Bien que Narwal soit encore jeune, l’entreprise ne débute pas. Elle œuvre depuis 2016 dans le domaine des aspirateurs robots et plus largement de l’entretien des sols. Elle a aussi noué un partenariat avec Rowenta, les deux marques ayant développé conjointement l’aspirateur laveur X-Clean 10. C’est dans ce contexte que Narwal a lancé ses aspirateurs robots en France dans la foulée du dernier IFA. Nous testons aujourd’hui son modèle haut de gamme Freo Z Ultra, qui sera bientôt rejoint (et même surpassé) par d’autres références annoncées au CES.
Un design atypique pour une base complète
De prime abord, son esthétique surprend. Sa station est assez large et paraît un peu massive (surtout à côté de celle du Dreame X50 au format plutôt vertical, qui semble plus « élancée »). Cette impression est sans doute accentuée par le coloris gris foncé (mat à l’avant, brillant sur les côtés), en harmonie avec le robot. La poussière et les poils d’animaux y sont assez visibles. Néanmoins, l’ensemble est bien fini et les plastiques sont de belle qualité. À noter qu’il existe une autre finition, blanche et grise. Bonne idée : la plateforme à clipser à l’avant de la station, pour permettre au robot d’y monter, est transparente, donc discrète.
Lorsque le robot est en charge, il est presque totalement invisible, comme « avalé » par la base ; il est ainsi en partie protégé de la poussière. Cela fait un peu penser à la forme du Roborock Qrevo Curv. Si on ne souhaite pas dégainer l’application, les boutons du robot n’étant pas accessibles lorsqu’il est en charge, Narwal a prévu un panneau de commande sur la face supérieure de la station pour lancer un cycle, le stopper, rappeler le robot… Les commandes comprennent aussi une sécurité enfant. Elles sont personnalisables dans l’application – notamment pour le type de cycle qu’on lance (laver, aspirer, les deux en même temps…).
La base assure toutes les fonctions qu’on peut espérer d’un aspirateur robot haut de gamme actuel – et même plus que certains concurrents plus chers : vidange automatique de la poussière dans un sac de 2,5 L, rechargement du robot en eau avec mélange automatique du détergent, lavage automatisé des patins serpillères avec récupération de l’eau sale, suivi de leur séchage. Les réservoirs d’eau propre et d’eau sale, d’un format et d’une capacité classiques (respectivement 5 L et 4,5 L), sont dissimulés sous une trappe et accessibles par le dessus de la station. Quant au détergent et au sac à poussière, on y accède par l’avant. Ils sont dissimulés derrière une trappe aimantée. Bonne idée car c’est plus pratique à enlever et surtout à remettre en place qu’une trappe clipsée (comme celle du Dreame X40). On a aussi apprécié la présence de poignées des deux côtés de la station. Il est plus facile de la déplacer quand on souhaite nettoyer derrière, par exemple.
Quelques fonctions originales aussi
Le Freo Z Ultra se distingue également par certaines fonctionnalités ou accessoires inhabituels qu’on trouve rarement ailleurs, voire pas du tout. Tout d’abord, un accessoire tout doux en peluche, à fixer sur le côté droit du robot, pour nettoyer les plinthes quand il les longe. Lors de nos tests, ce module n’a pas pu démontrer ses capacités, nos plinthes étant trop hautes. Mais cela peut être bien utile dans certains logements. Autre particularité : alors que de très nombreux modèles utilisent des patins serpillères ronds, ceux du Freo Z Ultra sont plutôt triangulaires. Au début, la manière dont ils tournent donne une impression étrange quand on les regarde puisque littéralement, ils ne « tournent pas rond ». Mais on se rend rapidement compte que cela présente un avantage certain : cela ne laisse aucun espace non lavé entre les deux patins. Enfin, ce robot propose deux fonctions spéciales en matière d’hygiène. Tout d’abord, l’eau est stérilisée par électrolyse avant le lavage des pièces et avant l’auto-nettoyage des serpillères (dans ce cas, elle est également chauffée). Sur le côté de la station, une fenêtre s’illumine pendant la préparation de cette solution (on voit des bulles se former dans l’eau). Narwal a aussi prévu un système de séchage à l’air chaud destiné au collecteur et au sac à poussière (à activer dans l’appli). Le but : si de l’humidité a été aspirée en même temps que les déchets, cela évite le développement d’odeurs et de bactéries. Idée qui nous semble judicieuse.
