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Test trottinette électrique Ninebot Segway Max G3 : le max des fonctions pour le prix

Avec la ZT3 Pro, Ninebot avait surpris son monde, mais avait placé le curseur du côté radical. La Max G3 prétend corriger le tir en proposant une trottinette électrique plus accessible et encore mieux équipée, le tout sous la barre des 900 euros. Pari réussi ?

Ninebot a de l’ambition pour le marché de la trottinette électrique grand public. La Max G3 n’est pas qu’une référence. Elle est la descendante de la G30 Max, un engin lourd, endurant et presque indestructible (qui avait son groupe Telegram et sur lequel votre serviteur a passé de longs moments à bidouiller), ainsi que de la Max G2. Cette dernière avait orienté la gamme vers plus de confort avec l’arrivée de suspensions réglables à l’arrière. Pour la Max G3, le constructeur chinois a poursuivi dans cette voie en concevant une trottinette ultra-confortable et endurante. C’est ce que nous allons voir.

Ninebot Max G3
© Jérémy FDIDA

Caractéristiques techniques

  • Moteur 700 W nominal et 2000 W en crête situé sur la roue arrière
  • Double frein à disque mécanique avec étriers à doubles pistons
  • Contrôleur de traction (TCS)
  • ABS
  • Roues 11 pouces tubeless avec gelée anticrevaison
  • Feux diurnes LED et éclairage 6 W
  • Clignotants
  • Fourche suspendue à l’avant (doubles suspensions hydrauliques)
  • Doubles suspensions hydrauliques à dureté réglable à l’arrière
  • Étanche IPX6 (qui a impliqué l’emplois de nouveaux outils de mesure)
    Batterie 597 Wh en 46,8 V
  • Chargeur rapide intégré au deck (la charge de 0 à 100 % est réalisée en 3 heures)
  • Chargeur rapide supplémentaire en option réduisant le temps de charge total à 1h30
  • Écran TFT couleur
  • Compatible Find My d’Apple
  • Poids : 24,6 kg (24,4 kg mesurés)
  • Autonomie : 49 km réels en mode sport avec 4 démarrages « boost »
  • Prix : 899 euros

Design : le futur, c’est maintenant !

La Max G3 est imposante. Bien plus que ses aînées. Le deck trône à 23,7 cm du sol. Les dimensions ne sont pas en reste. Le guidon déplié trône à 1,30m de hauteur, soit 1 m environ par rapport au deck. Le guidon, incurvé, mesure 59 cm de large. Quant à la longueur, elle atteint 1,23 m (mesurés contre 1,22 indiqués).

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La hauteur est liée aux suspensions. © Jérémy FDIDA

Les artifices inspirés de la gamme P confèrent à l’engin un cachet sportif. En témoigne l’arche de roue à l’avant, qui permet de soulever les 25 kg de l’engin à bout de bras. Vous seriez tenté d’y attacher un antivol, mais le support est vissé, ce qui le rend facile à retirer. Sous ce cache qui donne du… cachet (désolé), se trouve une fourche suspendue à système hydraulique, une première dans cette gamme de prix.

Le deck intègre le transformateur de charge (nous y reviendrons). Il y a donc un connecteur femelle à trois broches dissimulé. Le matériau gris rappelle celui des avions de chasse.

Essai Ninebot Max G3 56
© Jérémy FDIDA

À l’arrière, le garde-boue est accompagné de deux amortisseurs réglables, comme sur la Max G2. Une clé permet d’ajuster la dureté entre « soft » et « hard ». À vous de régler selon vos préférences et votre poids.

Le deck est large. Moins que celui de la ZT3 Pro, mais bien suffisant pour y loger une paire de pieds taille 45 chaussés de baskets.

Ninebot Max G3 4
© Jérémy FDIDA

Le guidon arbore des clignotants, ce qui devient une habitude. Il est également équipé d’un double éclairage de toute beauté. Le premier est une bande de LED servant de feu diurne, et le second un phare de 6 W à inclinaison variable.

