Test Motorola Edge 50 Neo : est-il l’élu du milieu de gamme ?

Motorola est l’un des outsiders les plus ambitieux sur le marché français du smartphone. Le constructeur reprend des couleurs en proposant une large gamme d’appareils, dont la série Edge 50. Elle comprend cette année plusieurs représentants, dont le Motorola Edge 50 Pro que nous avons testé en début d’année. Ce modèle Pro est entouré par un Edge 50 Ultra plus premium, l’Edge 50 et l’Edge 50 Neo qui nous intéresse aujourd’hui (sans oublier l’Edge 50 Fusion). Une gamme très complète qui veut rester accessible, comme en témoigne l’Edge 50 Neo positionné à 499 euros.

Fiche technique

La concurrence est rude sur ce segment, mais le rapport qualité-prix s’impose comme l’argument phare de ce modèle. Pour ce prix, il présente un design relativement compact (pour 2024) et une fiche technique complète :

Le Motorola Edge 50 Neo marque également une évolution en matière de suivi logiciel. En effet, il est le premier du catalogue de la marque à revendiquer 5 ans de mises à jour d’Android et de sécurité. Sur le papier, ce nouveau modèle à tout pour être l’un des modèles les plus intéressants de la série 50 de Motorola. Qu’en est-il dans les faits ? Voici notre test.

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Design

Le Motorola Edge 50 Neo rompt avec les habitudes de Motorola, optant pour des courbes plus brutes qu’à l’accoutumée. Le constructeur a l’habitude de proposer des smartphones avec des écrans incurvés et des tranches arrondies, comme sur l’Edge 50 Pro. Ce petit frère, l’Edge 50 Neo, arbore des tranches plates et un écran plat 2,5D. Un changement appréciable, surtout sur un appareil relativement compact comparé aux standards de 2024. Il mesure 154,1 x 71,2 mm et présente une épaisseur de 8,1 mm, pour un poids de 171 g.

En main, les choix de Motorola sont payants et l’Edge 50 Neo est vraiment agréable. L’écran de 6,4 pouces occupe une grande partie de la façade avant et nous apprécions son poids plume. La marque arrive à ce résultat en misant sur du plastique et un dos en similicuir, des matériaux légers. Ces choix simples n’offrent pas une sensation « premium » entre les mains, mais le smartphone bénéficie d’une bonne qualité de construction. Le partenariat avec Pantone, en vigueur depuis quelques années, profite à l’Edge 50 Neo qui dispose de coloris peu courant.

Couleurs Pantone, presque compact : l’Edge 50 Neo se démarque

Notre modèle s’appelle PANTONE Poinciana et jongle entre l’orange vif et le rouge. Un coloris flashy qui attire forcément les regards et qui va plutôt bien à ce modèle. Il reste possible d’opter pour trois autres coloris plus classiques : PANTONE Lattè (café au lait), PANTONE Grisaille (gris) et PANTONE Nautical Blue (bleu).

Le dos en cuir vegan évite de collectionner les traces de doigts et Motorola fournit une coque de protection. À l’avant, l’écran bénéficie seulement d’une protection Gorilla Glass 3 et nous aurions préféré du Gorilla Glass 5 (voir Victus dans ce niveau de gamme).

Motorola se rattrape en proposant une certification IP68, garantissant une résistance accrue à l’eau et à la poussière. L’Edge 50 Neo a même droit à la certification MIL-STD 810H, ce qui lui permet de fonctionner dans des conditions difficiles.

Écran

Plus petit que les derniers smartphones de la marque que nous avons eus entre les mains, l’Edge 50 Neo dispose d’un écran de 6,4 pouces. Une taille très correcte qui paraît presque petite en 2024, mais on ne va pas se plaindre de (re)voir des smartphones Android aux dimensions raisonnables. La dalle pOLED coche toute les cases, proposant une belle définition 2 760 par 1 256 pixels (474 ppp) et la technologie LTPO. Cette dernière n’est pas toujours présente sur les modèles de milieu de gamme et permet de faire varier le taux de rafraîchissement dynamiquement, jusqu’à 120 Hz. Compatible HDR10+, la dalle revendique un pic de luminosité à 3 000 nits.

