Test Sony A7 IV, l’hybride pour tous

Il était attendu au tournant. L’Alpha 7 IV — ou A7IV pour les intimes — vient d’être annoncé par Sony, et succède donc à l’appareil qui a propulsé Sony au rang de véritable référence et su démocratiser l’accès à un hybride haut de gamme, l’A7III. Ce dernier proposait en effet d’immenses arguments à un prix franchement contenu, et avait su séduire de très nombreux photographes — et surtout des vidéastes — de par le monde.

Cette nouvelle itération ne bouleverse pas totalement le travail entrepris avec le Sony A7III, qui reste encore aujourd’hui une véritable référence. On retrouve donc ce qui avait fait son succès, à savoir ce petit boîtier minimaliste, ce capteur plein format, cet autofocus de folie et ses fonctions avancées. En prime, l’Alpha 7 IV offre des avancées majeures sur certains points précis qui pouvaient se montrer frustrants sur son prédécesseur, avec un tout nouveau capteur stabilisé de 33,1 MP, un écran sur rotule, de nouveaux menus ou encore de nouvelles capacités vidéo. Est-il aussi intéressant que son prédécesseur ? Réponse dans cette prise en main du Sony A7IV !

Prise en main et Ergonomie du Sony A7IV

Le nouvel hybride de Sony ressemble beaucoup à son prédécesseur, et peut-être même encore plus au Sony A7SIII, lancé il y a tout juste un an. On retrouve donc toujours un boîtier très compact par rapport au capteur qu’il abrite, un plein format 24×36. Le contraste entre la taille du boîtier et une grosse optique sera donc toujours aussi flagrant. L’appareil mise une nouvelle fois sur l’E-Mount, la monture maison de Sony qui comprend dorénavant un vaste parc d’objectifs comprenant près de 63 références au total.

Malgré ses similitudes avec son prédécesseur, le Sony A7IV embarque une nouveauté majeure qui devrait ravir les vidéastes : un écran sur rotule ! Cette nouvelle dalle LCD dotée de 1,03 millions de points est toujours tactile, et permet enfin d’avoir accès à un retour lorsqu’on se filme soi-même, sans avoir à investir dans un moniteur externe. Les vloggueurs et tous les vidéastes qui se filment en face-cam devraient apprécier.

Ce n’est pas tout, puisque ce Sony Alpha 7 IV reprend également à son compte les nouveaux menus introduits avec l’A7SIII. Les menus des hybrides Sony étaient auparavant très critiqués pour leur manque de clarté, a fortiori comparé à ce que proposent Canon et Panasonic. Cette fois, l’usine à gaz s’allège franchement et les menus de ce Sony A7IV s’inspirent largement de ceux, très clairs, de Panasonic, ce qui n’est pas pour nous déplaire. S’il y a encore quelques sections mal agencées, c’est un très grand pas en avant et l’un des problèmes majeurs des anciens hybrides de Sony vient d’être globalement corrigé.

Et si vous ne souhaitez pas vous aventurer souvent dans ces menus, on retrouve assez de boutons pour paramétrer son Sony A7IV aux petits oignons. Sony a entrepris un grand ménage et offre à ses fans des corrections très attendues, reprenant sur ce boîtier l’essentiel des nouveautés du Sony A7SIII. Trois boutons personnalisables – C1, C2 et C3 – une molette avec cran d’arrêt pour choisir son mode, plus diverses molettes pour régler, au choix, l’ouverture et la vitesse, ou encore une molette dédiée à l’exposition, joystick, bouton « AF ON »…

Aussi, le bouton REC est désormais placé sur le haut du boîtier, plutôt qu’à l’arrière comme sur le A7III où il était assez pénible à atteindre, notamment lorsqu’on met l’appareil sur un stabilisateur. Enfin, on dispose d’un double slot SD sur la droite, compatible à la fois avec des cartes standards que des CFexpress Type-A, le nouveau format de carte mémoire de Sony capable d’atteindre des débits allant jusqu’à 700 Mo/s en écriture et 800 Mo/s en lecture, et taillées pour l’enregistrement en 4K à des débits extrêmes.

