Passer au contenu

[Test] La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor – Assassin et Batman au pays de Tolkien [XBO]

6

Ces derniers mois, chacun a vu dans Shadow of Mordor (en anglais, c’est plus classe) ce qu’il voulait bien y voir : un ersatz d’Assassin’s Creed, un…

Ces derniers mois, chacun a vu dans Shadow of Mordor (en anglais, c’est plus classe) ce qu’il voulait bien y voir : un ersatz d’Assassin’s Creed, un Batman Arkham Asylum en puissance, un jeu d’action/infiltration dans l’univers du Seigneur des Anneaux… ou un peu de tout ça. A quelques jours de sa sortie commerciale, il est temps de statuer. Qui est vraiment Shadow of Mordor ?

Notre aventure commence à la Porte Noire
Notre aventure commence à la Porte Noire

Achille Talion

Le Mordor. Terre mythique de la Terre du Milieu, mais pourtant encore si mystérieuse. Lorsque Monolith Studios et Warner m’ont proposé d’aller découvrir ces terres désolées, j’étais dubitatif. La Terre du Milieu ? C’est un coin que je connais par cœur. Pourtant, je me suis dit qu’un dernier voyage ne pouvait pas me faire de mal. J’ai donc enfilé mes chaussures de randonnée et pris mon sac à dos pour aller voir un peu ce qu’il s’y passait.

Mon fixeur m’attendait à mon arrivée à la Porte Noire. Un dénommé Talion, que je définis tout de suite comme l’Aragorn du pauvre. Gondorien de son état, Talion me raconte rapidement son histoire. Une histoire classique de vengeance. « Vois-tu, mes créateurs ont conçu un scénario rien que pour moi. Tout est inédit. Ils l’ont placé entre le Hobbit et le Seigneur des anneaux, au moment où Sauron se réveille après trois mille ans de sommeil. » Talion me raconte également qu’il travaillait à mi-temps comme vigile à la Porte Noire et que toute sa famille a été massacrée par les orques. Bien évidemment, il cherche à se venger. Il faut dire que lui aussi est mort dans l’affaire, mais un vieil esprit elfe l’a ramené à la vie, lui donnant dans le même temps quelques pouvoirs bien pratiques. « Oui, oui, c’est une histoire classique, mais tu vas voir, c’est juste un prétexte ».

A peine arrivé dans la vallée d’Udun, une zone ouverte, pas très grande mais fouillée, Talion m’invite à le suivre dans son quotidien. Et le rôdeur est plutôt classique dans sa façon de faire. « Je me suis beaucoup inspiré d’Altair dans mes déplacements » me confie-t-il alors qu’il saute de toits en toits. Et il a raison. Lorsque je compare ses mouvements à ceux de l’assassin blanc, je constate que c’est exactement les mêmes. « De même, pour les combats, c’est Batman qui m’a formé. J’utilise un bouton pour taper, un autre pour contrer, le tout en agrémentant de combos et de lancers de couteau », ajoute Talion en coupant négligemment la tête d’un orque. « Bien entendu, je peux faire évoluer mes coups et mes capacités grâce à un arbre de talent plutôt basique ». Je me rends alors vite compte que ce trekking au Mordor aura un goût de déjà-vu. Un déjà-vu agréable, pour le moment, mais un déjà-vu quand même. Talion a piqué à droite à gauche pour créer son aventure. Mais attention, ces références sont solides. Néanmoins, je crains à un moment que ce trekking se vautre dans la pâle copie de la concurrence. « Attends, attends. Tu vas voir, j’ai quand même des trucs biens et originaux à te montrer ! »

Assassin's Creed : Mordor Edition
Assassin’s Creed : Mordor Edition

Tuer Willy

Alors que nous étions cachés dans les hautes herbes aux abords d’une forteresse, Talion m’explique son cœur de métier : la chasse à l’orque. « Mon but, c’est de tuer les chefs orques. Tu vois, là-dedans, un général s’y cache. » Talion ouvre le menu pause et ouvre alors l’onglet Armée de Sauron. Ici, j’y découvre une hiérarchie orque. Des généraux sont bien évidemment au sommet de la chaîne alimentaire. Les autres peuvent servir de gardes du corps ou de rivaux. « C’est un système compliqué, tu vas rien piger dans les premières heures. Puis avec le temps, ça viendra, tu verras ».

