent de traîtrise, les sagouins ! Pour le deuxième assaut, plus propre, espérais-je alors, nous n’allions pas nous faire de cadeaux. Car même unis contre un ennemi surpuissant, nous sommes obligés de nous tirer dans les pattes. En même temps, qui peut tolérer la présence même des gnomes sur Azeroth ?
Note de la rédaction : Ici, Akshel évoque la bataille du Rivage Brisé, scénario instancié disponible près de trois semaines avant la sortie du jeu. Il sert aujourd’hui de prologue (non obligatoire) aux joueurs.
Entraînement difficile, guerre facile
Avant, quand on partait à la guerre, on y allait la tête baissée, sûrs de notre coup. Je me rappelle encore de l’assaut en Outreterre ou en Norfendre. On débarquait, on nettoyait tout et on repartait le sac rempli de loots en tout genre. C’était propre, net, sans bavure. Presque artistique. Pour les Iles Brisées, la chose s’est montrée plus compliquée. Convoqué à Dalaran, votre serviteur s’est pointé la fleur au fusil, le sac rempli de potions et de caleçons de rechange pour son long voyage. Mais avant de partir, Khadgar, le ponte du Kirin Tor, m’a demandé d’effectuer une toute autre mission : trouver ce qu’il a appelé une “arme prodigieuse”. Pour le coup, je me devais récupérer Felo’melorn, l’épée de Kael’Thas perdue dans la Citadelle de la Couronne de Glace à travers un scénario ma foi bien écrit. Une arme qui a changé pas mal de choses dans mon petit train train quotidien, j’y reviendrai plus tard.
Note de la rédaction : Legion ne débute pas par le débarquement dans la nouvelle zone, comme cela a été le cas avant. A la place, l’aventure commence par une longue introduction qui permettra aux joueurs de récupérer leur arme légendaire, qui les accompagnera tout le long de l’extension.
Mes compagnons d’aventure que je croise parfois sur les routes ont tous récupéré une de ces armes légendaires. Une arme par spécialisation, m’ont-ils dit. Par exemple, les voleurs spécialistes ont une quête à l’ambiance Pirates des Caraïbes pour mettre leurs paluches sur deux épées légendaires. Les paladins, eux, sont chargés de récupérer Porte-Cendre afin de propager la bonne parole à grand coup de tatanne dans la tronche. C’est sympa, ça change, et ça donne envie de tester d’autres spécialités. Mais l’heure n’est pas encore à la rigolade, on a des choses à régler avec les cornus de la légion ardente.
Note de la rédaction : Avec les armes légendaires, la respécialisation devient plus difficile, vous demandant de gagner de l’expérience pour chaque arme dédiée. Il faut donc bien choisir sa spécialité dès le début de l’extension.
Les non mages, ne soyez pas jaloux de notre beau hall de classe
Une fois la lourde lame en main, j’étais chaud comme le slip de Ragnaros pour débarquer sur les Iles Brisées. Là encore, j’ai dû ronger mon frein. Avant de rentrer pleinement dans le vif du sujet, je me devais encore de passer par mon hall de classe, ma nouvelle maison.
En Draenor, je n’avais pas fait semblant quand on m’avait demandé d’établir une base avancée. J’avais construit un vrai château, avec remparts, auberge, usine et de guerre et jacuzzi. Pour cette nouvelle guerre, les choses évoluent. Me voilà logé dans la Tour Pourpre de Dalaran. La grande classe. Le revers de la médaille, c’est que je partage ma piaule avec d’autres mages, qu’ils soient Horde ou Alliance. Pas que je n’aime pas mes collègues, mais je suis un type qui a besoin de sa petite intimité, voyez-vous.
Note de la rédaction : Les hall de classe sont l’une des grandes nouveautés de Legion. Remplaçant le fief, ce hall vous permet de progresser en compagnie des autres joueurs partageant la même classe que vous.
Néanmoins, je dois admettre que la direction a fait les choses bien. Sorte de fief amélioré, mon nouveau Hall de Classe, dont l’architecture est en adéquation avec mon rang de mage, me permet d’envoyer mes gus en mission ou de prendre de nouvelles quêtes liées à mon ordre. Fait intéressant, toutes les classes ont leur domaine. Les voleurs, que j’aime beaucoup pour leur côté fourbe, logent dans les égouts de Dalaran, tandis que ces guignols de démonistes ont établi leur QG dans leur monde démoniaque pour faire leur intéressant. En même temps, il faut pas trop leur en demander à ces escrocs.
