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Test trottinette électrique Ninebot KickScooter MAX G2 : le retour de la reine

Il y a quelques années, Ninebot avait fait sensation, littéralement, en proposant la G30 Max, un modèle puissant, endurant et très bien équipé pour un prix décent et un poids important. Cette G30 Max a connu une version II, qui n’était en réalité qu’une mise à jour mineure. Presque une demi-décennie plus tard (oui, 5 ans), le nouveau modèle voit enfin le jour.

Désormais, la concurrence est féroce, surtout dans la gamme de prix juste en dessous de 1 000 euros. Les propriétaires et utilisateurs de trottinettes sont de plus en plus enclins à débourser cette somme en échange d’un engin mieux construit, utilisable sous la pluie, doté d’une grande autonomie et, si possible, avec quelques options supplémentaires. La KickScooter MAX G2 est-elle en mesure de répondre à ces critères ? Attention, spoiler : oui, et même bien plus encore. Cependant, cela vient avec une concession : le poids, justement.

Le modèle testé est un modèle de présérie prêté par Ninebot. Veuillez noter que la version commercialisée bénéficiera de mises à jour.

Design

Pour maintenir un prix inférieur à 900 euros, Ninebot a opté pour de la “récupération”. La KickScooter MAX G2 reprend l’affichage, le système de fixation de la potence, les connecteurs du deck et les feux du modèle précédent. Il n’y a rien de mal à cela, sauf peut-être pour l’affichage, qui est peu lisible en plein soleil et dont l’indication d’autonomie est imprécise (il y a 5 barres et non un pourcentage exact). Toutefois, cet affichage peut être complété par votre smartphone et surtout son écran, grâce à une application dont nous parlerons plus loin.

La grande nouveauté est l’ajout de suspensions : une monobras hydraulique à l’avant et une double-bras à l’arrière, avec un amortissement réglable. Cela entraîne une augmentation du poids : la G2 pèse 24 kilos ! Il y a également une prise de hauteur, légèrement déstabilisante pour les “riders” habitués aux trottinettes plus basses.

Il y a aussi une légère augmentation de la longueur par rapport à l’ancien modèle.

Le guidon est désormais plus large et intègre des clignotants à ses extrémités. Ces clignotants sont accessibles via un bouton dédié.

Au passage, on bénéficie également d’un bouton dédié au klaxon. Dommage que ce dernier soit quasiment inaudible.

Une fois pliée, la trottinette peut être rangée dans un coffre de voiture. Dans cet exemple, il s’agit du coffre d’un SUV avec un volume de 610 litres.

Caractéristiques principales

  • Sur le papier, la Ninebot G2 annonce offrir 450W de puissance (et 900W maximum en crête).
  • La batterie a une capacité de 551 Wh (15 300 mAh).
  • Les pneus de 10 pouces sont tubeless avec une couche de gelée.
  • La trottinette pèse 24 kg avec le plein d’électrons et le même poids la batterie vide.
  • Il faut compter 6 heures pour la charger entièrement.
  • Il faut 4h30 pour passer de 20% à 100%.
  • La norme IPX5 permet de rouler sous la pluie.
  • Côté dimensions, elle mesure 1210 x 570x 1264 mm dépliée et 1210 x 570 x  605 mm pliée.
  • Une suspension monobras hydraulique à l’avant complète une suspension double bras  à ressort à l’arrière.
  • Les clignotant sont intégrés aux extrémités du guidon.
  • Une batterie secondaire vient alimenter un traceur GPS intégré.
  • La trottinette est compatible “Find My” sur iOS, mais rien sur Android pour le moment.

Conduite : un régal

La partie la plus cool de l’essai, avouons-le. Mais il faut savoir que nous avons eu droit à une version un peu spéciale : elle est arrivée aux normes US, c’est-à-dire limitée à 32 km/h. C’était vraiment agréable à utiliser, sur voie privée évidemment. Cependant, nous devions rester professionnels. Comme la mise à jour ne pouvait pas encore être effectuée, nous avons bridé la trottinette à 25 km/h. Les résultats d’autonomie sont donc établis sur une base de 25 km/h. Tous les types de terrains ont été explorés lors du test.

Cette KickScooter MAX G2 est un vrai plaisir à conduire. La suspension arrière à double bras est un peu trop souple pour les 100 kg de votre testeur. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’elle est réglable, avec les mentions “soft” et “hard” apparentes. Notez qu’il faut démonter la roue arrière pour y accéder, et cela s’avère très simple.

