Avec son système de navigation utilisant l’IA et sa station multifonction tout-en-un, ce robot premium se positionne juste en dessous du S8 MaxV Ultra. Il se distingue des précédents modèles par le design de sa station tout en rondeurs, sa capacité à laver les serpillières à une température plus élevée et son châssis relevable qui lui permet de franchir des seuils hauts de 4 cm. Nous l’avons testé durant plusieurs semaines.
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Avant d’évoquer les résultats de notre test, il nous semble important de préciser la position de ce robot dans le catalogue de Roborock. En effet, la série Qrevo a été lancée comme un milieu de gamme. Mais par ses prix et ses caractéristiques, elle concurrence finalement la série premium S8. Lancé à presque 1500 euros, le Qrevo Curv est ainsi un concurrent direct du S8 MaxV Ultra. Les deux modèles affichent des caractéristiques assez proches, mais avec des technologies différentes – on peut notamment citer le système de lavage, qui utilise un module de serpillère vibrant complété d’une mini serpillère extensible dans le cas du S8 et deux patins rotatifs (dont un extensible) pour le Qrevo. Tous deux sont pourvus d’une brossette latérale fixée sur un bras motorisé pour récupérer la poussière dans les coins.
Châssis relevable, course aux pascals et nouvelles brosses
Par rapport au reste de la gamme Qrevo, ce nouveau fleuron dispose désormais d’un châssis entièrement relevable (nommé AdaptiLift), qui lui permet de franchir des seuils jusqu’à 4 cm et de grimper sur des tapis épais. Mais lors de nos tests, hormis lorsque le robot avait rencontré un problème sur un obstacle, nous n’avons jamais vu son châssis se soulever pour la simple et bonne raison qu’il n’en avait pas besoin. Il est par exemple monté sur notre tapis de test sans difficulté, mais ce châssis n’a pas empêché ses patins serpillères de frotter dessus. Cette nouvelle technologie Roborock sera sans doute utile dans les logements où il y a de petits dénivelés, mini « marches » et gros seuils, mais la/les serpillère(s) et les brosses relevables suffiront probablement à la plupart des utilisateurs.
En parallèle, comme à son habitude, Roborock augmente la puissance d’aspiration de son nouveau modèle – et cette fois de manière très conséquente, annonçant 18 500 Pa (contre 10 000 Pa pour le Qrevo Master et 11 000 pour le Qrevo Slim). Le but est d’optimiser le ramassage des déchets fins dans les tapis/moquettes et dans les creux des sols durs, par exemple dans les joints de carrelage ou entre les lames de parquets. Pour cela, le fabricant ne se contente pas d’augmenter la puissance. Il revoit aussi la brosse centrale, plus seulement dotée de rouleaux en caoutchouc mais de pales et de poils rigides, destinés à déloger les poussières fines. Du coup, le système anti-enchevêtrement a aussi été revu. Pour éviter que des cheveux et poils d’animaux s’emmêlent, la brosse principale (DuoDivide) est composée de deux parties torsadées afin de guider ces salissures progressivement vers la bouche d’aspiration, au centre.
La brossette latérale, elle, est en arc de cercle pour éviter l’enroulement des poils et cheveux grâce à la force centrifuge.
Une nouvelle base tout en rondeurs, assez balaise et sans mélange de détergent
C’est l’évolution la plus visible dont bénéficie ce Qrevo Curv. La base multifonction a été totalement redesignée. Sa forme arrondie ne plaira pas forcément à tout le monde, d’autant qu’elle donne une impression assez massive (elle est d’ailleurs plus large – presque 45 cm – et plus profonde que celle du Qrevo MaxV). Certains de nos visiteurs ont apprécié sa bouille ronde, y retrouvant un peu la forme du casque de Dark Vador. Sinon, elle est assez sobre. Seul un filet lumineux blanc apparaît en façade ; il vire au rouge en cas de problème ou s’il faut effectuer une manipulation, par exemple ajouter de l’eau ou en vider.