Œil de lynx
Le Freo Z Ultra utilise deux caméras (la marque évoque de larges angles de vision) et une technologie d’évitement d’obstacles utilisant l’IA (nommée TwinAI Dodge). Il serait en mesure de détecter et identifier plus de 120 objets. Mais surtout, il pourrait percevoir les plus petits et naviguer autour. Ces promesses sont tenues. Mieux : nous avons été agréablement surpris par la précision de navigation du Freo Z Ultra. Les objets ne sont pas toujours correctement identifiés – l’appareil ne les reconnaît pas tous et fait parfois des erreurs. Par exemple, il a pris certains jouets de nos chats pour des crottes. Mais le très bon point, c’est que même dans les cas où il ne reconnaît pas un obstacle, il le voit toujours et l’évite. Lors de nos tests, nous ne l’avons jamais pris en défaut. Si on l’y autorise, il prend également des photos des objets. On peut les consulter en fin de cycle mais plus ensuite, dans l’historique, où on ne retrouve que les icônes correspondant aux objets reconnus (ou des cônes de chantier pour les obstacles non identifiés).
Là où le Freo Z Ultra est le plus étonnant, c’est dans sa vision des tout petits objets, qu’il repère toujours – même des petits jouets que des robots bien plus chers ignorent (comme le Roborock Saros 10 par exemple). Il les contourne alors en s’en approchant de près, sans les bousculer et sans s’y agripper. Même remarque concernant les chaussures, les tissus (comme les chaussettes) ou les câbles, qu’il voit très bien et négocie parfaitement.
En revanche, dans les zones très complexes, comme notre table ronde entourée de quatre chaises, il est plus hésitant. On sent qu’il tâtonne, ralentit et hésite comme s’il « craignait » de rester bloqué – d’ailleurs, il ne s’aventure pas sous la table si on n’en a pas sorti les chaises avant de lancer le cycle. Comme la plupart des robots, il passe sous notre table basse, sous notre desserte, mais il n’ose pas se glisser sous notre canapé.
Un mode intelligent Freo qui a réussi à nous bluffer
La première cartographie est rapide comme l’éclair : seulement 4 minutes pour l’ensemble de notre logement. Dès cette première étape, l’application pose des questions pour aider le robot à appréhender l’environnement (animaux, tapis, escaliers…), ce qui allégera aussi les manipulations de l’utilisateur pour personnaliser la carte et les paramètres. La carte initiale propose un découpage des pièces plutôt réaliste et sur laquelle figurent déjà certains obstacles identifiés ou non, notamment des câbles. On a ensuite une sorte de petit guide interactif pour comprendre comment utiliser l’application.
La plupart des robots haut de gamme proposent désormais un mode intelligent qui s’appuie sur l’IA, dans lequel l’utilisateur peut tout déléguer à l’appareil. Dans le cas du Freo Z Ultra, ce mode baptisé Freo (du nom de l’appli) peut être activé avec toutes les fonctions (il est activé par défaut et apparaît en premier), qu’on lave une pièce ou la totalité du logement, en aspiration seule, lavage seul, les deux ensemble ou l’un après l’autre… En outre, dans ce mode Freo qui se présente en quelque sorte comme une ‘’super option intelligente’’, tous les paramètres peuvent encore être affinés : nettoyage intensif des zones les plus sales, manière de nettoyer les bordures ou d’utiliser la serpillère…. Enfin, Narwal va plus loin en promettant carrément un ajustement du nettoyage en temps réel. Nous avons été agréablement surpris par les résultats. En effet, on voit clairement que dans ce mode intelligent, il ne se comporte pas de la même manière ; si le sol est vraiment sale, le cycle dure bien plus longtemps. On entend notamment la puissance d’aspiration augmenter dans les zones sales, comme devant le bac à litière de nos chats. Mais le robot ajuste aussi le degré d’humidité de ses patins serpillères, la pression appliquée et le nombre de passages selon l’état des sols. Toutes ces informations apparaissent en temps réel sur l’application. Le résultat final est toujours impeccable. On voit aussi que le robot reconnaît les types de sols, identifiant bien les tapis et moquettes. La différence entre carrelage et parquet, en revanche, n’est pas toujours perçue.
Aspiration et lavage : efficaces, sauf dans les coins et un peu moins sur les tapis
Contrairement à certains robots plus onéreux, le Freo Z Ultra n’embarque pas de brossette ni de patins extensibles. Il est équipé de deux brossettes, une de chaque côté. Elles lui permettent de rabattre correctement la poussière qui se trouve le long des murs, le long des plinthes et plutôt assez bien dans les coins. Pour les angles de pièces et les recoins, c’est en fonction lavage que c’est plus compliqué. En effet, les deux patins serpillères ne parviennent pas à les atteindre. En revanche, contrairement à certains robots adoptant la même architecture (deux patins sans technologie d’extension d’un des deux), il réussit à laver les bordures de manière très satisfaisante et c’est déjà une bonne nouvelle. En effet, dans l’application, on peut activer un mode de nettoyage des bords « intelligent » ou « toujours ». Le robot effectue alors de petits mouvements de rotation sur lui-même pour soigner le long des plinthes ou des meubles. Cela fonctionne très bien même si dans l’application, nous n’avons réussi à l’activer qu’en mode Freo ; avec les fonctions classiques, nous n’avons pas trouvé cette option pourtant bien pratique (dans ce cas, sans activer le mode Freo, on peut seulement choisir entre « méticuleux » et « standard ») – dommage. Au sujet de la fonction de lavage, nous avons apprécié la possibilité d’utiliser du détergent, dont le mélange est en outre effectué automatiquement, ce que certaines références plus chères ne proposent pas. Seul regret : le détergent est conditionné en cartouche – nous aurions préféré un réservoir à remplir, plus écologique. Autre atout de cette fonction de lavage : utilisée seule, elle est vraiment silencieuse.
