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Test : Sleeping Dogs (PS3, Xbox 360, PC)

10

Pour bien appréhender Sleeping Dogs, il faut d’abord se pencher sur son développement chaotique et comprendre en quoi les rebondissements qui le jalonnent ont modifié son…

Pour bien appréhender Sleeping Dogs, il faut d’abord se pencher sur son développement chaotique et comprendre en quoi les rebondissements qui le jalonnent ont modifié son ADN. Activision annonce en 2009 le troisième volet de la série True Crime, son GTA-like maison plutôt moyen. True Crime : Hong-Kong se déroule dans l’univers des Triades, où un flic sous couverture – c’est la marque de fabrique de la série – doit infiltrer les dangereux gangs chinois. Mais l’éditeur se retire en 2011, et pour le studio de développement qui le produit, United Front Games, c’est une catastrophe économique ; s’ensuit une vague de licenciements.
C’était sans compter sur Square Enix qui décide de racheter le projet, et relance son développement. Un an plus tard, l’éditeur annonce officiellement Sleeping Dogs, un polar réaliste et immersif qui plonge les joueurs dans les ruelles mal famées de Hong-Kong. La naissance d’une nouvelle licence ?

“Un tout petit caillou peut briser une grande jarre”

Sleeping Dogs s’inspire du cinéma Hongkongais, un style un peu boudé par le jeu vidéo (plus rien depuis le sympathique Stranglehold en 2007), et extrêmement codifié dans les thèmes qu’il aborde. Jugez plutôt. Vous incarnez Wei Shen, policier de Hong Kong prêt à tout pour lutter contre les triades. Tout juste revenue de San Francisco, le flic rebelle au passé douloureux se porte volontaire pour infiltrer la mafia locale. Il démarre donc son enquête au plus bas de l’échelle sociale des mafieux, et grimper les échelons pour détruire les clans qui pourrissent la ville. Mais devra-t-il se salir les mains pour y parvenir ? Ou devra-t-il écouter sa conscience au mépris de sa couverture ?

Wei est un héros un peu lisse

“La boue cache le rubis, mais ne le tâche pas”

Le lancement de Sleeping Dogs manque cruellement de saveur. Le jeu est à mille lieues des ténors du genre et affiche un univers aliasé et des textures assez pauvres ; les animations font peine à voir.
Mais passez outre sa réalisation graphique médiocre et vous prendrez conscience de sa véritable beauté : son ambiance et son univers. En effet, Hong Kong dégage une ambiance magique brillamment retranscrite. Ses décors fourmillent de détails et de vie. Des passants qui vivent leur vie, des lampions et des néons sur les bâtiments qui donnent un aspect mystique aux rues, des intérieurs qui regorgent de détails… Sleeping Dogs dépasse ses graphismes assez pauvre grâce à son extraordinaire direction artistique. Notez également qu’il ne souffre d’aucun ralentissement, ce qui contribue d’autant plus à l’immersion.
Si la ville ne se révèle pas très étendue (ce qui est étonnant pour un jeu anciennement estampillé True Crime), elle gagne en verticalité et les intérieurs sont variés. Sur ce point, Hong Kong se rapproche plus de l’Empire City de Mafia 2 que de la Liberty City de GTA 4. En revanche, de nombreux décors sur les bords des routes (comme certains pâtés de maisons ou des plages) inaccessibles ne sont là que pour l’ambiance. Une limitation un peu décevante, qui vous incitera moins à vous balader dans des endroits saugrenus comme dans GTA et vous forcera à vous cantonner aux déplacements prévus par l’histoire.

Hong Kong dégage une ambiance magique

“Mieux vaut agir une fois avec les mains que regarder mille fois avec les yeux”

Profiter de Hong Kong est une chose, faire tomber la pègre locale en est une autre. Pour arriver à ses fins, Wei devra jouer des poings. Le combat à mains nues se veut la pierre angulaire de Sleeping Dogs. Ils s’alignent sans surprise sur le modèle imposé par les récents Batman de Rocksteady : plutôt simples d’abord, mais d’une profondeur assez sympathique.
Au premier contact c’est assez rude : les affrontements souffrent d’une mollesse paresseuses et s’enchaînent indistinctement durant les premières heures de jeu. Seule la possibilité d’utiliser le décor pour achever vos ennemis vient sauver le tout. Heureusement, notre héros acquiert de l’expérience via une salle de kung Fu (hérité aussi des True Crime) où lui sont enseignés différents combos et mouvements. Une fois votre palette de coups plus conséquente et les ennemis plus nombreux, les bastons deviennent intéressantes, et au bout d’un certain temps, carrément jubilatoires. En bref, il faut de la patience pour reconnaître cette réussite. Coté gunfight, le tout est assez similaire à GTA 4, avec en plus un système de bullet time qui rappelle furieusement un certain Red Dead Redemption.

