Voilà quelques années que RedMagic propose ses smartphones gaming au grand public. Le dernier en date, le RedMagic 10 Pro date de fin 2024 et voilà que la marque revient déjà, non pas avec une mouture “S”, qui manque généralement de nouveautés, mais avec une nouvelle gamme : le RedMagic 10 Air.
Comme son nom l’indique, ce téléphone cherche à reproduire l’expérience, mais « en plus léger ». Léger esthétiquement évidemment, avec son poids de 205 grammes (contre 229 sur la série principale) et sa finesse de 7,85 mm, mais aussi par son prix.
Évidemment, pour arriver à cette prouesse, il a fallu réaliser quelques concessions en allant piocher par exemple dans le catalogue Qualcomm de l’année dernière pour fournir son SoC. Cela a pour but de s’éloigner un peu de la cible habituelle de la marque (celles et ceux pour qui le moindre gain de FPS en jeu est important) pour tenter de séduire les profils plus polyvalents, tout en conservant de très bonnes performances.
Les caractéristiques du RedMagic 10 Air
Pour rappel, voici de quoi est composé le RedMagic 10 Air :
| RedMagic 10 Air | |
|---|---|
| Écran | -Taille : 6.8 pouces AMOLED -Taux de rafraîchissement : Jusqu’à 120 Hz -Taux d’échantillonnage tactile : Maximum 2000 Hz (Moyenne 960 Hz) - Définition : 2480 x 1116 pixels - Rapport d’aspect : 20:9 - Type : AMOLED - Luminosité max : 1600 Nits - Matériau : Corning® Gorilla® Glass - Gamme de couleurs : 100 % DCI-P3 - Précision des couleurs △E＜1 |
| SoC et GPU | - Snapdragon 8 Gen 3 - Cœurs CPU : Cortex-X4 - Fréquence du cœur CPU jusqu'à 3,3 GHz - GPU : Adreno™ - Red Core 3 |
| Mémoire | - RAM : 12/16 GB LPDDR5X - ROM : 256/512 GB UFS4.0 - Pas de microSD |
| Coloris | - Noir Crépuscule, Blanc Grêle, Orange Flamme - Matériau : Cadre central en aluminium aéronautique + verre double face |
| Appareil Photo | - Caméra arrière : Définition : 50MP+50MP Capteur : OV50E40/OV50D40 Taille des pixels : 1.0μm, 0.64 μm Ouverture : 1.88, 2.05 OIS Stabilisation Optique de l'Image Objectif 7P Revêtement APL Anti-éblouissement - Caméra frontale : Capteur : OV16EQ Mégapixels : 16 MP, AI Algorithm Enhancement Taille du pixel : 1.0μm Ouverture : 2.0 |
| Audio | - Haut-parleurs stéréo |
| Batterie | - Batterie : 6000 mAh - Charge rapide : prend en charge jusqu'à 80 W |
| Connectivités | - Capteur d'empreintes digitales, G-sensor, Boussole électronique, Gyroscope, Capteur de proximité, Capteur de lumière ambiante, Capteur de lumière sous l'écran, Capteur infrarouge - 5G - Double nano-SIM - Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac/ax/be, Wi-Fi 7 - Bluetooth 5.4 - GPS : L1+L2+L5, support AGPS - NFC |
| Logiciel | Android 15 + REDMAGIC OS 10 |
| Taille et Poids | - Hauteur : 164,3 mm - Largeur : 76,6 mm - Épaisseur : 7,85 mm - Poids : 205 g |
| Prix de lancement | 499 € (12 + 256 Go) 649 € (16 + 512 Go) |
| Date de Disponibilité | 7 mai 2025 |
Le RedMagic 10 Air est annoncé pour le mois de juin 2025 à partir de 499 euros (avec 12+256 Go). Une version 16+512 Go est également prévue à 649 euros.
