En véritable fer de lance de l’écurie Nintendo, la sortie d’un nouveau titre estampillé Mario est toujours un événement incontournable pour les joueurs. Mais après plus de 200 épisodes publiés pendant près de 38 ans, le charme iconique de la franchise ne commence-t-il pas à s’essouffler ? Si l’on ne refuse jamais un énième Mario Kart ou un nouveau platformer, il faut bien avouer que Nintendo a longtemps tourné autour du pot. Le petit plombier moustachu se réinvente ici et là, en innovant dans quelques aspects de son gameplay sans jamais révolutionner le genre.
D’autant plus que seules les aventures en 3D semblent profiter de ces quelques mécaniques inédites. Super Mario Odyssey créait la surprise avec sa chapimorphose, mais les aventures en 2D proposaient une formule résolument plus classique. En omettant les épisodes Super Mario Maker qui offraient un véritable renouveau dans le système de jeu, le dernier opus original de la saga remonte à onze ans, avec la sortie de New Super Mario Bros. U sur Wii U. Depuis réédité dans une édition Deluxe sur Nintendo Switch,dernière console de Nintendo a jusqu’à présent dû se contenter d’un épisode réchauffé, lui-même tiré d’une saga presque inchangée depuis l’opus DS de 2006.
Avec l’annonce de Super Mario Bros. Wonder en juin dernier, tous les espoirs étaient permis. Avec sa direction artistique encore jamais vue, son gameplay novateur et l’arrivée de toutes les améliorations que réclament les joueurs depuis des années, Super Mario Bros. Wonder promettait de s’imposer comme le platformer que les joueurs n’attendaient plus.
Une refonte magique
Délesté de la formule redondante à laquelle Nintendo nous a habitués pendant des années, Super Mario Bros. Wonder étonne. Quelques minutes sur le jeu suffisent à générer une excitation que l’on n’a plus ressentie depuis bien longtemps. Si les New Super Mario Bros ont su faire le bonheur des joueurs en proposant une expérience maîtrisée, ceux-ci n’ont fait que se reposer sur leurs acquis. Trois générations de consoles ont porté cette même formule, à la direction identique. L’ensemble proposé, de la structure des mondes, en passant par la direction artistique, les musiques et même la physique de gameplay n’a que peu varié, comptant uniquement sur quelques pouvoirs inédits pour apporter un peu de fraîcheur.
Super Mario Bros. Wonder prend ces habitudes de revers pour renouveler les sensations de jeu dès son introduction. Quitter les frontières du Royaume Champignon pour un voyage au Royaume des Fleurs n’est pas un simple ressort narratif : c’est avant tout le signe d’un nouveau départ. Une fois la sympathique cinématique d’introduction passée, la magie débute au lancement du premier niveau. Le jeu est fluide, les couleurs vives et les musiques parfaitement travaillées parviennent pour la première fois à nos oreilles. On assiste alors à une véritable explosion sensorielle qu’aucun jeu Mario n’a su générer depuis bien longtemps. La dimension sonore s’avère d’ailleurs être la plus frappante. L’ensemble des bruitages ont été retravaillés et sont accompagnés d’une bande-son inédite pour une ambiance encore jamais vue. Super Mario Bros. Wonder transpire la joie, un sentiment qui ne tarde pas à se reporter sur le joueur.
Une fois cette liesse initiale passée, elle se poursuit sur une carte du monde plus ouverte, rappelant la formule efficace de Super Mario 3D World. Et lorsque l’on pense que le charme s’apprête à s’estomper, chaque niveau entreprend de nous surprendre. Même au sein d’un même biome, les niveaux profitent d’une individualité salutaire. Le titre n’hésite pas à utiliser les particularités de son nouveau bestiaire pour les appliquer au gameplay. Il faudra parfois chevaucher des taureaux pour passer au-dessus de gouffres, ou profiter d’autres moyens de mobilité que nous tairons ici pour garder la surprise. Et si tout cela offre déjà les clés d’un titre Mario réussi, ce n’est rien face à la force des Fleurs Prodiges et leurs possibilités infinies.
