Le ROG Strix Scar 16 est de retour. L’un des modèles les plus puissants de la génération précédente a droit à une nouvelle mouture ce printemps. À quoi faut-il s’attendre avec l’édition 2023 de cet engin hors-norme ? Voici notre avis.
Premier constat : les amateurs d’électronique old school seront donc ravis de constater que le plateau semi-transparent est toujours là. L’effet est cependant beaucoup moins marqué que sur la Special Edition que nous avons testé l’année dernière. Les amateurs de LED colorées apprécieront l’arrivée d’une seconde bande RBG à l’arrière, en plus de celle de la façade avant.
Au-delà de l’aspect cosmétique, le châssis a un peu évolué en termes fonctionnels. La qualité de construction remarquable est toujours là, et l’engin inspire autant confiance que son prédécesseur, mais il est aussi un peu plus dodu, avec 3 cm d’épaisseur à la charnière et 2,5 kg sur la balance. On constate aussi l’apparition de nouveaux évents de ventilation pour refroidir son matériel de nouvelle génération, ce qui a forcé le constructeur à modifier la connectique (voir plus bas).
Écran
À l’ouverture, on tombe sur un nouvel écran Mini-LED de la famille Nebula, comme celle du M16 que nous avons testé récemment… et le résultat est tout simplement incroyable. Jugez plutôt : il s’agit d’une dalle QHD+ 16:10 (2560 x 1600) capable de débiter 240 images par seconde, le tout avec avec un temps de réponse inférieur à 3 ms, une très bonne couverture colorimétrique (100% DCI-P3), un niveau de contraste bluffant et la prise en charge de la norme Dolby Vision HDR.
Ajoutez une luminosité bluffante (~1100 nits !) ainsi qu’un revêtement antireflet immensément plus performant que sur les modèles OLED d’Asus, et vous obtenez une merveille d’écran qui n’a que très peu d’équivalents sur le marché aujourd’hui. Décidément, la marque a vraiment signé un vrai tour de force avec ses écrans Nebula HDR. Chapeau bas !
Clavier
Une mauvaise surprise nous attendait cependant à l’étage inférieur : ROG a malheureusement choisi de sacrifier le pavé numérique. Vraiment dommage, surtout pour les artistes et les amateurs de RPG qui apprécient généralement d’utiliser ces touches pour y installer quelques macros. Au moins, le constructeur a ajouté une colonne de touches média qui ont au moins le mérite d’être paramétrables dans la suite Armoury Crate.
Fonctionnellement, le clavier semble avoir très légèrement évolué. Même si elle semble strictement identique à l’œil nu, la course des touches nous a semblé très légèrement plus longue. Le retour tactile en fin de frappe est toujours aussi net, voire même un peu plus que sur le modèle 2022. Certes, c’est un point hautement subjectif, mais nous avons trouvé que l’équilibre était presque parfait. Que ce soit en jeu ou en écriture, la frappe est extrêmement confortable et précise, et surtout particulièrement homogène d’un bout à l’autre du clavier — même au niveau de la barre d’espace, qui a tendance à pêcher à ce niveau. Un excellent clavier à membrane, tout simplement.
Le pavé tactile reste assez généreux en termes de taille, et son revêtement est toujours très confortable. Le commutateur physique est cependant un brin trop rigide à notre goût, ce qui rend la navigation un peu moins fluide et intuitive que sur certains autres modèles. Mais rien de rédhibitoire. La bonne nouvelle, c’est qu’il hérite d’un numpad transparent qui s’active d’une simple pression, comme sur les Zenbook. Ça ne remplace pas un vrai pavé numérique physique sur une machine de 16 pouces, mais c’est mieux que rien.
Hardware
Descendons encore d’un étage pour arriver dans le vif du sujet. L’édition 2022 se démarquait avec son hardware surpuissant, et ce nouveau modèle opère avec la même philosophie : le compromis et les concessions, c’est pour les autres ! Ce Strix Scar n’est toujours pas conçu pour faire dans la dentelle, ou même pour se montrer raisonnable à quelque niveau que ce soit.
Sous le capot, on retrouve un couple CPU/GPU titanesque. Cela commence avec un Intel Core i9-13980HX, une brute épaisse à 24 cœurs pour 32 threads dont les 8 P-Cores peuvent atteindre les 5,5 GHz en turbo. Même constat du côté de la carte graphique, avec une GeForce RTX 4080 Portable. Ce modèle peut aussi embarquer jusqu’à 64 GB de RAM DDR5 à 4800 MHz et 4 TB de stockage PCIe 4×4, avec prise en charge du Raid0.
À noter qu’il existe un modèle muni d’une RTX 4090. Mais notre récent test du ROG Zephyrus M16 nous a montré que le fait d’intégrer la reine de la catégorie était souvent une fausse bonne idée en pratique. Il est tout simplement impossible de l’exploiter à fond dans un portable, et il s’agit donc d’un poids mort en termes de rapport prix/puissance.
Et nos tests nous ont donné raison à ce niveau-là ; avec sa 4080, ce Scar Strix 2023 a tout simplement pulvérisé les scores du M16 sans le moindre état d’âme. Il a aussi battu nos records personnels sur la plupart de ces tests avec une avance confortable. Sur le célèbre FireStrike de la suite 3DMark, il atteint un score graphique de… 18 844 points. À titre de comparaison, le M16 n’a atteint « que » 14 300 points en mode Turbo avec sa 4090… Absolument délirant !
