Test Microsoft Surface Pro 9 : faut-il craquer pour ce PC 2-en-1 ?

Présentée en octobre 2022, la Surface Pro 9 est la dernière itération de la tablette qui se mue en ordinateur portable. La formule est bien connue et l’appareil occupe une place de choix dans la catégorie des 2-en-1 et la fameuse gamme Surface. Microsoft a lancé une version équipée des processeurs Intel Core de 12^e génération, ainsi qu’une déclinaison sous ARM.

Pour notre test, nous avons eu droit au modèle équipé d’un processeur Intel Core i7-1255U. On a aussi pu découvrir le modèle sous ARM, doté du processeur Microsoft SQ3. La Surface Pro 9 débute à 1 299 euros avec un Intel Core i5. Le modèle avec processeur SQ3 commence à 1 549 euros. Le modèle que nous avons testé est vendu 1 859 euros par Microsoft.

Rappelons que la Surface Pro 9 a été lancée en même temps que le Surface Laptop 5, déjà testé dans nos colonnes.

Oui, pour son design et ses finitions

Microsoft fait évoluer sa gamme en douceur et la Surface Pro 9 conserve les grandes lignes de l’ancienne génération. Ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire. Fidèle à la réputation de la gamme Surface, la tablette présente un niveau de finitions exemplaire et un design sobre et efficace.

La béquille, toujours présente, respire la qualité et on ne craint pas de manipuler l’appareil pour changer sa position.

Avec moins de 1 cm d’épaisseur (9,3 mm), la tablette se transporte facilement et se transforme en PC à l’aide d’un clavier spécifique et vendu séparément. Ce dernier s’intègre parfaitement et Microsoft propose même une version avec un emplacement pour le stylet Slim Pen 2.

Ce clavier protège également l’écran et offre une frappe agréable, avec un espace suffisant entre les touches. Le pavé tactile n’est pas le plus imposant, mais il reste suffisant et son format va de pair avec le concept. Pour une frappe vraiment efficace, il faudra veiller à l’utiliser sur une surface plane et éviter de poser la machine sur ses genoux.

Oui, pour son écran

Dans sa version Intel, la Surface Pro 9 propose un écran IPS de 13 pouces affichant en définition 2 880 x 1 920 pixels. On retrouve le fameux ratio 3:2 que Microsoft apprécie tant, et nous aussi. La curiosité de cette dalle est d’offrir un taux de rafraîchissement de 120 Hz, même s’il faut passer par les réglages pour en profiter. Malgré l’existence du Dynamic Refresh Rate (DDR), le taux de rafraîchissement par défaut est fixé à 60 Hz. On a trouvé une explication à ce choix et on vous en parle un plus tard (voir Bof, pour l’autonomie).

Pour le reste, il n’y a pas grand-chose à redire des choix de Microsoft. L’écran offre une luminosité maximale satisfaisante et la dalle est très bien calibrée. Le constructeur américain livre sa tablette avec deux profils de couleurs (sRGB et Vif) et c’est le premier mode qui nous semble être le plus efficace.

Oui, pour ses performances et Windows 11

Sous le capot, cette Surface Pro 9 de test s’équipe d’un processeur Intel Core i7-12555U. Il s’agit d’une puce de 12eme génération (Alder Lake) composée de 10 cœurs (2 performants et 8 efficients) et 12 threads cadencés jusqu’à 4,70 GHz. Dans notre cas, ce Core i7 s’accompagne de 16 Go de RAM (LPDDR5) et de 256 Go de stockage.

À l’usage, la Surface Pro 9 répond aux attentes et offre de belles performances pour un usage quotidien. Il convient toutefois de noter qu’il s’agit d’un appareil 2-en-1 au format tablette qui ne dispose pas de système de refroidissement avancé. Même si Microsoft s’en sort avec les honneurs, ce type de produit n’est pas forcément adapté pour des usages lourds sur de longues durées. La chauffe est maîtrisée malgré un format très compact et les efforts de la marque sont à souligner. Cela s’explique aussi par la nature du processeur puisque nous sommes en présence d’un processeur de série U. Celui-ci est conçu pour un PC portable ou 2-en-1 à faible consommation d’énergie.

Cette tendance a été confirmée dans le cadre de nos tests par 01Lab. Un thermal throttling a été constaté, confirmant que cette Surface Pro 9 n’était pas pensée pour des travaux poussés (rendu graphique, vidéo…). En contrepartie, on dispose d’une machine qui sait rester silencieuse.