Après avoir infiltré la forteresse, en utilisant les exécutions silencieuses, ses flèches spectrales (pour tuer de loin ou se téléporter) ainsi que le décor (comme les ruches ou les morceaux de viande qui attirent les bêtes), Talion se retrouve face au général orque. Pas de bol pour lui, deux gardes du corps accompagnent le boss. Ni une, ni deux, Talion se fait proprement retourner. Le voilà obligé de ressusciter sur une tour non loin. « Alors, comme tu peux le voir, j’ai fait une erreur de débutant. » Il ouvre de nouveau l’onglet Armée de Sauron. « Tu vois, on va aller dézinguer les deux gardes du corps qui se baladent dans la zone avant de retenter le coup. Mais le problème, c’est que le général a pris du galon avec cette victoire. Il est devenu plus puissant. Sinon, nous pouvons attendre que des rivaux dézinguent les gardes via des missions d’observation. On peut même convertir certains orques à notre cause, si ça nous chante. Les luttes intestines font partie intégrante du jeu »

Entrer dans le tas ou se la jouer fufu, à vous de voir
Entrer dans le tas ou se la jouer fufu, à vous de voir

Je me rends donc à l’évidence. Le système de Némésis, comme l’appelle Talion, a énormément de choses à offrir. C’est là le cœur du jeu. En navigant dans ce menu, je me rends compte qu’il est possible de voir les forces et faiblesses de chacun, d’assister à l’émergence de nouveaux chefs et même de faire une pierre deux coups en tuant deux lieutenants qui s’affrontent à un endroit donné. Le tout est procédural et permet donc à chaque joueur de vivre sa propre guerre au Mordor. Voilà enfin quelque chose de nouveau, de bien pensé et de rafraichissant.

Si le Mordor m’était Comté

Après cet interlude, je demande à Talion de me montrer un peu les missions principales. « Oh, bizarrement, elles sont moins intéressantes que la chasse à l’orque. De plus, les missions se débloquent seulement lorsque je tue assez de généraux. J’ai vraiment l’impression qu’elles n’ont pas été aussi travaillées que le système Armée de Sauron ». Et Talion a raison. Les missions principales sont plates et peu passionnantes, comme si elles avaient été ajoutée à la manière d’un glaçage sur l’énorme gâteau que représente le système Némésis. Mais au fil des heures, je me prends d’affection pour mon Aragorn du pauvre et je ressens un réel plaisir à suivre son parcours.

« Mes créateurs sont des fans du Seigneur des Anneaux, et cela se ressent. Tout est cohérent avec l’histoire de base et on retrouve même quelques personnages connus ». Je l’admets, le background est solide et nous permet de découvrir des facettes inconnues de la Terre du Milieu. De même, les zones explorées, même si elles sont petites, se montrent très agréables à regarder et amusantes à traverser. Le Mordor est une zone mythique de l’univers de Tolkien. Pourtant, on sait peu de choses sur cette contrée. Vous savez à quoi ressemble la Vallée d’Udun, vous ? Et les abords de la mer de Nurnen ? Non ? Eh bien une petite expédition dans Shadow of Mordor vous donnera une idée du paysage. Et ce paysage ne se résume pas à des plaines de cendre sur des kilomètres, non, c’est fouillé, il y a plein de choses à faire et même une multitude de cavernes cachées ! « S’il n’y avait pas ces satanés orques qui te courent après dès que tu rentres dans leur champ de vision, le coin aurait été parfait pour y installer un club de vacances pour hobbits », plaisante Talion.

"T'as vraiment pas une gueule de porte-bonheur"
“T’as vraiment pas une gueule de porte-bonheur”

Verdict

Une fois rentré du Mordor, je me suis rendu compte que j’ai passé d’excellents moments en compagnie de Talion. Sa vie n’est pas très originale et son quotidien non plus, pourtant, la chasse à l’orque, un système totalement aléatoire, est réellement un boulot plaisant. De même, le Mordor se laisse parcourir sans déplaisir. La licence Seigneur des Anneaux tient-elle son Batman Arkham Asylum, comme semble le croire Warner ? Pas si sûr. Mais elle dispose d’un jeu aux bases solides qui ravira les fans de la licence ou tout simplement les amateurs de jeu d’action infiltration.