Bon, ce n’est pas tout, mais j’ai une invasion à faire, moi.
[nextpage title=”Des îles loin de me les briser”]
Sur le papier, ma mission est d’une telle simplicité que même un gnome pourrait la comprendre : je me dois de récupérer les quatre piliers de la création, armes de destruction massive bien méchantes à utiliser contre les cornus de la légion. Mon nouveau terrain de chasse, aussi petit soit il, est composé de plusieurs régions bien distinctes (montagnes, forêts, plaines) avec chacune son histoire. En fait, les Iles Brisées, c’est comme la Corse, mais en plus dangereux. Et comme rien n’est facile, les piliers sont toujours compliqués à se procurer. Ne croyez pas que je ne vais pas devoir rouler sur des armées de mobs idiots pour accomplir ma tâche. Bon sang !
Note de la rédaction : Legion propose une montée de niveau (jusqu’au 110) non-linéaire. Il est ainsi possible de faire les zones dans l’ordre voulu et les monstres s’adaptent à votre niveau.
Les Îles Brisées, c’est la Corse en plus dangereux
Devant ce tableau, j’ai décidé de commencer par Tornheim. J’ai un petit contentieux à régler avec ces gros Vrykuls crasseux, voyez-vous. Pas besoin d’atteindre un niveau précis pour leur faire rôtir le museau, puisque chaque zone s’adapte automatiquement à ma force. Une manière de varier ma progression dans la montée de mes personnages secondaires et de soulager les serveurs, puisque tout le monde se répartit bien proprement sur le continent. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Blizzard n’a subi aucun souci majeur lors du lancement, même si j’ai deux ou trois fois serré les fesses devant un méchant lag.
Blizzard ne plaisantait pas en parlant de scénarisation à l’extrême. Ma progression se montre très liée au scénario, encore plus qu’auparavant. Chaque quête fait progresser l’intrigue, ajoute des détails à ma difficile tâche. En plus des vidéos venant ponctuer cette glorieuse avancée, de nombreuses petites séquences in-game rajoutent du sel aux quêtes. Blizzard a encore une fois amélioré sa formule pour mettre le scénario au cœur de son jeu, et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre.
Note de la rédaction : WoW est un MMORPG qui peut se savourer en solo. A la manière de Star Wars The Old Republic, Legion propose de suivre un scénario fouillé, loin des bêtes quêtes réalisées sans raison que proposait le jeu à sa sortie, en 2004.
Seul regret, ces satanés quêtes de bashing qui apparaissent à certains endroits, vous demandant de remplir une interminable barre de progression en effectuant des génocides de mobs en règle. Elles m’ennuyaient à Draenor, et il n’y a aucune raison de les apprécier aujourd’hui.
Note de la rédaction : Akshel parle ici des quêtes de zones, apparues avec Warlords of Draenor. Ces quêtes vous demandent de remplir une barre de progression en accomplissant plusieurs objectifs dans une zone donnée.
Me voilà donc bien parti pour purger les îles de ce qu’elles comptent de démons, de tribus barbares, mais également de loups, de sangliers ou de murlocs. J’aime bien tuer les murlocs, leur couinement est rigolo lorsqu’ils passent l’arme à gauche.
Histoire de faire avancer l’Histoire
Réaliser des épurations ethniques dans les règles, c’est bien, mais il ne faut pas oublier que c’est la légion ardente, mon ennemi. Parfois, je me suis vu rappeler à Dalaran pour me confier une mission spéciale. Je soupçonne mes patrons de juste vouloir me couper dans mon élan.
Des missions pour l’ordre des mages, afin de faire progresser la belle institution, ou directement confiées par Khadgar, afin de faire avancer le schmilblick. Des quêtes tellement bien scénarisées que je les attendais apparaître comme un gamin le matin de Noël. Blizzard a vu si grand pour cette extension, avec moult morts et coups de théâtre, que je soupçonne le fait que Legion nous raconte en réalité l’histoire de Warcraft 4.
Note de la rédaction : Legion propose quelques quêtes instanciées très centrées sur le scénario afin de faire grandement progresser l’histoire générale de l’extension.
[nextpage title=”La différence entre un bon et un mauvais chasseur de démon ?”]