Côté packaging, RedMagic joue la cohérence de gamme avec le 10 Pro. La boîte est similaire, à ceci près que le “X” stylisé sur la boîte laisse sa place au mot « AIR ». À l’intérieur, en plus du smartphone, on retrouve une coque en plastique rigide recouvrant le dos et les tranches supérieure et inférieure du smartphone, des stickers du logo de la marque ainsi qu’un chargeur 80 W et un câble USB-C vers USB-C.
Design, écran et audio
L’aspect tape à l’œil des smartphones gaming est terminé. Exit les couleurs criardes et les bandeaux lumineux (à l’exception de la Flare Edition, aux teintes flamboyantes), nous sommes désormais à l’époque des smartphones puissants qui savent se fondre dans la masse. Pour tout dire, ce RedMagic 10 Air rappelle beaucoup les anciens smartphones Xperia avec son design parallélépipédique. Seuls ses chanfreins ajoutent un peu de rondeur à ce format afin de rendre plus agréable la prise en main. Le rendu est très réussi, notamment au dos avec cette surface mate qui ne prend pas les traces de doigt et ses objectifs qui ressortent discrètement de la coque, à l’instar d’un Galaxy S25 Ultra.
La comparaison avec ce dernier n’est pas anodine puisqu’ils partagent toux deux des angles quasi droits et une simplicité qui confine au brutalisme. La ressemblance ne s’arrête pas là : avec ses dimensions de 164.3 x 76.6 x 7.85 mm pour 205 grammes, le ressenti dans la main est très proche du porte-étendard de Samsung (qui mesure 162.8 x 77.6 x 8.2 pour 218 grammes). On pourrait imaginer que la différence est faible, mais en comparaison des 229 grammes du RedMagic 10 Pro, c’est une grande avancée et un confort non négligeable pour les utilisations prolongées.
Quelques éléments viennent cependant apporter une touche d’originalité à son style. D’abord sa Magic Key, bouton rouge personnalisable en haut de la tranche gauche, seule pointe de couleur ressortant de la coque. Ensuite, un léger renfoncement aux deux extrémités de la tranche droite : il s’agit de gâchettes sensitives pour les jeux. L’esprit gaming reste enfin bien présent au niveau du flash arrière qui est en réalité une LED RGB personnalisable.
À l’avant, on retrouve une belle dalle de 6,8 pouces recouvrant 93,7 % de la surface. En 2025, les bordures pourraient être plus fines sur un téléphone premium, mais sur cette gamme de prix, elles seraient presque exceptionnelles. Pour ce qui est de ses caractéristiques, pas de surprise, il s’agit des mêmes que sur le RedMagic 9 Pro : 2480 x 1116 pixels avec un taux de rafraichissement de 120 Hz. On peut regretter qu’il ne monte pas à 144 ou 165 Hz pour un smartphone gaming, mais c’est là l’un des compromis pour rendre ce 10 Air plus accessible.
Côté luminosité, RedMagic annonce un pic de luminosité à 1600 nits. C’est en dessous de ce que proposent les meilleurs du marché (2600 nits sur le Galaxy S25 Ultra par exemple), mais cela reste dans la moyenne haute du marché. L’iPhone 16e plafonne encore à 1200 nits par exemple. Autant dire qu’à l’exception des images vraiment sombres que vous souhaiteriez consulter en plein cagnard, vous ne devriez rencontrer aucun problème au quotidien de ce côté là.
Le plus impressionnant reste la caméra frontale discrètement cachée derrière l’écran, quasi imperceptible même en observant finement la zone. Visuellement, c’est un atout non négligeable, surtout sur un smartphone pensé pour les jeux, ces derniers recouvrant la totalité de la surface d’affichage, contrairement aux vidéos.