Au quotidien, cet écran est très agréable après un passage par la case réglage. La calibration par défaut ne donne pas entière satisfaction en affichant des couleurs saturées et une température un peu froide. Cela dépend aussi de vos préférences visuelles, mais le mode Couleurs naturelles porte bien son nom et rectifie le tir. Très confortable, l’écran s’impose comme l’un des principaux points forts de ce smartphone.

Performances

Motorola fait confiance à MediaTek pour son Edge 50 Neo, comme de plus en plus de smartphones accessibles. Ce modèle embarque un Dimensity 7300, soit un SoC composé d’un processeur à huit cœurs (4 x 2,5 GHz Cortex-A78 et 4 x 2,0 GHz Cortex-A55) et d’un GPU Mali-G615 MC2. Le tout bénéficie d’une gravure 4 nm.

Ce SoC n’est pas inédit et équipe d’autres modèles de milieu de gamme, comme le CMF Phone 1 de Nothing, l’Oppo Reno12 Pro. Chez Motorola, il est disponible par défaut avec 12 Go de RAM et 512 Go de stockage.

Cette configuration ne cherche pas à impressionner et assure une expérience fluide et agréable au quotidien. L’Edge 50 Neo répond correctement aux attentes et ses quantités de mémoire vive et de stockage sont des atouts intéressants. S’il est possible d’exécuter toutes les tâches habituelles (navigation web, réseaux sociaux, streaming, messages, mails…), la partie graphique montre quelques limites et assure des prestations moyennes. Le Motorola Edge 50 Neo est un smartphone équilibré, mais il faut tenir compte du fait qu’il ne s’agit pas d’un modèle tourné vers la performance.

5 ans de mises à jour Android

Disponible avec Android 14 à sa sortie, l’Edge 50 Neo dispose de l’interface Motorola qu’il est bien difficile de ne pas apprécier. La marque continue de proposer une expérience proche d’Android stock, c’est-à-dire sans fioriture qui viendrait alourdir l’expérience. Cette surcouche met également l’accent sur la personnalisable et présente un nombre raisonnable de bloatwares, ces apps préinstallées qu’on a généralement vite fait de désinstaller.

Les services « maison » du constructeur sont regroupés dans un dossier et apportent une plus-value intéressante. L’IA a également fait son apparition et propose notamment de créer des fonds d’écran, comme nous avions pu l’apercevoir sur l’Edge 50 Pro.

La très bonne nouvelle avec le Motorola Edge 50 Neo est qu’il arrive avec 5 ans de mises à jour d’Android et de patchs de sécurité. Ce n’est pas un record sur le marché, mais cela reste suffisamment rare pour être souligné. Dommage pour les autres modèles de la famille (l’Edge 50 Pro s’arrête à 3 ans de MAJ d’Android et 4 ans de correctifs de sécurité), mais on ne peut que se réjouir de voir que Motorola a entendu les remarques à ce sujet.

Photo

Le Motorola Edge 50 Neo soigne sa partie photo en proposant un triple appareil photo comprenant un grand-angle, un ultra grand-angle et un téléobjectif. Une configuration courante sur le haut de gamme, mais qui n’est pas si fréquente sur le milieu de gamme. Le Samsung Galaxy A55 ou le photophone Google Pixel 8a ne disposent pas d’un téléobjectif. Motorola cherche à tirer son épingle du jeu sur ce segment très concurrentiel :

• Capteur grand-angle (principal) Sony – LYTIA 700C de 50 Mpx (f/1,8, OIS)
• Ultra grand-angle de 13 Mpx (f/2,2, 120°, éq. 13 mm)
• Téléobjectif de 10 Mpx (f/2,0, zoom optique x3, OIS, éq. 73 mm)

À l’avant, un capteur selfie de 32 Mpx (f/2,4) est disponible.

Grand-angle (principal)

Ce capteur à la définition élevée (50 mégapixels) fait appel au pixel-binning pour fournir des clichés de 12,5 Mpx. Une technologie connue qui doit aider l’appareil à fournir des images soignées et l’Edge 50 Neo se défend plutôt bien. Le niveau de détail et le piqué sont plutôt bons, alors même que nous n’avions pas vraiment les conditions idéales durant nos différents essais.