Dépasser les limites de l’imagination
Dès les premiers extraits diffusés, cet opus de la licence s’est démarqué grâce à sa nouvelle mécanique principale, portée par l’énergie prodigieuse. Au Royaume des Fleurs, certaines pousses sont capables de générer bien des miracles… et des catastrophes. Plutôt que de kidnapper la Princesse Peach, Bowser décide de s’emparer de ce mystérieux pouvoir pour mettre des bâtons dans les roues des protagonistes. Chaque niveau dispose de sa propre Fleur Prodige, capable de renverser toutes les attentes des joueurs et transformer l’environnement le temps de quelques instants. Autant de challenges qu’il faudra tenter de relever pour récolter des Graines Prodiges, essentielles à la progression sur la carte du monde.
Si les bandes-annonces nous faisaient comprendre que ces fleurs allaient révolutionner le gameplay, ce n’est qu’une fois en jeu que l’on pèse le véritable poids de cette nouveauté. Aucune Fleur Prodige n’est identique, offrant à chaque passage une originalité surprenante. C’est grâce à cette même mécanique que Super Mario Bros. Wonder maintient l’émerveillement tout au long de l’aventure. C’est bien la première fois que l’on ne sait jamais à quoi s’attendre dans un titre de la série. Contre toute attente, une interview de Takeshi Tezuka révélait que cette mécanique trouve son origine dans les retours des joueurs à la sortie de Super Mario Maker. Après avoir formé les joueurs au game design de la franchise et laissé libre cours à leur imagination, la communauté a fini par repousser les limites du platformer.
À force d’entendre que Super Mario Maker 2 était le Mario 2D ultime et que rien ne pourrait l’égaler, les développeurs se sont mis en quête d’une spécialité qui saurait prendre les joueurs de court. La Fleur Prodige est l’objet de toutes les possibilités et de tous les rêves. Les efforts créatifs sont à saluer, tant la recette se renouvelle d’elle-même à chaque session de jeu. Toutefois, cet ajout n’est pas seulement marquant pour ce qu’il apporte au gameplay. Il est également le résultat d’une nouvelle approche qui se ressent sur l’ensemble du titre et de ses fonctionnalités.
Un titre développé avec amour
Si les efforts de développement paraissent astronomiques, c’est parce qu’ils le sont. Cet épisode expérimental a profité d’un cycle de développement inédit dans l’industrie. Sans aucune date d’échéance et un budget conséquent, les développeurs ont pu plonger au plus profond de leur imagination. Résultat des courses, ce sont plus de 2000 idées de gameplay qui ont été forgées sur cet épisode. Si toutes ces nouveautés n’ont évidemment pu être implémentées, l’impact de ces longues réflexions se ressent indéniablement dans le niveau de finition du titre.
Outre l’aventure principale, la liberté de gameplay laissée aux joueurs, elle aussi, est appréciable. Tandis que certains préfèreront profiter de l’aventure en solo, d’autres partageront ce plaisir entre amis ou en famille. Le vaste casting de personnages permet d’incarner son héros préféré. Il s’agit véritablement de skins qui n’influent en rien sur le gameplay : Peach ne se joue pas différemment de Mario. On notera toutefois l’inclusion des personnages de Yoshi et Carottin, incapables de prendre de dégâts ou de profiter des power-ups, mais parfaits pour les plus petits souhaitant s’essayer à l’exercice d’un platformer. Une fois n’est pas coutume, Nintendo et Mario ne dérogent pas à leur positionnement familial, en visant un public familial de tous les âges.
Cette accessibilité se retrouve également dans la structure des mondes. La progression en difficulté n’est plus croissante au fil de l’aventure. Chaque zone, même parmi les premières, arbore leurs propres passages plus complexes, qui deviennent entièrement facultatifs grâce à la map ouverte ouverte. Le titre s’enrichit même d’un système de classement des difficultés, indiquant à l’aide d’étoiles à quel point un niveau donnera du fil à retordre aux joueurs. Chacun est alors libre d’entreprendre les niveaux de son choix, parmi une large sélection de challenges différents. Certains niveaux permettent notamment d’appréhender les badges, ces nouveaux objets capables de changer le gameplay, en offrant par exemple de sauter plus haut ou de nager plus vite. S’il nous est impossible de rentrer dans les détails de cette mécanique afin de vous préserver la surprise, sachez toutefois que la rejouabilité s’en retrouve décuplée.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Par curiosité, à quoi est du le point manquant pour un 10/10?
La perfection n existe pas
Les moins : Il n’est plus possible d’attraper ses coéquipiers pour les jeter dans la lave…
Haha c’est vraiment parce qu’il fallait trouver un point négatif on dirait 😀
Pour la rejouabilité ?