Navee présente sa nouvelle trottinette à 699 euros (enfin 799 euros, mais il y a 100 euros de remise dès le lancement). Et première chose qui nous a fait tiquer, c’est le style, proche d’une certaine Xiaomi Scooter 4 Ultra. Un modèle qui n’a pas connu de descendance cette année du côté du constructeur aux smartphones. Navee se serait réserver ce modèle ? Possible, dans la mesure où il produit désormais les trottinettes Xiaomi, dont la fameuse scooter 4 Ultra.
Outre ce point anecdotique, Navee n’était pas encore à la hauteur de la concurrence : finition moyenne, durabilité discutable, puissance qui s’écroule en montée et, pour la S60 qui est visée ici, un amortissement inexistant. Tous ces points offraient une marge de progression colossale. D’autant qu’en parallèle, Ninebot a dégainé la ZT3 Pro au même tarif et, pour 200 euros de plus, une Max G3 qui vient en concurrence directe. Il y a également Kukirin et sa G3 que nous tenterons d’avoir à l’essai. Alors bien ou pas cette ST3 ? Presque.

Caractéristiques techniques
Moteur placé dans la roue arrière
Puissance nominale de 600 W pour 1350 W en crête
Clignotants logés aux extrémités des poignées
Batterie de 596,7 Wh de capacité en 48V
Temps de charge de 10 heures
Certification IPX5
Frein à tambour à l’avant et à disque mécanique à l’arrière
Poids annoncé 25,3 kg
Poids mesuré : 25,6 kg
Leds lumineuses colorées sur les côtés le deck
Frein orientable à l’avant
Compatibilité Apple Find My nativement
Hauteur de deck : 21 cm
Longueur de deck avec repose pied : 60 cm
Dimensions de la trottinette pliée : 120 cm x 60 cm x 59,6 cm
Dimensions de la trottinette dépliée : 120 cm x 60 cm x 1,30 cm
Fourche suspendue à l’avant et à l’arrière avec amortisseurs en élastomère
Design : faux carbone et vrai plastique brillant
Commençons par un aspect amusant : sur son site, Navee met en avant la résistance à la torsion du châssis en acier de la ST3 Pro. L’acier, c’est lourd. Donc, pour alléger visuellement sa trottinette, le constructeur l’a doté d’un covering effet carbone, qui laisse croire qu’elle « doit être légère ». C’est malin.
Cela dit, cet effet est discret et apporte une touche de sportivité qui se marie bien avec les suspensions avant et arrière parées d’un or rose très pâle. Le garde-boue arrière en deux parties repris de la S60 est joli et a été redessiné pour être plus résistant ? Comme quasiment tous les éléments du modèle.

En effet, tout est neuf. Le guidon est plus esthétique. Le phare est amovible et manque encore de puissance dans les zones non éclairées.
Le système de pliage a été revu pour que la potence soit parfaitement alignée avec le deck (et non plus décalée comme c’était le cas avant). Outre ce point, l’accroche se replie pour disparaître dans la colonne. Et c’est bien fait, puisqu’une fois le crochet… accroché, la potence ne tombera plus. Mais il faudra supporter presque 25 kg à bout de bras. Heureusement, l’équilibre est bon en plaçant la main juste sous le crochet.
La nouveauté plébiscitée est la présence de leds colorées sur le côté du deck. Différentes animations sont disponibles et l’eau courante offre quelque chose de très relaxant. Quatre couleurs sont disponibles : rouge, vert, bleu ou violet. Outre le côté amusant, ces leds ajoutent une visibilité bienvenue la nuit.

Enfin, le crochet a été revu et supporte désormais 5kg, de quoi faire les courses tranquillement pour la soirée et même plus.

Conduite : le confort avant tout
Dans les années 90 se clamait l’adage : « Le plastique, c’est fantastique. » 35 ans plus tard, il peut être remplacé par « l’élastomère fait bien l’affaire ». Ce matériau élastique et résistant supplante les ressorts (plus lourds et plus couteux) pour épargner vos articulations. Un choix qu’a également fait Ninebot sur sa gamme F3 présentée la semaine dernière. Point positif : c’est aussi tendre qu’un rosbif frais. Les chocs sont absorbés et le saut de 2 marches n’a provoqué aucune casse. Mieux, sur les petites routes faites de pavés, les pneus tubeless assurent une partie du travail, et les suspensions font l’autre. C’est ce qu’on attendait de la S60 sans l’avoir. Navee a corrigé le tir et c’est une très bonne chose.
En revanche, depuis un trajet un tantinet arrosé d’une fraiche et humide pluie, ça couine sur un air de Bohemian Rhapsody.
Le moteur est puissant. Les 600W promis sont là. Mais c’est surtout en crête que la ST3 Pro fait le job. Les 22 km/h ont été tenus sur le parcours d’essai, sachant que la Navee N65i, dans les mêmes conditions, ne dépassait pas les 12 km/h. Mais l’arrivée des beaux jours a changé la donne. Sollicitée intensément sur une belle montée, la ST3 Pro a fini par capituler, pour stagner à 14 km/h. Toutefois attention, il s’agissait d’une montée raide et longue. Mais c’est la preuve que Navee a encore du mal à gérer la dissipation thermique. À prendre en compte si votre trajet se déroule dans des lieux vallonés.