Le problème du Motorola Edge 50 Neo est qu’il cherche à trop en faire en optant pour un traitement numérique agressif. Ce dernier accentue trop le contraste et à tendance à saturer la colorimétrie, ce qui a tendance à dénaturer les clichés.

Ultra grand-angle/Macro

Les critiques émises pour le grand-angle sont toujours visibles sur l’ultra grand-angle. Celui-ci accentue fortement les contrastes et ne peut masquer le fait qu’il n’est pas au niveau du module principal. Le manque de détails et de justesse se fait sentir, plaçant l’Edge 50 Neo seulement dans la moyenne.

Téléobjectif

À la lecture de la fiche technique, on ne peut que se réjouir de la décision de Motorola de proposer un téléobjectif sur un smartphone à moins de 500 euros. Il apporte un zoom optique x3 appréciable qui apporte cette polyvalence dont Motorola avait besoin. Ce capteur se révèle agréable et produit des clichés de bonne qualité, malgré une définition limitée (10 mégapixels).

Évidemment, ce capteur secondaire n’échappe pas au traitement agressif imposé par Motorola et les contrastes restent accentués. Les images restent toutefois exploitables (surtout pour les manipuler sur smartphone et les afficher sur les réseaux sociaux) et la présence de troisième capteur fait grandement remonter la moyenne de la partie photo. En revanche, ne cherchez pas à utiliser le zoom numérique qui peine à produire des clichés exploitables.

Et de nuit ?

Le trio polyvalent de jour montre certaines limites dès que la lumière vient à manquer. Le traitement apporté par Motorola ne peut pas compenser certaines faiblesses, qui se révèlent surtout sur grand écran. Depuis un smartphone, on observe déjà une baisse de la qualité globale (manque de détails, lissage…), mais les restent utilisables.

Enfin, le smartphone dispose d’un mode portrait plutôt efficace qui profite du traitement numérique de la porte (oui !). Ce mode est pratique à utiliser depuis l’application photo tandis que la caméra selfie se contente de faire le job. Malgré ses 32 mégapixels, le résultat manque de caractères et produit des images assez fades.

Pour la vidéo, il est possible de filmer jusqu’à 4K à 30 i/s et cette performance est appréciable dans cette gamme de prix. Le smartphone n’est toutefois pas le plus à l’aise dans l’exercice.

Autonomie

Plus compact que la moyenne, le Motorola Edge 50 Neo embarque une batterie de 4 310 mAh et se situe en deçà de la capacité de la majorité des smartphones actuelle (environ 5 000 mAh). Entre batterie imposante et légèreté, le constructeur privilégie ce dernier point… sans véritablement sacrifier l’autonomie. L’Edge 50 Neo sera capable de vous accompagner pendant une bonne journée, voire une journée et demie. Il aura du mal à véritablement offrir plus, à moins d’avoir un usage plus modéré.

Une autonomie très correcte pour un appareil de ce format, qui s’explique aussi par les choix de Motorola. Le fait de ne pas miser sur une puissance excessive au niveau du SoC participe à rendre l’autonomie suffisante pour la plupart des utilisateurs.

La vraie bonne nouvelle vient de la compatibilité du smartphone avec la charge TurboPower de 68 W.

Prix, disponibilité et concurrence

Le Motorola Edge 50 Neo est actuellement disponible dans une unique configuration (12 Go de RAM et 512 Go de stockage), au prix de 499 euros. Le smartphone est disponible en quatre coloris : PANTONE Poinciana (notre modèle de test), Lattè, Grisaillle et Nautical Blue.

Un tarif compétitif pour un smartphone qui a quand même des concurrents de taille sur sa route, à commencer par le Galaxy A55 de Samsung. On citera également plusieurs modèles de chez Xiaomi (13T, Redmi Note 13 Pro+ 5G, Poco F6 Pro), mais l’adversaire le plus redoutable est sans doute le Google Pixel 8a.

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