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[Test] Nintendo Switch : notre compte rendu complet de la console

La console de salon que l’on peut prendre partout avec soi de Nintendo sort dans deux jours. Quant à nous, on y joue de façon intensive…

La console de salon que l’on peut prendre partout avec soi de Nintendo sort dans deux jours. Quant à nous, on y joue de façon intensive depuis mardi dernier et on commence à avoir notre avis sur la question de la console. Après nos premières impressions qui ont suivi nos 3 premiers jours avec la console, il est temps de faire le compte rendu complet de ce que vaut la console au jour 1 de sa commercialisation.

Vous achetez la Switch : qu’avez-vous dans la boîte exactement ?

Il y a ce petit côté pochette surprise qui n’est pas désagréable lorsque l’on déballe pour la première fois la Switch et la console est accompagnée de quelques accessoires.

Dans la boîte il y a donc :

– La console, évidemment

Sans les manettes attachées, il ne s’agit que d’une grosse dalle noire.

– Les deux Joy-con

Néons ou gris, en fonction du modèle que vous aurez choisi

– Le support Joy-con

Il permet de former une manette « normale » avec les deux Joy-con.

– Deux dragonnes pour Joy-con

Il s’agit de deux petits périphériques qui viennent compléter les deux Joy-con quand ils sont détachés de l’écran. En plus de la dragonne, ils offrent deux gâchettes un peu plus grandes que celles naturellement présentes sur les Joy-con.

– La base

Elle permet de connecter la machine sur sa télévision et de charger la console.

– Un câble HDMI d’environ 1 mètre 50

Il permet de connecter la base à l’écran de télévision.

– Un chargeur secteur vers USB-C d’environ 1 mètre 50

Il peut être utilisé pour charger la console n’importe où. Sinon, il sert d’alimentation à la base.

– Une notice

Dans laquelle on peut trouver des chapitres intéressants comme « comment jeter ce produit ». On ne sait jamais, hein ?

Gros plan sur la console

Bien qu’on soit à mille lieues du design rondouillard du Wii U Gamepad, la Nintendo Switch relève quand même d’un design de console portable et pas de tablette ou de téléphone. Ce n’est pas laid, mais ce n’est pas d’une finesse incroyable non plus.

Le haut de la console arbore le bouton d’allumage, le réglage du volume sonore, une ouverture grillagée pour l’aération, une prise jack et le port cartouche, protégé par un petit clapet.

Les deux côtés de la console sont dotés des rails dans lesquels s’emboîtent les Joy-con. Ces derniers viennent s’y emboîter par le haut. Tout en bas du rail, on peut apercevoir les connecteurs qui chargent et font la connexion avec les manettes. C’est très discret et assez malin.

À l’arrière de la machine, un grand logo et les mentions légales. On peut également voir deux autres ouvertures pour l’aération de la machine. On y trouve aussi la béquille qui permet de faire tenir la console debout. Dessous est dissimulé le port pour la carte micro-SD, ce qui est plutôt astucieux !

En dessous, le code-barre bardé du numéro de série et le port USB-C qui sert à la fois à charger la console en mode portable, mais aussi à faire le lien avec le dock et jouer sur la télévision.

Dimensions : 23,9 cm x 10,2 cm x 1,4 cm
Masse : 297 g
Taille de l’écran : 6,2 pouces
Définition de l’écran : 1280 x 720

Gros plan sur les Joy-con et les accessoires

Chacun des Joy-con présente exactement le même nombre de boutons, mais leur disposition est différente. La manette de gauche, la bleue si vous avez la version néon, propose dans l’ordre une gâchette ZL, un bouton de tranche L, le bouton -, le stick analogique, quatre boutons directionnels et un bouton de partage qui sert à prendre des screenshots. À droite, manette rouge, on trouve la gâchette ZR, le bouton de tranche R, le bouton +, le losange classique de boutons A/B/X/Y, puis le stick et enfin un bouton home. À l’arrière de chaque manette, sous la gâchette, un petit bouton noir permet de la désengager de l’accessoire sur laquelle elle est accrochée (support, dragonne ou console).

