La rédaction a été conquise par Speedball 2 HD. Seul Kocobé, drapé dans la posture du contestataire, s’attache à dénigrer ce grand moment de jeu vidéo. Il ne me restait donc plus qu’à lui écrire une lettre.
Cher Kocobé,
En 1990, tu suçais encore ton pouce alors que nous passions nos soirées à chanter du 2 UNLIMITED et à regarder Mulder essayer désespérément de pécho Scully dans X-Files. À cette époque bénie des dieux, certains jouaient aussi à Speedball 2, cette version HD du titre des Bitmaps Brothers arrive à point nommé pour nous le rappeler.
Mais je ne veux même pas mettre sur le tapis l’argument de la « nostalgie » : 1) parce que tu me traiterais lâchement de « vieux has-been » ; 2) parce que la nostalgie est une force insidieuse qui peut altérer notre jugement ; 3) parce que, pour être honnête, je ne me souviens de Speedball 2 que comme un vague concept de jeu de sport mêlant handball, football américain et castagnes généreuses. Un genre de Blood Bowl en temps réel, situé dans un univers futuriste et duquel on aurait seulement gardé la substantifique moelle : des joueurs, un ballon, des tatanes.
Tu trouves ce Speedball 2 HD moche, mal animé, sujet à des ralentissements… pourquoi pas. On a connu mieux en termes de direction artistique, même si permets-moi de douter de ton bon gout. Si comme toi je chantais du Julien Clerc tous les matins, je ne me permettrais pas de trop critiquer ces choses-là.
En revanche, quand tu lui reproches son manque de profondeur, je m’insurge. OK, Speedball 2 se joue avec un seul bouton, bouton qui sert à effectuer toutes les actions possibles : tacler, tirer ou passer. Mais si tu avais pris le temps d’enchainer les matchs au lieu de crier que ça ne vaut rien et que Spelunky « c’est autre chose » (ton amour inconditionnel pour ce jeu m’inquiète, d’ailleurs), tu aurais vu qu’il existe une quantité de subtilités avec les contrôles : c’est l’art du déplacement « en canard » pour ramasser les items, c’est l’art du positionnement de trois-quart pour protéger son ballon et esquiver les tacles, c’est jouer avec les murs ou les warp zone.
Même niveau de variété concernant les manières de scorer. Tu peux marquer des buts (cela rapporte 10 points) mais tu peux aussi jouer avec les bumpers, qui rapportent 2 points, les étoiles, les multiplicateurs, ou mettre les joueurs adverses KO, pour 10 points la castagne. Avec un peu de bouteille, tu comprendrais qu’il y a de multiples zones à protéger sur le terrain, et que plusieurs stratégies sont tout à fait viables.
Mais je vois bien « le truc » qui te fait sauter au plafond (façon de parler, là, t’es plutôt avachi dans ton siège) : le changement de joueurs automatique, un peu aléatoire j’en conviens, qui fait que tu peux te retrouver à contrôler un joueur lambda alors que tu allais lancer un sublime sauvetage défensif avec un autre. Ce point-là relève sans doute d’une erreur de game design, mais je le vois plutôt comme une variable qui donne plus de piquant à un match. Je ne t’ai jamais entendu maudire la terre entière quand tu te prenais une carapace bleue dans Mario Kart. Après tout, la vie est injuste. Cruelle même.
Si je ne te demanderai pas de jouer chez toi en solo (qui sera ennuyeux pour 99% des joueurs – le 1% restant étant des gens comme Henri, fan du jeu, qui écume actuellement une saison et vous fait dire que ce n’est quand même pas super équilibré), je te prie de prendre du recul et de réviser cet avis dressé à la hâte. Nous organisons bientôt le grand tournoi de la rédaction. En dépit de ta mauvaise foi et de tes cris répétés « mais c’est quoi ce jeu, mais regarde, regarde ça ! », nous sommes prêts à t’accepter, car même les grands hommes se trompent parfois.
Bien à toi,
F
N.B. : le plus gros défaut de cette version HD est l’absence d’un mode multi en ligne, il n’est possible de jouer qu’en local.