À l’avant, la suspension hydraulique vient soulager ce pneu tubeless de 10 pouces. Les chocs sont bien mieux absorbés que sur l’ancienne trottinette qui n’en avait pas, ce qui est logique. Mais ils sont également mieux encaissés que sur ma E45 de Ninebot, qui possède une suspension qui n’amortit pas grand-chose.


En haut la G2, en bas l’E45.

L’ensemble formé par les suspensions, le design et les pneus permet de rouler avec une douceur très agréable. Les pavés s’effacent sous les roues et les imperfections disparaissent. C’est comme rouler sur une guimauve. En matière de confort, cela se situe à des années-lumière de la G30 Max et bien au-delà de la majorité des propositions du marché. Il faut se tourner vers les Dualtron, au minimum deux fois plus chères, pour obtenir un amorti similaire.

Notez que l’avant reste bien collé à la route, notamment grâce à la suspension hydraulique qui maintient la roue en contact permanent avec le sol. Cela se traduit par une réduction des phases où la roue “flotte” dans l’air.

Le guidonnage est pratiquement inexistant. On peut rouler à une main et, si votre équilibre le permet, sans les mains en ligne droite.


En conduisant à une main, sous la pluie, tout en prenant une photo du compteur (sur une zone entièrement fermée, à l’abri des piétons et des voitures. Ne reproduisez pas cela chez vous, vous manquerez probablement d’espace).

Notez que la surface du deck est judicieusement répartie entre une largeur suffisante pour prendre de l’angle et une longueur qui permet une position en “T” avec un pied le long du deck et l’autre perpendiculaire à l’arrière.


Notez la surface restante malgré celle occupée par ce pied de taille 45 baignant dans une tongue Lidl en collab avec une chaussette Puma.

Passons maintenant aux défauts : le freinage est identique à celui de la G30 Max. Si les 19 kg de l’ancienne version pouvaient être gérés par le frein à tambour intégré à la roue avant, les 24 kg de celle-ci sont déjà plus difficiles à arrêter. Ajoutons les suspensions qui engendrent un peu d’inertie, et on se retrouve avec des distances légèrement plus longues lors des freinages d’urgence. Afin d’ajouter un peu de rigueur scientifique, nous avons mesuré la distance de freinage : 11 mètres pour freiner la trottinette lancée à 25 km/h, en ligne droite et sur route plane.


Comptez 10,5m exactement pour un 25km/h => 0 km/h

(ndlr : afin de pousser l’essai, nous avons testé le freinage lancé à 40 km/h dans une descente sur sol mouillé. Ce n’était pas parfait. Entre l’effet de levier et le freinage intensifié à l’avant, il était intéressant de tester la limite. Malgré une masse bien répartie sur l’avant, les deux roues sont restées au sol et l’absence de guidonnage a permis de maintenir le guidon droit sans trop d’efforts. Toutefois, il est recommandé de régler le freinage magnétique au maximum via l’application pour plus de sérénité).

Notez que les pneus sont passés des CST V3 aux RideyLONG, qui offrent moins de résistance au roulement. Concernant l’économie d’énergie, il est difficile de mesurer l’impact. En revanche, aucun souci pour l’adhérence. Les 6,5 cm de largeur doivent certainement y contribuer.

Les clignotants sont un véritable atout. Pour en avoir le cœur net, il a suffi de s’immiscer dans le trafic urbain et d’interroger les personnes qui étaient derrière une fois au feu rouge. En journée, sur 17 personnes interrogées, 13 ont remarqué le clignotant. En effet, le manteau et la largeur de la personne sur la trottinette peuvent masquer l’éclairage. De nuit, en revanche, c’est un succès total. 100% des personnes interrogées ont remarqué les clignotants, et pour cause, la lumière qu’ils émettent est puissante.


Utilisée 50% du temps sur la route, la G2 a permis d’indiquer aux usagers mes orientations. Il a fallu veiller à ce que la lumière soit bien visible en m’inclinant légèrement du côté opposé au clignotant.

Le klaxon, en revanche, est inaudible. Que ce soit sur les pistes cyclables ou, pire encore, dans le trafic urbain. Et quand on dit “inaudible”, c’est réellement inaudible. Si vous optez pour cette G2, il faudra vous procurer un klaxon ou une sonnette de vélo.