En tenant un Joy-con dans chaque main, on a donc une disposition façon Xbox One classique, avec des sticks asymétriques, ce qui est, à notre sens un meilleur choix que les deux sticks en bas (ou pire que tout, les deux sticks en haut, comme c’était le cas sur Wii U). L’autre avantage de cette asymétrie est là possibilité de tenir chacun des deux Joy-con comme des manettes individuelles, à l’horizontale, chacun avec un stick à gauche et des boutons à droite. Habituellement dissimulé par la console quand les manettes y sont accrochées, le haut des manettes tenues dans cette disposition possède deux gâchettes. Ces boutons sont cependant peu pratiques et petits. Ils se cantonneront qu’au simple dépannage, d’autant qu’avec la machine sont livrées deux petites barres qui permettent de bénéficier de deux gâchettes bien plus grosses et dotées de dragonnes. Enfin, notez que le Joy-con de droite possède une petite caméra infrarouge en bas et que son stick est doté d’un lecteur NFC.

Avec la console est également livré le support, ou « grip », qui permet de reconstituer une manette « classique » possédant des poignées en y insérant les deux Joy-con. Pas grand-chose à dire si ce n’est que cette version offerte ne recharge pas les Joy-con, contrairement à une autre version du grip qui sera vendue séparément.

Dimensions : 10,2 cm × 3,6 cm × 2,8 cm
Masses : 49 g (L), 52 g (R)

Gros plan sur la base

Enfin, la base, qui est assez légère et pour cause : il y a très peu de composants électroniques dedans. Devant, le logo est affiché dans un léger vernis et une diode verte en bas à gauche permet de savoir si la console diffuse le flux sur la TV ou non.

S’il n’y a rien à signaler sur le côté droit, le côté gauche dispose de deux ports USB 2 qui peuvent par exemple servir à synchroniser ou recharger un controller pro.

À l’arrière, un clapet qui s’ouvre par le haut et sur lequel est gravé le logo de Nintendo dissimule la connectique de cette base. On y trouve un port USB-C sur lequel il est possible de brancher le chargeur qui fait alors office d’alimentation, un autre port USB classique (3.0 cette fois-ci) et la sortie en HDMI. Le clapet a une petite ouverture sur le côté gauche ce qui permet de le fermer tout en laissant passer les fils.

Dessous, 4 patins anti-dérapants donnent de la stabilité au tout. On y trouve aussi le numéro de série et les mentions légales.

Enfin, à l’intérieur, le port USB-C protégé par un petit morceau de plastique sur ressort conçu pour accueillir en douceur la console au moment de l’insérer. Un petit taquet en plastique associé à une encoche dans la machine empêche de l’insérer dans le mauvais sens.

Dimensions : 10,2 cm × 3,6 cm × 2,8 cm
Masses : 49 g (L), 52 g (R)

[nextpage title=”Prise en main”]

Prise en main

Pour ce qui est de la promesse principale, à savoir de pouvoir passer de la console portable à la console de salon très rapidement, le contrat est parfaitement rempli. Le passage de l’écran de télévision à l’écran de Switch est instantané. Dans l’autre sens, il faudra également subir le léger temps de latence inhérent à la grande majorité des moniteurs recevant un nouveau signal vidéo. On reste cependant dans l’ordre de quelques secondes et c’est de toute façon un problème exogène à la machine.

Pour retirer la console de son dock alors qu’on était en train de jouer avec les Joy-con, il est possible de simplement les glisser de chaque côté, entendre les petits clics des loquets signifiant que l’attache est terminée, et les utiliser pour soulever la console sans peine. Pour le coup, c’est aussi facile que ça en a l’air dans les pubs. Pour retirer les Joy-con indépendamment, ça demande un petit coup de main supplémentaire. L’utilisateur devra maintenir enfoncé le petit bouton à l’arrière et retirer la manette par le haut de l’accessoire sur lequel il est attaché. Si cela est plutôt aisé à faire sur la console, cela devient bien plus difficile avec les dragonnes par exemple, à cause du manque d’accroche que l’on peut avoir pour tirer efficacement. Cependant, au fil de la semaine, on prend vraiment l’habitude et on sépare les accessoires des uns des autres avec de plus en plus d’aisance.

L’écran est grand et petit à la fois. Quand on tient la console comme une console portable, il est vraiment très grand et agréable. Toutefois, dès que la distance entre les yeux et l’écran s’agrandit, on commence à mesurer sa petitesse dans l’absolu. Cela n’arrivera pas dans votre salon puisque l’on joue sur son téléviseur, mais c’est surtout en mode semi-nomade que vous vous en rendrez compte. Il s’agit de ce fameux mode « avec la béquille ». Ainsi, en fonction de votre position par rapport à la console et du jeu utilisé, on aura l’impression de jouer dans une lorgnette. Les jeux qui restent adaptés pour ce type de configuration seront donc ceux qui ne divisent pas l’écran pour le multijoueur et qui n’affiche pas du texte trop petit. Une partie de Super Bomberman R ne devrait ainsi pas poser de problème, mais pour du Mario Kart 8 Deluxe à 4, il ne faudra pas oublier d’apporter vos lunettes.