Le but est à la fois esthétique mais également pratique. En effet, les deux réservoirs sont désormais dissimulés sous un capot, prenant ainsi beaucoup moins la poussière. La base tout arrondie et sans aspérité se nettoie facilement, d’un coup de chiffon. Quant au robot, il est lui aussi presque totalement enfermé dans la base et prend moins la poussière.
Il s’agit toujours d’une base tout-en-un, qui vidange la poussière dans un sac (caché sous une seconde trappe, derrière les réservoirs), assure le remplissage du robot en eau, nettoie les deux patins serpillère, collecte l’eau sale puis sèche les patins à l’air chaud. Le lavage de serpillères s’effectue à l’eau encore plus chaude, désormais à 75°C au lieu de 60°C précédemment (Qrevo Master et Qrevo MaxV). À savoir que dans l’application, on peut choisir la température de l’eau de lavage : froide si le sol n’est pas très sale, tiède ou chaude si le sol est plus encrassé. Il existe une fonction de lavage intelligent de serpillère (à activer dans l’application), mais dans cette configuration, ce sont seulement la quantité d’eau et la durée de lavage qui sont ajustées en fonction de l’état de saleté des sols.
Petit détail décevant : alors que cette base met le paquet sur l’aspect esthétique, elle est dépourvue d’enrouleur de câble ; dommage. À notre sens, pour un tel prix, il lui manque surtout (et là, ça n’est plus un détail) un réservoir de détergent pour effectuer le mélange automatique d’eau et de produit de lavage. Le Roborock S8 MaxV Ultra et le Dreame X40, eux, en sont équipés.
Des erreurs de vision et de reconnaissance qui nuisent à la navigation
Tout a bien commencé, puisque le Qervo Curv s’est connecté au réseau sans sourciller, puis a effectué une cartographie rapide de notre logement en 6 minutes environ. Dès ces premières étapes, il nous a même proposé des suggestions de personnalisation en fonction des meubles et objets reconnus : types de revêtements de sols, mobilier, noms de certaines pièces. Le système n’a pas reconnu tous les types de sols mais dans leur ensemble, les suggestions étaient assez pertinentes. En quelques manipulations, nous avons pu personnaliser la carte pour qu’elle ressemble à notre appartement.
Le Qervo Curv utilise les mêmes équipements que le Qrevo MaxV : un LiDAR, une caméra et la technologie Reactive AI qui exploite l’intelligence artificielle pour détecter les obstacles, reconnaître les objets et se déplacer intelligemment dans la maison. Les deux modèles sont supposés reconnaître le même nombre d’objets, à savoir 62 types d’objets usuels. Et à cet exercice, le Qrevo MaxV s’était montré plutôt doué, à l’instar de ses prédécesseurs d’ailleurs. On aurait donc pu s’attendre exactement aux mêmes résultats. Pourtant, ça n’a pas été le cas. En effet, le Qrevo Curv n’a pas su reconnaître les obstacles de manière systématique. Hormis les chaussures qu’il a à peu près vues et identifiées à chaque fois dans notre entrée, il y a certains obstacles qu’il n’a pas toujours reconnus au fil des cycles – et ce quel que soit le mode choisi (aspirer, aspirer et laver ou SmartPlan). Exemples : une des gamelles de nos chats, présentée comme un obstacle puis lors d’un cycle isolé, identifiée comme une pelle de ménage ; un chiffon laissé au milieu de notre cuisine bien vu comme un tissu puis lors des cycles suivants pris pour un excrément d’animal… Mais il y a plus fâcheux que des erreurs d’identification : les obstacles qu’il ne voit pas ou pas à coup sûr. Par exemple, des câbles électriques, toujours placés au même endroit, que ses prédécesseurs voyaient, qu’il voit et identifie parfois mais pas lors de tous les cycles. Il s’y est parfois emmêlé. Idem pour un sac à dos volontairement laissé dans notre entrée, qu’il n’a pas toujours vu lors de cycles successifs et dans lequel il s’est empêtré – pareil pour notre caddie de courses ou notre purificateur d’air. Exemple encore des gamelles de nos chats : lors d’un cycle il en indique bien quatre puis lors du suivant, il n’en voit plus que deux… Étant donné qu’il voit parfois les obstacles mais pas toujours, il ne s’agit probablement pas d’un problème matériel, mais plutôt logiciel, qui devrait donc pouvoir être réglé via une MAJ ; en attendant, mieux vaut ranger méticuleusement les câbles, petits jouets et chaussettes pour éviter les incidents.