La puissance de 900 W en crête montre toutefois ses limites. La vitesse chute dès que la pente devient raide. La Ninebot KickScooter G2 n’est pas à l’aise dans les zones montagneuses où il faudra choisir des trottinettes à double moteur bien plus puissantes. Ci-dessous, vous verrez deux situations avec des pentes assez raides (15 % pour la première, 20 % pour la seconde). À 10 %, la vitesse chute sous les 10 km/h. À 20 %, un cas assez extrême et rare en ville, mais moins en montagne, la trottinette s’arrête après la prise d’élan.

Le contrôle de traction de série

Une option permet d’activer le “contrôle de la traction”. Rassurez-vous, elle est désactivable via l’application. Effectivement, cela ressemble à une fonctionnalité présente sur une voiture de sport. Pour rappel, la G2 est une propulsion et le moteur de 900 W en crête a du répondant. Sur un sol glissant, comme une plaque d’égout, la trottinette peut déraper.

Avec cette option, il devient tout simplement impossible de déraper. Pour vraiment tester le système, je me suis rendu au Lac de Créteil sur une zone avec des petites collines d’herbe fraîchement mouillée. J’ai également essayé sur le sol sableux et sec de la zone d’activités de Bonneuil-sur-Marne.

L’inconvénient de ce système est qu’il est si efficace qu’il est activé en permanence, ce qui a pour conséquence l’impossibilité d’avancer rapidement. La trottinette n’accélère presque pas jusqu’à ce que le système détecte une adhérence suffisante.

Le second souci lié à cette option est encore plus contraignant. Sur les pistes cyclables, les intersections avec les routes perpendiculaires présentent une sorte de creux : pente – passage piéton – montée. La trottinette limite l’accélération. Or, c’est justement à ce moment qu’on a besoin de la puissance en crête, qui est alors limitée par le contrôleur lorsque le contrôle de traction est activé. L’option n’est donc utile que sur des terrains glissants (comme des routes enneigées, par exemple). La bonne nouvelle, c’est qu’on peut facilement l’activer et la désactiver via l’application.

J’ai rapidement désactivé cette option pendant l’essai. D’abord parce que les pneus CST tubeless de 10 pouces offrent un excellent grip, y compris sur sol mouillé. Mais aussi parce que cette option annulait l’avantage du gain de puissance du modèle, gain qui compensait la perte liée à l’amortissement.

Autonomie, charge et batterie

La G2 embarque la même batterie de 15 300 mAh que la G30 Max. Mais le moteur sort désormais 450W (900W en crête) contre 350W pour l’ancien modèle. Un modèle 5 kilos plus lourd et plus puissant avec la même batterie devrait théoriquement donner une autonomie plus faible que les 35 km réels qu’offrait la G30 Max.

Pourtant, nous avons parcouru 40 km en une seule charge, avec une personne pesant 110 kg équipée et sur un parcours avec de nombreuses montées. Sorcellerie ? Non. Ninebot a totalement révisé le contrôleur et cela semble payer.

Ainsi, même à 0°C, avec 110 kg dessus et sur un parcours plat, vous ne parcourrez jamais moins de 35 km en une charge. Dans des conditions plus favorables et avec une personne plus légère, vous pourrez espérer parcourir jusqu’à 45 km. Pas mal !

En ce qui concerne la charge, la G2 intègre son propre transformateur. Il vous suffit d’un câble standard pour la charger, mais d’autres chargeurs Ninebot sont également compatibles. Comptez 4,5 heures pour une charge de 20% à 100% avec le câble ou un chargeur Ninebot de 76W. Comptez 6 heures pour une charge complète de 0% à 100%.

Un système de traceur et une application qui s’améliore avec le temps, surtout sur iOS

L’application Segway Ninebot s’améliore au fil du temps, en particulier pour les utilisateurs d’Apple. Il est en effet possible de s’enregistrer en utilisant son compte Apple, mais il n’est malheureusement pas possible d’utiliser ce compte sur un appareil Android. Dommage.

Autre fonctionnalité réservée à iOS : l’option “Find My”, qui permet d’ajouter la trottinette comme appareil dans le “Find My” d’Apple. Cette option n’est actuellement pas disponible sur les appareils Android, y compris les Samsung qui offrent pourtant le même système de localisation.

Notez qu’une seconde batterie intégrée à la trottinette permet de maintenir la géolocalisation fonctionnelle pendant 30 jours, même si la batterie principale est vide ou retirée. La trottinette peut également être verrouillée. Dans ce cas, en cas d’utilisation non autorisée, le moteur ne fonctionnera pas et la trottinette sonnera.

