Test Nothing Phone (3a) : faut-il croire au bon plan à 349 euros ?

Dévoilé en même temps que le Phone (3a) Pro, le Nothing Phone (3a) est une version plus abordable mais ambitieuse. Proposé à partir de 350 euros, ce smartphone revendique une expérience premium en se dotant, notamment, d’un téléobjectif x2. Avec son design unique, sa puce Snapdragon 7s Gen 3, sa configuration à trois caméras arrière ou encore son écran AMOLED de 6,77 pouces, le Phone (3a) se présente avec de sérieux arguments pour exister sur le marché. Nothing a-t-il réussi son pari avec le successeur des Phone (2a) et Phone (2a) Plus ? On a testé le dernier smartphone abordable de Nothing.

Nothing Phone (3a) 8+128 Go au meilleur prix Prix de base : 349 €

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Design

Nothing cultive une approche de design très reconnaissable, caractérisée par des éléments transparents qui révèlent certains composants internes, des formes géométriques épurées et des tranches plates, offrant un côté futuriste. Le Phone (3a) perpétue cette tradition avec un dos en verre, une amélioration notable par rapport au plastique du Phone (2a). Le constructeur est de bonne qualité pour ce modèle mesurant 163,5 x 77,5 x 8,4 mm pour 201 g.

Le format est agréable en main et le Phone (3a) bénéficie d’une certification IP64, en amélioration par rapport à l’IP54 du Phone (2a). Cependant, ce niveau de protection reste inférieure aux normes IP67 ou IP68 de certains concurrents. Parmi les absences, certains regretteront le choix de se priver d’une prise mini-jack 3,5 mm.

La signature visuelle de Nothing, l’interface Glyph, reste la principale attraction. Sur le Phone (3a), elle se compose de trois bandes lumineuses à LED pour offrir 26 zones adressables individuellement.

Parmi les fonctionnalités, on a droit à des indicateurs lumineux personnalisables pour les sonneries (y compris pour les contacts essentiels), les notifications, la visualisation musicale, le minuteur de l’appareil photo, l’indicateur de volume. Certaines fonctions sont gadget et donnent parfois l’impression que le fabricant stage, d’autant que le support par des applications tierces peinent à s’étendre significativement. Cette particularité peut néanmoins se révéler pratique dans certains cas, comme pour suivre une course Uber. Pas forcément utile pour tous, l’interface Glyph reste la signature de la marque.

Enfin, le Nothing Phone (3a) est disponible en trois coloris : Noir, Blanc et Bleu.

Écran

Le Nothing Phone (3a) embarque un écran AMOLED de 6,77 pouces, affichant en Full HD+ (2 392 x 1 080 pixels). La dalle bénéficie d’un taux de rafraîchissement adaptatif de 120 Hz et prend en charge une profondeur de couleur de 10 bits, ainsi que le HDR 10+. En revanche, Nothing fait logiquement l’impasse sur la technologie LTPO. L’écran revendique des luminosités élevées : 3 000 nits en pic, 1 300 nits en mode haut luminosité pour l’extérieur et 800 nits en typique.

L’écran soigné du Phone (3a) ne soufre d’aucun défaut majeur et se révèle être l’un des points forts de l’appareil. Par défaut, on note une tendance à s’orienter vers des couleurs un peu froides. Il est possible de corriger cela en activant le mode « Normale » dans les paramètres Couleurs et cela suffit à rendre l’écran du Phone (3a) encore plus agréable. S’il n’y a rien à redire des performances de l’affichage, on observe quand même des bordures légèrement épaisses.

Performances

Le cœur du Nothing Phone (3a) est le processeur Qualcomm Snapdragon 7s Gen 3, gravé en 4 nm par TSMC. Il s’agit d’une puce octa-core configurée comme suit : 1 cœur principal Cortex-A720 à 2,5 GHz, 3 cœurs de performance Cortex-A720 à 2,4 GHz, et 4 cœurs d’efficacité Cortex-A520 à 1,8 GHz. La partie graphique est assurée par le GPU Adreno 710 cadencé à 940 MHz. Le chipset intègre également le moteur d’intelligence artificielle Qualcomm AI Engine et le NPU Hexagon.