Les gâchettes sont très agréables, mais les boutons de tranche, dans un souci de gain, de place sont très fins et sensibles. De plus, comme ils sont situés sur la partie supérieure de la console en mode portable, ce sera le premier bouton sur lequel vous appuierez par accident. Comme nous l’avons dit dans nos précédentes impressions, les boutons sont un peu petits et rapprochés les uns des autres, ce qui fait qu’une confusion peut arriver de temps à autre. En bas à gauche, une croix directionnelle aurait été préférable. La course des sticks, très agréables au toucher au demeurant, est également un peu courte et gène un peu l’accès aux différentes nuances de vitesses dans les déplacements.

Au final et malgré l’aspect un peu inconfortable des boutons des périphériques livrés avec la console, il faut reconnaître que le tout est très honnête pour de la console portable. Cependant, on reste un tout petit peu crispé dans le cadre d’une utilisation « salon » de la machine.

La gestion des manettes est enfantine. Tout est très simple et peut être géré rapidement depuis un menu de gestion accessible depuis le menu home. Il suffit ensuite d’appuyer sur les deux gâchettes du périphérique que l’on souhaite utiliser. Exemple pratique : si un seul Joy-con doit servir de manette, il suffit d’appuyer sur les deux petites gâchettes de celle-ci pour qu’elle soit considérée comme une manette unique. Par contre, si on appuie sur le grand bouton de tranche du Joy-con avec le grand bouton de tranche d’un Joy-con opposé, alors c’est ce duo qui sera considéré comme une manette.

À noter enfin que certains journalistes se sont plaints de problèmes de désynchronisation régulière de l’un des Joy-con, ce qui serait un problème assez important. En ce qui nous concerne, ce problème n’est arrivé qu’une seule fois en 8 jours de jeu. De plus, il a été possible de resynchroniser immédiatement la manette. Ce problème reste cependant à surveiller en espérant qu’il ne se confirme pas et ne s’aggrave pas avec le temps.

Enfin, avant de passer en revue l’interface utilisateur, voici un tableau qui vous donne des estimations de la durée de la batterie. Nous avons précisé pour chaque cas de figure les conditions qui nous ont permis d’estimer ce temps.

Zelda : Breath of the WildSuper Bomberman R
Luminosité max. + Wi-Fi +
Bluetooth
2 h 46
(temps constaté après recharge et jusqu’à l’extinction automatique de la console)
4 h 10
(temps estimé suite à une recharge et après une heure de jeu, 24 % de batterie utilisée)
Luminosité min. + mode avion
3 h 36
(temps estimé suite à une recharge et après une heure de jeu, 29 % de batterie utilisée)
5 h
(temps estimé suite à une recharge et après une heure de jeu, 20 % de batterie utilisée)

Voici également un petit tableau récapitulatif qui fait état du temps de recharge cette fois-ci.

Temps de recharge
Sur sa base, en jouant à Zelda9 h 35
(temps estimé, la console a récupéré 73 % de sa capacité en 7 heures)
En veille4 h 45
(temps estimé, la console a récupéré 21 % de sa capacité en 1 heure)

[nextpage title=”L’interface utilisateur”]

Grand soulagement après la catastrophe qu’était l’interface utilisateur de la console de la Wii U, celui de la Switch est rapide, clair et sobre. Trop sobre même.

L’écran d’accueil propose en haut à gauche les différents profils de joueur inscrits sur la console. Il est possible d’inscrire jusqu’à 8 profils de joueurs sur la console et d’y lier son compte Nintendo sur chacun d’entre eux. En haut à droite, l’heure, l’indicateur de la connexion Wi-Fi et l’état de la batterie.

Au centre, bien en évidence, les jeux disponibles et joués. Ceux dont la cartouche a déjà été insérée restent affichés, mais ne pourront évidemment pas être lancés et sont signalés par une petite icône représentant une cartouche manquante. Au moment de lancer un jeu, la console vous demande systématiquement avec quel profil vous comptez jouer (option desactivable s’il y a qu’un seul profil par exemple). Chaque profil jouit de ses propres données de sauvegarde.

