Tout l’enjeu sera donc d’optimiser son parcours pour que la laine ne manque pas et qu’on puisse atteindre la prochaine étape. Il arrivera régulièrement que l’objectif soit bien en vue, mais que la laine vienne à faire défaut au dernier moment. Dans ces cas-là, notre héros n’a pas d’autre choix que de revenir sur ses pas en suivant son propre fil. Car si on ne fait pas attention, on passe par ci, on passe par là, et le fil passe avec nous, ce qui pose inévitablement problème à un moment ou à un autre. Le secret sera donc de trouver le chemin le mieux optimisé quitte à le refaire pour économiser les derniers centimètres nécessaires à la complétion des différentes portions d’un niveau. Certaines sections sont d’ailleurs uniquement basées sur la bonne gestion de la laine. Le joueur devra toujours garder à l’esprit que ses pas sont comptés.
Toutefois, la laine n’est pas qu’un fardeau, elle représente également le principal atout du petit Yarny. Appuyez sur la gâchette droite et il lancera un fil, tel un lasso. Il pourra ainsi se suspendre à des points d’attache indiqués à l’écran et se balancer pour atteindre des plateformes en hauteur. Il peut également utiliser ce lasso pour accrocher et tirer certains éléments du décor, pour déblayer le passage ou déplacer un élément qui peut s’avérer utile ailleurs.
Dernière mécanique d’importance, Yarny peut créer des ponts en liant des points d’attache pas trop éloignés. Il pourra ensuite s’en servir comme un trampoline, ou comme passerelle pour transporter des objets au-dessus de fossés. La synergie de ces mécaniques n’est pas vraiment naturelle, même si le jeu fait tout pour introduire ces notions en douceur. Elles sont simplement difficiles à intégrer. Les premiers chapitres du jeu peuvent ainsi paraître difficiles. On tâtonne beaucoup, on cherche à comprendre comment s’utilisent les deux gâchettes, on résout des énigmes sans trop savoir comment… Mais avec le temps, la gestion des capacités de Yarny devient bien plus instinctive. Le joueur entre alors dans « la zone ». Vous savez ? Ce moment où vous n’avez même plus besoin de réfléchir à une action pour que vos doigts l’effectuent pour vous. Ce moment où la notion de moyen disparaît de votre cerveau ce qui vous permet de ne plus réfléchir à comment faire une action. Vous la faites juste. Eh bien, cette « zone » met un peu de temps à venir avec Unravel. Mais une fois qu’elle est là, votre cerveau sera entièrement disposé à la résolution des énigmes et à la réussite de certains passages corsés.
[nextpage title=”La tête et les jambes”]
La courbe de difficulté du jeu se révèle assez étrange. Certains niveaux très difficiles arriveront très tôt dans le jeu avec des énigmes assez alambiquées qui pourraient provoquer des blocages frustrants chez certains. Puis, arrivé vers la moitié du jeu, c’est tout le contraire. Les énigmes laissent place à des phases de plateforme qui demanderont précision et réflexes. Pour un puzzle plateformer comme celui-là, c’est étonnant de ne pas voir une alternance entre les deux orientations au sein même des niveaux. Il en résulte quelques passages ponctuels particulièrement énervants, surtout quand il s’agit de bien gérer la physique de Yarny, pas désagréable, mais assez rigide malgré tout. Heureusement, le dernier tiers du jeu ramène un peu de calme dans tout ça et renouera avec les mécaniques du début tout en en réintroduisant une ou deux nouvelles.
L’histoire est quant à elle bien racontée, notamment sur la fin. Elle n’a rien d’exceptionnel, mais la mise en scène est subtile et ne tombe pas dans le tire-larmes. Yarny représente le fil de cette histoire et range les souvenirs comme on range la chambre d’un enfant. Ces mêmes souvenirs sont représentés au sein même des niveaux et il ne faudra pas bien longtemps au joueur pour comprendre où le jeu veut en venir. Le jeu dévoile sa conclusion au bout d’une demi-douzaine d’heures si vous jouez normalement, sans vous presser ni lambiner. Cependant, cela dépendra énormément de votre capacité à intégrer la physique un peu particulière de la laine et des énigmes qui en découleront. Et pour ceux qui en voudraient encore, il y a toujours les incontournables collectibles facultatifs à ramasser. Il y en a cinq par niveaux et il n’est vraiment pas aisé de tous les trouver du premier coup.
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