Terminons ce tour du propriétaire par la partie audio. Cela commence par une mauvaise nouvelle : contrairement au 10 Pro, le RedMagic 10 Air est dépourvu de port jack. On se rapproche donc bel et bien des smartphones plus traditionnels, pour le meilleur et pour le pire. Avec sa certification DTS-X Ultra et les améliorations apportées par Qualcomm Snapdragon Sound, on peut espérer un bon son, mais pour en profiter vraiment, il vaut mieux passer par un casque (d’où l’intérêt du port jack pour éviter la latence). Les haut-parleurs quant à eux sont puissants et avec une bonne dynamique stéréo, mais leur taille fait clairement défaut pour la clarté dans les extrémités du spectre perceptible : les basses et les aigus grésillent. Rien de très étonnant sur un smartphone néanmoins.
Android 15, IA, performances et autonomie
Sur le plan logiciel, on retrouve Android 15 aux commandes, agrémenté de l’interface RedMagic OS. La marque reprend dans les grandes lignes les codes d’Android dans ce qu’il y a de plus classique tout en l’agrémentant de nombreuses fonctionnalités et d’effets de style parfois bien trouvés. En ce sens, le logiciel se trouve quelque part entre One UI (Samsung) et MIUI (Xiaomi). On note cependant quelques coquilles dans la localisation française, des traductions hasardeuses (« icône d’application d’écran de badge d’accueil » par exemple) ou des mots tronqués étrangement (« Sécurité et confidentia- » dans les paramètres rapides). Cela reste toutefois en net progrès par rapport aux précédentes versions.
Le téléphone sort en outre de sa boîte avec quelques applications préinstallées. En dehors des classiques de Google et 2-3 apps propriétaires pertinentes, vous y trouverez Block Blast! (un casse-briques), Booking, Facebook, TikTok ou encore MoboReader et MoboReels, un service de SVOD au format vertical proposant des épisodes très courts d’émissions telles que « J’ai couché avec mon patron ?! », « Mon gigolo alpha » ou encore « Le réveil de mon mari végétatif ». De grands moments du septième art.
En 2025, tous les regards sont tournés vers l’IA (plus particulièrement l’IA générative) et on en trouve évidemment dans le RedMagic 10 Air. La marque chinoise est néanmoins restée prudente et se contente d’avancer la mention « AI by Google Gemini ». Cela lui permet de laisser Google proposer de nouvelles fonctionnalités, que ce soit au sein de ses applications (comme la gomme magique disponible dans Google Photos) ou via son assistant personnel, accessible par un appui long sur le bouton d’alimentation ou un glissement de doigt depuis l’un des coins inférieurs de l’écran. On trouve bien dans les paramètres une section « RedMagic AI+ », mais on n’y déniche aucune fonction qui vienne réellement bouleverser nos usages grâce à l’IA. Le Z-SmartSidebar, pourtant première option disponible, ne doit même pas utiliser d’intelligence artificielle, générative ou non.
L’ensemble du système se montre parfaitement fluide, sans le moindre cafouillage. Il faut dire que le Snapdragon 8 Gen 3, bien que vieux d’un an, tourne toujours comme une horloge suisse. Couplé à de la RAM LPDDR5x et un stockage UFS 4.0, il s’en sort encore très bien sur tous les benchmarks, dépassant sur tous les tests le Galaxy S24 Ultra, équipé de la même puce. Il n’atteint évidemment pas les scores du Snapdragon 8 Elite, mais la différence est difficilement perceptible à l’œil nu au quotidien. Prenez en compte cependant qu’en raison de son âge, ce SoC sera maintenu à jour moins longtemps.
À cela, il faut ajouter le Red Core 3, processeur maison ayant pour but de soutenir le Snapdragon 8 Gen 3 en le délestant de quelques tâches comme la gestion des ressources, notamment l’affichage, le refroidissement, la batterie, l’audio et les optimisations pour le gaming. Tout ceci peut se contrôler dans l’application dédiée, qui permet par ailleurs de gérer les gâchettes tactiles sur la tranche du téléphone. Celles-ci sont configurables à souhait et s’avèrent particulièrement pratiques dans les FPS comme Fortnite. Il est en outre possible de sauvegarder plusieurs configurations afin de retrouver ses contrôles à chaque partie sans avoir à tout régler de nouveau entre deux changements de jeu.
