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[Test] The Witcher 3 Switch : la casse sauvage

Parmi les RPG les plus réussis de ces dix dernières années, The Witcher 3 a imposé son style. D’une ambition démesurée, il a longtemps été maître dans le domaine du monde ouvert organique et cohérent, sans oublier de proposer une écriture au-dessus de la mêlée. 5 ans plus tard, arrivant sur Switch, il revient comme un amour oublié dont le coeur est intact mais les contours flous.

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Vous l’avez sûrement lu dans ces colonnes il y a maintenant quelques temps, The Witcher 3 : Wild Hunt est l’un des meilleurs RPG sortis ces dernières années, si ce n’est le meilleur. Sentiment vérifié par le biais de ses deux DLC, aventures de taille plus que correctes et tout aussi réussies que le jeu original sans rogner sur le contenu et l’écriture. Sans invoquer à nouveau les qualités de la production de CD Projekt depuis les tréfonds du passé, sachez simplement que sa structure narrative est une merveille de construction et que le jeu sait manier à la perfection les changements de ton pour une collection de moments mémorables. Seul le système de combat pêche par un manque de possibilités et un feeling des coups pas assez travaillé.

Cela mis à part Witcher 3 reste une aventure exaltante, qu’il est difficile de lâcher en cours de route, doté de dernières heures à la fois émouvantes et épiques. Bref c’est de la bonne et c’est donc auréolé de son statut de titre “culte” qu’il débarque sur Switch. Devant tant de contenu disséminé dans un monde ouvert grouillant de vie et d’interactions, tirant vers un certain sens du réalisme, il est difficile de prime abord d’imaginer le pauvre Geralt rentrer avec toute sa clique dans une petite cartouche. Pas de rebondissement, ni de twist farceur, tout cela reste difficile à imaginer même une fois devant le jeu.

Le pire ennemi que vous allez rencontrer en jouant à The Witcher 3 n’est pas la sanguinaire Chasse Sauvage, ni le diabolique Master of Mirrors, mais le dock de la Switch. Autant désamorcer l’attente de suite, le jeu devient une bouillie une fois la console reliée à son support. Plus qu’une foire à l’aliasing, c’est un festival de modèles 3D en basse résolution associé à un flou désagréable – appliqué à l’ensemble pour faire passer la pilule. Si le titre reste plus ou moins stable en terme de fps (images par seconde), sans dépasser les 30 ne rêvons pas, le rendu de l’ensemble est plus que décevant. Surtout dans le cas d’un jeu dont l’une des forces est de proposer un univers aux panoramas saisissants, pétri d’une volonté manifeste de générer une immersion constante.

Ici, il est compliqué de se sentir exister dans un monde aussi mal défini et baveux, où la distance d’affichage se montre des plus faiblarde. Les chose se déroulent un peu mieux en mode portable, où le quota effet d’escalier/scintillement se fait plus discret ainsi que le flou omniprésent en docké. Attention toutefois, le jeu n’est pas “propre” pour autant, et tous les soucis liés à l’irruption de végétation à 20 mètres devant le cheval en pleine course sont encore d’actualité.

D’autant que s’il est vraiment agréable de parcourir le monde de The Witcher 3 au fond de son lit, il est important de signaler que la lisibilité n’est pas toujours optimale, du fait du grand nombre de détails. Se diffuse également ce sentiment étrange d’être engoncé dans un univers qui ne demande qu’à s’étendre, un peu comme si le jeu était parcouru derrière un hublot. Enfin, gourmand comme une goule en temps de guerre, Witcher 3 pompe allègrement la batterie de la console, ce qui limite les sessions extérieures sous peine de déconvenues. Surtout que la construction de l’aventure ne se prête pas vraiment aux courtes sessions.

