Entre 2021 et 2022 (soit en à peine un an), la part d’utilisateurs de trottinettes électriques capables de dépenser plus de 500 euros dans leur monture est passée de 8 % à 24 %. Il n’en fallait pas moins pour donner envie aux constructeurs qui trônent en tête des ventes de s’aventurer sur un terrain qui s’accompagne également de grosses exigences. C’est ce qu’a fait Ninebot avec la G2 testée précédemment sur le site, et c’est ce que vient faire Xiaomi avec son modèle Scooter 4 Ultra. Et ce, de fort belle manière.
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Design : le futur au pas de la porte
Oubliez les petites trottinettes, la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra en impose, tant sur le volume avec 1,20 m de long dépliée pour 1,26 m de haut (55 cm une fois pliée), qu’une largeur de guidon de 55 cm et un poids de 24,5 kg.
Le deck est entièrement recouvert d’un grip en caoutchouc facile à nettoyer (testé avec de la boue). La surface utile est énorme, avec 52 cm de long pour 17 cm de large.
La béquille inaugure un système de rotation inédit. Pas d’effet ressort. Pourquoi pas ? Il faudra l’accompagner avec le pied jusqu’au bout.
Notez que cette Scooter 4 Ultra culmine à 20 cm de haut. Et oui, les suspensions impliquent de grandes responsabilités plus de hauteur.
Une grande trottinette est forcément plus haute sur pattes qu’un petit chien.
Le cintre (ou le guidon) de 55 cm permet une bonne prise. On regrette l’absence de clignotants sur les côtés comme sur la Ninebot G2.
L’accroche reprend le système à double sécurité des modèles précédents. Elle ne demande aucun effort et l’on ne ressent aucun jeu dans la potence.
L’écran de contrôle est toujours aussi illisible en plein jour et avare en informations (telles que le pourcentage de batterie restante ou les kilomètres parcourus). Le feu avant manque de puissance et n’est pas assez diffus. Le feu arrière fait bien son travail.
Ce sont surtout les suspensions qui détonnent. Un système à double bras à l’avant comme à l’arrière. Nous verrons dans la partie conduite que c’est un régal.
On termine par les câbles, presque tous intégrés, et les pneus 10 pouces tubeless aux moyeux pleins. Le premier renferme un frein à tambour et le second, le moteur de 500 W.
Le design de cette Xiaomi Scooter 4 Ultra ne laisse pas indifférent. Elle est jolie. Théoriquement, les goûts dépendent de chacun, mais aucune personne croisée durant l’essai n’a été insensible à son charme. On pourrait se dire qu’il s’agit de ses suspensions qui la positionnent haute, ou de son gris métallique du plus bel effet. Mais c’est surtout un design épuré qui tranche radicalement avec l’aspect Mad Max d’autres marques. Une impression de sérieux se dégage, ce qui contribue à rassurer le client.
Caractéristiques principales
- Moteur de 500W à l’arrière (propulsion) qui pousse à 940W en crête
- Batterie de 12000 mAh en 47V
- Dimensions dépliée : 126 cm (hauteur) x 55 cm (largeur du guidon) x 120 cm (longeur)
- Dimensions pliée : 54,5 cm (hauteur) x 55 cm (largeur du guidon) x 120 cm (longueur)
- Hauteur du deck : 20 cm
- Pneus 10 pouces tubeless avec gelée anti crevaison
- Connection à l’application Xiaomi Home via bluetooth
- Freinage à l’avant via un tambour associé à un freinage magnétique sur le moteur situé sur la roue arrière
- Temps de charge : 5,5 heures (10%-60% en 2h45)
- Autonomie : minimum 32 km en mode S+ avec 110 kg sur la trottinette, par environ 10°C sur un parcours mixte
Une facilité de conduite pour tous
Et c’est là le gros point fort de cette trottinette : elle est parfaite comme première itération dans l’univers des déplacements en trottinette. Là où la G2 demandait un minimum d’expérience, cette Xiaomi a pu être conduite par des débutant(e)s, pour lesquels seule la hauteur a été la (légère) difficulté à appréhender.
Comme on ne le voit pas ici, cette hauteur et les suspensions permettent de sauter des trottoirs. Je suis allé jusqu’à 3 marches soit l’équivalent de 45 cm en étant lancé à 25 km/h et c’est passé avec la plus grande des douceurs.
Au risque de me faire critiquer dans les commentaires, sachez que le deck entièrement recouvert d’un grip et bien large peut parfaitement accueillir un enfant. Oui, c’est illégal. Mais faites un tour à la sortie des écoles et vous verrez que cette pratique est courante. Alors notez toutefois qu’un passage en mode “D” est préférable pour adoucir au maximum la transition immobile-mobile de la trottinette. D’autant qu’on roule rarement à plus de 10 km/h dans cette configuration.
Basket plate de taille 45 1/3 pour donner une idée de la taille du deck.