A la place, je dois améliorer mon arme légendaire par plusieurs moyens, histoire de bien montrer qui est le patron sur les Îles Brisées, en y ajoutant des sortilèges (lootés ou donnés en récompense de quête) dans les emplacements prévus à cet effet ou en remplissant un arbre de compétences. L’arme n’est plus un objet plein, mais bien un second stuff que vous devrez compléter la goutte sur le front. De même, une deuxième barre d’expérience, spécialement dédiée à ma nouvelle lame chérie, a fait son apparition. Pour les deux niaiseux qui ne suivent pas au fond, cela permet bien entendu d’augmenter les dégâts que vous faites avec vos sorts. Et c’est important, les dégâts, surtout contre ces gros moches d’ally.
Note de la rédaction : Les joueurs garderont leur arme légendaire jusqu’à la fin de l’extension. Une arme à améliorer grâce à des objets ramassés lors de vos aventures ainsi et grâce aux points de puissance prodigieuse, via une deuxième barre d’expérience.
Donjons et dragons, beaucoup de donjons
C’est bien gentil de rouler sa bosse sur les terres paumées des îles brisées, mais il faut également nettoyer les donjons. Et ça, ça ne se fait pas tout seul. Alors que la simple évocation des instances à 5 de Draenor hérissent le poil de votre serviteur, les donjons des îles brisées le ravissent. Ils ont tout de même une autre tronche. Plus longs et surtout plus scénarisés, ils apportent un vrai sens à l’histoire globale. Plus question d’aller taper des gugusses juste parce qu’ils sont là, il s’agit bien de faire avancer la lutte contre la légion. Il arrive même que des ploucs du coin me demandent d’aller chercher tel ou tel truc ou tuer le vilain du moment dans ces endroits. Une scénarisation depuis l’extérieur qui avait disparu ces derniers temps. Une bonne chose pour l’immersion, croyez-moi.
Note de la rédaction : Legion propose 10 donjons à cinq joueurs ainsi que trois raids (10 ou 25 joueurs). Blizzard a annoncé l’arrivée prochaine de nouvelles instances situées à Karazhan dans le patch 7.1.
La salsa du démon
Terminons cette aventure avec nos amis chasseurs de démon. Ces opportunistes débarquent dans le train en marche, bien décidés à sauver nos miches. Certes, leurs quêtes de départ sont sympas. Certes, ils respirent une certaine classe avec leurs cornes et leur glaives pas pratiques. Certes, ils sont agréables à jouer. Mais par la barbe de Thrall, qu’est-ce qu’ils se montrent agaçants ! Il n’y en a que pour eux. Pas une minute sans en croiser quatre en se baladant dans n’importe quel trou paumé des îles, comme à la grande époque où les Chevaliers de la Mort sont entrés dans le rang. Et puis mince, quoi. Les bandeaux ce n’est plus à la mode depuis la campagne de l’Outreterre ! Faites un effort vestimentaire, bon sang !
Le PvP ? N’en parlons même pas. Classe pipée par excellence, il a relégué votre mage préféré au rang de meuble dans les champs de bataille. En espérant que le grand patron Blizzard donne un coup de balai à tout ça.
Note de la rédaction : Le Chasseur de Démons est une classe héroïque. Débutant au niveau 98, elle ne compte que deux spécialisation (Dévastation et Vengeance) et peut se joueur aussi bien en DPS qu’en tank.
On the road again
Vous arrivez à la fin de ce journal de bord. Par mes aïeux, j’aurais aimé vous en dire plus ! J’aurais aimé vous parler des graphismes, qui ont bénéficié d’un gros coup de jeune, des raids ou même des quêtes journalières qui ont complètement changé de trogne ! Legion est une extension massive, riche et surtout très réussie. J’aurai aimé m’étaler sur le sujet pendant encore une dizaine de pages ! Malheureusement, je dois vous laisser là. Un gnome est en train de prendre ses aises à quelques mètres de moi et j’ai la boule de feu qui me démange. Je dépose donc ce journal à la bibliothèque de Dalaran, en espérant qu’un jour, un aventurier le retrouve et découvre les sensations plaisantes du début de la campagne des îles brisées. Sur ce, bonne continuation sur les routes d’Azeroth ! Anu belore dela’na !
PS : Le gnome n’est maintenant plus qu’un tas de cendres, l’enfoiré.
Akshel, archimage de Lune d’Argent et Tirisgarde du Kirin Tor
World of Warcraft : Legion, déjà disponible, sur PC
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