[nextpage title=”L’ombre de sa guerre”]
Tout débute vers la fin de Metal Gear Solid 5 : Ground Zeroes. Alors que la Mother Base de Big Boss est attaquée par des unités d’élite, les soldats du MSF (Militaires Sans Frontière) sont anéantis les uns après les autres. C’est alors qu’un énorme trou de ver se crée au-dessus des restes de la base et aspire l’un après l’autre les soldats. Le personnage que l’on incarne réussit alors à s’en tirer miraculeusement, mais, infecté, se voit renvoyer par un certain « Goodluck » dans une autre dimension. Sur cette planète inhospitalière, il va falloir trouver les solutions pour rentrer chez soi et surtout, pour survivre.
Il y a un sentiment qui envahit très rapidement le joueur lorsqu’il s’essaye à ce nouvel opus : il va devoir se montrer patient, très patient. Metal Gear Survive ne mélange plus vraiment l’action, l’infiltration et la tactique comme cela pouvait être le cas dans la série originale. En qualité de spin-off, le titre se veut bien plus un jeu de gestion où chaque action a de véritables répercussions. Ici, la difficulté est très importante, parfois même trop, quitte à rebuter ceux qui recherchent une expérience originale sans trop chercher à se prendre la tête. Mais ce qui est plus problématique dans ce jeu, ce sont les incessants va-et-vient qui nous sont ordonnés.
Au début, on passe le plus clair de son temps à chercher de la nourriture, de l’eau et des cartes mémoires sans vraiment savoir ce que l’on fait là. Et, à mesure qu’on progresse, on commence à vraiment se demander pourquoi notre héros a si souvent soif et faim. C’est bien simple : il est impératif de donner de l’eau et de la nourriture au personnage que l’on incarne dans des intervalles de 15-20 minutes, sinon, sa vie ne se rechargera pas et son endurance restera limitée. L’impression d’évoluer avec un Tamagotchi domine… Et agace.
Scénario où es-tu, où es-tu ?
S’il y a bien un point qui a toujours plu aux joueurs dans la série Metal Gear, c’est sa faculté à raconter de fabuleuses histoires aux connotations historiques très précises. Avec Survive, oubliez tout ça. Le scénario de cet opus est simplement absent, au mieux, inintéressant. Au début de l’aventure, on présente un semblant de contexte, avec une mise en scène qui permet d’apercevoir Big Boss pendant quelques instants. Tout devient par la suite illusion. On évolue dans ce monde aux airs apocalyptiques « et se situant dans une dimension parallèle » sans jamais s’intéresser aux événements qui sont dépeints. Ce spin-off n’a simplement aucun lien avec la série dont il porte le nom. Malgré quelques clins d’œil, sans grande importance, on ne sent jamais que l’épisode appartient à une saga aussi riche que celle créée par Hideo Kojima.
Les personnages que l’on rencontre sont inintéressants et ne marquent pas de leurs empreintes une série pourtant réputée pour ses premiers et seconds rôles. On progresse à leur côté sans jamais s’attacher à eux ni à apprécier leur aide, leur parcours. Il faut presque oser dire qu’ils sont parfois de trop et donnent l’impression de gêner plus que d’aider.
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Gère et digère
Heureusement, Metal Gear Survive a quand même quelques qualités. L’aspect survie, qu’on attendait forcément, est plutôt plaisant. Que ce soit dans la gestion de notre camp de base, avec la création d’une véritable structure de défense ou dans les différents quartiers ennemis, on ressent la volonté de pousser le joueur à dépasser ses limites. Avec ce jeu, il faut faire preuve d’intelligence et de rigueur si l’on veut réussir à surmonter les épreuves qui se dressent face à nous.
Plus on avance et plus on aura l’occasion de créer un petit « village » avec des éléments vitaux comme des réservoirs d’eau ou des champs de pommes de terre. Le crafting a aussi une importance primordiale. Le joueur débute avec des armes et un équipement élémentaire. Passer du temps à collecter diverses ressources, partir à la recherche de plans pour créer pistolets et armures a cependant un côté captivant. On apprécie de constater que nos escapades périlleuses ont un vrai résultat et de voir à quel point notre héros évolue et s’adapte de mieux en mieux à cette planète hostile.
D’ailleurs, la création du personnage est aussi un bon point. Elle s’intègre étonnamment bien dans les diverses cinématiques et les quelques phases arrêtées du jeu. Autre point positif : Survive laisse parfois s’échapper un côté « survival-horror » bienvenu et bien mis en place qui détonne avec le reste de la série.
Ce qui ressort surtout de l’expérience de ce spin-off, c’est le degré de liberté qu’il laisse au joueur, qui a énormément de choses à faire. La durée de vie s’en trouve bien évidemment impactée et il faut beaucoup de temps (et d’énergie) pour faire le tour de ce titre à part. Notons également le multijoueur qui s’implante efficacement dans le solo et qui a de véritables répercussions. Ainsi, on rejoint, plutôt facilement, des parties à quatre joueurs où l’on doit défendre sa base des « errants », les ennemis du jeu. Après trois vagues de monstres, on remporte le défi et l’ensemble de nos « cadeaux » sont exportés dans la partie solo. Une bonne idée qui renforce l’intérêt du mode en ligne.
J’ai sauvegardé la semaine dernière
Malheureusement, la liste des défauts de Metal Gear Survive n’est pas encore terminée. Premièrement, et c’est un point important, il est inconcevable qu’en 2018, on ne puisse pas sauvegarder sa progression quand on le souhaite dans un jeu en monde ouvert. Il est ainsi obligatoire de retourner à son camp de base pour pouvoir enregistrer sa progression. On se retrouve ainsi parfois dans des situations où, pourtant proche de l’objectif, on préfère retourner en arrière, histoire d’être certain que tout ce que l’on a récupéré ne sera pas perdu. Une perte de temps et un sentiment de redondance dominent alors.
Quant au gameplay, il propose une certaine lourdeur qui devient parfois embêtante. On a l’impression que notre personnage pèse deux fois son poids. Lors des affrontements avec les errants, c’est parfois un calvaire de garder la maîtrise.
Techniquement, le jeu est à la ramasse. Il reprend le moteur de Phantom Pain, le FoxEngine, dans une version qui parait de moins bonne qualité qu’il y a presque trois ans. Si nous n’avons pas eu affaire à d’éventuels ralentissements, les paysages qui nous sont présentés sont bien souvent d’une pauvreté affligeante. Les nombreux endroits appelés « cendres » représentent l’arbre qui cache une forêt très dense. Parfois, c’est même la caméra qui décide de faire des siennes… Oui, le jeu n’est pas beau, mais est-ce vraiment ce que nous lui demandions ?
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Y a des Metal Gear dans le jeu? (le tank avec missile nucléaire)