Les combats gagnent en intensité au fil du jeu

“L’on craint d’autant moins les autres, qu’on se craint plus soi-même”

Wei est un policier infiltré dans les triades, et devra donc faire double-jeu tout le long de l’aventure. En toute logique, deux types de missions principales vous seront proposés, les unes côté police et les autres côté mafia. Durant ces missions, et même en dehors, vous gagnerez des points de compétence selon vos action à placer dans 5 arbres de talents distinct. Tabassez des piétons, et vous gagnerez des points envers les triades. Rendez service aux citoyens, et votre barre côté police montera. Mais cette dualité n’impacte pas réellement sur votre aventure, à travers des cas de conscience par exemple. Dommage, les développeurs auraient pu donner plus de profondeur à l’expérience sur ce point. Outre les missions principales, vous pourrez compléter des missions secondaires, comme dans tout bon GTA-like. Vous devrez par exemple récupérer des objets cachés, aider des citoyens, sortir votre copine… Bref, vous ne vous ennuierez jamais dans Sleeping Dogs, un jeu difficile à abandonner, puisqu’il y reste toujours une quelque chose à faire.

Vous apprendrez de nouveaux combos dans les dojos

“Avec le temps et la patience, la feuille du mûrier devient satin”


A l’image de son héros, pris en tenaille entre ses devoirs de policier et sa fausse identité de truand, Sleeping Dogs joue la dualité. Si ses graphismes font peine à voir en 2012, ils sont sauvés par une ambiance très réussie. L’histoire n’atteint pas non plus des sommets, moins bien écrite et intéressante que celles de Rockstar. Cela n’empêche pourtant pas les missions variées de se jouer avec plaisir.
Mais si pour toutes ces raisons Sleeping Dogs se prend difficilement en main, il révèle tous ses atouts aux joueurs patients. Le jeu de United Front Games fait partie de ces softs qu’il est difficile de décrocher. Gameplay varié, ambiance extraordinaire, durée de vie assez longue, Sleeping Dogs avait tout pour être un grand jeu. Mais alors, pourquoi ne pas lui mettre un 9 ? Tout simplement car il manque cruellement d’originalité. Ce melting pot très réussi rassemble de bonnes idées piochées dans les productions actuelles sans parvenir à leur imprimer son identité. Cela n’en fait pas du tout un mauvais jeu, mais il sera difficile d’en faire une référence.

Comme dans tout bon GTA-like, vous pourrez faire du car jacking

Pour bien appréhender Sleeping Dogs, il faut d’abord se pencher sur son développement chaotique et comprendre en quoi les rebondissements qui le jalonnent ont modifié son ADN. Activision annonce en 2009 le troisième volet de la série True Crime, son GTA-like maison plutôt moyen. True Crime : Hong-Kong se déroule dans l’univers des Triades, où un flic sous couverture – c’est la marque de fabrique de la série – doit infiltrer les dangereux gangs chinois. Mais l’éditeur se retire en 2011, et pour le studio de développement qui le produit, United Front Games, c’est une catastrophe économique ; s’ensuit une vague de licenciements.
C’était sans compter sur Square Enix qui décide de racheter le projet, et relance son développement. Un an plus tard, l’éditeur annonce officiellement Sleeping Dogs, un polar réaliste et immersif qui plonge les joueurs dans les ruelles mal famées de Hong-Kong. La naissance d’une nouvelle licence ?

“Un tout petit caillou peut briser une grande jarre”

Sleeping Dogs s’inspire du cinéma Hongkongais, un style un peu boudé par le jeu vidéo (plus rien depuis le sympathique Stranglehold en 2007), et extrêmement codifié dans les thèmes qu’il aborde. Jugez plutôt. Vous incarnez Wei Shen, policier de Hong Kong prêt à tout pour lutter contre les triades. Tout juste revenue de San Francisco, le flic rebelle au passé douloureux se porte volontaire pour infiltrer la mafia locale. Il démarre donc son enquête au plus bas de l’échelle sociale des mafieux, et grimper les échelons pour détruire les clans qui pourrissent la ville. Mais devra-t-il se salir les mains pour y parvenir ? Ou devra-t-il écouter sa conscience au mépris de sa couverture ?