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Le sort se meurt

Autant d’éléments qui font de cette version Switch l’édition la moins recommandable de The Witcher 3. Oui, pouvoir se permettre de pratiquer des jeux aussi ambitieux n’importe où est une force, mais le confort est important. Dragon’s Dogma, sans être un modèle d’adaptation s’en sort par exemple autrement mieux et conserve son intérêt sur la console de Nintendo, si tant est que ne l’ayez jamais acheté lors des innombrables promotions dont il a fait l’objet. Son avantage, outre un moteur moins avancé et un monde moins ouvert et qu’il ne cherche pas à proposer une épopée. The Witcher 3, une nouvelle fois, table sur ses étendues, se veut un jeu-monde, tout comme le récent Red Dead Redemption 2. Il doit s’étendre pour vivre, faire ressentir son poids. Ce qui n’est que très rarement le cas sur cette version Switch. En l’état, si vous avez une PS4, une Xbox One ou un PC de moins de 6-7 ans correct, il n’y a aucune raison d’acheter cette édition, sauf besoin de libérer la télé du salon ou envie expresse d’y jouer aux toilettes. En revanche si vous ne disposez que d’une Switch, vous vivrez assurément une aventure fantastique, mais dépouillée de certains de ses atours. Un peu comme une version remontée par un studio face à la director’s cut. The Witcher 3 conserve toutefois sa force d’écriture, ses personnages fascinants, sa BO inoubliable et l’une des scènes de romance les plus juste aperçues dans un jeu vidéo. Reste à savoir si vous acceptez ce genre de pacte avec le démon. Si vous avez joué à Heart of Stone vous savez très bien qu’il vaut mieux éviter.

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Notre avis

La question est simple, la réponse s’en rapproche. Faut-il acheter The Witcher 3 sur Switch ? Jamais de la vie si vous le possédez ou pouvez le récupérer sur une autre machine, oui si vous n’avez qu’une Switch. En effet, s’il est toujours aussi impressionnant en terme d’écriture et de construction, le jeu de CD Projekt souffre de limites dans son adaptation. Étouffé, perdant beaucoup de sa superbe, il laisse sur le bord du chemin le sentiment de grandeur qu’imposait son univers pour devenir l’ombre de lui-même. Une ombre sacrément importante dans le paysage du jeu vidéo, mais qui fait un peu mal au coeur. Loin ici l’envie de glorifier la 4K et le 60 FPS, simplement, en l’état, le jeu ne rend pas hommage à ses ambitions et à celles de ses concepteurs.
Note : 6  /  10

Les plus

  • Une aventure toujours aussi riche
  • Certains panoramas qui marchent encore
  • Une qualité d’écriture rare
  • Un monde organique
  • Une bande-son originale et magnifique
  • Tous les apports des derniers DLC
  • Plutôt stable

Les moins

  • Aliasing très marqué et flou à la pelle en docké
  • Soucis de lisibilité en portable
  • Clipping
  • Gourmand pour la batterie
  • Sentiment d’enfermement en portable
  • Système de combat toujours un peu limité
9 commentaires
  1. Dommage pour le coup, c’est vraiment un avis de mauvaise foi.
    Le problème sur Switch c’est que la plupart des portages sont incomplets ou demandent une partie à télécharger. Là on a un jeu excellent comme vous le dites, mais surtout complet avec ses extensions. Évidemment question de bon sens il fallait bien faire des concessions techniques, et le jeu est effectivement moins beau qu’ailleurs, mais de là à le dénigrer autant vous y allez fort. 
    Je préfère avoir un très bon jeu complet mais moins beau que ne pas l’avoir du tout ou fragmenté. 
    Et même un Red Dead Redemption 2 ou Final Fantasy XV sur Switch en moins beau ça ne me déplairait pas puisque ça permet quand même de jouer à un bon jeu de la façon qu’on veut à côté de toutes les exclues Nintendo. Comme si les graphismes faisaient tout, c’est important certes, m’enfin là c’est pas la catastrophe que vous decrivez…

    1. Toi a mon avis t’as vu aucune vidéo du rendu de The Witcher sur la Switch pour dire des conneries pareilles. C’est ABSOLUMENT dégueulasse, notamment quand on arrive dans une ville.

      1. Si on y joue avec la switch sur le dock et avec une grande télé ça ne doit pas être très beau effectivement. Mais sur le petit écran de la switch j’imagine que c’est plus que potable. Les graphismes me font penser à du WoW de l’époque, c’est suffisant et le jeu peut rester fun.
        (Bon ça vient d’un gars qui n’a jamais eu plus qu’une Gamecube et une PS2 avant d’avoir la switch donc mon oeil ne s’est jamais habitué à plus haha.)