Même constat du côté du CPU. Là où l’i9-13900H du Zephyrus atteignait à un impressionnant 16 500 points sur Cinebench R23, ce Scar Strix lui rit carrément au nez en dépassant la barre des… 30 000 points.
Refroidissement
La preuve par A+B que la priorité sur un portable, c’est de refroidir correctement le hardware plutôt que de gratiner la fiche technique à outrance. Et à ce niveau, ce Scar s’en sort raisonnablement bien. Certes, la chauffe est évidemment substantielle et cet appareil a tendance à turbiner comme un moteur d’avion lorsqu’on le met sous pression — rien d’étonnant avec du hardware pareil. Mais au bout du compte, le résultat est là : la montée en température est suffisamment maîtrisée pour rentabiliser ces composants haut de gamme, et c’est assez rare pour être souligné sur un modèle de cet acabit.
Jeu et création
Vous l’aurez compris : rien ne résistera à ce monstre informatique. Pas la peine de s’attarder sur les tests individuels : tous les jeux AAA sans exception tournent en haute résolution à plus de 60 FPS avec la qualité graphique la plus élevée.
Et au-delà des performances brutes, il faut bien admettre qu’à l’exception du bruit, jouer sur cet ordinateur est un vrai plaisir. Ce fameux écran Mini-LED sensationnel y participe grandement ; le résultat est franchement bluffant sur des titres visuellement grandioses comme Elden Ring ou God of War. Rarement un appareil (trans) portable a proposé une telle qualité d’image, et ceux qui recherchent une expérience cinématique de premier plan seront comblés.
Idem pour les e-athlètes forcenés qui aiguisent déjà leurs couteaux en attendant Counter Strike 2. Avec 240 Hz au compteur, cette dalle est parfaitement adaptée au jeu compétitif de haut niveau.
Il s’agit donc d’un intermédiaire quasiment parfait, aussi bien pour les gamers que pour les créateurs. Car au-delà des jeux vidéo, ce Scar n’a aucun mal à encaisser des tâches comme le montage vidéo en haute définition, ou la création de modèles 3D excessivement lourds.
Connectique
Il a fallu faire de la place au système de refroidissement pour tempérer les ardeurs de ce couple CPU/GPU surpuissant. ROG a donc libéré de la place à l’arrière en déportant tous les ports sur les côtés. Pas forcément idéal pour tout le monde. On pense notamment à nos amis gauchers, car cela signifie qu’un câble Ethernet et/ou HDMI viendra marcher sur les platebandes de la souris… regrettable.
Au moins, le minimum syndical est là. À gauche, un RJ45, un HDMI pleine taille, deux USB Type-C dont un thunderbolt et un jack 3,5 mm. À droite, deux USB Type-A. Rien de transcendant, mais suffisant pour survivre sans dongle. On note cependant l’absence de lecteur de carte SD et de capteurs biométriques.
Autonomie
Au cas où le moindre doute subsistait sur la consommation électrique de la bête, c’est toujours une énorme brique d’alimentation de 330W qui se charge de faire passer le message. L’appétit de ce Scar est toujours aussi gargantuesque, et il ne tiendra pas bien longtemps sans perfusion.
Comme on pouvait s’y attendre, l’autonomie est extrêmement faible ; même avec une utilisation multimédia relativement légère, nous avons eu bien du mal à atteindre les 5 heures d’autonomie. Pas de tour de magie inattendu à ce niveau-là.
Prix et disponibilité
Il suffit de lire la fiche technique pour comprendre que ce Scar Strix est une machine de luxe qui se paie au prix fort. Mais Asus nous a réservé une bonne surprise à ce niveau : ce modèle est proposé à partir de 3 899,99 € selon le listing officiel. C’est 400 € de moins que l’édition spéciale du modèle 2022, qui était pourtant nettement moins véloce (voir notre test). C’est aussi 1100 € d’économie par rapport à la version RTX 4090 du Zephyrus M16 que nous avons testé récemment (voir notre test), alors que le Scar l’a devancé d’environ 25 % sur nos benchmarks.
Certes, il s’agit toujours d’un appareil de luxe qui n’est pas destiné à toutes les bourses. Mais le rapport prix/performance est tout de même devenu moins rédhibitoire. Un très bon point, sachant qu’il s’agit du seul vrai reproche que l’on puisse légitimement adresser à cette machine.
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Petite remarque, c’est inutile pour les gaucher d’acheter un PC gamer sans pavé numérique étant donné que c’est ce que nous utilisons pour y joindre des raccourcis… Le nombre de fois où j’ai failli acheter un PC et je n’ai pas donné suite du fait de ce manque… Surtout pour une taille pareille c’est vraiment très mal pensé.
Je possède ce laptop et je suis assez surpris que dans les tests personne ne parle du coil whine, (bruit que font les composants) , qui est désagréable quand le pc à les ventilos éteints dans un environnement silencieux, et qui est atroce lorsque l’on lance un jeu avec ray tracing.
N’espérer pas jouer sans casque sur ce pc, et soyez bien conscient que ça va déranger fortement les gens autour de vous.
3900 balles ?! Mouarf arf… vus nos solaires d’esclaves c’est mort.