Le freinage est confié à un tambour à l’avant et un disque mécanique à l’arrière. Notre réception a impliqué un réglage de ce dernier d’ailleurs. Rien de grave. Une fois l’ensemble réglé, ça fonctionne. Les manettes sont un peu fermes et nécessitent d’appuyer avec vigueur pour ralentir l’engin. L’inclinaison de la potence, l’amortisseur et la progressivité du tambour limitent les risques de soleil. Les pneus de 10 pouces tubeless étant capables de franchir trottoirs et autres petits nids de poules ont tout de même une limite.
Le freinage repose également sur le moteur et la récupération magnétique d’énergie. Trois intensités sont disponibles et le mode « fort » porte bien son nom. Ne rêvez cependant pas : l’énergie récupérée reste anecdotique par rapport à la consommation. Mais en matière de sécurité, ça permet de freiner plus court.
D’ailleurs, lancé à 25 km/h avec 100 kg sur le deck, sur sol sec, la Navee ST3 Pro s’arrête en 3,3 mètres.

La roue arrière peut se bloquer en cas d’excès de pression sur la poignée de droite. Mais il faut insister lourdement.
La position est confortable et la hauteur adaptée aux personnes mesurant 1,65m minimum. En dessous, vous serez inconfortable. En effet, le guidon trône à 1,07 m du deck. Le guidon, large, offre un bon confort dans la prise de virage. Malgré ses presque 26 kg, la ST3 Pro est agile et c’est une bonne surprise.
Les clignotants, comme à leur habitude, sont invisibles le jour et voyants la nuit. Mais il sont là.
Navee a intégré un contrôle de traction. Utile ? Non. Le problème n’est pas l’envoi de la puissance au sol, mais le manque de progressivité de la gâchette d’accélération. Il y a un effet d’à-coup générant un effet de balancier. Un problème qui peut être réglé grâce à une fonction expérimentale appelée « ajustement de l’accélération S-Gear » (autrement dit, sensibilité de la gâchette d’accélération). Il propose le mode Eco et le mode Turbo. Le mode Éco est plus agréable et progressif.
D’ailleurs, la ST3 Pro ne propose que 3 modes de déplacement : marche (pour vous aider à pousser la trottinette en montée par exemple), D (comme Drive) dont l’accélération plus douce vous propulse gentiment à 20 km/h et Sport qui tape le 25 km/h.

La prise de virage est en revanche très confortable. La trottinette s’inscrit bien en courbe et les pneus accrochent le bitume. Le tout dans un confort suspendu de qualité.

Autonomie et recharge : c’est interminable
Navee n’a pas amélioré sa vitesse de recharge. Les 10 heures annoncées ne sont pas une blague et le pire, c’est que la courbe de charge est plane : 10% par heure, de 0% à 100%. Une éternité. Un chargeur rapide ne serait pas de refus.
Le point positif est l’autonomie. Avec une température autour des 5 degrés, un rider de 100 kg sur l’engin, la ST3 Pro a parcouru 26 km avec notre fameux dénivelé de test.

Les autres sorties ont permis de pousser, sur du plat, à 28 km. Un score honorable. Le cache du port de charge est toujours un bout de caoutchouc à la résistance discutable. Les évolutions sont plutôt maigres ici.
Une application minimaliste et minimum
L’application de Navee a toujours été problématique. Bonne nouvelle, le bug de connexion a été résolu et elle a été améliorée. Il est ainsi possible de mettre à jour son véhicule, de le configurer pour activer Find My d’Apple, de choisir l’intensité du freinage régénératif, d’activer le contrôle de traction, la sensibilité de la gâchette d’accélération et de verrouiller la trottinette via Bluetooth. Tout est lisible.
Un tableau de suivi des trajets est également disponible. Sommaire, il informe sur le temps de parcours, la distance et la vitesse moyenne. Mais il n’informe pas sur la date de chaque trajet.
En revanche, le compteur virtuel a disparu. D’un autre côté, personne ne s’en servait. Je regrette juste de ne pas pouvoir afficher l’heure et le pourcentage de batterie (ou mieux, le kilométrage restant) sur l’écran.
Prix et disponibilité

La Navee ST3 Pro est vendue 699 euros, soit 100 euros de plus que la ST3, qui est la même, mais moins puissante (100 W en nominal de moins tout de même) et disposant d’une batterie à la capacité inférieure de 100 Wh. Bref, la ST3 est clairement un produit d’appel pour vous faire signer la Pro. Et le gain de 500 g est anecdotique. Notez toutefois que le prix officiel est de 799 euros, un tarif qui ne la rend plus du tout compétitive face à la Ninebot Max G3.
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