Le système de pliage a été revu depuis la ZT3 Pro. Désormais, il tient sur le crochet. Tant mieux. Notez que la trottinette s’éteint automatiquement lorsque vous la pliez. Bon point (et assez inattendu, avouons-le), le poids est parfaitement réparti entre l’avant et l’arrière une fois la Max G3 pliée. Il suffit de passer la main sous l’encoche, et c’est équilibré.

Le contrôleur est identique à celui de la ZT3 Pro. Inspiré de l’univers moto, il est utilisable avec des gants d’hiver… de moto. Les touches manquent un peu de relief, mais ça reste acceptable. Le bouton rouge est personnalisable : nous y avons attribué les feux de détresse, pratiques lors de la circulation en interfile.

La finition est excellente. Le plastique, de bonne facture, rehausse une structure solide et paradoxalement légère. Enfin, légère pour un engin aussi volumineux. Toujours pas capable de prendre les transports en commun et difficilement les escaliers. Malgré son poids bien plus contenu que celui de la ZT3 Pro, et plus léger que ce à quoi nous nous attendions avant de la porter, la Ninebot Max G3 trouvera difficilement sa place dans un wagon. Ce sont surtout les escaliers entre les stations qui seront un chemin de croix. Pour les personnes résidant dans un immeuble sans ascenseur, ce sera costaud. Attention à ne pas vous faire mal au dos.

Un bel écran couleur bien exploité

Ninebot inaugure un bel écran couleur qui affiche des informations utiles. À commencer par l’heure. Mine de rien, celle-ci est plus précieuse que l’indication de vitesse (limitée à 25 km/h). Sont également affichés l’autonomie restante en temps réel, les kilomètres parcourus, le pourcentage de batterie et le TCS, s’il est activé. Cet écran peut aussi servir à la navigation, moyennant une option payante que nous n’avons pas eu le loisir d’essayer. L’affichage est propre, lisible, même en plein pseudo-soleil (ce dernier ne daignant plus poser ses rayons en Île-de-France).

Conduite : c’est doux et facile, quoi qu’un poil ferme

La Max G3 est haute, nous l’avons déjà mentionné plus haut. Cela nous place au-dessus des rétroviseurs des véhicules en circulation, un point très positif. Cette hauteur permet de voir plus loin et donc d’anticiper. La Max G3 se veut être un véhicule à part entière, capable de remplacer la voiture, le vélo et, surtout, les transports en commun.

Confort et suspensions

Les suspensions sont un régal. À l’arrière, il faudra réduire la dureté de 30 % pour un poids de 100 kg, si vous aimez que la vie soit tendre. Sinon, ce sera en fonction de votre obédience sportive. Nous avons pu sauter deux marches sans rien casser. La construction est sérieuse, et les amortisseurs hydrauliques ne sont pas là pour faire joli.

Essai Ninebot Max G3 92
© Jérémy FDIDA

Un système connecté, car le temps c’est de l’argent

Ninebot a rendu ses trottinettes connectées depuis un bon moment. Elles sont verrouillables électroniquement, mais le petit plus vient du déverrouillage par UWB : le smartphone dans votre poche suffit à allumer la trottinette.

Une puissance présente mais gourmande

À l’annonce des 2000 W en crête, il y a de quoi paniquer. Pourtant, la Max G3 reste sage, tant qu’on n’active pas le mode Boost, trop violent et, entre nous, inutile. Pas la peine de démarrer en insufflant 2000 W dans la roue arrière pour faire un wheeling. D’ailleurs, la batterie est désormais en 48 V (contrairement au vélo, la trottinette n’est pas limitée en puissance, alors autant augmenter le débit du jus). Cela a plusieurs conséquences.