Mis à part ces deux fonctionnalités, l’application est fidèle à elle-même, avec de nombreux réglages possibles, tels que la puissance de l’accélération, la vitesse maximale, le démarrage avec ou sans élan, l’éclairage, etc. Il y a même un genre de réseau social pour les utilisateurs de modèles Ninebot.

On peut également trouver un système de compteur qui affiche l’autonomie restante exacte, la distance parcourue, la vitesse instantanée et l’accélération. C’est un bon ajout à l’écran intégré, qui est illisible en plein soleil et peu informatif. Je suis désolé de ne pas avoir pris une capture d’écran. Notez qu’il sera nécessaire d’investir dans un support pour smartphone. Le guidon large permet de le positionner où l’on le souhaite.

Verdict : un chouette rapport qualité-prix

Pour conclure, je vais vous raconter un peu d’histoire pour prouver que ce test n’a pas été rédigé par ChatGPT. J’ai testé beaucoup de modèles de trottinettes ces 15 dernières années. Il faut admettre que la G30 Max a marqué son époque. Elle est restée en tête de nombreux concurrents en termes de rapport qualité-efficacité-prix. Mais depuis deux ans, la concurrence s’est intensifiée. Il existe des modèles qui nécessitent toujours des compromis, mais dont les défauts sont moins importants.

La G30 Max a fait son temps et n’est plus à la hauteur désormais. La G2 lui succède dignement. Elle apporte ce qui manquait à sa grande soeur (des suspensions efficaces, plus de puissance, un guidon plus large, un suivi GPS). Mais elle est accompagnée de nouvelles contraintes, telles que le poids. Avec 24 kg, vous pouvez oublier l’intermodalité. Autrement dit, vous ne pourrez pas l’utiliser dans les transports en commun, notamment dans le métro où il faudra la plier et la porter sur les interminables escaliers. Si vous vivez dans un immeuble sans ascenseur, il faudra y réfléchir sérieusement car les 24 kg risquent de vous lasser.

Ensuite, il y a la puissance qui peine lorsque les montées sont raides.

Enfin, le freinage sur la roue avant uniquement, via un tambour, est efficace, mais il faut régler le freinage régénératif au niveau maximum pour soulager la descente.

Pour 899 euros, il n’y a pas vraiment de concurrence. Surtout avec une construction aussi robuste. Parmi les trottinettes peu transportables, certains modèles offrent un peu plus. Le seul bémol est que vous devez dépenser beaucoup plus d’argent pour en profiter. C’est donc encore une fois le rapport qualité-prix qui place ce Ninebot KickScooter MAX G2 sur le podium des modèles urbains pouvant servir de véritable moyen de transport quotidien pour moins de 1000 euros.

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Notre avis

La G30 Max de Ninebot reçoit une cure de protéines. Suspension hydraulique à l'avant, double bras à ressort à l'arrière, des clignotants, un système de traçage GPS autonome intégré, puissance. Des améliorations qui ne se font pas au prix de l'autonomie qui est même meilleure malgré la batterie de la génération précédente.

Mais irrévocablement, la G2 se veut plus imposante et plus lourde, ce qui se ressent sur le freinage. Elle manque également de puissance dans les côtes raides.

Elle n'en reste pas moins la meilleure proposition sous les 1000 euros pour qui ne fait pas d'intermodal.
Note : 9  /  10

Les plus

  • Rapport qualité-prix-performance
  • Les suspensions vraiment efficaces et robustes
  • L'autonomie
  • Le traçage GPS (mais uniquement sur iOS)
  • Les clignotants
  • Un énorme potentiel plaisir/efficacité/

Les moins

  • Le poids
  • Difficile à utiliser en intermodal (métro/bus)
  • Le freinage sur la roue avant est un peu léger vu le gabarit
  • Le klaxon est inaudible
  • Pas de traçage pour Android pour le moment
  • Écran illisible à la lumière du jour
8 commentaires
  1. Thanks for your great review! It is nice to read while I wait for my pre-ordered MAX G2 (we Germans have to wait until end of May/beginning of June)…
    Your pictures are also interesting. 🙂

  2. Bonjour
    Intéressé par ce modèle, pouvez-vous me faire savoir si elle est équipée d’un régulateur de vitesse ?

    Merci

    CD

  3. Il faudra toujours garder le modèle de 19,2 kg .., pour les escaliers,et elle se comporte bien sur la route !

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