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Test ROG Strix Scar 17 SE : la puissance brute sans compromis

Le nec-plus-ultra du hardware actuel dans un écrin remarquablement bien fini… mais il va falloir y mettre le prix.

Nous nous attaquons aujourd’hui à une machine un petit peu particulière, puisqu’elle est située tout en haut de la chaîne alimentaire sur le segment des (trans)portables gaming. C’est en tout cas ce que revendique Asus avec ce ROG Strix Scar 17 SE (pour Special Edition), une machine qui collectionne les superlatifs.

On retrouve le mélange métal – plastique typique de la gamme, avec une finition globalement impeccable et un look qui fera de l’œil aux adeptes de l’électronique transparente à l’ancienne. Une petite touche un brin rétro qui rappelle les vieilles GameBoy tout en contrastant avec l’aspect globalement moderne de l’appareil; c’est une machine qui assume son ADN gaming sans ambiguïté et avec originalité.

Mais au-delà de son design unique, c’est surtout au niveau de la fiche technique que ce modèle se démarque.

Écran : une belle dalle très équilibrée

Pas de changement au niveau de la technologie d’affichage; on reste sur de l’IPS d’excellente facture avec une dalle WQHD (2560 x 1440) qui ne manque pas d’arguments. Avec 240 Hz au compteur, une excellente couverture colorimétrique (100% DCI-P3), un niveau de contraste très honnête et un revêtement antireflet qui fait le travail, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cet écran.

Seuls deux points viennent noircir le tableau, littéralement pour le premier puisqu’il s’agit de la luminosité. Elle est un brin faiblarde, ce qui rend l’utilisation inconfortable dès que le soleil vient jouer les trouble-fêtes. L’autre petite déception, c’est qu’Asus a fait le choix de conserver son 16:9, contrairement à de nombreux concurrents qui ont déjà converti leurs flagships au 16:10. Mais aucun défaut rédhibitoire ne vient remettre en question la qualité de cette dalle.

À noter qu’il existe aussi une option 360 Hz pour les joueurs compétitifs les plus forcenés. Mais il faudra pour cela faire une croix sur la QHD et repasser à la FHD. Les 100% de couverture DCI-P3 passent aussi à la trappe dans ce cas de figure.

Terminés, les commutateurs mécaniques qui s’étaient invités sur le ROG Strix Scar 17 de 2021. Asus est repassé au clavier à membrane, mais l’expérience reste tout à fait satisfaisante. Même si cet aspect reste intrinsèquement subjectif, le retour tactile est habituellement bien dosé sur les portables d’Asus et ce modèle ne fait pas exception.

La course très courte permet de réagir au quart de tour en jeu. Il se révèle même tout à fait correct lors d’une session d’écriture prolongée comme la rédaction de ce test. Dans ce contexte, la disposition bien pensée du clavier permet de trouver ses repères rapidement. Mention spéciale au pavé numérique pleine taille, toujours très appréciable sur un portable.

Hardware : le compromis, c’est pour les autres

Les compromis ne font pas vraiment partie du programme de cette édition spéciale; l’objectif, c’est d’atteindre des records en termes de puissance brute. Après tout, pour revendiquer le titre de pc portable le plus puissant au monde, il faut bien s’en donner les moyens !

Pour le constructeur, le choix n’en était donc pas un; Asus a tout naturellement sélectionné le couple GPU/CPU le plus puissant du marché actuel, ni plus ni moins. Au menu : un CPU Intel Core i9-12950 HX et une carte graphique GeForce RTX 3080 Ti portable, le tout desservi par 32 Go de RAM DDR5 cadencée à 4800 MHz.

On ne peut tout de même pas s’empêcher de se demander quel est l’intérêt de caser des monstres pareils dans un châssis portable, surtout ce processeur capable de culminer à un effarant 157W. Est-ce bien raisonnable, sachant qu’en pratique, ce n’est de toute façon pas le CPU qui limite les performances en jeu sur les machines modernes ?

