De l’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie du jeu indépendant Oxenfree en 2016. Alors que le deuxième opus avait déjà été annoncé, le studio Night School s’est fait racheter par le géant du streaming Netflix. Aujourd’hui, Oxenfree II : Lost Signals est disponible en tant que premier jeu sous la bannière du N rouge. Le titre nous transporte une fois de plus dans un univers surnaturel inquiétant aux allures de science-fiction d’épouvante. La réussite est-elle au rendez-vous pour ce second volet ? La réponse dans ce test d’Oxenfree II : Lost Signals.
Bienvenue à Camena
On oublie nos ados du premier opus pour se concentrer sur Riley dans Oxenfree II. La jeune femme retourne dans son village natal nommé Camena pour étudier des interférences radiophoniques étranges aux côtés de Jacob, un de ses camarades d’enfance. Elle ignore cependant tout des évènements survenus 5 ans plus tôt et les conséquences que la narration du premier jeu aura sur sa propre vie.
Vous l’aurez compris, il est toujours question de portails interdimensionnels, d’ondes électromagnétiques et d’aventures dignes d’un thriller. Lost Signals s’inscrit dans la même veine que son prédécesseur, tout en lui donnant une inspiration complètement nouvelle. Ce ne sont pas les mêmes personnages ni la même histoire, mais on retrouve une ambiance identique ainsi que des lieux familiers au cours de ces quelques heures intenses en émotions.
Si l’on peut rassurer les nouveaux joueurs, sachez qu’il ne faut absolument pas avoir joué à Oxenfree pour apprécier ou même comprendre le deuxième jeu. Les univers sont semblables, certes, mais les enjeux sont tout à fait différents. La direction artistique est toujours un point que l’on aime saluer, encore plus quand il s’agit de celle de Lost Signals, qui s’affranchit des codes du réalisme à outrance pour nous proposer un monde aux coups de crayon d’une élégante finesse, qui tranche avec les couleurs sombres et les musiques dramatiquement effrayantes du jeu.
Le studio réussit à faire renaitre en nous l’inquiétude du premier opus grâce à des mécaniques de l’horreur bien rodées et à un gameplay toujours aussi oppressant. Le studio utilise les nuances des films d’horreur pour un résultat qui nous prend toujours au dépourvu. Très peu d’options s’offrent à nous en termes d’exploration ou de mécaniques, c’est pourquoi le joueur finit inexorablement par se sentir pris au piège dans ce monde glauque à souhait (et c’est une bonne chose).
Une aventure personnelle
Notre seul recours : tenter de glaner des informations sur ce qu’il se passe via les dialogues du jeu. Tout comme son prédécesseur, Oxenfree II : Lost Signals nous offre une narration aux petits oignons, à base de doutes, d’histoires de fantômes et de jargon scientifique. Tout est fait pour embrouiller le joueur et le submerger d’émotions. Pour ce faire, on a la possibilité de choisir la grande majorité de nos répliques, afin de donner à notre personnage une impulsion unique.
On peut alors jouer la carte du jeu de rôle à fond ou encore celle de l’ignorance afin d’en apprendre plus sur les phénomènes environnants. La petite touche à la Night School reste les choix de dialogues timés et l’incroyable immersion des doublages qui jouent un rôle extrêmement important dans notre expérience globale. Cette marque de fabrique, le studio la maitrise de bout en bout et fait encore une fois un tir parfait.
En tant que mécaniques supplémentaires, et moyens de communication originaux, la radio et le talkie-walkie sont de vrais atouts dont nous n’aurions pu nous passer tant ils sont bien amenés dans la narration générale. Tout cela accompagne le joueur, qui est finalement lâché dans un monde à la fois rempli de possibilités, mais superbement étroit, sans vraie possibilité de sortir du chemin que Night School a tracé pour nous (appeurer).
Oxenfree II : un jeu Netflix
C’est la première fois qu’une aventure Night School fait sa promotion en tant que jeu Netflix. Si la firme est arrivée en cours de développement, c’est tout de même sous sa bannière que l’opus a été terminé. Comme tous les autres jeux de son catalogue, le N rouge parie sur la qualité et l’originalité pour se démarquer. Oxenfree n’est pas la seule franchise de ce standing à être disponible sur la plateforme, et le premier jeu est lui-même jouable en format mobile.
L’expérience s’avère être aussi agréable, et d’autant plus accessible aux publics qui ne veulent pas investir des sommes importantes dans une console ou un PC. Être vendu comme un jeu Netflix n’est pas synonyme d’un changement quelconque, et par extension d’une baisse qualitative. L’expérience utilisateur reste en tous points identique à celle d’une pépite indépendante classique, ce qui devrait encore plus vous encourager à aller le tester. Oxenfree II : Lost Signals est disponible sans surcoût pour tous les abonnés dès aujourd’hui.
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Finis hier, digne du premier.
Jle referai dans quelques temps pour explorer d’autres fins possibles <3