L’ouragan Titanfall réussira-t-il à emporter tout le monde avec lui ? Entre innovation conceptuelle et politique d’ouverture, le nouveau jeu de Respawn Entertainment doit faire des compromis, qui ne raviront pas tout le monde.
Titanfall fut d’abord concentré de promesses. Après quelques trailers alléchants et d’autres phases bêta concluantes, la nouvelle licence annonçait un électrochoc multi jamais vu jusque-là. Une boule de nerf dont les combats, débordant de bruit et de fureur mécanique, nous mettraient KO à chaque round. Une promesse de renouveau pour le FPS en ligne, genre de plus en plus balisé par les recettes astronomiques de ses têtes de gondole, qui allait enfin connaître un vent de fraicheur. Un jeu que tout le monde attendrait en messie d’une nouvelle génération de shooters, par son amalgame de plusieurs gameplays identifiables (et pas forcément compatibles au demeurant), mais dont l’hybridation harmonieuse garantirait des sensations inédites. À l’heure où la new-gen peine à convaincre son monde (surtout sur Xbox One), Titanfall promettait le salut. Un salut aux airs de vengeance aussi, celle de Respawn Entertainment, alias créateurs originels de Call of Duty, défiant le roi Activision avec leur outsider, après s’être fait dépossédé de leur poule aux œufs d’or par l’éditeur.
À toutes ces bonnes augures, Titanfall n’y répond que partiellement au final. Il est toujours gênant pour les médias de devoir tempérer leur ardeur passée par un bilan mitigé, mais il faut s’y résoudre : Titanfall n’est pas la révolution qu’on avait fantasmé de lui, et il n’a surement pas les épaules pour contester le monopole de ses concurrents principaux. Non pas que le jeu soit une déception, loin de là. Il affiche même une sagesse admirable de vieux routards du genre, désireux de sortir des sentiers battus pour tenter d’autres chemins de traverse. Son concept, basé sur l’équilibre idéal entre combat pédestre et robotique, est une franche réussite, tout autant que sa prise en main, qui réussit le défi d’être aussi complexe qu’instinctive. Avec elle, la sensation de puissance totale et d’agilité féline semble à la portée du moindre noob.
À l’heure où bon nombre de MMOFPS ont laissé pas mal de joueurs sur le bas-côté pour cause d’ultra-compétitivité (et toutes les avaries sociales qui en découlent), le jeu de Respawn fait preuve d’un esprit d’ouverture salvateur, sans jamais succomber aux facilités du jouet pour casu. Mais en contrepartie, il doit faire un paquet de compromis : un nombre limité de modes, un gameplay tactique varié mais jamais aussi permissif qu’on le voudrait, des décors fourmillant de détails, au level-design unique, mais très statiques (Battlefield reste une référence incontestable sur ce point), une progression en flux tendu, mais qui stagne déjà au bout d’une dizaine d’heures de jeu (adieu les hardcore gamers).
Plus problématique reste la question de sa campagne scénarisée, qui elle aussi, a nourri de nombreux fantasmes. Celle-ci se contente, pour aller vite, de rajouter quelques scripts en introduction et conclusion des diverses maps, voire de quelques twists en plein combat, mais dont on peine à percevoir les enjeux, trop occupés qu’on est par l’action frénétique du jeu, qui se suffit à elle-même. Si elle s’avère ratée pour diverses raisons (expédiée en 3h, inadaptée à l’action rapide, imbitable et déjà-vue), cette campagne reste intéressante en soi, car symptomatique de son époque. À l’heure où le FPS même le plus rentable s’avoue en perte de vitesse, à cause de campagnes solo de plus en plus accessoires, Titanfall tente ici une nouvelle piste conceptuelle, en allant lorgner vers d’autres outsiders (Left For Dead, Payday). Si la recette ne prend pas, elle ne demande qu’à s’épanouir, on le sent, et montre ici ses premiers atours, que la licence peaufinera surement avec le temps.
Pure œuvre de transition, Titanfall essaie d’acheminer comme il peut son héritage vers de nouveaux horizons. Le résultat s’avère encore prématuré, techniquement surtout (loin d’être laid, le rendu traine un peu la patte, surtout sur One), et ne tiendra surement pas sur le long terme, seul indice authentique de réussite pour un MMOFPS. Mais son énergie, et le potentiel des concepts qu’il laisse entrevoir, fait largement le job. Finalement, Titanfall reste fidèle à son principe : celui d’une belle promesse.