Lorsque le robot voit les obstacles, il les contourne avec grand soin, en s’approchant vraiment près et les nettoie précisément. Par ailleurs, il couvre soigneusement les surfaces qu’on lui confie, sans oublier de zones.
En revanche, nous ne sommes toujours pas convaincus par le mode SmartPlan, dans lequel l’appareil est supposé tout gérer pour planifier son parcours et le ménage de manière intelligente. Par rapport aux tests précédents, nous avons bien noté quelques différences entre les modes traditionnels et le mode SmartPlan. Certaines ont su nous convaincre : par exemple, le robot a systématiquement choisi de laver deux fois de suite notre cuisine, ce qui correspond à nos choix récurrents pour cette pièce qui se salit plus rapidement. En revanche, dans ce mode, il découpe les pièces d’une façon surprenante, qui ne semble suivre aucune logique et repasse plusieurs fois sur les mêmes zones sans pourtant qu’elles soient sales.
Une aspiration puissante, jusque dans les coins et sur les moquettes
La puissance d’aspiration, la nouvelle brosse centrale et la brossette latérale extensible font le job. Le Qrevo Curv aspire sans difficulté les poussières, poils d’animaux ou cheveux sur tous les types de revêtements de sol. Il n’a pas non plus de difficulté à collecter des déchets plus épais comme des morceaux de croquettes ou de la litière minérale pour chat sans les envoyer voltiger partout. C’est surtout sur les tapis et moquettes qu’on voit une différence par rapport aux générations précédentes. Dans l’application, on peut choisir la manière dont le robot aspire les tapis et moquettes (les ignorer, soulever les serpillères, les aspirer en priorité avant de démarrer le lavage…) – nous avons opté pour une augmentation automatique de la puissance lorsque le Curv détecte un tapis. Il n’y laisse alors rien de visible, ni de litière ni même de grains de sable fin qu’on pourrait voir briller entre les poils du tapis.
Le système FlexiArm Design du Qrevo Curv, comme celui du Qrevo Master, comprend un patin serpillère extensible (celui de droite) et une brossette latérale extensible. Cette dernière se déploie automatiquement dans les angles. Elle le fait de manière pertinente et atteint comme promis les recoins où elle ne laisse pas de poussière – on aurait juste aimé qu’elle s’étende aussi pour nettoyer sous les portes et sous certains meubles où elle a la place de se glisser.
Un lavage des sols perfectible
Il est possible de laver les sols avec de l’eau seule ou avec du détergent, à condition de se procurer celui de la marque, qui n’est pas fourni. Il coûte 21,99 € les 450 ml (pour rappel, il faut effectuer le mélange soi-même). En ce qui concerne les accessoires, le seul livré avec le Qrevo Curv, comme bien souvent chez Roborock, est un sac à poussière de rechange – à tarif égal, Dreame est généralement bien plus généreux.
Comme les autres modèles de la gamme Qrevo, le Curv utilise deux patins rotatifs pour laver les sols (qui tournent à 200 tours par minute). Quant au débit d’eau, on peut le régler selon 30 niveaux dans l’application, donc très finement. Le lavage est efficace mais pas toujours parfait. Dans tous les cas, on obtient de meilleures performances en séparant le lavage de l’aspiration (nous recommandons de privilégier le mode passage de serpillère après aspiration). Comme lors de notre test du Qrevo MaxV, nous avons remarqué que le patin extensible, s’il nettoie bien le long des bordures, se rétracte parfois un peu trop rapidement dans les coins, qu’il ne couvre donc pas parfaitement. De plus, même si le robot couvre très bien les surfaces, les bandes lavées ne se chevauchent pas impeccablement (à côté des zones où le patin s’est étendu), surtout en mode aspiration+lavage – car en mode lavage seul, on peut opter pour des passages plus resserrés (nettoyage approfondi ou approfondi+). Après un lavage, si le sol était assez sale, le robot peut laisser des traces visibles à contre-jour.