Speedball 2 HD, sur PC, 7 euros environ sur Steam.
Cher Kocobé,
En 1990, tu suçais encore ton pouce alors que nous passions nos soirées à chanter du 2 UNLIMITED et à regarder Mulder essayer désespérément de pécho Scully dans X-Files. À cette époque bénie des dieux, certains jouaient aussi à Speedball 2, cette version HD du titre des Bitmaps Brothers arrive à point nommé pour nous le rappeler.
Mais je ne veux même pas mettre sur le tapis l’argument de la « nostalgie » : 1) parce que tu me traiterais lâchement de « vieux has-been » ; 2) parce que la nostalgie est une force insidieuse qui peut altérer notre jugement ; 3) parce que, pour être honnête, je ne me souviens de Speedball 2 que comme un vague concept de jeu de sport mêlant handball, football américain et castagnes généreuses. Un genre de Blood Bowl en temps réel, situé dans un univers futuriste et duquel on aurait seulement gardé la substantifique moelle : des joueurs, un ballon, des tatanes.
Tu trouves ce Speedball 2 HD moche, mal animé, sujet à des ralentissements… pourquoi pas. On a connu mieux en termes de direction artistique, même si permets-moi de douter de ton bon gout. Si comme toi je chantais du Julien Clerc tous les matins, je ne me permettrais pas de trop critiquer ces choses-là.
En revanche, quand tu lui reproches son manque de profondeur, je m’insurge. OK, Speedball 2 se joue avec un seul bouton, bouton qui sert à effectuer toutes les actions possibles : tacler, tirer ou passer. Mais si tu avais pris le temps d’enchainer les matchs au lieu de crier que ça ne vaut rien et que Spelunky « c’est autre chose » (ton amour inconditionnel pour ce jeu m’inquiète, d’ailleurs), tu aurais vu qu’il existe une quantité de subtilités avec les contrôles : c’est l’art du déplacement « en canard » pour ramasser les items, c’est l’art du positionnement de trois-quart pour protéger son ballon et esquiver les tacles, c’est jouer avec les murs ou les warp zone.
Même niveau de variété concernant les manières de scorer. Tu peux marquer des buts (cela rapporte 10 points) mais tu peux aussi jouer avec les bumpers, qui rapportent 2 points, les étoiles, les multiplicateurs, ou mettre les joueurs adverses KO, pour 10 points la castagne. Avec un peu de bouteille, tu comprendrais qu’il y a de multiples zones à protéger sur le terrain, et que plusieurs stratégies sont tout à fait viables.
Mais je vois bien « le truc » qui te fait sauter au plafond (façon de parler, là, t’es plutôt avachi dans ton siège) : le changement de joueurs automatique, un peu aléatoire j’en conviens, qui fait que tu peux te retrouver à contrôler un joueur lambda alors que tu allais lancer un sublime sauvetage défensif avec un autre. Ce point-là relève sans doute d’une erreur de game design, mais je le vois plutôt comme une variable qui donne plus de piquant à un match. Je ne t’ai jamais entendu maudire la terre entière quand tu te prenais une carapace bleue dans Mario Kart. Après tout, la vie est injuste. Cruelle même.
Si je ne te demanderai pas de jouer chez toi en solo (qui sera ennuyeux pour 99% des joueurs – le 1% restant étant des gens comme Henri, fan du jeu, qui écume actuellement une saison et vous fait dire que ce n’est quand même pas super équilibré), je te prie de prendre du recul et de réviser cet avis dressé à la hâte. Nous organisons bientôt le grand tournoi de la rédaction. En dépit de ta mauvaise foi et de tes cris répétés « mais c’est quoi ce jeu, mais regarde, regarde ça ! », nous sommes prêts à t’accepter, car même les grands hommes se trompent parfois.
Bien à toi,
F
N.B. : le plus gros défaut de cette version HD est l’absence d’un mode multi en ligne, il n’est possible de jouer qu’en local.
Speedball 2 HD, sur PC, 7 euros environ sur Steam.
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