La pluie n’a pas été un problème non plus. Les pneus adhèrent très bien à la route. Le frein à tambour, positionné à l’avant, n’a jamais bloqué la roue, même sur un freinage appuyé en descente. Il est aidé par le frein magnétique du moteur situé sur la roue arrière. Toutefois, et comme pour la Ninebot G2, il est préférable de régler le frein magnétique au maximum (rang 3).
La potence place le guidon à 106 cm du deck et n’est pas réglable en hauteur. Une hauteur qui convient parfaitement aux humains (et non-humains d’ailleurs) de 1,60 m à 1,90 m. Toutefois, un ami dépassant 1,90 m n’a pas ressenti de gêne au niveau du dos. Il avait tout de même les bras un peu bas.
Une puissance suffisante
La puissance n’est pas encore parfaite pour les portions très raides. Mais avec mes 110 kg dessus, elle a pu grimper les 2 km d’ascension à 15 % à 25 km/h avant de descendre à 18 km/h pour gravir les 750 m à 25 % d’inclinaison restants. Les 42 V font une bonne différence avec les 36 V habituels.
Jusqu’à 900W uniquement dans la roue arrière, de quoi s’amuser à “drifter” sur les surfaces glissantes (comme la terre humide ou le sable).
Mais tout n’est pas idyllique. La trottinette se bride à 30 km/h en descente. Pourquoi pas, même si la concurrence ne le fait pas. Question de sécurité probablement. En revanche, le BIP BIP incessant pour vous forcer à freiner et passer juste sous les 30 km/h, c’est NON !
Évidemment, cette autonomie est basée sur un usage en mode S+. Il fait partie des 4 modes proposés :
- Un mode Marche limité à 6 km/h
- Un mode “D” limité à 20 km/h avec une accélération très douce (idéal pour transporter un petit passager sur des voies fermées à la circulation)
- Un mode “S” qui pousse à 25 km/h mais progressif
- Un mode “S+” limité aussi à 25 km/h mais offrant une accélération plus franche
Trop de vibrations malgré les suspensions pour être réellement tranquille à une main.
Si vous débutez, habituez-vous d’abord au mode “S” avant de choisir “S+”. Vous y gagnerez en stabilité.
Des suspensions bénéfiques
Les suspensions sont géniales. Pour les habitués des super trottinettes, ça n’a rien de nouveau. Mais ils ne sont pas concernés par cette Xiaomi. En revanche, pour les utilisateurs de trottinettes abordables, c’est un régal. Identiques à l’avant et à l’arrière, l’amortissement est ni trop ferme, ni trop tendre. Encore une fois, les 110 kg n’entament pas l’intégralité du débattement. Mais l’amorti est suffisamment souple pour rester agréable lorsqu’une personne de 50-60 kg est dessus.
Les enchaînements dans les virages prennent une autre saveur. Oubliez l’époque de la M365. Nous sommes désormais face à une véritable nouvelle génération de trottinettes.
Pour info, j’ai sauté quelques marches et trottoirs avec. 110 kg retombant d’un coup sur le deck. Aucun souci, aucune vibration. J’étais agréablement surpris.
Vous voyez le tremplin en face…
La hauteur du deck permet de monter et descendre les trottoirs sans ressentir le moindre choc. Et pour l’essai, je n’y suis pas allé de main morte. Avec 110 kg et la gravité à une hauteur de 45 cm, il y a de quoi écraser un sanglier. Ou presque.
Totalement adaptée à la pluie
Comme pour la Ninebot G2, la Xiaomi 4 Ultra a été stockée sous la pluie et dans le froid. Elle a essuyé les rafales de pluie qui ont sévi en Île-de-France ces derniers jours. RAS. Tout fonctionne parfaitement. Et mon incursion dans les routes de terre du Parc de Sucy-en-Brie n’a pas posé de souci non plus. Attention toutefois à la boue qui peut s’accumuler entre le pneu et le garde-boue.
Stockée dans le balcon, le modèle de prêt a essuyé les nombreuses averses sans conséquence.
Tenue de route et freinage
La tenue de route est vraiment parfaite. Les pneus sont une nouvelle itération des 10 pouces, tubeless, avec gelée anti-crevaison et ils ont vraiment assuré côté grip. Y compris en descente dans un freinage appuyé sur sol mouillé. Aucun blocage de la roue avant. J’ai été jusqu’à bien pencher pour tester l’adhérence des côtés jusqu’aux flancs et c’est un sans-faute.
Unpopular opinion : le frein à tambour surclasse le freina à disque hydraulique (plus progressif, plus endurant, moins cher). Et celui de la Scooter 4 Ultra est très efficace.
Comme sur la Ninebot G2, le freinage uniquement sur la roue avant impose de régler le freinage magnétique au maximum (3 positions possibles, réglez sur 3). Ce sera largement suffisant pour stopper 120 kg d’humain et 24,5 kg de trottinette lancés à 25 km/h.