En dessous de ces plaques, 6 icônes aux fonctions diverses. Les « nouvelles » sont différents petits articles qui, pour le moment, se résument à de petites bandes dessinées et de petits messages qui font office de manuel d’utilisation amusant.

On y apprend par exemple que la béquille est amovible et qu’elle peut être remise si jamais on la fait sauter par mégarde (en tentant de remettre la console sur sa base sans la rabattre par exemple). Avec une mise à jour, des informations sur les nouveaux jeux disponibles ou sur de nouvelles promotions s’afficheront également dans ce menu.

L’« eShop » ensuite. On ne peut malheureusement pas encore y accéder pour le moment, mais c’est ici qu’il est possible d’acheter des jeux en dématérialisé.

L’« album » est la collection de screenshots que vous aurez pris grâce au bouton de partage situé sur le Joy-con gauche. Les captures ainsi obtenues s’afficheront dans un catalogue et il sera possible de les transférer de la mémoire de la console vers la micro-SD (et inversement), les trier par jeux, par support. L’OS propose également la possibilité d’ajouter du texte avec du gros contour pour l’amour du lol sur les internettes modernes 2.0 sociaux. Ça manque clairement d’options, mais le transfert facile vers la Micro-SD va enfin permettre de partager plus facilement ses meilleurs moments de jeu. Il faut noter qu’il n’y a pas moyen pour le moment de faire des vidéos, ni de partager sur d’éventuels réseaux sociaux. Cependant, pour cette dernière fonctionnalité manquante une option non fonctionnelle sans une mise à jour est cependant affichée.

La quatrième option est un menu pour la gestion des manettes. Simple comme bonjour, il permet très rapidement de configurer n’importe quelle manette en appuyant simplement sur les deux gâchettes/boutons de tranche de cette dernière. Pour l’ordre, il suffit de coordonner le moment où chacun « inscrit » son périphérique. Ce menu permet également de voir le niveau de batterie de chacune des manettes connectées.

Puis, l’icône « Paramètres de la console » donne accès à diverses options que voici :

– Assistance

Il permet notamment de voir l’historique des erreurs qu’a rencontré la console.

– Mode Avion

Il permet de couper toutes les communications sans fil de la console. Elles peuvent cependant être réactivées une par une depuis ce menu.

– Luminosité

Permet de faire varier la luminosité de l’écran. Une option de luminosité automatique est également présente.

– Verrouillage de l’écran

Permet d’afficher ou non un écran de verrouillage lorsque l’on réactive la console depuis son monde veille. Les dernières « nouvelles » y sont affichées.

– Contrôle parental

Permet de configurer les restrictions d’âge de la console. Une companion app pour smartphone sera disponible plus tard et permettra une personnalisation exhaustive de ces paramètres, ainsi que d’un moyen avancé de surveiller comment la console est utilisée. Cette application pourra même afficher des rappels à l’écran ainsi que, dans le cas de désobéissance crasse, son extinction forcée.

– Internet

Permet de configurer le Wi-Fi, la connexion par câble (nécessite un accessoire supplémentaire) et affiche les informations de connexion.

– Gestion des données

Affiche l’espace disponible dans la mémoire de la machine (25,9 Go) et sur la carte SD (jusqu’à 2 To). Permet également d’indiquer où sauvegarder les captures d’écran par défaut, d’effacer les logiciels et de supprimer les sauvegardes profil par profil. Il n’est malheureusement pas possible de mettre les sauvegardes sur une SD pour les déplacer sur une autre console par exemple.

– Utilisateurs

Permet de créer, supprimer et lier avec les comptes Nintendo les profils de joueurs. La photo de profil peut être choisie parmi un large choix d’icônes issues de l’univers du constructeur.

– Mii

Donne accès à l’éditeur Mii. Il est possible d’en envoyer vers une console à proximité ou d’en récupérer un depuis un amiibo. Le créateur de mii est légèrement plus fourni sur Switch et propose notamment un choix beaucoup plus large de couleurs. Le Mii peut évidemment être utilisé comme icône de profil.

– Amiibo

Permet de gérer les données des amiibo, comme changer le propriétaire de la statuette ou la suppression totale des informations sur cette dernière.

– Thèmes

Permet de changer la couleur de fond des menus de la Switch. Seuls blanc et noir sont disponibles pour le moment.

– Notifications

Permet d’activer ou désactiver les notifications de téléchargement ou liées à la liste d’amis.