  2. C’est à ça qu’on reconnaît que ce jeu est surcôté. Tu lui vires ses graphismes, ça devient un jeu moyen. Loin d’être le chef d’oeuvre vanté par les cdprojectfags.

    1. C’est exactement ça. Pour être en train de jouer au Witcher 3 sur PC (oui je sais, je suis à la bourre pour m’y mettre) je dois reconnaitre que tout le foin autour du jeu était un peu démesuré. Certes, sur PC le jeu est très beau et fluide mais j’ai longtemps eu l’impression que le jeu se limitait à ça. J’ai fini la quête principale et l’extension heart of stone et là j’attaque Blood and Wine. Le jeu est bon mais ce n’est pas la folie dont tout le monde parle. Il y a 2-3 quêtes bien écrites mais combien de quêtes FedEx ou qui ne servent à rien ? Et je passe l’ergonomie ignoble des menus, j’ai rarement vu aussi mal fichu dans un jeu de cette envergure.

      Au final, c’est un bon jeu, avec une chouette B.O, long et plutôt contemplatif par ses panoramas parfois magnifiques mais clairement sur Switch, le gros point positif qui fait que j’ai finalement continuer à jouer a disparu…

      L’avantage, c’est de pouvoir y jouer partout et d’avoir les extensions sur une cartouche. Mais trop de concessions malheureusement. On peut cependant souligner le tour de force réalisé de faire tourner ce jeu, même en low, sur une switch.

      1. Pour l’ergonomie des menus, je ne répondrais qu’une chose : Skyrim sans mod.
        Depuis, tous les menus me paraissent magnifiquement pensés !

  3. En tout cas, grâce à ce test, on sait que la version sur une Switch de 300 grammes n’a pas le même rendu visuel que sur PC de 10 kg. Intéressant.

  4. C’est de loin mais de très loin la pire review que j’ai pu lire, du pire site jamais bâti, regroupant une dizaine de commentaires inutiles,rédigés pour la plupart par une bande de tocards désabusés et insensibles, qui se complaignent dans un monde “d’aliasing”, de “gna-gna 3D”, de “distances entre les végétaux” et de “gna-gna-gna Clipping”. 
    L’empleur de l’oeuvre de The Witcher  mes braves, ne réside pas UNIQUEMENT dans ses graphismes.
    Sa force justement, est de parvenir à dépasser l’environnement technique d’un jeu.
    Dans la lignée des Ocarina of Time (qui d’ailleurs reste l’un des jeux les plus joués toutes générations confondues, encore aujourd’hui),The Witcher III :Wild Hunt, à la patte, la force dans sa narration, un sound-design à en faire pâlir Walter Murch, et une capacité à rassembler qui en fait à lui seul, un exemple une perle du monde vidéo-ludique.
    Avec ce portage, les équipes de chez CD Project Red et Saber Interactive n’ont pas seulement montré qu’ils maîtrisaient parfaitement le sujet de la compression, ils ont également permis d’exposer leur oeuvre à tous, à un plus large public.

    L’intégralité du jeu a été repensé, pour une nouvelle console, dont le chipset interne est limité, afin de concerner et d’atteindre un nouveau type de joueur: celui du Mario Kart et du 2D.
    Il est livré avec l’ensemble de ses extensions, une lettre de remerciement, une carte du monde et des goodies, et surtout il est à emmener partout.
    “Gna gna gna on se sent enfermés en mode portable….” Avez-vous eu la bonne idée de sortir des toilettes en y jouant dans ce mode ? Au parc par exemple? ;).

    Franchement c’est fatiguant à la longue, de lire des insatisfaits. 
    Si votre vie va si mal, retournez voir du Xavier Dolan et du Amélie Poulain et laissez les joeurs casual ou nomades, rêver un peu.

  5. je n’y ai pas joué sur pc et je l’ai acheté sur switch. Du coup, je le trouve pas si mal même si l’ergonomie dans l’ensemble est à ***** (menu, combat etc …). ça passe le temps et j’aime bien, c’est tout ce que je demande à un jeu.

Les commentaires sont fermés.

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