Sorti en 2019, Remnant : From the Ashes a fait son petit effet dans la communauté des joueurs grâce à une recette assez unique. Même si ce rapprochement est assez injuste à bien des égards, l’ovni de Gunfire Games a souvent été présenté comme une version third person shooter de Dark Souls, l’illustre franchise de From Software réputée pour son storytelling environnemental de première classe et son gameplay exigeant. Et il faut reconnaître que cette formule a fait son petit effet ; malgré quelques éléments un peu bruts de décoffrage, le jeu est aujourd’hui considéré par beaucoup comme une pépite sous-cotée.
Le studio revient désormais avec un second titre très attendu qui a bénéficié de moyens beaucoup, beaucoup plus importants ; Gunfire a-t-il réussi à peaufiner ses fondamentaux déjà solides tout en gommant ses quelques défauts clairs ? Voici notre avis, après avoir passé quelques heures à manger des pissenlits par la Racine.
Un univers travaillé
Premier constat qui s’impose au joueur dès le tutoriel : ce nouveau Remnant a de l’allure, c’est indéniable. Là où le premier opus avait tendance à être un brin tristounet visuellement, et pas forcément pour les bonnes raisons, ce deuxième opus bénéficie d’une montée en gamme très claire au niveau graphique.
Les couleurs sont vibrantes, la gestion de la lumière est excellente et l’environnement à la fois dense et détaillé sans être surchargé pour autant, que ce soit au milieu d’une cité en ruines, dans un sous-sol étriqué, dans les corridors d’une majestueuse citadelle ou les enchevêtrements d’une forêt sauvage. Dans l’ensemble, la patte visuelle du jeu transmet parfaitement l’influence nauséabonde de la Racine, cette entité pathogène qui constitue l’ennemi principal de la franchise.
Et il n’y a pas qu’au niveau esthétique que Gunfire a abattu un travail considérable : il faut aussi saluer l’énorme effort du studio du côté de la génération procédurale. C’était déjà une composante importante du premier Remnant, mais ici, elle est quasiment omniprésente à tous les niveaux, que ce soit dans l’architecture des cartes ou la nature des ennemis rencontrés. Elle introduit même une nouvelle notion de verticalité grâce à des surfaces à escalader ou des gouffres que l’on peut franchir en sautant.
Cette génération procédurale est souvent une arme à double tranchant qui peut parfois produire des résultats extrêmement hétérogènes. Mais dans Remnant II, tout nous a semblé très cohérent, ce qui est assez impressionnant. Dans l’ensemble, ce système renforce la composante roguelite du titre, ce qui bénéficiera grandement à la rejouabilité.
Et malgré cette refonte visuelle et technique très réussie, les performances sont aussi au rendez-vous ; Gunfire a fait de gros efforts sur l’optimisation, et ça se sent. Dans l’ensemble, notre carte graphique d’ancienne génération (RTX 3070) a rencontré assez peu de problèmes de performance en 1440p Ultra, malgré une une canicule impitoyable qui n’a pas facilité la tâche au hardware.
Nous avons finalement opté pour la qualité haute afin d’éviter des drops pénibles dans certaines salles chargées en effets visuels, mais la perte de qualité reste assez anecdotique, alors que la fluidité devient quasiment parfaite. Le DLSS, le système de suréchantillonage dopé à l’IA d’Nvidia, fait décidément des merveilles lorsqu’il est bien implémenté, et c’est assurément le cas dans Remnant II. Chapeau bas.
Des combats plus viscéraux que jamais
Si cette fluidité est si importante, c’est qu’elle est indispensable pour profiter du gameplay frénétique concocté par Gunfire. Dans l’ensemble, la recette est sensiblement la même que celle du premier épisode ; vous affronterez des hordes d’ennemis impitoyables dans des combats brutaux et particulièrement intenses qui mettront parfois vos réflexes et votre sang-froid à rude épreuve.
Le design des ennemis nous a semblé très réussi ; mention spéciale aux terrifiants chevaliers de la citadelle, qui sont particulièrement intimidants avec leur armure noire et leurs énormes armes de mêlée.
Mais le plus gros progrès concerne certainement les boss. La structure de ces combats a été significativement améliorée. Les stratégies à adopter ne sont jamais évidentes, mais toujours assez claires, et suffisamment bien implémentées pour donner un supplément d’âme à chaque ennemi majeur.
Cerise sur le gâteau : terminées, les hordes de petits monstres qui venaient parfois ruiner des combats autrement épiques ! Ces invasions sont désormais limitées à des phases bien précises, ce qui rend les combats nettement moins frustrants. Un signe que Gunfire a écouté attentivement les critiques de sa communauté.
Dans l’ensemble, les combats sont encore plus viscéraux que dans le premier opus. Le combat au corps à corps est très réussi, en particulier du côté du sound design. Se frayer un chemin à grands coups d’espadon est franchement jouissif.