Le smartphone ajoute 8 Go à 12 Go de mémoire vive (RAM) et Nothing met en avant une fonction « RAM Booster » allant jusqu’à 20 Go. Classique, elle utilise une partie du stockage interne comme mémoire vive virtuelle, mais cela aide surtout pour les applications en arrière-plan. En effet, le bénéficie est limitée sur les performances actives en raison de la vitesse plus lente du stockage par rapport à la RAM physique. Les options de stockage interne sont de 128 Go ou 256 Go.

Un smartphone efficace

Les benchmarks positionnent le Snapdragon 7s Gen 3 comme une solution solide du milieu de gamme en 2025 :

Plutôt que les performances brutes, le Nothing Phone (3a) privilégie des performances équilibrées et l’efficacité énergétique. À l’usage, cela se traduit par une expérience globalement fluide pour la navigation dans l’interface, le multitâche et les applications.De léger ralentissement peuvent survenir lors de tâches très exigeantes, comme des applications très lourdes, ou après une veille prolongée.

Dans les jeux, le Phone (3a) se défend bien et fait tourner la plupart des titres du Play Store dans de bonnes conditions. Il n’est toutefois pas conçu comme un smartphone gaming et des limites apparaissent sur les titres les plus gourmands. Il faudra faire des concessions sur certains paramètres graphiques pour maintenir une bonne fluidité. Dernière bonne nouvelle, le smartphone reste relativement frais et ne chauffe que modérément lors de sessions de jeu prolongées ou tâches intensives.

Logiciel

Le smartphone de la firme londonienne fonctionne sous Nothing OS 3.1 à sa sortie de boîte, une surcouche basée sur Android 15. L’OS est au coeur de l’expérience Nothing, qui revendique une approche épurée et rapide, sans application préinstallées superflues (les bloatware). Une idée proche de celle d’Android stock avec une identité visuelle propre et forte, comprenant des polices, icônes, widgets et des animations monochrome.

Proche de ce que nous avons pu voir sur la variante Pro, l’accent est mis sur la personnalisation et la réduction des distractions. Il y a un petit côté Pixel avec la touche Nothing dans les modèles Phone. L’une des particularités de cette série est la présence d’un nouveau bouton physique appelé Essential Key, situé sous le bouton d’alimentation. Il permet d’interagir rapidement avec Essential Space, la nouvelle fonctionnalité estampillée IA du fabricant.

Un bouton dédié à une fonction IA : Essential Space

Cette application prend la forme d’un hub centralisé dans lequel l’utilisateur peut organiser divers contenus, dont des captures d’écran, des notes vocales ou encore des liens. L’IA va analyser ce contenu pour générer des résumés, des suggestions ou encore proposer des listes de tâches et extraire des informations importantes. Une sorte de Google Keep améliorée, qui peut vite devenir votre pense-bête.

Cet outil IA est plutôt efficace et l’accès rapide via un simple bouton peut inciter à le découvrir. Une pression simple réalise une capture d’écran, une longue pression enregistre une note vocale et une double pression ouvre l’application. Si l’idée de créer un espace centralisé est intéressante, Essential Space apparaît comme une fonctionnalité prometteuse plutôt qu’un outil indispensable. Les moyens d’ajouter du contenu sont limités et l’interface pourrait être plus efficace, ce qui pourrait arriver au cours des prochains mois.

À titre personnel, j’aime l’idée d’avoir une fonction comme Essential Space dans mon smartphone pour organiser mes idées. En revanche, je ne suis pas sûr d’avoir besoin d’un nouveau bouton physique… et surtout à ce remplacement. Nothing a décidé de le placer juste en dessous du bouton d’alimentation et même après plusieurs semaines de tests, j’ai encore tendance à inverser les deux boutons.

Assez peu d’IA et trois ans de mises à jour système

Hormis cette fonction, il n’y a pas grand-chose en lien avec l’IA au sein du Phone (3a). Le choix peut surprendre en 2025 et même si de nombreuses fonctionnalités sont anecdotiques, on est surpris de pas trouver de fonctions de retouche photo ou de traduction.

En ce qui concerne le suivi logiciel, Nothing s’engage à fournir trois ans de mises à jour majeures d’Android et dix ans de correctifs de sécurité. C’est une politique solide pour le milieu de gamme, mais inférieure aux supports promis par les meilleurs élèves sous Android (de quatre à sept ans pour certains constructeurs).