Titanfall est disponible sur Xbox One et PC (les deux versions ont été testées)
NB : les visuels qui illustrent le titre sont des visuels éditeur
Titanfall fut d’abord concentré de promesses. Après quelques trailers alléchants et d’autres phases bêta concluantes, la nouvelle licence annonçait un électrochoc multi jamais vu jusque-là. Une boule de nerf dont les combats, débordant de bruit et de fureur mécanique, nous mettraient KO à chaque round. Une promesse de renouveau pour le FPS en ligne, genre de plus en plus balisé par les recettes astronomiques de ses têtes de gondole, qui allait enfin connaître un vent de fraicheur. Un jeu que tout le monde attendrait en messie d’une nouvelle génération de shooters, par son amalgame de plusieurs gameplays identifiables (et pas forcément compatibles au demeurant), mais dont l’hybridation harmonieuse garantirait des sensations inédites. À l’heure où la new-gen peine à convaincre son monde (surtout sur Xbox One), Titanfall promettait le salut. Un salut aux airs de vengeance aussi, celle de Respawn Entertainment, alias créateurs originels de Call of Duty, défiant le roi Activision avec leur outsider, après s’être fait dépossédé de leur poule aux œufs d’or par l’éditeur.
À toutes ces bonnes augures, Titanfall n’y répond que partiellement au final. Il est toujours gênant pour les médias de devoir tempérer leur ardeur passée par un bilan mitigé, mais il faut s’y résoudre : Titanfall n’est pas la révolution qu’on avait fantasmé de lui, et il n’a surement pas les épaules pour contester le monopole de ses concurrents principaux. Non pas que le jeu soit une déception, loin de là. Il affiche même une sagesse admirable de vieux routards du genre, désireux de sortir des sentiers battus pour tenter d’autres chemins de traverse. Son concept, basé sur l’équilibre idéal entre combat pédestre et robotique, est une franche réussite, tout autant que sa prise en main, qui réussit le défi d’être aussi complexe qu’instinctive. Avec elle, la sensation de puissance totale et d’agilité féline semble à la portée du moindre noob.
À l’heure où bon nombre de MMOFPS ont laissé pas mal de joueurs sur le bas-côté pour cause d’ultra-compétitivité (et toutes les avaries sociales qui en découlent), le jeu de Respawn fait preuve d’un esprit d’ouverture salvateur, sans jamais succomber aux facilités du jouet pour casu. Mais en contrepartie, il doit faire un paquet de compromis : un nombre limité de modes, un gameplay tactique varié mais jamais aussi permissif qu’on le voudrait, des décors fourmillant de détails, au level-design unique, mais très statiques (Battlefield reste une référence incontestable sur ce point), une progression en flux tendu, mais qui stagne déjà au bout d’une dizaine d’heures de jeu (adieu les hardcore gamers).
Plus problématique reste la question de sa campagne scénarisée, qui elle aussi, a nourri de nombreux fantasmes. Celle-ci se contente, pour aller vite, de rajouter quelques scripts en introduction et conclusion des diverses maps, voire de quelques twists en plein combat, mais dont on peine à percevoir les enjeux, trop occupés qu’on est par l’action frénétique du jeu, qui se suffit à elle-même. Si elle s’avère ratée pour diverses raisons (expédiée en 3h, inadaptée à l’action rapide, imbitable et déjà-vue), cette campagne reste intéressante en soi, car symptomatique de son époque. À l’heure où le FPS même le plus rentable s’avoue en perte de vitesse, à cause de campagnes solo de plus en plus accessoires, Titanfall tente ici une nouvelle piste conceptuelle, en allant lorgner vers d’autres outsiders (Left For Dead, Payday). Si la recette ne prend pas, elle ne demande qu’à s’épanouir, on le sent, et montre ici ses premiers atours, que la licence peaufinera surement avec le temps.
Pure œuvre de transition, Titanfall essaie d’acheminer comme il peut son héritage vers de nouveaux horizons. Le résultat s’avère encore prématuré, techniquement surtout (loin d’être laid, le rendu traine un peu la patte, surtout sur One), et ne tiendra surement pas sur le long terme, seul indice authentique de réussite pour un MMOFPS. Mais son énergie, et le potentiel des concepts qu’il laisse entrevoir, fait largement le job. Finalement, Titanfall reste fidèle à son principe : celui d’une belle promesse.
Titanfall est disponible sur Xbox One et PC (les deux versions ont été testées)
NB : les visuels qui illustrent le titre sont des visuels éditeur
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