Enfin, l’appareil embarque un port HDMI, une prise microphone, une entrée casque, un connecteur USB-C 3.2 Gen2 (offrant des débits jusqu’à 10 Gbps), un second port USB-C qui fait office de port Ethernet 1000BASE-T, et une prise Micro-USB.

Qualité d’image

Avec son nouvel hybride, Sony fait doucement évoluer la recette qui a fait le succès du A7III, sans pour autant s’aventurer dans des terrains troubles. Ainsi, l’appareil reste cantonné à la captation vidéo en 4K, sauf que celle-ci peut désormais monter à 60 i/s en Super 35, là où son prédécesseur était cantonné à 30 i/s. C’est également une meilleure 4K, puisqu’on passe désormais à du 4:2:2 10 bit, avec un impressionnant bitrate de… 600 Mbps. À titre de comparaison, le Sony A7III ne pouvait shooter qu’en 4:2:0 8 bit avec un bitrate maximum de 100 Mbps. Il faudra néanmoins enregistrer sur une carte CFexpress Type-A pour atteindre un tel débit.

Quant au capteur en lui-même, exit le capteur de 24,2 MP du A7III, le Sony A7 IV mise sur un nouveau capteur Exmor R CMOS de 33,1 MP qui profite d’une stabilisation sur 5 axes. Il s’agit d’un excellent compromis aussi bien pour les photographes que les vidéastes, tandis que les premiers pouvaient se sentir légèrement à l’étroit sur 24 MP et que les seconds profiteront tout de même de bonnes performances lorsque la lumière vient à manquer.

Les performances en basse lumière ont justement été améliorées sur l’Alpha 7 IV, avec des ISO qui s’étendent de 100 à 51 200 (extensible jusqu’à 204 800 en photo et jusqu’à 102 400 en vidéo), et une plage dynamique étendue à 15+ stops en S-Log. On n’ira pas non plus jusqu’à titiller l’excellence du Sony A7SIII, véritable Roi des images en basse lumière, mais le Sony A7IV se montre tout de même diablement efficace lorsque la lumière vient à manquer, grâce à une très bonne gestion du bruit numérique.

Pour cela, on peut compter sur un tout nouveau processeur d’image, le BIONZ XR. Celui-ci s’était déjà offert une excursion (réussie) sur d’autres hybrides haut de gamme de la marque, les Sony A1 et Sony A7SIII notamment. La firme nippone promet des performances 8 fois supérieures par rapport au processeur du Sony A7III. La marque promet également d’importantes améliorations du côté de la reproduction des couleurs, notamment en ce qui concerne les teintes de peau, principal défaut de son prédécesseur.

Un mot sur l’autofocus, déjà excellent sur son prédécesseur, et qui s’améliore encore avec cette génération d’hybride. Avec près de 759 points et une couverture de 94%, la mise au point automatique proposée par l’Alpha 7 IV est tout bonnement excellente, et surtout, particulièrement rapide. On retrouve le tracking de l’oeil humain, chose que ne proposait pas l’A7III et qu’on retrouvait seulement sur les Sony A7SIII et l’Alpha I, mais le Sony A7IV apporte en plus le tracking de l’oeil pour les animaux ainsi que les oiseaux. Plus d’excuses pour rater une mise au point. Il est également possible de faire le focus sur une personne en vidéo simplement en sélectionnant celle-ci depuis l’écran tactile. Pratique.

Enfin, on retrouve de nouveaux espaces colorimétriques S-Log3/S-Gamut3.Cine et S-Cinetone améliorés, les Creative Look et l’enregistrement en HDR peut désormais se faire en mode Hybrid Log-Gamma (HLG), venant parfaire l’expérience définitivement digne d’une caméra professionnelle.

Mais puisque des images valent mille mots, voici quelques clichés capturés avec ce Sony A7IV dans plusieurs conditions :

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