En jeu, même les titres les plus gourmands arrivent à tourner sans le moindre souci, prouvant qu’une puce de la génération précédente peut suffire. Sur Fortnite par exemple, le framerate moyen en qualité maximale tourne entre 80 et 90 FPS, avec des chutes ponctuelles autour de 60 dans les actions les plus intenses. Autant dire que vous n’aurez plus aucune excuse pour ne plus finir TOP 1. Il en va de même pour les autres productions mobiles. Que ce soit Asphalt Legends, Genshin Impact, Diablo Immortal ou Wild Rift, le max de FPS est atteint sans le moindre soubresaut.
Sur le temps long, les jeux les plus demandeurs en ressources ont tendance à faire chauffer le dos du téléphone. Rien d’alarmant toutefois, le dégagement de chaleur étant uniforme et non excessif. Pour garantir de bonnes performances et limiter le throttling, RedMagic a intégré un composant de métal liquide solidifié entre le CPU et la chambre à vapeur. Un ajout qui semble suffisant pour permettre de longues sessions de jeu sans trop de déperdition ni de limitation des composants.
C’est au niveau de la batterie que le RedMagic 10 Air fait des concessions par rapport au 10 Pro. De 7050 mAh, on passe à 6000 mAh, ce qui lui permet d’être plus fin, tout en proposant une capacité bien supérieure à ses rivaux (5000 mAh pour un Galaxy S25 Ultra par exemple). Au quotidien, cela se traduit par une bonne autonomie, comme toujours relative à vos usages. De mon côté, une journée se finissait généralement autour des 35-40 % d’autonomie avec un usage régulier et long, mais peu énergivore en dehors du jeu pour mes tests.
Photo et vidéo
C’est surtout sur la photo et la vidéo qu’il faudra se montrer moins regardant sur ce téléphone. Il est équipé du même capteur OV50E de 50 Mpx que le 10 Pro, suppléé par un ultra grand-angle muni d’un capteur OV50D, de 50 Mégapixels également.
Soyons honnêtes, la photo n’est pas le point fort du RedMagic 10 Air qui mise avant tout sur le gaming malgré son design plus traditionnel. L’ultra grand-angle a tendance à déformer les clichés, notamment dans les angles, la colorimétrie n’est pas uniforme d’un capteur à l’autre, les teintes de peau ne sont pas rendues avec justesse, les zones sombres sont souvent granuleuses, la mise au point peine sur le mode portrait et l’ensemble manque de texture pour 9 photos sur 10. De nuit, un sujet mouvant sera obligatoirement flou et le traitement logiciel crée une ambiance blafarde.
Bref, c’est nettement en dessous des smartphones orientés photo, comme le Pixel 9a (pour n’en citer qu’un dans cette gamme de prix). Pour autant, ce n’est pas une catastrophe non plus. Sur des scènes suffisamment éclairées, même artificiellement, il arrive tout de même à se débrouiller, ce qui devrait convenir pour capturer quelques souvenirs. On ne va pas le conseiller comme caméra principale, mais si la photo n’est pas votre principal critère, le RM 10 Air reste suffisant pour dépanner.
À l’avant en revanche, le capteur selfie aurait mérité plus de soin. Caché sous l’écran, il peine à absorber la lumière, ce qui lui fait perdre en netteté même de jour et donne l’impression que les clichés de nuit ont été générés par une mauvaise IA.
Des images valant mille mots, voici quelques photos prises avec le RedMagic 10 Air :
Où l’acheter ?
Le RedMagic 10 Air sera commercialisé en juin à partir de 499 euros (12 + 256 Go) et jusqu’à 649 euros (16 + 512 Go).
Galerie photo
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