Même après plusieurs cycles, avec le débit d’eau au niveau maximal, le Curv n’élimine pas impeccablement des traces collantes bien incrustées (comme du ketchup séché) ; avec de l’eau seule, il peut même avoir tendance à étaler la saleté, laissant alors le sol un peu terne et légèrement collant sous les pieds. Il est aussi supposé identifier les zones les plus sales et les renettoyer à la serpillère, ce qui n’a pas été parfaitement probant lors de nos tests. Néanmoins, pour les salissures du quotidien, comme des traces de chaussures dans une entrée ou quelques éclaboussures dans la cuisine, il fait son travail.
Appli toujours ultra riche mais…
L’application Roborock est extrêmement complète. Elle offre des possibilités de personnalisation multiples, si bien que malgré les efforts de la marque pour la rendre intuitive, il est forcément nécessaire de fouiller un peu pour l’avoir bien en main et appréhender toutes les options. Les fonctions principales sont facilement accessibles, comme la personnalisation de la carte, proposée dès la première cartographie, et les réglages de base, accessibles en page d’accueil : nettoyage de tout le logement ou de certaines pièces, modes, puissance d’aspiration, débit d’eau… On peut aussi accéder à tous les paramètres et aux fonctions de la station tout-en-un depuis la page d’accueil (état des réservoirs, vidange de la poussière, lavage et séchage des serpillères…).
Si on l’y autorise via l’application, le Qrevo Curv peut capturer des photos des obstacles qu’il croise. Dommage, celles-ci sont consultables seulement pendant que le robot effectue son cycle et juste à la fin mais plus dans l’historique où on ne trouve plus que les icônes des objets identifiés ou non identifiés (dans ce cas représentés par un cône)… Cela laisse peu de latitude pour adapter le logement en rangeant ou en déplaçant des choses qui pourraient gêner.
Nous avons toujours un regret aussi : le mode enchaînant le lavage des sols après l’aspiration n’est pas classé avec tous les autres en page d’accueil. Pour le trouver, il faut se rendre dans l’onglet « usage », ce qui n’est pas très logique. Au-delà de ça, cet onglet est bien pratique puisqu’on y trouve des cas concrets utiles sous forme de « raccourcis » comme le nettoyage de la cuisine et de la salle à manger après les repas, par exemple.
Enfin, petit détail : nous avons remarqué des erreurs de traduction (inexistantes lors de nos précédents tests) sur la page permettant de régler la durée de séchage des patins, en anglais, avec même des précisions qui concernent l’Asie.
Entretien facilité pour la station mais les poils collent aux brosses
Les manipulations liées à l’entretien sont grandement réduites grâce à la station. Comme nous le rappelons à chaque test, cela n’en dispense pas totalement – il faut nettoyer et changer les brosses, le filtre, la base… Mais ici, Roborock va un peu plus loin puisque le fond de la station a été amélioré de manière à s’auto-nettoyer pendant le lavage des serpillères. Le système fonctionne très bien. Non seulement les serpillères sont restées immaculées pendant toute la durée de nos tests mais le bac de lavage avec ses picots s’est très peu sali. En revanche, nous sommes un peu moins convaincus par la brosse centrale anti-emmêlement. En effet, quand les rouleaux en caoutchouc des générations précédentes attrapaient peu de poils et cheveux, ici, on en trouve quelques-uns dans les brosses anti-enchevêtrement – notamment des poils d’animaux qui se coincent dans les poils rigides de ces brosses. Rien de catastrophique mais l’ancien système en agrippait moins.
À l’avant, Roborock a placé une sorte de peigne au niveau de la roulette directionnelle pour limiter l’encrassement et donc réduire la fréquence de nettoyage, ce qui fonctionne cette fois plutôt bien.
Où l’acheter ?
Le Roborock Qrevo Curv est disponible au prix de 1099 euros pour cette fin d’année au lieu de 1499 euros.
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