The Stanley Parable est une expérience étrange, au moins aussi étrange que celle de trouver un lama dans les transports publics. La version officielle vous parlera de fiction interactive, c’en est une. Mais c’est aussi presque un gag, un gag de trois heures d’une intelligence rare, quoiqu’un peu trop coûteux.
Au départ, The Stanley Parable est un mod pour Half-life 2 développé sur Source, qui débarque sur la toile en 2011. Le jeu passe sur Steam Greenlight puis, depuis peu, sur Steam, dans une version HD mieux nourrie en contenu que le mod de base. Il vous en coûtera maintenant 12 euros. Voilà. Nous en avons terminé pour la partie facile de l’écriture de ce test.
Car The Stanley Parable est une méta-expérience, un jeu qui brouille les pistes en même temps que les frontières entre le joueur, l’avatar qu’il incarne et le rapport des deux entités avec le créateur du jeu. Chose rarissime, The Stanley Parable est un jeu où l’on doit faire des choix cruciaux toutes les dix secondes, et en filigrane, qui nous questionne sur des thèmes tels que l’obéissance ou la société de contrôle (c’est abordé de manière très drôle, donc non, ce n’est pas relou). En ça, The Stanley Parable est une expérience étonnante, et tout à fait réussie.
Dans ce jeu d’exploration à la première personne aux décors très sourcesques, vous incarnez donc Stanley, modeste employé de bureau assujetti depuis l’éternel aux tâches répétitives qui lui sont confiées. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Un jour, le jour où vous lancez le jeu, Stanley découvre qu’il est seul dans les locaux de la société. Du moins, c’est ce que nous suggère une jolie voix-off aux accents british. Stanley est seul et sans consignes. Voilà l’occasion rêvée d’aller explorer un peu l’environnement de notre avatar.
Très vite, la voix flegmatique et caustique du narrateur résonne dans les locaux désertés, vous proposant d’un ton péremptoire d’aller questionner le directeur. C’est ici que le jeu du chat et de la souris commence. Le narrateur va indiquer à Stanley le chemin à suivre – pour ne pas dire l’obliger –, l’inviter à prendre la porte rouge plutôt que la porte bleue, à prendre la première à gauche plutôt que la seconde à droite. À moins que ces conjurations aient juste pour objectif de vous faire douter ? De précipiter votre avatar vers la mort ? Et si tout était joué d’avance ?
C’est finalement pour ça que l’on persiste sur The Stanley Parable, dans ces décors vides et génériques, pour l’espoir vain d’échapper à la machine, d’échapper au système – le jeu prend des relents de Portal, à qui il rend d’ailleurs hommage dans une séquence – d’échapper… au narrateur. L’on enchaîne alors les parties pour écrire une nouvelle fin à même de mieux satisfaire notre curiosité que la précédente (chaque session dure entre 3 et 10 minutes – il existe pour le moment une quinzaine de fins, contre six dans le mod).
Pour ses répliques merveilleusement écrites (le narrateur est extrêmement bavard), pour sa capacité à nous faire nous questionner, sur l’obéissance, sur notre rapport au jeu et à l’avatar, sur la manière de raconter une histoire et sur nos espaces de liberté au sein de cette histoire, The Stanley Parable mérite qu’on en parle. Mieux, il mérite même qu’on l’expérimente soi-même. En revanche, parce que ça reste un truc bien barré, peut-être pas à 12 euros. Si j’étais vous, j’essaierais peut-être d’abord le mod, pour savoir à quoi j’ai à faire, puis j’attendrais les soldes. Mais je ne laisserai pas passer une expérience qui résonne encore un peu plus une fois qu’on l’a digérée, et qui saura nourrir nombre de discussions enflammées lors de votre prochaine tournée des bars (c’est du vécu). Étonnant, et indispensable.
The Stanley Parable, 12 euros environ, PC
Au départ, The Stanley Parable est un mod pour Half-life 2 développé sur Source, qui débarque sur la toile en 2011. Le jeu passe sur Steam Greenlight puis, depuis peu, sur Steam, dans une version HD mieux nourrie en contenu que le mod de base. Il vous en coûtera maintenant 12 euros. Voilà. Nous en avons terminé pour la partie facile de l’écriture de ce test.
Car The Stanley Parable est une méta-expérience, un jeu qui brouille les pistes en même temps que les frontières entre le joueur, l’avatar qu’il incarne et le rapport des deux entités avec le créateur du jeu. Chose rarissime, The Stanley Parable est un jeu où l’on doit faire des choix cruciaux toutes les dix secondes, et en filigrane, qui nous questionne sur des thèmes tels que l’obéissance ou la société de contrôle (c’est abordé de manière très drôle, donc non, ce n’est pas relou). En ça, The Stanley Parable est une expérience étonnante, et tout à fait réussie.
Dans ce jeu d’exploration à la première personne aux décors très sourcesques, vous incarnez donc Stanley, modeste employé de bureau assujetti depuis l’éternel aux tâches répétitives qui lui sont confiées. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Un jour, le jour où vous lancez le jeu, Stanley découvre qu’il est seul dans les locaux de la société. Du moins, c’est ce que nous suggère une jolie voix-off aux accents british. Stanley est seul et sans consignes. Voilà l’occasion rêvée d’aller explorer un peu l’environnement de notre avatar.
Très vite, la voix flegmatique et caustique du narrateur résonne dans les locaux désertés, vous proposant d’un ton péremptoire d’aller questionner le directeur. C’est ici que le jeu du chat et de la souris commence. Le narrateur va indiquer à Stanley le chemin à suivre – pour ne pas dire l’obliger –, l’inviter à prendre la porte rouge plutôt que la porte bleue, à prendre la première à gauche plutôt que la seconde à droite. À moins que ces conjurations aient juste pour objectif de vous faire douter ? De précipiter votre avatar vers la mort ? Et si tout était joué d’avance ?
C’est finalement pour ça que l’on persiste sur The Stanley Parable, dans ces décors vides et génériques, pour l’espoir vain d’échapper à la machine, d’échapper au système – le jeu prend des relents de Portal, à qui il rend d’ailleurs hommage dans une séquence – d’échapper… au narrateur. L’on enchaîne alors les parties pour écrire une nouvelle fin à même de mieux satisfaire notre curiosité que la précédente (chaque session dure entre 3 et 10 minutes – il existe pour le moment une quinzaine de fins, contre six dans le mod).
Pour ses répliques merveilleusement écrites (le narrateur est extrêmement bavard), pour sa capacité à nous faire nous questionner, sur l’obéissance, sur notre rapport au jeu et à l’avatar, sur la manière de raconter une histoire et sur nos espaces de liberté au sein de cette histoire, The Stanley Parable mérite qu’on en parle. Mieux, il mérite même qu’on l’expérimente soi-même. En revanche, parce que ça reste un truc bien barré, peut-être pas à 12 euros. Si j’étais vous, j’essaierais peut-être d’abord le mod, pour savoir à quoi j’ai à faire, puis j’attendrais les soldes. Mais je ne laisserai pas passer une expérience qui résonne encore un peu plus une fois qu’on l’a digérée, et qui saura nourrir nombre de discussions enflammées lors de votre prochaine tournée des bars (c’est du vécu). Étonnant, et indispensable.
The Stanley Parable, 12 euros environ, PC
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