Autonomie et charge
J’ai parcouru au minimum 32 km en une charge. C’est la distance que vous parcourrez quoi qu’il arrive. Un score réalisé avec une température oscillant entre 10°C et 15°C, mes 110 kg dessus, et sur un tracé comportant quelques montées sympathiques.
Évidemment, tout ce qui monte redescend et le surplus de consommation en montée est souvent récupéré en partie en descente. Dans le sens où vous consommez moins d’énergie qu’en roulant sur du plat (merci la gravité).
La puissance est constante jusqu’à 30 km, ensuite elle diminue. Il devient alors compliqué d’atteindre les 25 km/h ou de gravir un léger dénivelé. À 3% restant, la trottinette se bride et un pictogramme rouge apparaît sur l’écran illisible en plein jour.
Le genre de monté qui a réussi à pousser le moteur à son maximum avec une vitesse finale de 18 km/h.
Pour la recharge, comptez un peu plus de 5 heures pour une charge complète, soit de “0%” (car ce n’est jamais vraiment 0) jusqu’à 100%.
La charge de 10% à 60% se fait en 2 heures 45 minutes.
C’est le point à améliorer. La charge rapide n’est pas encore au programme des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) visiblement. L’autonomie compense un peu cette lacune.
Application
L’application Xiaomi est assez limitée. L’interface est claire et on y trouve les informations habituelles comme le kilométrage parcouru. Dommage qu’un enregistrement soit obligatoire, mais cela permet d’avoir un suivi et de partager nos informations avec la marque.
Il est possible d’accéder à un historique des trajets.
La Xiaomi n’embarque pas de traceur GPS. Cependant, on peut la verrouiller avec l’application en faisant glisser un curseur virtuel. Dès que la Scooter 4 Ultra est touchée ou simplement effleurée, elle se met à sonner pendant quelques secondes, avec un volume croissant. Cette fonction existe depuis les M365 (c’est dire si ça date). Il est nécessaire de laisser la trottinette allumée, elle se met ensuite en veille.
Verdict
Les trottinettes ne sont plus des gadgets. On l’avait déjà remarqué avec la Ninebot G30 Max ou, dans un autre registre, les Dualtron, Kaboo Mantis et Nami. La Ninebot G2 que nous avons récemment testée peut être le parfait véhicule urbain. La Xiaomi Scooter 4 Ultra enfonce le clou. La batterie en 47V apporte un véritable plus en matière de couple et de puissance. Le contrôleur fait un travail remarquable avec une progressivité à l’accélération qui force le respect. La linéarité de celle-ci sera parfaite pour les débutants. C’est d’ailleurs le gros point fort de cette trottinette.
Elle est capable de rouler tous les jours, quelles que soient les conditions météorologiques : pluie, jour, nuit, froid, chaud. Et elle s’adresse à tous, des débutants aux utilisateurs confirmés qui cherchent un engin capable de jouer le rôle de véhicule “maison-boulot”. Le prix de 999 euros doit être relativisé compte tenu des prestations offertes. C’est un prix qui reste similaire à celui d’un vélo à assistance électrique bas de gamme.
Cependant, il reste un point important : l’encombrement. Avec un poids d’environ 25 kg et un volume conséquent, la Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra est impossible à emmener dans les transports en commun. De plus, il est nécessaire d’avoir un moyen de la transporter chez soi, car la batterie n’est pas amovible. Monter les marches avec cette trottinette est un défi et son encombrement rend l’exercice périlleux. Le poids est d’ailleurs un problème car elle s’adresse principalement à ceux qui vivent en ville, souvent dans des métropoles où les bâtiments sont rarement équipés d’ascenseurs.
Où l’acheter ?
La trottinette électrique Xiaomi Electric Scooter 4 Ultra est disponible dès maintenant au prix de 999 euros.
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Très bon test ! Du coup, pkoi cette note en dessous de la Ninebot G2 MAX ? Elle semble mieux d’après le test non ? Du moins équivalente. J’hésite encore entre ces 2 modèles (j’ai un G30 MAX depuis 3 ans).
Cette trottinette est juste magnifique
Super resume ! Merci pour ces informations !
Une question, est-elle debridable comme les generations precedente pour atteindre plus de 25km/h ?
Merci
Trop cher
Elle n’est pas assez puissante. Pas assez autonome. Le prix de 1000€ est injustifié compte tenu de la concurrence.
Il y a des trotinettes de 60v 5kw avec 100km d’autonomie pour 1300€. Qui va mettre 1000 balles dans une EV10k max (450€) à peine un peu plus évoluée ? 500-600€ elle aurait cartonné. 1000 balle ce sera un bide sidéral
C’est surement une impression. La G2 a été utilisé dans un contexte plus utilitaire. J’ai fait plus de balades avec la Xiaomi. Mais la G2 fait mieux à tous les niveaux pour moins cher. Même en terme de finition, résistance, qualité de fabrication, la Ninebot est meilleure.
T’as un exemple de trottinette en 5kW 60V à 1300 euros TTC ? je suis curieux pour le coup et intéressé.