La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor, sortie le 3 octobre sur PS4, Xbox One, PS3, Xbox 360 et PC (testé sur Xbox One)

NB : Les images qui illustrent ce test sont des images éditeur

Ces derniers mois, chacun a vu dans Shadow of Mordor (en anglais, c’est plus classe) ce qu’il voulait bien y voir : un ersatz d’Assassin’s Creed, un Batman Arkham Asylum en puissance, un jeu d’action/infiltration dans l’univers du Seigneur des Anneaux… ou un peu de tout ça. A quelques jours de sa sortie commerciale, il est temps de statuer. Qui est vraiment Shadow of Mordor ?

Notre aventure commence à la Porte Noire
Notre aventure commence à la Porte Noire

Achille Talion

Le Mordor. Terre mythique de la Terre du Milieu, mais pourtant encore si mystérieuse. Lorsque Monolith Studios et Warner m’ont proposé d’aller découvrir ces terres désolées, j’étais dubitatif. La Terre du Milieu ? C’est un coin que je connais par cœur. Pourtant, je me suis dit qu’un dernier voyage ne pouvait pas me faire de mal. J’ai donc enfilé mes chaussures de randonnée et pris mon sac à dos pour aller voir un peu ce qu’il s’y passait.

Mon fixeur m’attendait à mon arrivée à la Porte Noire. Un dénommé Talion, que je définis tout de suite comme l’Aragorn du pauvre. Gondorien de son état, Talion me raconte rapidement son histoire. Une histoire classique de vengeance. « Vois-tu, mes créateurs ont conçu un scénario rien que pour moi. Tout est inédit. Ils l’ont placé entre le Hobbit et le Seigneur des anneaux, au moment où Sauron se réveille après trois mille ans de sommeil. » Talion me raconte également qu’il travaillait à mi-temps comme vigile à la Porte Noire et que toute sa famille a été massacrée par les orques. Bien évidemment, il cherche à se venger. Il faut dire que lui aussi est mort dans l’affaire, mais un vieil esprit elfe l’a ramené à la vie, lui donnant dans le même temps quelques pouvoirs bien pratiques. « Oui, oui, c’est une histoire classique, mais tu vas voir, c’est juste un prétexte ».

A peine arrivé dans la vallée d’Udun, une zone ouverte, pas très grande mais fouillée, Talion m’invite à le suivre dans son quotidien. Et le rôdeur est plutôt classique dans sa façon de faire. « Je me suis beaucoup inspiré d’Altair dans mes déplacements » me confie-t-il alors qu’il saute de toits en toits. Et il a raison. Lorsque je compare ses mouvements à ceux de l’assassin blanc, je constate que c’est exactement les mêmes. « De même, pour les combats, c’est Batman qui m’a formé. J’utilise un bouton pour taper, un autre pour contrer, le tout en agrémentant de combos et de lancers de couteau », ajoute Talion en coupant négligemment la tête d’un orque. « Bien entendu, je peux faire évoluer mes coups et mes capacités grâce à un arbre de talent plutôt basique ». Je me rends alors vite compte que ce trekking au Mordor aura un goût de déjà-vu. Un déjà-vu agréable, pour le moment, mais un déjà-vu quand même. Talion a piqué à droite à gauche pour créer son aventure. Mais attention, ces références sont solides. Néanmoins, je crains à un moment que ce trekking se vautre dans la pâle copie de la concurrence. « Attends, attends. Tu vas voir, j’ai quand même des trucs biens et originaux à te montrer ! »

Assassin's Creed : Mordor Edition
Assassin’s Creed : Mordor Edition

Tuer Willy

Alors que nous étions cachés dans les hautes herbes aux abords d’une forteresse, Talion m’explique son cœur de métier : la chasse à l’orque. « Mon but, c’est de tuer les chefs orques. Tu vois, là-dedans, un général s’y cache. » Talion ouvre le menu pause et ouvre alors l’onglet Armée de Sauron. Ici, j’y découvre une hiérarchie orque. Des généraux sont bien évidemment au sommet de la chaîne alimentaire. Les autres peuvent servir de gardes du corps ou de rivaux. « C’est un système compliqué, tu vas rien piger dans les premières heures. Puis avec le temps, ça viendra, tu verras ».