Photo

Le Nothing Phone (3a) embarque un système arrière à trois caméras et se permet de proposer un téléobjectif. Dans cette gamme de prix, il est plutôt rare de trouver un véritable zoom et on ne peut que se réjouir de la décision du fabricant.

La configuration photo est la suivante :

• Capteur principal (Samsung) de 50 mégapixels, ouverture f/1.88, focale de 24 mm, capteur de 1/1.57″, stabilisation optique (OIS) et électronique (EIS).
• Téléobjectif (Samsung) de 50 mégapixels, ouverture f/2.0, focale de 50 mm, capteur de 1/2.75″, zoom optique 2x
• Ultra grand-angle (Sony) de 8 mégapixels, ouverture f/2.2, focale de 15 mm, champ de vision de 120°, capteur de 1/4.0″

À l’avant, la marque propose une caméra selfie de 32 mégapixels avec une ouverture f/2,2. En plus de cette configuration, le traitement est assuré par le TrueLens Engine 3, qui combine matérielle et algorithmes de calculs avancés, traitement IA et technologie multi-images pour des photos annoncées comme réalistes.

Capteur principal

Le capteur principal de 50 mégapixels se montre à la hauteur en plein jour, produisant des clichés détaillés. En revanche, il peut avoir du mal en basse lumière ou avec certaines décisions de traitement.

Téléobjectif

La présence d’un téléobjectif est une excellente surprise, même s’il s’agit seulement d’un zoom optique x2 (Nothing promet du x4 « sans perte de qualité »). Sa présence est clairement un atout majeur pour le smartphone, surtout qu’il ne se contente pas de faire de la figuration et produit de bons clichés en zoom x2 et x4.

Une présence très utile, notamment pour les portraits et les sujets éloignés. Au rayon des déceptions, le Phone (3a) a parfois eu du mal à faire la mise au point et cela semble lié à un problème logiciel qu’une mise à jour pourra corriger.

Ultra grand-angle

C’est le point faible du système « photo » du Phone (3a). La firme concentre ses efforts sur les deux autres modules et se limite à un module de 8 mégapixels. Cette définition limitée permet à l’appareil de faire illusion, mais la qualité d’image est moyenne à cause du manque de détail. Forcément, cela se complique fortement une fois la nuit tombée et le mode nuit ne sauve pas les résultats.

Enfin, le mode portrait et la fonction macro (qui utilise le capteur principal) produisent de bons clichés. Côté vidéo, le smartphone enregistre jusqu’en 4K à 30 images par seconde et en 1080p à 30,60 ou 120 i/s, avec stabilisation optique et électronique.

Autonomie

Le Nothing Phone (3a) suit les standards du moment en se dotant d’une batterie de 5 000 mAh. Même si de plus en plus de modèles dépassent les 6 000 mAh, cette capacité reste confortable et permet de profiter d’une autonomie solide.

Le Phone (3a) tiendra sans problème une très bonne journée d’utilisation, avec la possibilité de finir la journée avec 20 à 40 % de batterie. Il sera donc possible d’atteindre une journée et demie d’utilisation, voire deux jours en usage modéré.

Le téléphone supporte la charge filaire à 50 W, avec la promesse d’« une journée d’autonomie en moins de 20 minutes ». Dans les faits, on se rapproche des 50 % en 20 minutes et il faut un tout petit moins d’une heure (56 min) pour arriver à 100 %. Un résultat très correct, surtout face à des modèles de chez Samsung ou Google. En revanche, certains appareils chinois font encore mieux sur ce segment. Enfin, le chargeur n’est pas inclus dans la boîte et ce modèle de milieu de gamme ne propose ni recharge sans-fil ni charge inversée.

Rapport qualité/prix

Lancé à 349 euros, le Nothing Phone (3a) s’invite sur un segment sur lequel la concurrence est rude. Il fait face à des modèles comme le Honor Magic7 Lite, le Xiaomi Poco X7 Pro et, en fonction des promotions, face à des ténors du milieu de gamme comme le Samsung Galaxy A56 et le Google Pixel 8a.

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