La question mérite d’être posée. Est-ce là une façon de gratiner la fiche technique à des fins marketing, quitte à livrer une machine moins pertinente ? Il faut admettre qu’avec ce modèle conçu pour servir de mètre étalon, le “pourquoi” n’a plus vraiment de raison d’être; de toute évidence, c’est le “pourquoi pas?” qui l’a emporté.

En tout cas, pertinent ou pas, le verdict est net sur la majorité de nos becnhmarks, : le Strix s’impose d’une courte tête face à l’Alienware x17R2, notamment grâce à des performances graphiques à couper le souffle . Sur 3DMark, l’un des benchmarks de référence pour les applications liées au jeu vidéo, il atteint un score de 12452. Il s’agit effectivement du score le plus élevé jamais mesuré sur un portable au JdG.

Il faut aussi mentionner les performances de l’engin en termes de transfert de données. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, comme vous pouvez le constater sur ce benchmark CrystalDisk; ce Scar est tout simplement excellent à ce niveau-là. Une bonne nouvelle pour vos temps de transfert, mais aussi de chargement en jeu et pour la réactivité globale du système.

Jeu : un exemple de puissance et de stabilité

Sur la base de ces informations, nous sommes donc en droit d’être absolument intransigeants quant aux performances réelles de l’engin… et autant le dire tout de suite, ce strix est l’équivalent informatique d’une bombe nucléaire.

Avec un engin pareil, inutile de s’embarrasser d’un préambule à base de Rocket League et autres titres peu exigeants. Par acquit de conscience, nous avons quand même fait un tour sur un titre compétitif de référence (Counter Strike: Global Offensive), le temps de vérifier ce qui semblait évident : quels que soient vos paramètres graphiques, vous aurez bien du mal à faire transpirer la bête.

Lors de notre session sur le FPS de Valve, le Strix est resté collé à 240 images (le maximum permis par la dalle) pendant l’intégralité du test. Ajoutez à cela les qualités intrinsèques de l’écran et du clavier (voir plus haut), et vous obtenez une expérience de jeu compétitif qui flirte avec la perfection.

Mais nous n’en attendions pas moins d’une telle machine sur ce titre ultra-optimisé. Nous sommes avons donc sorti notre plus bel arsenal de tortionnaire avec des titres AAA récents, très exigeants sur le plan graphique et pas particulièrement bien optimisés.

Premier arrêt : le monde fantaisiste de Tiny Tina’s Wonderland, le spin-off de Borderlands récemment sorti sur Steam. Le jeu souffre encore de quelques soucis d’optimisation, en particulier en ultra. Et malgré cela, le résultat est sans appel. Même après deux heures de jeu à plein régime, avec tous les paramètres graphiques poussés à fond, nous avons passé le plus clair de notre temps autour des 70 images par secondes, avec des pics réguliers au cap de 120 IPS. De quoi corriger brigands, gobelins et squelettes en toute fluidité pour profiter de cette délicieuse ambiance heroic-fantasy comme il se doit.

Inutile de faire durer le suspense : la conclusion est sensiblement la même sur God of War, Red Dead Redemption II ou encore Elden Ring. Sur ce dernier, loin d’être un exemple d’optimisation, ce Strix Scar n’est pas descendu une seule fois sous les 57 IPS en full ultra malgré tous nos efforts pour le faire souffrir.

C’est bien simple : même après une séance de torture de plus de 2 heures à plein régime sur le titre de From Software, ce Strix Scar nous a tout simplement ri au nez. À l’heure où ces lignes sont écrites, il faut donc bien admettre qu’il n’a pas volé son titre de portable gaming le plus puissant du marché, même s’il s’agit d’ un titre extrêmement galvaudé qu’il faut prendre avec des pincettes. En tout cas, la conclusion tient en un mot : monstrueux !

Et cela vaut aussi pour le côté création. Beaucoup plus qu’en jeu, c’est là que les 16 coeurs de l’i9-12950 HX prennent tout leur sens. Il est par exemple assez musclé pour monter des fichiers très volumineux dans des conditions acceptables, même si 64 Go de RAM n’auraient pas été de trop à ce niveau.