Sur les sols durs, la puissance de 12000 Pa suffit pour que le Freo Z Ultra aspire des déchets fins tout comme des salissures épaisses. D’autant que l’adaptation automatique des paramètres en temps réel que nous évoquions précédemment fonctionne très bien. Quand il y a plus de litière ou de poussière par exemple, le robot aspire plus fort. Même constat pour le lavage des sols, où l’ajustement automatique fournit de très bons résultats. Les trajets du robot se chevauchent parfaitement, il n’oublie pas de zones et il repère les endroits les plus sales sur lesquels il augmente le débit d’eau, la pression des patins et le nombre de passages dans un sens puis dans l’autre. Nous avons le plus souvent privilégié la fonction « aspirer puis passer la serpillère » en enclenchant l’option Freo ; c’est ainsi que nous avons obtenu les meilleurs résultats.
Pour nettoyer les tapis ou aspirer seulement, le Freo Z Ultra bénéficie de patins relevables qui se soulèvent jusqu’à 12 mm (à noter que s’il croise des liquides, c’est la brosse centrale qui se soulève). Sur les tapis, il peut enclencher une puissance supérieure (à activer dans l’application) et également adapter sa stratégie de nettoyage lorsqu’il y a des déchets en quantité. Mais il a parfois un peu peiné à monter sur notre tapis de test, l’a poussé et déplacé. Et surtout, on sent que sa puissance d’aspiration et sa brosse centrale simple ne permettent pas un dépoussiérage optimal. Pour obtenir un tapis visuellement propre, il faut faire repasser le robot plusieurs fois.
Concernant les tapis et moquettes, nous avons relevé une petite curiosité dans l’application. Dans les paramètres généraux, on ne trouve rien pour régler le comportement du robot lorsqu’il croise un tel revêtement. Pour accéder à ces réglages, il faut se rendre dans l’onglet de personnalisation de la cartographie, dans « tapis », comme si on voulait ajouter un meuble.
Une application ultra complète qui demeure perfectible
De prime abord, avec ses couleurs pastel et sa cartographie bien au carré, l’application Narwal Freo peut paraître un peu désuète. Mais on apprécie d’emblée d’être guidé pas-à-pas pour comprendre comment l’utiliser. En outre, la plupart des fonctions sont accessibles dès la page d’accueil, de manière plutôt intuitive – au début, au vu du nombre de fonctions, il faut forcément fouiller un peu et apprendre à se familiariser, mais on s’y retrouve plutôt facilement. Une fois qu’on l’a en main, elle s’avère ultra complète, offrant des possibilités de personnalisation du nettoyage vraiment très fines. On déplore néanmoins quelques erreurs de traduction (même si certaines disparaissent au fil des mises à jour).
Comme nous l’avons déjà évoqué au fil de ce test, nous avons aussi remarqué le classement un peu surprenant de certaines fonctionnalités (comme le comportement du robot sur les tapis) ou leur étonnante absence (nettoyage des bords hors mode Freo).
Un peu plus d’entretien que promis
En ce qui concerne le robot, la plupart des gestes d’entretien sont habituels : essuyage des capteurs, nettoyage du filtre, des brossettes (seulement clipsées dont faciles à déloger) et de la brosse principale autour de laquelle les cheveux ne s’emmêlent pas particulièrement, mais dont les poils retiennent un peu la poussière, les peluches et poils d’animaux. Il y a tout de même un geste à faire qui est très inhabituel : une pièce en plastique au niveau du collecteur à changer régulièrement (environ tous les trois mois), nommé dans l’application « bac à insert remplaçable » et donc jetable – ça n’est ni pratique, ni écologique, ni économique.
Rien à signaler concernant l’auto-nettoyage des patins serpillères. Il s’effectue à l’eau chaude, sachant que la température de lavage, variable (de 45 à 60°C), s’adapte selon leur état de saleté. Le nettoyage est suivi par une phase de désinfection à 75°C appliquée avant le séchage à l’air chaud (40°C). Les patins sont restés impeccables même après nos tests.
Reste l’entretien de la station. Outre le changement du sac à poussière et le remplissage/la vidange des bacs, Narwal promet que la station s’auto-nettoie lors du lavage des serpillères et ne requiert aucun entretien. Ce serait aller un peu vite en besogne. En effet, la planche de lavage amovible retient beaucoup de poussière, saletés, cheveux, poils d’animaux, qu’il faut vraiment enlever régulièrement, sans oublier de la laver, de même que l’emplacement dans lequel elle se loge.
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