– Veille

Permet de paramétrer le temps avant que la console ne se mette automatiquement en veille, que ça soit avec ou sans la base.

– Manette & capteurs

Permet la calibration des sticks et des gyroscopes. Permet également de tester le bon fonctionnement des boutons et de l’écran tactile. Il est d’ailleurs possible de se rendre compte que l’écran tactile peut supporter jusqu’à 5 contacts simultanés.

– Sortie TV

Permet de choisir la résolution d’écran, la taille de l’écran et autres paramètres vidéos classiques. On y trouve également un mode qui réduit la luminosité de la machine au bout de 5 minutes d’inactivité (réduisant ainsi les brûlures d’écran et économisant la batterie).

– Console

Cette dernière catégorie gère le nom de la console, la date et l’heure, la langue, les mises à jour ainsi que d’autres options comme le retour aux paramètres d’usine.

Retournons au menu principal pour s’apercevoir de la présence d’un bouton « veille » qui a exactement le même effet que celui présent au-dessus de la console. Il est surtout présent pour ceux qui joueront sur leur écran de télévision. À distance, il suffit de maintenir le bouton « home » enfoncé pour sortir la console de son mode veille. En jeu, en procédant à la même manipulation, il sera possible d’accéder à un menu rapide à l’instar de la PS Vita qui permet d’accéder en un instant au paramètre de luminosité de l’écran (uniquement en mode portable), aux paramètres du mode avion et à l’activation du mode veille. Notez d’ailleurs que la console est conçue pour rester la grande majorité du temps en mode veille. Reprendre une partie où vous en étiez sera ainsi extrêmement rapide et même si vous deviez lancer un nouveau jeu, le temps de lancement reste court. Pour éteindre la console, il faut maintenir le bouton « Power » enfoncé et choisir parmi les options d’alimentation disponibles entre « Redémarrer » et « Éteindre ».

Cette interface utilisateur est à la fois jolie, rapide, mais également rachitique. Hormis l’exploration des menus, vous n’aurez malheureusement pas grand-chose à faire avec une Switch sans jeux. Pas de lecteur multimédia, pas de navigateur, pas d’applications intégrées… Il n’est pas exclu que certaines fonctionnalités soient ajoutées à l’avenir par le biais de mises à jour. En somme, une interface extrêmement gracieuse et fonctionnelle, mais également ennuyeuse au possible.

[nextpage title=”Avis final”]

Il n’est pas pertinent de comparer la Switch avec les autres machines actuellement sur le marché. Encore une fois, avec ce système, Nintendo joue sur un terrain différent de ses principaux concurrents. La promesse du constructeur de proposer un système hybride, aussi à l’aise dans la portabilité que dans un salon, est tenue avec brio et permet une expérience de jeu particulière. En effet, on ne boude pas son plaisir d’arrêter de jouer dans le salon pour apporter sa console dans le lit ou dehors, sans interrompre sa partie.

Cependant, à l’instar des parties individuelles d’un couteau suisse – car voilà ce que la Switch est, un couteau suisse – le système ne peut pas prétendre à la perfection dans tout ce qu’elle fait. La Switch sera toujours moins puissante qu’une PS4 ou qu’une Xbox One et la Switch ne représente pas non plus ce rapport qualité-prix extraordinaire que représentait la PS Vita au moment de sa sortie. Toutefois, contrairement à une console portable pure, elle bénéficie de suffisamment de puissance et suffisamment de flexibilité pour être jouée bien confortablement dans son canapé grâce à ce système de base que même un enfant de 6 ans peut comprendre en deux secondes.

C’est seulement quand on saisit le grand nombre de situations dans lesquelles la Switch se révèle pertinente qu’on se rend compte du travail incroyable de Nintendo sur son design qui peut paraître un peu brut, surtout quand on est habitués aux formes plus fines des tablettes actuelles. Cependant, les Joy-con, par leur flexibilité, par le fait qu’elles s’attachent aussi facilement sur les côtés de l’écran, par le fait qu’elles en profitent pour se recharger, par le fait qu’elles peuvent individuellement être utilisées comme des manettes individuelles – ce qui fait quand même de la Switch une des seules consoles mises sur le marché avec laquelle vous pouvez immédiatement jouer à deux sans achat d’un accessoire supplémentaire – par le fait qu’elles peuvent s’attacher sur ce support et former une manette plus ou moins normale, sont des petits bijoux d’inventivité. La Switch est un petit gadget et chaque fois qu’on sort la béquille pour la poser quelque part ou chaque fois qu’on la sort du dock en y attachant les manettes, on sent qu’on fait quelque chose qui a été réfléchi, retourné dans tous les sens et conçu en conséquence.

