Il est difficile de parler de la Gear S3 sans faire sans cesse référence à son aînée, la Gear S2. Avec cette dernière, Samsung avait prouvé qu’il a parfaitement saisi le fonctionnement des montres connectées. Les utilisateurs ne désirent pas seulement avoir des mini-ordinateurs à leur poignet, ils veulent aussi et surtout un objet design, pas forcément bling-bling et surtout pratique à utiliser. Autant de critères que la Gear S2 remplissait alors à merveille (voir notre test de l’année dernière).
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Une montre imposante et massive
En ce qui concerne uniquement le design de cette Gear S3 Frontier, je dois bien admettre que je suis un peu déçu. Non pas que la montre soit de mauvaise qualité — comme l’année dernière, Samsung n’a pas lésiné sur le métal — mais plutôt que la Gear S3 est sensiblement plus grosse que la smartwatch de l’année dernière. Le boîtier affiche ainsi des dimensions de 49 × 46 × 12,9 mm pour un poids de 63 grammes. Des dimensions qui font de la Gear S3 une grosse montre, pas franchement élégante sur des petits poignets et dont le poids se ressent rapidement. Une appréciation toutefois assez personnelle puisque quelques membres de la rédaction m’ont affirmé apprécier les grosses montres de ce type.
Il y aurait également beaucoup à dire sur le style de cette version Frontier. Samsung la décrit comme une montre destinée aux aventuriers. Personnellement, je suis pas trop un aventurier (quand bien même j’esquive désormais assez bien les fumeurs de crack de mon arrêt de métro), mais je constate surtout qu’il s’agit d’une montre très masculine et massive. J’aurai préféré quelque chose d’un peu plus discret, d’un peu plus passe-partout. Encore une fois, c’est une question de goût.
Il y a bien une chose sur laquelle on ne peut pas attaquer Samsung en tout cas, ce sont les finitions. La Gear S3 est intégralement en métal et en verre et respire la qualité et la solidité. Samsung a naturellement conservé la molette, cette bague présente autour de l’écran. Elle est crantée — on la sent cliqueter en la tournant — et permet de naviguer facilement dans les menus en la tournant. C’était LA bonne idée de la Gear S2, il est logique de la retrouver ici avec une exécution irréprochable.
À noter pour finir que la montre est fournie avec un bracelet en silicone de bonne facture. Un bracelet que l’on peut remplacer aisément puisque la Gear S3 utilise des bracelets standards de 22 mm.
Un très bel écran et une montre facile à prendre en main
La Gear S3 est certes plus imposante que son aînée, mais elle dispose également d’un plus grand écran (de 1,3 pouce). Il s’agit d’un écran Super-Amoled d’excellente qualité. En une semaine d’utilisation, je n’ai jamais eu à me plaindre de sa lisibilité ou de sa luminosité. Mieux, Samsung a pensé à une option Always On Display — comme sur le Galaxy S7 — qui permet d’afficher en permanence l’heure sur la montre au lieu d’éteindre l’écran. Ce grand écran s’avère très pratique lorsque l’on veut lire du texte. Pas besoin d’avoir le nez sur l’écran pour lire un SMS ou un email. Ajoutez à cela un traitement anti-rayure très efficace ainsi que l’étanchéité de l’appareil (la Gear S3 est IP 68) et vous avez là un appareil très complet.
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Et une belle prouesse par la même occasion, car on rappellera que la Gear S3 ne fonctionne pas sous Android Wear mais sous un OS propriétaire : Tizen. Un OS diablement efficace soit dit en passant. Il est capable de refléter sur l’écran de la montre tout ce qu’affiche le téléphone sans avoir à préalablement installer ou configurer une quelconque application sur la montre. Les SMS, les emails, WhatsApp et même Twitter sont immédiatement pris en compte par la montre, qui permet de répondre directement aux messages ou d’afficher un aperçu des messages reçus sans que je me pose à un moment la question de la compatibilité d’une application.
Une ergonomie exemplaire
De la même façon, il a suffi que je lance une fois mon application de podcast pour que Tizen la repère et l’affiche dans les options de la montre. Il m’a suffi de la retrouver pour avancer ou reculer dans mon émission et surtout de tourner la molette de la montre pour régler le son. On ne peut pas faire plus instinctif. Cette molette, justement, fonctionne comme sur la Gear S2 : il suffit de la tourner pour naviguer dans les menus, mais aussi pour scroller sur un écran ou pour interagir avec les applications.
On ajoutera à tout cela des fonctions classiques et attendues d’une montre connectée : envoi de SMS depuis la montre avec un système de reconnaissance vocale qui fonctionne plutôt bien, gestion des appels (il est possible de passer un coup de fil avec sa montre), de nombreuses options de tracker d’activité, des alertes lorsque l’on reste trop inactif ou que l’on a bientôt un rendez-vous, etc, etc. Encore mieux, tout est extrêmement fluide, la Gear S3 ne rame absolument jamais (là encore, peu de montres Android Wear peuvent en dire autant). D’un point de vue logiciel, elle est pratiquement inattaquable.
Tizen, le mal aimé
Pratiquement, puisque j’aurai deux petites critiques à émettre. Elles concernent toutes deux Tizen, qui souffre actuellement d’un manque flagrant de soutien de la part des développeurs. Ainsi, il y a très peu d’applications dédiées à la montre. Certes, il y a bien Uber ainsi que quelques applications ou jeux vidéo. Mais pas question de disposer de Google Maps sur la Gear S3, d’applications dédiées pour les réseaux sociaux ou de services des principaux acteurs de la hi-tech. Ou alors il faudra rechercher des expédients au sein de la boutique de Samsung et passer bien souvent à la caisse. Et ne comptez pas non plus, par exemple, sur un support de Pokémon Go pour Tizen, contrairement à ce que l’on trouvera bientôt sur l’Apple Watch ou sur les montres Android Wear.
Même constat pour les cadrans. Ceux de base sont tout juste moyens, surtout lorsqu’on les compare à ce qu’on trouve le Play Store. Samsung incite ses utilisateurs à passer par sa boutique pour en trouver d’autres. Et autant vous prévenir tout de suite, tous les cadrans gratuits sont franchement hideux. Bref, prévoyez entre 1 et 10 euros pour trouver un cadran digne de ce nom qui vous plaira.
Une autonomie impressionnante pour une telle smartwatch
Dernier très bon point de cette montre, son autonomie. Sur son site officiel, Samsung indique qu’elle est capable de tenir 4 jours sans être rechargée. Après une semaine d’utilisation, je ne peux que confirmer la chose, puisque j’ai eu besoin de ne la recharger qu’une seule fois. Il faut toutefois noter que j’avais désactivé Always On Display et que je l’éteignais dès que j’étais rentré chez moi. Alors, certes, la montre est neuve et ne tiendra peut-être pas ce rythme sur la longueur, mais j’ai rarement vu des smartwatchs dotés d’une telle autonomie. Une très belle performance de la part de Samsung.
[nextpage title=”Prix, disponibilité et conclusion”]
Prix et disponibilité
Le principal problème de cette Gear S3, si l’on met de côté son design, c’est surtout son prix. La Gear S2 était vendue 349 euros, ce qui n’était déjà pas donné. La Gear S3, que ce soit dans sa version Frontier ou Classic, en revanche, coûte 50 euros de plus. Et à 400 euros, aussi parfaite soit l’expérience proposée, c’est cher, sûrement trop cher pour un appareil qui se contente essentiellement d’afficher les notifications reçues par son smartphone.
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