D’abord, la trottinette s’affranchit allègrement des montées à 15 %. Par allègrement, comprenez que notre trajet de test, qui s’étend sur un dénivelé de 6 km ne cessant de prendre de l’angle, ne l’a pas échaudée, lui permettant de maintenir les 25 km/h jusqu’en haut de la pente. Nombreuses sont les trottinettes dont la puissance s’écroule dès que ça grimpe un peu.

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2000 W à la roue arrière, ça pousse ! © Jérémy FDIDA

Afin de titiller la bête, nous avons réalisé plusieurs départs arrêtés au milieu de pentes plus ou moins raides. Propulser 100 kg de rider et de matériel n’est pas une mince affaire. Sans mode Boost, il n’a fallu que 5 secondes à la trottinette pour atteindre les 25 km/h. En mode Sport, vous passez sous la barre des 4 secondes. Et si vous souhaitez vraiment côtoyer la mort, le mode Boost permet le 0-25 km/h en moins de 2 secondes.

Mais tout n’est pas parfait. Une fois la barre des 40 % d’autonomie restante franchie, la puissance baisse d’un bon cran. Le cap des 20 % devient nettement plus critique. Dès lors, les dénivelés se négocient à 18-20 km/h, et l’accélération prend son temps. Dommage, car à 20 %, en hiver, vous n’aurez parcouru que 17 km. Rien d’illogique là-dedans, puisqu’il faut bien alimenter 2 kW.

Un freinage presque parfait

Le freinage et la faculté à bloquer la roue lors de l’arrêt étaient le point faible de la ZT3 Pro, un défaut que plusieurs d’entre nous avaient signalé. Ninebot a revu sa copie, et la Max G3 se montre plus progressive sur ce point. Nous regrettons un peu l’absence de freinage hydraulique, mais pour moins de 1000 euros, on ne peut pas tout avoir.

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Les étriers sont à double piston. © Jérémy FDIDA

D’autant que les étriers à double piston permettent de passer de 25 km/h à 0 km/h en 3,9 mètres en moyenne (sur plusieurs freinages, le moins bon ayant donné 4 mètres). Et cela, en s’aidant du frein magnétique. Sans lui, il faut rajouter 30 cm. Si toutefois un sol glissant provoque un blocage, l’ABS vient régler le problème. Donc, vraiment rien à signaler sur ce point.

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Plus progressifs que la ZT3 Pro, les freins de la Max G3 sont également plus rassurants. © Jérémy FDIDA

Les manettes de freins sont progressives. Courtes, elles tombent sous l’index et le majeur. Mais il faut tout de même de grandes mains (taille M) pour les utiliser confortablement.

Essai Ninebot Max G3 25
© Jérémy FDIDA

Maniabilité : le braquage n’est pas son fort

Le rayon de braquage de la Max G3 est important. Ajoutez le poids, et vous obtenez une trottinette peu maniable à pied. Le deck est haut. C’est mieux que sur la ZT3 Pro (qui était une corvée sur ce point), mais ça reste délicat tout de même. La béquille est également discutable : trop courte, trop fine, sans travail sur l’extrémité (qui risque de rayer votre sol au passage). Bref, à l’arrêt, ce n’est pas génial.

En revanche, sur la route, c’est une autre limonade. Elle est agile, maniable. Le large deck permet de bien s’appuyer, et elle se montre également très stable.

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© Jérémy FDIDA

La suspension hydraulique à l’avant absorbe les chocs correctement, bien qu’un peu plus d’amorti aurait été le bienvenu. L’arrière est exempt de défaut. Le guidonnage est contenu. Vous pouvez rouler à une main sans problème.

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© Jérémy FDIDA

Petite mention pour le contrôleur (poignée d’accélération) qui offre le choix entre la gâchette et la poignée.

