Test Medion Erazer Deputy P50 : un bon PC gaming à moins de 2000€

Nous avons eu l’occasion de tester le Deputy P50, une des dernières machines de Medion — un ancien acteur bien référencé de l’écosystème PC qui s’était fait particulièrement discret depuis quelques années. La marque a-t-elle bien négocié son retour ? Voici notre avis.

Au déballage, on tombe sur une machine extrêmement sobre. Loin des machines tout en courbes des constructeurs asiatiques, la marque d’origine allemande qui navigue désormais sous pavillon Lenovo a opté pour un châssis anguleux, très épuré ou un peu brut de décoffrage en fonction de vos préférences esthétiques.

Ce n’est clairement pas l’engin le plus élégant ou le plus svelte du marché (2,4 kg pour 28 mm à la charnière), mais Medion a au moins eu le bon goût d’éviter de transformer son PC en sapin de Noël à grands coups de RGB ; ce Deputy se contente d’un peu de couleur au niveau du clavier, et il a donc le mérite d’être suffisamment discret pour ne pas détonner en contexte professionnel.

Écran

Une fois ouvert, on découvre une dalle IPS QHD (2560×1440) de 15,6” au format 16:9 rafraîchie à un maximum de 240 Hz. L’engin n’est pas particulièrement généreux en termes de contraste ; l’image semblera parfois un peu terne aux habitués des dalles haut de gamme, mais rien qui vous empêchera de savourer les beaux paysages de vos jeux préférés.

Pour le reste, c’est une proposition tout à fait honnête en termes de luminosité ou de reproduction des couleurs. On se retrouve donc avec une date pas transcendante, mais très polyvalente qui saura satisfaire à peu près tous les profils d’utilisateurs à défaut de les combler.

Mention spéciale à l’excellent revêtement antireflet qui nous a fait forte impression dans des conditions d’éclairement pourtant peu avantageuses. Mauvais point en revanche pour la flexibilité particulièrement marquée de l’écran, qui se plie allègrement dès qu’on le soulève ou qu’on le rabat par un coin — pas toujours très rassurant.

Clavier

Et malheureusement, on constate aussi ce manque de rigidité au niveau du plateau principal. La portion centrale du clavier, en particulier, est assez mal stabilisée et s’enfonce parfois d’un bon millimètre lors de la frappe, même en étant assez délicat. Rien de dramatique, mais parfois un peu déroutant à l’usage, car ça a tendance à rendre le retour tactile un tantinet moins uniforme.

Et c’est vraiment dommage, car si l’on fait abstraction de ce point, le clavier en lui-même est très bon. Les touches plus excentrées sont remarquablement bien stabilisées, et le retour tactile proposé par la membrane est net et précis. Au bout du compte, le clavier semble seulement handicapé par la façon dont il a été intégré au châssis.

Medion pourra tout à fait proposer une expérience nettement meilleure à l’avenir, voire même se placer dans le haut du panier à condition de régler ces problèmes de rigidité. Pour l’instant, ce n’est pas encore tout à fait ça, mais il suffirait d’arrondir un peu les angles pour obtenir un clavier d’excellente facture qui n’aurait pas grand-chose à envier aux références du segment.

En revanche, nous avons été un peu moins emballés par le pavé tactile. Il n’est pas exceptionnellement bien fini, présente un jeu considérable et sonne creux au moindre contact, même lorsqu’on n’appuie pas suffisamment fort pour déclencher les commutateurs physiques, qui sont d’ailleurs particulièrement durs. Rien de rédhibitoire, car cette surface reste tout à fait utilisable, mais ce n’est clairement pas un trackpad qui restera dans les mémoires.

Hardware et performances

C’est là que ce Medion devient intéressant. Cet Erazer Deputy P50 hérite d’un couple Intel Core I713700HX/Nvidia RTX 4060 8 GB très équilibré, qui propose une bonne dose de puissance pour un budget énergétique raisonnable synonyme de chauffe maîtrisée. Cela permet aussi d’éviter le bridage à outrance, ce qui aura forcément un impact sur le rapport prix/puissance de la machine. Le couple star est épaulé par 16 GB de mémoire vive DDR5 et un SSD M.2 d’1 TB.