Wei est un héros un peu lisse

“La boue cache le rubis, mais ne le tâche pas”

Le lancement de Sleeping Dogs manque cruellement de saveur. Le jeu est à mille lieues des ténors du genre et affiche un univers aliasé et des textures assez pauvres ; les animations font peine à voir.
Mais passez outre sa réalisation graphique médiocre et vous prendrez conscience de sa véritable beauté : son ambiance et son univers. En effet, Hong Kong dégage une ambiance magique brillamment retranscrite. Ses décors fourmillent de détails et de vie. Des passants qui vivent leur vie, des lampions et des néons sur les bâtiments qui donnent un aspect mystique aux rues, des intérieurs qui regorgent de détails… Sleeping Dogs dépasse ses graphismes assez pauvre grâce à son extraordinaire direction artistique. Notez également qu’il ne souffre d’aucun ralentissement, ce qui contribue d’autant plus à l’immersion.
Si la ville ne se révèle pas très étendue (ce qui est étonnant pour un jeu anciennement estampillé True Crime), elle gagne en verticalité et les intérieurs sont variés. Sur ce point, Hong Kong se rapproche plus de l’Empire City de Mafia 2 que de la Liberty City de GTA 4. En revanche, de nombreux décors sur les bords des routes (comme certains pâtés de maisons ou des plages) inaccessibles ne sont là que pour l’ambiance. Une limitation un peu décevante, qui vous incitera moins à vous balader dans des endroits saugrenus comme dans GTA et vous forcera à vous cantonner aux déplacements prévus par l’histoire.

Hong Kong dégage une ambiance magique

“Mieux vaut agir une fois avec les mains que regarder mille fois avec les yeux”

Profiter de Hong Kong est une chose, faire tomber la pègre locale en est une autre. Pour arriver à ses fins, Wei devra jouer des poings. Le combat à mains nues se veut la pierre angulaire de Sleeping Dogs. Ils s’alignent sans surprise sur le modèle imposé par les récents Batman de Rocksteady : plutôt simples d’abord, mais d’une profondeur assez sympathique.
Au premier contact c’est assez rude : les affrontements souffrent d’une mollesse paresseuses et s’enchaînent indistinctement durant les premières heures de jeu. Seule la possibilité d’utiliser le décor pour achever vos ennemis vient sauver le tout. Heureusement, notre héros acquiert de l’expérience via une salle de kung Fu (hérité aussi des True Crime) où lui sont enseignés différents combos et mouvements. Une fois votre palette de coups plus conséquente et les ennemis plus nombreux, les bastons deviennent intéressantes, et au bout d’un certain temps, carrément jubilatoires. En bref, il faut de la patience pour reconnaître cette réussite. Coté gunfight, le tout est assez similaire à GTA 4, avec en plus un système de bullet time qui rappelle furieusement un certain Red Dead Redemption.

Les combats gagnent en intensité au fil du jeu

“L’on craint d’autant moins les autres, qu’on se craint plus soi-même”

Wei est un policier infiltré dans les triades, et devra donc faire double-jeu tout le long de l’aventure. En toute logique, deux types de missions principales vous seront proposés, les unes côté police et les autres côté mafia. Durant ces missions, et même en dehors, vous gagnerez des points de compétence selon vos action à placer dans 5 arbres de talents distinct. Tabassez des piétons, et vous gagnerez des points envers les triades. Rendez service aux citoyens, et votre barre côté police montera. Mais cette dualité n’impacte pas réellement sur votre aventure, à travers des cas de conscience par exemple. Dommage, les développeurs auraient pu donner plus de profondeur à l’expérience sur ce point. Outre les missions principales, vous pourrez compléter des missions secondaires, comme dans tout bon GTA-like. Vous devrez par exemple récupérer des objets cachés, aider des citoyens, sortir votre copine… Bref, vous ne vous ennuierez jamais dans Sleeping Dogs, un jeu difficile à abandonner, puisqu’il y reste toujours une quelque chose à faire.

Vous apprendrez de nouveaux combos dans les dojos

“Avec le temps et la patience, la feuille du mûrier devient satin”


A l’image de son héros, pris en tenaille entre ses devoirs de policier et sa fausse identité de truand, Sleeping Dogs joue la dualité. Si ses graphismes font peine à voir en 2012, ils sont sauvés par une ambiance très réussie. L’histoire n’atteint pas non plus des sommets, moins bien écrite et intéressante que celles de Rockstar. Cela n’empêche pourtant pas les missions variées de se jouer avec plaisir.
Mais si pour toutes ces raisons Sleeping Dogs se prend difficilement en main, il révèle tous ses atouts aux joueurs patients. Le jeu de United Front Games fait partie de ces softs qu’il est difficile de décrocher. Gameplay varié, ambiance extraordinaire, durée de vie assez longue, Sleeping Dogs avait tout pour être un grand jeu. Mais alors, pourquoi ne pas lui mettre un 9 ? Tout simplement car il manque cruellement d’originalité. Ce melting pot très réussi rassemble de bonnes idées piochées dans les productions actuelles sans parvenir à leur imprimer son identité. Cela n’en fait pas du tout un mauvais jeu, mais il sera difficile d’en faire une référence.

Comme dans tout bon GTA-like, vous pourrez faire du car jacking

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Notre avis

Très bon
Note : 8  /  10
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