La conséquence de tout cela est un nombre important de compromis. Il ne peut pas y avoir de croix directionnelles sur la Joy-con gauche, car dans le cas contraire, le joueur utilisant uniquement cette manette horizontale aurait été privé de bouton. Les Joy-con butent en bas de la console, ce qui peut paraître un choix étonnant, car si les loquets lâchent un jour, alors la console peut glisser d’elle-même et tomber alors qu’on tient encore fermement les manettes entre les mains. Mais en réfléchissant, on comprend bien vite que ce choix a été fait justement pour pouvoir attacher les petites télécommandes pendant que la console est sur sa base. On ne comprend pas pourquoi le port USB-C se situe sur le dessous de la console, ce qui interdit la recharge en mode semi-nomade (le câble gênerait). Mais on se rend compte que ce choix a été fait encore une fois à cause de la base et de la manière dont on insère la machine à l’intérieur.

Pour le moment, on est quand même davantage convaincu par le mode portable de la console. Son écran bien large permet de profiter de jeux comme The Legend of Zelda : Breath of the Wild avec un confort que même la PS Vita n’égalait pas réellement. Évidemment, la principale limitation vient de la batterie qui se décharge bien vite si on se laisse tenter par un jeu gourmand. Donc si vous n’avez pas de port USB ou de prise pour vous brancher durant votre long trajet de 6 heures, il faudra vous contenter d’une session de jeu qui ne couvrira que la moitié du voyage avec un tel jeu, et encore, sans manettes sans fil et avec la luminosité au minimum. La mémoire interne de 25,9 Go est également un problème, car à moins de craquer pour une grande micro-SD, vous devrez compter énormément sur les cartouches pour économiser de l’espace. Or, on est toujours content de ne pas prendre son sac de cartouches quand on trimballe sa console à droite et à gauche.

Aujourd’hui, l’autre problème de la console vient évidemment de sa ludothèque. Ce n’est pas un scoop si je vous révèle dès maintenant que Zelda : Breath of the Wild sera un excellent jeu. Snipperclips aussi sera une chouette expérience coop et sera certainement le jeu qui vous fera le mieux comprendre l’intérêt de la machine. Au-delà de ça, la liste des bons jeux proposés sur Switch est encore un peu maigre et surtout, une bonne partie de ces jeux peuvent être joués ailleurs, que ça soit sur d’autres consoles, sur PC pour l’offre indépendante, ou même sur Wii U pour certains jeux comme Mario Kart 8 Deluxe qui arriveront le mois prochain. Peut-être que la Switch se révélera un achat vraiment intéressant en fin d’année, avec un Zelda qui aura ses DLC, un nouveau Splatoon et un tout nouveau Super Mario Odyssey qui s’annonce particulièrement excitant.

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Notre avis

La Nintendo Switch est un chouette petit système au design très malin. Il se transforme, il s’emmène, il s’adapte et il y a un petit côté gadget qui fait vraiment effet. Le mini "wow effect" qui consiste à voir l’écran de jeu passer de la télévision au petit écran fonctionne et l’expérience portable, qui est pour nous la meilleure pour le moment, est particulièrement agréable grâce à un écran d’une belle taille malgré une définition de 720p certainement un peu juste en 2017, même pour une portable. Pour le reste, la plupart des défauts de la console peuvent être expliqués par un choix de design qui se révèle pertinent dans une autre configuration (semi-nomade ou sur sa base). La Switch ne sera jamais le meilleur système parfait dans chacune des situations, mais sa capacité d’adaptation est si impressionnante qu’elle pourrait bien se retrouver dans la situation du parfait consensus la plupart du temps. Reste l’inconnue de la ludothèque, avec un catalogue maison qui s’égrènera tout le long de l’année avec Zelda tout de suite, Mario Kart 8 Deluxe dans un mois, Splatoon 2 cet été et Mario en fin d’année. À vous de voir à quel point vous attendez chacun de ces jeux, ou une combinaison d’entre eux avant de claquer 300+ euros dans cette console qui, pour ce qui est de son cahier des charges, le remplit de manière très honorable.

La Nintendo Switch sort le 3 mars prochain pour un prix avoisinant les 300 euros.
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