Ce hardware sera un peu léger pour certaines tâches créatives exigeantes, mais ce n’est pas l’objectif prioritaire de ce Deputy ; son cœur de métier, c’est le jeu vidéo. Et à ce niveau-là, il n’y a pas grand-chose à lui reprocher ; même si la fiche technique n’est évidemment pas aussi impressionnante que celles des monstres du segment haut de gamme, la machine est suffisamment performante pour faire tourner l’archimajorité des titres AAA dans de bonnes conditions.

Nous n’avons en tout cas eu aucun mal à faire tourner Elden Ring, pourtant pas particulièrement bien optimisé, ou God of War à la résolution la plus élevée et avec la qualité maximale — le tout avec une stabilité quasiment irréprochable. Même après une série de benchmarks qui a fait décoller la température, nous avons à peine enregistré une poignée de chutes en dessous des 60 IPS dans les jeux ci-dessus, et c’était systématiquement lors des séquences les plus chargées en effets visuels.

Une bonne occasion de mentionner le système de ventilation, qui fait très bien son travail. Si l’engin n’est pas particulièrement fin, c’est parce que Medion semble avoir mis un point d’honneur à le refroidir correctement grâce aux quatre gros radiateurs qu’on aperçoit derrière les évents latéraux et arrières. On dépasse les 90° lors des benchmarks prolongés, mais la température reste très raisonnable en jeu. Au terme de la session, il faut moins de 30 s au Deputy pour revenir autour des 45 °C. Du très bon travail. Prévoyez tout de même d’utiliser un casque audio. Car même s’il faut saluer l’absence de coil whine, la ventilation est quand même loin d’être discrète lorsque le hardware est fortement sollicité — comme toujours sur ce type d’appareil.

En revanche, il faudra quand même faire quelques concessions sur les titres les plus gourmands du moment, surtout si vous souhaitez bénéficier du raytracing. On pense notamment à des jeux comme Red Dead Redemption 2, où la marche reste un petit peu trop haute pour la RTX 4060. Rien d’insurmontable, mais gardez à l’esprit qu’il faudra sacrifier un tantinet de qualité graphique pour y jouer dans de bonnes conditions à la résolution maximale.

Les joueurs compétitifs, de leur côté, y trouveront leur compte grâce à la réactivité de la dalle 240 Hz, qui permet aux amateurs de Counter Strike et compagnie de s’exprimer sans contrainte.

Au bout du compte, on se retrouve avec une expérience de jeu pas si éloignée de certaines machines nettement fois plus chères — et ça mérite bien quelques applaudissements.

Côté création, tout dépendra de vos objectifs. Le couple CPU/GPU est évidemment un peu léger pour les tâches créatives les plus gourmandes ; n’espérez juste pas importer des heures de rush en qualité cinéma dans un même projet Premiere. En revanche, il laisse suffisamment de marge de manœuvre pour réaliser quelques travaux de montage ou de modélisation 3D plus légers. Vous aurez largement de quoi capturer et monter une vidéo pour votre chaîne YouTube, par exemple.

Connectique

Medion a été plutôt généreux à ce niveau. Tout le nécessaire est là… même si certains utilisateurs pourront regretter des choix un brin curieux au niveau du positionnement. À droite, on trouve un port USB-C, un slot micro-SD, et un port Ethernet qui aurait certainement été mieux situé à l’arrière du châssis que dans la zone réservée à la souris. On regrette aussi l’absence de port USB-A de ce côté. Au moins, il y en a deux du côté gauche — mais celui-ci est dépourvu d’USB-C.

À l’arrière, à côté de l’alimentation, on trouve un USB-C supplémentaire, un port HDMI pleine taille et un mini-DisplayPort qui permettent d’utiliser le Deputy avec n’importe quel écran moderne. Dans l’ensemble, tout le nécessaire est là, pour le plus grand plaisir des donglephobes.

Prix et disponibilité

Ce modèle I7/4060 est vendu à partir de 1700€ , et il est même disponible en promotion à partir de 1600 € à l’heure où ces lignes sont écrites. Franchement raisonnable et même assez intéressant pour un portable gaming capable de faire tourner la plupart des AAA sans souci. Il affiche donc un rapport prix/puissance immensément plus intéressant que les bombes atomiques très haut de gamme, et il est donc plus facile de lui pardonner ses quelques lacunes.

Sur ce terrain, il n’a pas grand-chose à envier à certains modèles beaucoup plus connus sur ce segment où quelques appareils se contentent encore d’une dalle FHD+ ou d’un couple CPU/GPU plus modeste.

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