Mais le cœur du gameplay repose toujours sur les armes à distance, et de ce côté, la montée en gamme est encore plus perceptible. Même pour ceux qui ne sont pas des inconditionnels des shooters, le gunplay est d’une efficacité assez diabolique. Que ce soit avec un fusil à pompe, un sniper, un revolver ou autre, vous n’aurez que l’embarras du choix, car toutes les options sont aussi satisfaisantes les unes que les autres.
Il reste cependant quelques détails à peaufiner; lors de cet early access, nous sommes par exemple tombés à deux reprises à travers une plateforme censée servir de refuge lors d’un combat contre un boss, ce qui s’est traduit par une mort immédiate.
Mais si vous avez apprécié le premier opus ou que vous n’avez jamais goûté à cette recette hétéroclite, vous pourrez sans doute vous régaler pendant au moins une vingtaine d’heures de combats à haute intensité, voire beaucoup plus pour les inconditionnels de la première heure.
De nombreuses options de personnalisation
Et si vous choisissez de persévérer, vous aurez largement de quoi vous mettre sur la dent grâce au système de craft dense et à la montagne de mods qui peuvent améliorer votre arsenal de prédilection. Vous n’aurez aucun mal à créer une machine à tuer sur mesure. Et il n’y a pas qu’au niveau des armes que le nombre d’options a explosé.
Remnant II bénéficié d’une refonte complète du système de classe qui augmente exponentiellement le nombre de possibilités. Au début du jeu, vous aurez le choix entre quatre (ou cinq, pour ceux qui ont précommandé le jeu) archétypes de base aux spécialités bien définies.
Le Hunter, par exemple, est assez versatile, mais plutôt axé sur les armes à longue distance.
Le Gunslinger, de son côté, en est une variante intéressante. Il est spécialisé dans les dégâts bruts. Avec ses bonus de cadence de tir et de munitions, il est capable de vaporiser n’importe quel ennemi qui se dresse sur sa route, mais c’est aussi le personnage le plus fragile. À noter que ce dernier n’est accessible dès le début que si vous avez précommandé le jeu, même s’il sera possible de l’acheter par la suite.
Vient ensuite le Challenger, la brute épaisse de la bande. Avec son énorme espadon, son fusil à pompe et ses capacités défensives, il fait office de « tank », même si ce terme est à prendre avec des pincettes dans un jeu comme Remnant. Pour compléter la fameuse Sainte Trinité dps-tank-healer, on trouve aussi le Medic. Comme son nom l’indique, il est spécialisé dans les soins et l’assistance aux coéquipiers.
Enfin, il est possible d’opter pour le Handler, une classe plutôt versatile. Sa spécificité, c’est qu’il est accompagné d’un fidèle compagnon à quatre pattes qui peut contribuer à l’aventure de diverses manières.
Chacune de ces classes dispose d’une foule de compétences passives et actives. Elles permettent de personnaliser l’expérience de jeu à loisir, et les mordus de theorycrafting prendront beaucoup de plaisir à optimiser leur personnage de cette manière. On se retrouve donc avec plusieurs styles de jeux uniques qui permettront aux joueurs de varier les plaisirs.
Et si cela vous semble encore trop restrictif, qu’à cela ne tienne. Au fil de votre progression, vous pourrez aussi débloquer la possibilité de combiner deux classes différentes, ce qui fait encore exploser le nombre de possibilités !
Ces nouveautés sont particulièrement savoureuses en mode coop. Cette foultitude d’options permet de se constituer des duos ou trios très intéressants pour surmonter un challenge ardu, ou simplement pour varier les plaisirs. Cela donne vraiment un supplément d’âme à Remnant II par rapport à son prédécesseur.
Une courbe de difficulté maîtrisée
Côté difficulté, le jeu reste relativement exigeant ; pas question de flinguer tous azimuts sans se poser de question. Il faut toujours prêter attention aux assauts variés des différents ennemis, se positionner soigneusement et esquiver avec un timing précis pour éviter de voir la barre de vie fondre comme neige au soleil.
Mais pas de panique pour ceux qui auraient été découragés par les jeux de FromSoftware auquel Remnant est souvent comparé. Contrairement aux Dark Souls, la franchise de Gunfire propose plusieurs niveaux de difficulté. Le premier est tout à fait abordable, à condition de prendre un peu de temps pour maîtriser les différentes mécaniques et de décortiquer les mouvements des nombreux ennemis.
Les amateurs de challenge en auront aussi pour leur argent. La difficulté augmente sensiblement dès le deuxième palier, et devient même carrément brutale à partir du niveau Nightmare. Là, la moindre imprécision se paie au prix fort ; il devient impératif de bien viser, d’esquiver avec un timing impeccable et de faire très attention à son stock de munitions.
Nous n’avons pas encore eu l’occasion de tester le mode Apocalypse, qui n’est pas accessible au début du jeu. Mais en se basant sur la courbe de difficulté des trois premiers paliers, on peut s’attendre à un défi impitoyable à la hauteur des hardcore gamer les plus forcenés. Il y en aura donc pour tous les goûts.
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