Après avoir infiltré la forteresse, en utilisant les exécutions silencieuses, ses flèches spectrales (pour tuer de loin ou se téléporter) ainsi que le décor (comme les ruches ou les morceaux de viande qui attirent les bêtes), Talion se retrouve face au général orque. Pas de bol pour lui, deux gardes du corps accompagnent le boss. Ni une, ni deux, Talion se fait proprement retourner. Le voilà obligé de ressusciter sur une tour non loin. « Alors, comme tu peux le voir, j’ai fait une erreur de débutant. » Il ouvre de nouveau l’onglet Armée de Sauron. « Tu vois, on va aller dézinguer les deux gardes du corps qui se baladent dans la zone avant de retenter le coup. Mais le problème, c’est que le général a pris du galon avec cette victoire. Il est devenu plus puissant. Sinon, nous pouvons attendre que des rivaux dézinguent les gardes via des missions d’observation. On peut même convertir certains orques à notre cause, si ça nous chante. Les luttes intestines font partie intégrante du jeu »

Entrer dans le tas ou se la jouer fufu, à vous de voir
Entrer dans le tas ou se la jouer fufu, à vous de voir

Je me rends donc à l’évidence. Le système de Némésis, comme l’appelle Talion, a énormément de choses à offrir. C’est là le cœur du jeu. En navigant dans ce menu, je me rends compte qu’il est possible de voir les forces et faiblesses de chacun, d’assister à l’émergence de nouveaux chefs et même de faire une pierre deux coups en tuant deux lieutenants qui s’affrontent à un endroit donné. Le tout est procédural et permet donc à chaque joueur de vivre sa propre guerre au Mordor. Voilà enfin quelque chose de nouveau, de bien pensé et de rafraichissant.

Si le Mordor m’était Comté

Après cet interlude, je demande à Talion de me montrer un peu les missions principales. « Oh, bizarrement, elles sont moins intéressantes que la chasse à l’orque. De plus, les missions se débloquent seulement lorsque je tue assez de généraux. J’ai vraiment l’impression qu’elles n’ont pas été aussi travaillées que le système Armée de Sauron ». Et Talion a raison. Les missions principales sont plates et peu passionnantes, comme si elles avaient été ajoutée à la manière d’un glaçage sur l’énorme gâteau que représente le système Némésis. Mais au fil des heures, je me prends d’affection pour mon Aragorn du pauvre et je ressens un réel plaisir à suivre son parcours.

« Mes créateurs sont des fans du Seigneur des Anneaux, et cela se ressent. Tout est cohérent avec l’histoire de base et on retrouve même quelques personnages connus ». Je l’admets, le background est solide et nous permet de découvrir des facettes inconnues de la Terre du Milieu. De même, les zones explorées, même si elles sont petites, se montrent très agréables à regarder et amusantes à traverser. Le Mordor est une zone mythique de l’univers de Tolkien. Pourtant, on sait peu de choses sur cette contrée. Vous savez à quoi ressemble la Vallée d’Udun, vous ? Et les abords de la mer de Nurnen ? Non ? Eh bien une petite expédition dans Shadow of Mordor vous donnera une idée du paysage. Et ce paysage ne se résume pas à des plaines de cendre sur des kilomètres, non, c’est fouillé, il y a plein de choses à faire et même une multitude de cavernes cachées ! « S’il n’y avait pas ces satanés orques qui te courent après dès que tu rentres dans leur champ de vision, le coin aurait été parfait pour y installer un club de vacances pour hobbits », plaisante Talion.

"T'as vraiment pas une gueule de porte-bonheur"
“T’as vraiment pas une gueule de porte-bonheur”

Verdict

Une fois rentré du Mordor, je me suis rendu compte que j’ai passé d’excellents moments en compagnie de Talion. Sa vie n’est pas très originale et son quotidien non plus, pourtant, la chasse à l’orque, un système totalement aléatoire, est réellement un boulot plaisant. De même, le Mordor se laisse parcourir sans déplaisir. La licence Seigneur des Anneaux tient-elle son Batman Arkham Asylum, comme semble le croire Warner ? Pas si sûr. Mais elle dispose d’un jeu aux bases solides qui ravira les fans de la licence ou tout simplement les amateurs de jeu d’action infiltration.

La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor, sortie le 3 octobre sur PS4, Xbox One, PS3, Xbox 360 et PC (testé sur Xbox One)

NB : Les images qui illustrent ce test sont des images éditeur

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Not Batman
Note : 7  /  10

Mode