Autonomie : 24 km en hiver et une charge très rapide

L’autonomie est correcte. Avec 28 km en hiver par temps (très) froid (départ à 6 h du matin par -2 °C), la Max G3 pourra servir de véhicule de déplacement urbain quotidien. Cependant, nous avons décidé de ne pas retenir cette valeur. En effet, sous les 15 % d’autonomie, la puissance est trop éloignée de celle promise. Nous avons donc retenu 24 km (d’où cet intertitre), ce qui est déjà très bien compte tenu des conditions.

Mais là où Ninebot a fait fort, c’est sur la recharge. Famille Max oblige, le transformateur est intégré au deck. Un simple câble à trois broches permet de recharger la trottinette. Pratique pour en garder un au bureau et un chez soi (ça se trouve partout). Ce câble permet une recharge complète en 3 h théoriques. Dans la pratique, nous avons mis 2 h 46 en commençant à 7 % et 3 h 04 en partant de 0.

Les plus observateurs auront remarqué un connecteur en bas de la colonne de direction. Il s’agit d’un second port de charge, permettant, au choix, d’y relier une batterie amovible ou un chargeur rapide. Les deux chargeurs branchés réduisent le temps de charge de 50 %. Nous n’avons pas pu essayer, donc nous ne confirmons pas ces chiffres. Néanmoins, Ninebot n’ayant pas menti sur la recharge standard, il n’y a pas de raison de douter. Reste à justifier l’achat d’un chargeur supplémentaire pour repartir après 1 h 30 plutôt que 3 h.

Les charges de trottinettes prennent habituellement 6 à 8 heures pour de telles capacités. Avoir réduit à 3 heures le temps d’attente est idéal. © Jérémy FDIDA

Une application complète

L’application (gratuite) est identique à celle de la ZT3 Pro. Vous disposez d’un tableau de bord gyroscopique (l’écran compense les vibrations). Il indique la vitesse, l’énergie dépensée et celle récupérée. Avec le nouvel écran, ce compteur devient désormais inutile.

L’application offre une flopée d’options ainsi que la compatibilité Find My d’Apple. Toujours rien pour Android pour le moment. C’est depuis les menus que vous activerez (ou non) l’éclairage diurne ou automatique, réglerez l’attribution de la touche rouge, le contrôle de traction, le bruit des clignotants… Bref, c’est elle qui vous permettra de paramétrer votre trottinette. Nous l’avons déjà décrite longuement dans l’essai de la ZT3 Pro.

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© Jérémy FDIDA

Notez que le service de guidage sur l’écran est payant et n’était pas disponible lors de l’essai. Dommage de ne pas avoir fait un screen monitoring de Maps.

Verdict : une excellente trottinette qui vaut son prix

Investir 900 euros dans une trottinette, ce n’est pas rien. C’est d’ailleurs plus du double du panier moyen. Mais à ce tarif, Ninebot a soigné tous les aspects de son modèle : de la finition aux performances, en passant par la charge rapide et les aides à la conduite. Rien n’a été mis de côté. Reste le poids, encore significatif. Mais c’est le prix à payer pour allier confort et endurance.

Ninebot Max G3 10
© Jérémy FDIDA

 

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Notre avis

L’année 2025 promettait d’être riche, et la Ninebot Max G3 ouvre le bal de bien belle manière. Il n’y a pas grand-chose à redire, si ce n’est que le poids et l’encombrement restent conséquents, et que la puissance décline une fois la barre des 20 % d’autonomie franchie. Pour le reste – confort, fonctions embarquées, qualité de l’écran, amortissement, finition et conduite – on tient ce qu’il se fait de mieux sur le marché à ce tarif.
Note : 9  /  10

Les plus

  • Finition exemplaire
  • Performance redoutable
  • Confort et facilité de conduite
  • Nouvel écran très bien exploité
  • Charge en 3h

Les moins

  • Maniabilité à l'arrêt
  • Poids encore un peu élevé
  • Pas adapté au multimodal
  • Baisse de puissance sous les 20% de batterie
  • Autonomie un peu juste

Mode