Même conclusion sur des programmes de modélisation ou de sculpture 3D comme Zbrush; le Scar permet de travailler sur des modèles de plusieurs millions de polygones en toute fluidité. Il a aussi dévoré nos tests de rendu sur Blender à une vitesse affolante.

Ventilation : ça souffle fort, mais ça fonctionne

Si cette édition spéciale est légèrement plus lourde que le modèle standard (3kg contre 2,75kg), c’est parce qu’Asus a considérablement musclé sa chambre à vapeur. Elle est encore plus volumineuse que sur l’édition standard, ce qui n’est pas du luxe vu le matériel qui se cache sous le capot.

À cause des limites intrinsèques du format portable, cela reste évidemment trop juste pour pousser l’i9-12950 HX et la RTX 3080 Ti jusqu’à l’extrême limite; un point que les créateurs devront garder en tête au moment de passer à la caisse.

Mais dans l’ensemble, le système de refroidissement fait du bon travail. En tout cas, il s’est montré capable de garantir une expérience de jeu optimale dans tous les scénarios, même après plusieurs heures sur un titre très gourmand comme Elden Ring.

Nous avons été agréablement surpris du volume global du système. Même s’il est difficile d’en faire complètement abstraction, il reste presque tolérable, même avec le profil de ventilation le plus agressif (mode Turbo). Un bon point, dans la mesure où on pouvait légitimement s’attendre à un véritable avion de chasse au vu de la fiche technique.

Autonomie : le néant, comme prévu

Au cas où le moindre doute subsistait sur la consommation électrique de la bête, c’est l’énorme brique d’alimentation de 330W (!) qui se charge de faire passer le message : ce Scar a un appétit gargantuesque, et il ne tiendra pas bien longtemps sans son cordon ombilical.

L’autonomie en jeu dépend largement du titre, mais elle est ridiculement faible dans tous les cas; sans surprise, puisque ces machines ne sont de toute façon pas prévues pour fonctionner ainsi. Et même avec une utilisation multimédia relativement légère, nous avons eu bien du mal à atteindre les 5 heures d’autonomie. Pas de révolution à ce niveau-là.

Ce modèle s’adresse à “ceux qui osent“… dépenser une fortune dans une machine extravagante.

Conclusion

Reste la question qui fâche, celle que nous avons consciencieusement évitée jusque là : le prix de ce Strix Scar 17 SE. Vous l’aurez compris, l’objectif d’Asus n’était en aucun cas de proposer une machine abordable ou même raisonnable à quelque niveau que ce soit; le constructeur voulait son titre de PC le plus puissant du marché, coûte que coûte. Et c’est le cas de le dire puisque cette machine est proposée à partir de… 4299€. C’est l’ordinateur portable le plus puissant que nous ayons eu l’occasion de tester, mais c’est aussi le plus cher !

Autant dire que ce modèle extravagant ne s’adresse pas au joueur moyen; il sera réservé aux geeks fortunés pour qui le fait d’acquérir une machine exceptionnelle justifie une dépense encore plus exceptionnelle. Les autres, en revanche, pourront difficilement y trouver leur compte avec cette édition spéciale.

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Notre avis

En pratique, même ce hardware de haute volée peine à justifier une telle dépense pour le commun des mortels, ce qui nous empêche de dépasser le 7/10. En revanche, si l'argent n'est pas un facteur et que cette machine vous fait de l’œil, foncez : vous pourrez difficilement être déçu par ses performances en jeu et les qualités intrinsèques de ce Strix Scar 17 SE.
Note : 7  /  10

Les plus

  • Performances phénoménales
  • Très bel écran
  • Finition impeccable
  • Look clivant mais original
  • Performances du système de refroidissement

Les moins

  • Outrageusement cher
  • Autonomie limitée, même hors jeu
2 commentaires
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