Les appareils Surface sont une vitrine pour le système d’exploitation de Microsoft. Force et de reconnaître que ce Windows 11 sans aucun bloatware est très agréable à utiliser. Arrivé à maturité, il se montre à la hauteur des attentes dans cette version Intel. On ne peut pas en dire autant de Windows 11 version ARM.

Et la version ARM

Microsoft propose sa Surface Pro 9 sous deux architectures : x86 avec un processeur Intel et ARM avec un processeur SQ3. Si la firme de Redmond est peu bavarde concernant ce processeur, on sait qu’il est basé sur le Qualcomm Snapdragon 8cx Gen (8 cœurs et gravure en 5 nm). Le niveau de performances dépend en grande partie des outils utilisés avec cette plateforme.

Avec des applications natives, le SQ3 se défend et propose une expérience honnête. Malheureusement, il manque encore des logiciels optimisés et cela complique fortement la tâche de cette Surface Pro 9 ARM. Dans les faits, les résultats restent loin de ce que propose Apple avec ses puces M1 ou M2. La version Intel nous semble plus adaptée pour une expérience « pro » tandis que cette version ARM est à choisir en connaissance de cause.

Son grand atout reste sa compatibilité 5G qui en fait un allié intéressant en mobilité. Comptez une dizaine d’heures d’autonomie, même si cela varie en fonction des logiciels utilisés et de leur optimisation.

Bof, pour l’autonomie

Microsoft annonce jusqu’à 15h30 d’autonomie en utilisation normale et on cherche encore comment atteindre ce résultat. Avec notre utilisation courante, il nous a été impossible de vraiment dépasser les 8 heures. Un score qui reste finalement plutôt correct en usage polyvalent, mais pas au niveau d’un ultrabook. La Surface Pro 9 est « victime » de son format tablette qui se mue en PC portable. Comptez une dizaine d’heures pour la version sous ARM.

Notez que le passage à 120 Hz fait encore chuter cette autonomie. On conseille de réserver ce mode lorsque la Surface Pro 9 est proche de la prise. Le chargeur de 65 W qui accompagne la dernière Surface se montre compact et ajoute un port USB pour aliment un autre appareil. C’est toujours pratique.

Microsoft fournit toujours ce chargeur propriétaire et la charge s’effectue à l’aide du port Surface Connect. Cependant, il est possible d’utiliser les ports USB-C — qui sont compatibles PowerDelivery — pour recharger la Surface Pro 9.

Bof, pour la connectique

Microsoft souffle le chaud et le froid avec la version Intel de sa Surface Pro 9. Elle dispose de deux ports USB-C/Thunderbolt 4 sur la tranche gauche et un port propriétaire aimanté Surface Connect sur la droite. Compte tenu du positionnement du produit, une connectique réduite n’est pas vraiment surprise.

La présence du Surface Connect ne nous semble pas pleinement justifiée, même si son aspect aimanté reste pratique. Un ou deux ports USB-C supplémentaires auraient pu être pratique, surtout que l’appareil se recharge aussi en USB-C. Enfin, il n’y pas de lecteur de cartes SD et ce modèle fait l’impasse sur la prise jack 3,5 mm.

Non, si vous n’achetez pas les accessoires

Pour notre test, on a eu droit à la Surface Pro 9 avec son clavier Signature qui comprend un emplacement pour le stylet Slim Pen 2. Ce dernier s’affiche à 180 euros tandis que le Slim Pen 2 coûte 130 euros. Ces éléments sont indispensables (surtout le clavier) pour une expérience complète et cela vient forcément gonfler la facture. Il faudra en tenir compte au moment d’investir dans une Surface Pro.

Non, pour Windows sur ARM

Microsoft a la bonne idée de décliner sa Surface Pro 9 dans une version ARM. Cela fait quelques années que ça dure et cette décision témoigne de l’intérêt du fabricant pour les puces ARM. Cette déclinaison a des qualités évidentes, mais elle n’est pas vraiment aidée par Windows 11 on ARM. Cette version de l’OS comprend des restrictions et c’est essentiellement le manque de logiciels compatibles qui gâche l’expérience.

L’absence d’optimisation oblige à passer par l’émulation et cela a un impact non négligeable sur les performances et l’autonomie. Si l’on s’en tient à l’univers Microsoft, cela n’est pas trop pénalisant et la plupart des outils du géant américain sont adaptés pour Windows ARM. Pour les éditeurs tiers, on vous conseille de vérifier en amont et en fonction de vos usages.

La bonne nouvelle est qu’ils sont de plus en plus nombreux à franchir le cap. Si l’expérience reste limitée, les efforts sont à souligner.

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